Note : Bonjour à tous ! Je suis très heureuse de venir poster une nouvelle fiction ici, ça faisait sacrément longtemps !
Je me suis donc essayée à la fanfic de manga et plus précisément de Bleach, que je suis en train de regarder en ce moment. Comme cela fait assez longtemps que je n'ai pas écrit, et comme ce premier chapitre a été réécrit et recorrigé plusieurs fois, il est possible que le texte soit un peu maladroit. Néanmoins, ça ira mieux avec les chapitres suivants, pas d'inquiétude :D
Edit du 05.10.2015 : Un gros merci à Soul004 pour la correction !
Avertissements
Je ne fais en général pas de disclaimer, parce qu'il me parait évident que les personnages ne m'appartiennent pas, et que je ne me fais pas d'argent dessus, cependant, je vais utiliser ici un bon paquet de personnages inventés, alors pas touche ! Ou alors demandez-moi, je ne mords pas ^-^
Cette fiction se déroule dans une réalité alternative du manga. L'Acte 1 pourrait se passer entre la trahison d'Aizen et l'Arc des Arrancars. Pour les suivants, j'avoue ne pas avoir décidé s'ils se tiennent après la défaite d'Aizen ou non. Malgré tout, je ne me réintéresse à Bleach que depuis peu, il y a donc beaucoup d'informations que je n'ai pas encore (fonctions des Divisions, entre autres). Ne soyez donc pas étonné d'apprendre que la Sixième Division a une Section Espionnage (vous aurez toutes les explications dans le deuxième chapitre). J'ai également inventé plusieurs noms de zanpakutô et de techniques utilisés par les protagonistes qui ne sont pas tirés du manga. Si vous êtes experts en kanjis et en japonais, merci d'être indulgents, je n'ai fait que bidouiller des sons en m'aidant d'un dictionnaire en ligne pauvre en vocabulaire (mais très utile et précis) et de Google Traduction (argh !).
J'ai choisi de conserver ici les termes français "Capitaine" et "Vice-Capitaine" (ou "Lieutenant") au lieu de "taichô" et "fukutaichô" pour m'adapter à celles et ceux qui ne connaîtraient pas ou peu le japonais. J'utiliserai cependant quelques suffixe honorifiques, que je vais lister plus bas.
Cette histoire comportera beaucoup de personnages inventés, et je débute même ce premier chapitre en vous présentant l'un d'eux. J'aimerais que vous me laissiez, si possible, l'opportunité de vous convaincre que, malgré les nombreux OC, ma fiction vaut la peine d'être lue. Sans présomption ! Je sais qu'il y a beaucoup de préjugés sur les OC. D'ailleurs, il n'y aura ni self-insert, ni Mary-Sue (parce que je déteste ça :o ), c'est seulement que cela m'offre plus de libertés pour l'évolution de l'histoire et des personnages.
Titres honorifiques
Il y en aura peu, dans la globalité, mais voici ceux que vous pourrez rencontrer :
-chan : suffixe informel utilisé lorsque l'on s'adresse à une personne que l'on apprécie, ou à un enfant. Principalement utilisé pour les filles. L'équivalent pour les garçons est "-kun", même s'il est un poil plus formel.
-san : permet d'engager un discourt formel et poli avec quelqu'un qu'on connaît peu ou qu'on respecte (position hiérarchique ou sociale). Suffixe le plus couramment utilisé.
-dono : intermédiaire de -san et -sama, permet de s'adresser, d'égal à égal, avec un seigneur, un noble, ou toute autre personne du même rang que soi. On peut aussi l'employer pour indiquer que l'on s'adresse à un guerrier (un samurai, traditionnellement) que l'on respecte et que l'on considère comme son égal. Il n'est (n'était, suffixe plutôt désuet, à part dans les mangas :D ) employé que dans des environnements militaires ou approchant.
-sama : utilisé pour indiquer un immense respect envers son interlocuteur. Ce suffixe est utilisé pour citer les dieux, l'Empereur ou toute personne très haut placé hiérarchiquement parlant.
Pour toute question ou remarque, n'hésitez pas à m'envoyer un MP ! J'y répondrai avec plaisir !
ACTE 1
Titre : Les Déserteurs
Genres : Action, aventure, amitié, espionnage/enquête
Personnages : Ootori Naru, Kuchiki Byakuya, Abarai Renji, Shinanji Katsuya, Rikichi, divers autres personnages.
Synopsis : Ootori Naru, jeune Shinigami tout juste diplômée de l'académie, vient prendre ses nouvelles fonctions à la Sixième Division. Elle prend ses marques petit à petit. Alors que les missions commencent à pleuvoir, une enquête de première importance tombe. Ses camarades étant tous occupés ailleurs, elle se retrouve bien trop vite à son goût plongée dans l'action.
Chapitre 1 : Premières rencontres
Malgré sa qualité de monde spirituel, il y avait, à la Soul Society, le même cycle saisonnier que dans le monde réel. Parfois, la transition était si douce que l'on ne pouvait la percevoir, tandis que certains hivers particulièrement rudes s'inscrivaient profondément dans les mémoires.
En cette année, la fin du printemps semblait encore se réveiller d'un froid sommeil hiémal, car le ciel bleu conservait quelques pâleurs et les matins étaient encore frais. Pourtant, le soleil parvenait à darder ses rayons, parfois brûlants à son zénith, sur le Seireitei et le Rukongai. Le mois de mai commençait tout juste à s'installer, et tandis que sur Terre bon nombre d'employés et d'étudiants profitaient des jours fériés de la Golden Week, une jeune femme se dirigeait vers le Gotei pour prendre ses nouvelles fonctions au sein de l'une des treize armées royales de la Cour. Elle marchait d'un air décidé, et ses cheveux noirs, ondulés, coiffés en deux catogans bas, effleuraient ses omoplates en se balançant au rythme de ses pas.
Quelques semaines auparavant, elle avait passé son examen de fin de scolarité à l'académie des Shinigamis, qu'elle avait remporté avec un éclat mitigé. À l'aise avec les armes, elle se heurtait pourtant toujours à l'obstacle du contrôle de son énergie spirituelle. Avec ses compétences en kidô inférieures à la moyenne, et une avancée stagnante dans ses relations avec son zanpakutô, ce n'était finalement que par l'entraînement physique quotidien qu'elle avait obtenu son diplôme. Sa taille, dans les normes, ne l'avait ni complexée, ni avantagée, car elle avait su, contrairement à ses camarades de classe, s'imposer en vitesse et en agilité.
Comme le voulait le règlement, à l'école, mais aussi dans le reste du Seireitei, tout étudiant qui validait sa formation se voyait attribuer une place dans l'une des treize divisions du Gotei. En fonction des postes vacants, les agents administratifs tentaient de les diriger vers celle qui leur correspondait le mieux. Pour sa part, c'était à la Sixième Division qu'elle devait se rendre.
C'était donc la première fois pour elle qu'elle revêtait l'uniforme des Shinigamis, bien plus austère et sobre que celui, souvent coloré, des étudiants. Impressionnée mais aussi fière, elle ne pouvait s'empêcher, durant sa marche, de vérifier les plis du vêtement, ou la position de son sabre court, disposé sur ses reins. Son diplôme lui conférait le droit de se déplacer armée, tandis que les zanpakutôs des étudiants étaient rigoureusement gardés dans une armurerie en dehors des exercices. Tous ces changements la rendaient nerveuse, mais elle se dirigeait tout de même d'un pas décidé vers sa nouvelle affectation.
Là-bas, le protocole indiquait qu'elle devait se présenter au vice-capitaine, puis au capitaine, avant que l'on ne la dirige vers ses nouveaux quartiers. Intérieurement, elle appréhendait beaucoup son entretien avec le capitaine Kuchiki, car il n'était pas réputé pour son amabilité et détestait particulièrement qu'on lui fasse perdre son temps. Elle se doutait qu'il n'avait que faire d'une gamine tout juste graduée comme elle, étant donné qu'il avait certainement plus important à traiter. Mais le règlement était formel, et il était de notoriété publique que Kuchiki Byakuya y était particulièrement attaché.
Nerveuse, Naru arriva devant les portes de la Division. Imposantes et vernies avec soin, elles étaient largement ouvertes sur une allée de pavés clairs qui menait à l'édifice principal : l'état-major. Il était reconnaissable au large numéro noir peint sur sa façade blanche et à son toit de tuiles turquoise, qui renvoyait au soleil des teintes bleues et vertes sur les murs des bâtiments alentours. Des galeries ombragées faisaient le tour de chaque étage.
Expirant lentement pour refouler sa nervosité, la jeune femme s'avança, attirant les regards des deux gardes à l'entrée. Assez larges d'épaules, grands et visiblement robustes, ce fut la première fois que, malgré une taille normale, elle se sentait écrasée par la carrure de Shinigamis. Il ne faisait aucun doute sur la fonction des deux hommes.
Alors qu'ils lui faisaient signe de s'arrêter, elle sortit de l'intérieur de sa veste une enveloppe estampillée du tampon officiel de l'académie, dont elle retira un document.
— Bonjour, je suis Ootori Naru, je viens d'être affectée à la Sixième Division et je viens pour me présenter au lieutenant Abarai et au capitaine Kuchiki, dit-elle avec une voix un peu hésitante.
— Ah oui, on a reçu le message, répondit l'un des gardes. Vous pouvez passer.
Elle s'inclina légèrement, rangea la lettre dans sa veste, puis continua son chemin vers le bâtiment administratif, où elle était attendue. Au milieu des différentes salles d'entraînement, d'investigations et des quartiers résidentiels, c'était l'édifice le plus important, et les Shinigamis y venaient souvent pour s'y retrouver.
Naru suivit le chemin de pavés clairs qui menait au bas du petit escalier permettant d'accéder au complexe. Elle gravit les marches, atteignit la galerie en bois lustré qui faisait le tour de l'étage, puis passa les portes coulissantes en papier de riz.
Face à elle se trouvait une salle assez imposante, décorée avec une finesse certaine : quelques coussins clairs étaient placés autour de tables basses, de beaux bouquets de fleurs colorées et parfumées étaient arrangés dans des vases peints avec soin, disposés dans les coins de la pièce, et diverses décorations militaires étaient accrochées aux murs. Il paraissait évident que la présence du Capitaine Kuchiki, qui était d'extraction noble, en était à l'origine.
Autour de l'une des tables, plusieurs Shinigamis prenaient une pause méritée, sirotant un thé odorant ou dégustant un alcool un peu capiteux, tandis qu'ils discutaient avec entrain. L'un d'entre eux l'aperçut alors. Il se redressa, et s'approcha d'elle, affichant un sourire chaleureux qui éclaira son visage, encadré par les ondulations de mèches brunes.
— On peut vous aider ? demanda-t-il.
— Oui, répondit Naru en sortant à nouveau sa lettre de convocation, je dois me présenter au lieutenant puis au capitaine pour mon affectation.
L'homme posa les yeux sur le document pour l'étudier quelques instants, puis il hocha la tête.
— Je vais vous accompagner, suivez-moi.
La jeune femme rangea de nouveau la lettre dans sa veste puis lui emboîta le pas, alors qu'il se dirigeait vers une enfilade de salles d'attente et de repos, où des dizaines de Shinigamis se retrouvaient, bavardant tranquillement. Par les portes et les fenêtres ouvertes, au-delà du couloir extérieur, des jardins luxuriants entourant lacs et roches étaient visibles à perte de vue, cerclés d'une épaisse forêt d'où dépassaient, parfois, les toits bleu-vert des quartiers résidentiels. Quelques ruisseaux louvoyaient entre les rochers et les bosquets, et par moments, on pouvait entendre le chant jovial d'un oiseau. Naru fut étonnée du soin apporté à la décoration, qu'elle soit intérieure ou extérieure. On lui avait souvent répété, alors qu'elle vivait encore dans le Rukongai, qu'il faisait bon vivre au Seireitei, mais elle n'imaginait pas que ce serait aussi paisible et agréable.
En quelques minutes ils traversèrent tout le bâtiment, puis ils arrivèrent devant une porte entrouverte. La pièce, silencieuse, était plongée dans la pénombre, et on distinguait à peine les formes des meubles. Le jeune homme s'agenouilla près du battant, avant d'indiquer à Naru d'en faire autant. Avec respect, il inclina la tête.
— Lieutenant, une nouvelle recrue est arrivée pour se présenter.
Il y eu un long et lent froissement d'étoffes, du mouvement, et des pas, lourds, sur les tatamis. Tandis que des bougies s'allumaient petit à petit, projetant une lueur orangée à travers l'embrasure de la porte, une voix leur parvint, un peu rauque et faible.
— Merci, tu peux y aller.
L'intéressé s'inclina davantage, puis se redressa et s'éloigna avant de se retourner vers la jeune femme, un sourire sur le visage.
— Au fait, bienvenue, dit-il avant de tourner les talons et de s'éloigner.
Elle ne put s'empêcher de répondre à son visage souriant, mais elle reprit bien vite sa position inclinée pour saluer le deuxième homme le plus puissant de la Division. Les mains posées au sol, son front toucha presque le parquet lustré de la galerie, ses cheveux retombant de part et d'autre de son cou.
— Ootori Naru, Lieutenant, je suis honorée de vous rencontrer.
— Entre.
Un peu coupée dans ses politesses, elle se redressait pour quitter le couloir et pénétrer dans les appartements du vice-capitaine, quand la surprise l'immobilisa pendant un instant. L'homme qui se trouvait face à elle portait un simple kimono mal fermé, dont le nœud de la ceinture, lâche, avait été fait négligemment. Entre les pans de sa tunique, elle put apercevoir, outre de nombreux tatouages sombres, de larges bandages qui recouvraient une grande partie de son torse. Ses bras, ses poignets mais aussi ses épaules et son visage, étaient parsemés de compresses et de bandes. Il se tenait assis, voûté, appuyé sur son bureau, et quelques mèches d'un rouge flamboyant tombaient devant ses yeux. La jeune Shinigami avait déjà vu des gravures et des images des différents gradés du Gotei, et même figé dans un cadre, Abarai Renji avait beaucoup de prestance. Le voir ainsi, bien qu'elle ne le connaissait pas personnellement, lui fendit le cœur.
— Ne fais pas attention à mon état, je sors d'un combat difficile, mais je serai rapidement remis. Fais ce que tu as à faire.
Naru se reprit alors et s'engagea. D'un coup d'œil, elle aperçut, sur la droite, une porte entrouverte qui donnait sur une chambre. Le lit était visiblement défait, les couvertures se répandant en amoncellements sur le sol. Son arrivée avait dû le déranger, c'était évident. Néanmoins, elle obéit et s'agenouilla de nouveau. Elle s'inclina puis se redressa.
— J'ai passé l'examen avec une moyenne de soixante-quatre points.
— Tu es originaire du Rukongai, il me semble, dit-il en saisissant un mince dossier posé sur son bureau.
Elle distingua son nom écrit en lettres capitales en haut de la couverture, tandis qu'il balayait du regard les différentes pages.
— Oui, du trente-quatrième district. J'ai passé l'examen d'entrée à l'académie il y a six ans.
Il fronça les sourcils pendant un instant en étudiant les notes inscrites dans divers tableaux. Ses résultats n'étaient pas excellents, elle le savait. À vrai dire, à part les matières relatives au maniement du sabre, elle n'avait pas été une élève très douée, notamment avec le kidô, qui lui donnait encore du fil à retordre. Elle ne parvenait qu'à utiliser les techniques de base.
— Explique-moi, reprit-il après quelques instants, pourquoi tu as ces notes alors que tu as passé l'examen en sixième année et non en septième comme il est coutume.
— Ah, en réalité, c'est parce que j'ai passé beaucoup plus de temps à travailler le combat au sabre, et j'ai été capable, avant mes camarades, d'entendre le nom de mon zanpakutô. On m'a donc poussée à passer l'examen.
— Je vois. Quelle forme a-t-il quand il est scellé ?
— C'est un tantô.
Naru passa alors la main dans le bas de son dos, où elle trouva la poignée tressée de son arme. Elle la tira puis la posa devant elle. La lame était courte, à peine plus d'une vingtaine de centimètres, et elle était tenue par une garde ovale plutôt simpliste, tandis que le tressage de la poignée était d'un profond rouge vif. La jeune femme portait le fourreau à l'horizontale, dans le dos, et il lui suffisait de ce geste pour dégainer son sabre.
— Voici Sekiko, dit-elle avec une certaine fierté.
— Intéressant, il y a peu de Shinigamis qui manient le tantô, souffla-t-il en inspectant le zanpakutô. Je ne sais pas ce qui t'a été enseigné quand tu étais à l'académie, et ce n'est qu'un conseil : mais si tu veux pouvoir vaincre tes ennemis, qui eux utilisent des katanas, des tachis ou des nodachis, je te conseille vivement, afin de ne pas être pénalisée par la petite taille de ton arme, de travailler ta rapidité et ta furtivité.
— Ma furtivité ?
— Apprends, si ce n'est pas déjà fait, à camoufler ton énergie spirituelle. Une attaque rapide et inattendue te permettrait de prendre un sérieux avantage.
Naru n'avait jamais réfléchi aux choses sous cet aspect. Aussi, elle s'inclina avec reconnaissance.
— Merci pour vos conseils, Lieutenant, je ne les oublierai pas.
— Je manie le katana, dit-il en reposant son arme, aussi c'est en raison de mon expérience que je peux te dire cela.
La jeune femme rangea Sekiko dans son fourreau tout en l'écoutant, tandis qu'il continuait de tourner les pages du dossier. Pendant ce temps, elle l'inspecta en silence, car c'était la première fois qu'elle le voyait de ses propres yeux. Même à l'académie, Abarai Renji était connu. Tout le monde savait que c'était un très bon combattant, et qu'il était très apprécié des autres Divisions. Naru était donc au fait que Zabimaru, son zanpakutô, était terriblement puissant. Elle espérait pouvoir égaler sa force, un jour, mais cet objectif était pour le moment trop loin pour elle. Elle avait beau s'être beaucoup entraînée, la jeune femme était encore loin ne serait-ce que d'atteindre le shikai, car elle n'était pas encore suffisamment maître de Sekiko, qui avait un rude caractère.
— Bon, est-ce que tu as des questions ? demanda enfin le lieutenant en reposant le dossier. Il nous reste quelques minutes.
— J'aimerais savoir combien il y a de sièges chez les officiers.
— Une question inhabituelle. Je vais te dire ça tout de suite.
Il s'appuya sur son bureau pour se redresser. Péniblement, il parvint à se tenir sur ses jambes, mais il vacilla tout de même un peu. Il se dirigea alors lentement vers la bibliothèque, chercha un instant parmi les nombreux livres et les documents rangés, puis sortit un carnet un peu usé, qu'il ouvrit tout en s'appuyant contre le mur. Après quelques instants de recherche entre les pages, il reprit.
— Actuellement, il y a vingt-deux sièges, dont certains qui sont doublés afin d'avoir des remplaçants en cas de problème. Pourquoi cette question ?
— Oh, juste comme ça, répondit-elle en baissant les yeux. Je n'ai pas la prétention de pouvoir convoiter ce genre de poste, je ne suis pas assez puissante pour cela. C'était uniquement par curiosité.
— Ne te mets pas des barrières à peine arrivée, dit-il sur un ton de reproche. Tu ne sais pas ce qu'il peut se passer durant ton service ici. J'ai vu certains gars avec des notes épouvantables à l'académie devenir officiers en quelques années. Il suffit de t'entraîner et de croire en tes capacités. Et, bien sûr, en celles de ton zanpakutô.
Un mince sourire flotta sur le visage de la jeune femme à l'entente de ses encouragements. Elle s'inclina une nouvelle fois.
— Merci, Lieutenant. Je prends note de tout cela.
— Ne me remercie pas.
Il jeta un coup d'œil à la pendule fixée au mur, à côté de la porte donnant sur la chambre, puis se redressa.
— Bien, suis-moi. Je vais t'emmener voir le Capitaine.
Naru fut tentée de lui dire de retourner se reposer, mais elle fut rattrapée par la pensée que s'il faisait cet effort, c'était qu'il y était obligé. Il se devait de la présenter au capitaine, cela fait partie de son rôle. En silence, elle le suivit donc, alors qu'ils s'engageaient lentement sur la passerelle extérieure qui menait aux appartements du représentant de la division. Ses pas n'étaient pas très assurés et il peinait à se tenir droit, mais elle fit tout pour ne montrer aucune impatience. Après quelques minutes, ils arrivèrent au bout du couloir, face à deux battants coulissants fermés. Il s'agenouilla, en réprimant avec peine un rictus de douleur, puis s'inclina. Naru fit de même.
— Capitaine, je vous amène la nouvelle recrue.
— Fais-la entrer, Renji.
La voix qui leur parvint de l'intérieur était surprenante : posée, calme, et presque douce, si elle n'avait pas été glaciale et dénuée de tout sentiment. Le lieutenant se redressa et se tourna vers la jeune Shinigami.
— Il va te recevoir. Retire ton zanpakutô, les sous-officiers n'ont pas le droit de s'adresser au Capitaine armés. Je vais le garder.
— Ah, oui, bien sûr.
Elle défit le nœud qui tenait le fourreau à sa ceinture, puis posa son arme dans ses mains. En reprenant place, elle s'inclina une nouvelle fois, puis ouvrit les portes.
L'homme qui se tenait devant elle était grand et fin, sa peau blanche faisait ressortir le gris de ses yeux froids et le noir de ses cheveux longs, coiffés du kenseikan des nobles. Il portait son manteau de haut-gradé par-dessus son uniforme, et son zanpakutô était posé près de son bureau. Tout autour, contre les murs, des centaines de livres étaient classés et triés avec soin et diverses décorations à l'aspect onéreux venaient embellir les murs. C'est alors qu'elle le sentit. Une énergie spirituelle comme elle n'en avait encore jamais vu. Puissante, elle la sentit vibrer, couler et se glisser tout autour d'elle, faisant pression sur son corps. Immobilisée un instant par cette aura surprenante, elle garda un genou à terre, courbant l'échine, avant de percevoir les murmures du lieutenant, à côté d'elle, qui la poussait à entrer. Elle reprit alors ses esprits, se releva avec peine et s'avança. L'aura disparut comme elle était arrivée. La jeune femme salua de nouveau, à l'intérieur, cette fois-ci.
— Ootori Naru, je suis honorée de me présenter à vous, Capitaine.
— Renji a déjà dû s'entretenir avec toi pour ce qui concerne ta scolarité à l'académie, dit-il lentement, aussi je ne vais pas revenir sur ce point. Je n'ai besoin que de savoir deux choses. As-tu entendu le nom de ton zanpakutô ?
— Oui, Capitaine. C'est un tantô, il s'appelle Sekiko.
— Bien. Je dois savoir également quelle section de la division tu souhaites rejoindre.
Naru prit quelques instants de réflexion. Elle ne s'attendait pas à ce qu'on lui pose la question si vite. Elle savait que la division était répartie en plusieurs sections, qui chacune s'occupait d'un lieu ou d'un type spécifique d'investigation : le monde des humains, le Rukongai, le Seireitei, les crimes à l'arme blanche ou au kidô et la section d'espionnage, un peu particulière. En général, pour résoudre une enquête, la Division envoyait des membres de plusieurs groupes, en fonction du lieu et du type d'agression, alors que la section d'espionnage ne devait se charger que de récolter des informations sur les assemblées criminelles ennemies du Seireitei, en s'infiltrant ou en les éliminant dans l'ombre. Cette section avait beaucoup attiré l'attention de la jeune femme, par sa particularité, et le fait que Sekiko soit un tantô, une lame courte favorisant les attaques furtives, la poussa finalement vers ce choix.
— Je choisis la section d'espionnage, Capitaine.
— Entendu, je t'inscris dans la liste complémentaire. Améliore tes compétences, et peut-être qu'un jour, tu seras sur liste principale. Tu peux disposer.
Sans ajouter un mot, elle s'inclina, puis quitta la pièce en refermant les portes derrière elle. Le lieutenant lui rendit alors son arme, qu'elle remit en place en silence, et ils repartirent vers ses quartiers.
— Mes conseils sont d'autant plus importants, si tu choisis cette section, dit-il après qu'ils se soient suffisamment éloignés. Vitesse, furtivité, discrétion, sont les maîtres mots des espions de la Sixième Division. Tu devras rencontrer ton chef, que tu trouveras certainement au dojo en train d'entraîner ses gars. Exceptionnellement, ce sera lui qui te mènera à tes quartiers, je ne suis pas encore en état.
La Shinigami acquiesça sans un mot. Pensive, elle se rappela que lorsqu'on arrivait dans une section, on rejoignait la liste complémentaire. Cela signifiait que quand il y avait besoin d'hommes, c'était d'abord les membres principaux qui étaient envoyés, les plus efficaces et les plus puissants, et ce n'était qu'en temps de guerre que les complémentaires participaient. Il fallait donc s'élever jusqu'à la liste principale pour avoir un réel sentiment d'utilité. Et elle espérait en être capable.
Merci pour votre lecture ! J'espère que vous avez apprécié et que vous viendrez lire la suite !
Voici quelques explications pour certains termes employés :
Nodachi : sabre japonais à lame longue (entre 1m et 1m50).
Tachi : sabre japonais à lame moyenne (entre 60 et 80 centimètres) et courbée. Il se portait généralement à la ceinture par un tressage, tranchant vers le bas.
Tantô : sabre japonais à lame courte (entre 15 et 30 centimètres).
Sekiko : 赤虎 akatora, littéralement « tigre rouge », à traduire ici en « tigre roux »
Merci encore et n'hésitez pas à commenter ! A bientôt :D
