Mouarf, mouard. Bon, premier Severus/Harry qui m'a donné bien du mal même si je trouvais l'idée géniale au départ… Dans l'espoir que je ne l'ai pas tant amoché! :D
Cet OS a été écrit dans le cadre du défi photo-fic 13 du FOF. Si vous désirez plus d'information concernant le défi ou si vous désirez vous joindre au FOF, n'hésitez pas à demander! Les liens son également sur mon profil, là où vous trouverez aussi le lien pour mon blogue. Je réponds sur ce dernier à toutes les reviews anonymes (même si parfois ça prend un peu de temps…). :D De plus, n'oubliez pas d'aller voter pour ce défi et d'aller lire les OS des autres participants! Bonne lecture!
Résumé
Un soir où il ne pouvait pas dormir, Harry se retrouve dans la salle de potion des questions plein la tête.
Paring : Harry/Severus
Rating : T
Disclaimer : L'histoire et les personnages appartiennent à J.K. Rowling
L'aimiez-vous, professeur?
-Que faites-vous là, monsieur Potter? Ne devriez-vous pas être dans votre dortoir à cette heure-ci et non en train de fouiller mon bureau?
Harry n'eut même pas besoin de se retourner pour savoir que cette voix froide et nasillarde appartenait à Severus Rogue, lequel levait vers lui son éternel sourcil interrogateur, fort agaçant. Il continua à jouer avec la plume qu'il avait trouvé sur le bureau, ignorant la remarque, la tournant et la retournant entre ses doigts abimés. Il serrait les doigts, fort hésitant sur la voix à prendre.
-L'aimiez-vous, professeur?
Il s'était brusquement retourné pour faire face à l'expression ébahit du professeur Rogue qui ne trouva rien de mieux à faire que d'ouvrir et refermer la bouche, encore et encore, comme un idiot.
-Pa…pa…pardon? Finit-il par balbutier, perdant par le fait même toute sa crédibilité et ses éternels airs effrayants.
Harry avança de deux pas dans sa direction pour l'intimider. La distance entre eux était encore considérable et parsemée d'obstacles avec les bureaux d'étudiants, mais ce fut suffisant puisqu'il recula d'autant de pas, se heurtant à la porte fermée de la salle de potions.
-Lily Evans, ma mère, l'aimiez-vous vraiment ou ne cherchiez-vous qu'à vous venger de James Potter en voulant la séduire?
Harry laissa un autre pas, souple, les rapprocher. Inconsciemment, il avait ensorcelé son professeur, lequel gardait malgré lui les yeux ancrés dans ceux de son étudiant. Il aurait voulu baisser la tête pour échapper aux reproches fondés, mais n'y parvenait pas. Il était cloué sur place, condamné à trembler et à se traiter mentalement d'idiot.
-Qu'éprouviez-vous, Severus? Demanda Harry sa voix devenue plus basse.
Seul le silence lui répondit. Severus ne voyait pas quelles raisons pourraient l'obliger à se soumettre à l'interrogatoire d'un étudiant lorsqu'il était l'instance d'autorité dans la pièce. Il secoua la tête, s'obligeant à reprendre contenance.
-Répondez!
Il n'avait eu qu'un instant de distraction et la situation avait basculée. Harry avait sorti sa baguette de sous sa robe de sorcier et avait franchit la distance qui les séparait encore pour la plaquer contre la gorge de l'adulte, une main retenant son collet. Ses yeux s'étaient dilatés sous la fureur, laquelle les rendait vitreux et surréalistes. Severus se racla légèrement la gorge, cherchant ses mots sans faire de gestes brusques qui pourraient entraîner l'énonciation d'un sort à son égard. Pas qu'il croyait Potter capable de lui lancer le sortilège de la mort, mais il voulait éviter d'avoir à subir un stupéfix gênant.
-Oui, murmura Severus d'une voix si profonde qu'Harry se figea un instant, étonné de cette sincérité qui perçait. Je l'ai aimé, sûrement plus que Potter même.
Harry doutait de cette dernière révélation. Son père avait mis des années à conquérir Lily, persistant à chaque refus qu'il essuyait. Ce aurait dut être suffisant pour montrer l'ampleur de ses sentiments, leur solidité et leur sincérité. Il baissa sa baguette, écoutant son professeur poursuivre dans ses explications.
-Pour moi, continua Severus plongé dans ses souvenirs, elle incarnait la pureté. Tout ce que je n'étais pas et tout ce que je ne pouvais avoir. Chaque fois que je me trouvais devant elle, c'était comme si je me tenais devant un joyau rare. La désagréable impression qu'il la salissait de ses mots et de ses caresses m'envahissait chaque fois que je les voyais s'embrasser.
Il s'interrompit, le regard fixer sur le sol, regardant les bureaux derrière Harry.
-Il n'a pas sut la protéger, j'aurais pu le faire si elle m'avait choisi…
Il s'interrompit encore, relevant le menton pour rencontrer le regard du jeune Potter. Jamais Severus Rogue n'avait affiché cette apparence en présence d'un étudiant, en présence de qui que ce soit d'autre que de Lily Evans en fait. Ces yeux vitreux lui donnaient un air fiévreux, cette étreinte de folie qui l'enveloppait et le replongeait dans ses fantasmes d'adolescence. Oh! Il ne les avait pas oubliés, loin de là, en fait, ils avaient seulement évolués, prenant de nouveaux visages et devenant plus mature. Mais une chose était certaine, il y pensait toujours…
-Tu ne sais pas jusqu'où j'aurais pu aller pour elle.
-Je sais.
Les yeux de Severus s'agrandirent de stupeur. Il ne voulait pas y croire, mais la sincérité s'étalait sur le visage de l'adolescent.
-Comment? S'enquit-il hésitant.
-Dumbledore. À sa mort, il m'a laissé accès à ses souvenirs. Pour que je sache que vous aviez fait pour moi et que je cesse de ne vous voir que comme un traître. Mais vous en êtes toujours un! Ça n'efface en rien ce que vous avez pu faire! Ce que vous avez fait à Lily, ce que vous m'avez fait!
La baguette d'Harry se releva de nouveau, revenant menacer l'homme.
-Si vous l'aimiez tant, pourquoi l'avez-vous laissé vous échapper! Accusa-t-il plus dans un reproche quand dans un questionnement.
Severus serra les dents. Ses mains se levèrent, encerclant les poignets du jeune homme pour l'empêcher de l'attaquer. Il força un peu, l'éloignant de lui et l'obligeant à lâcher sa baguette. Lorsque celle-ci tomba sur le sol, dans un bruit sourd qui détruisit l'atmosphère, il ne lâcha pas pour autant l'adolescent. Adolescent qui commençait à flancher sous la pression, et qui perdait un peu de cet air suffisant qu'il affichait un peu plutôt.
-Parce que je l'aimais, murmura alors Severus comme une réponse tardive à sa question. Je l'aimais et je voulais son bonheur. Il n'était malheureusement pas avec moi, mais entre les bras de Potter.
Harry baissa le regard, serrant ensemble ses lèvres. Il hocha la tête plusieurs fois comme s'il tentait d'assimiler une information qui ne voulait pas atteindre son cerveau. Les larmes apparurent alors soudainement dans ses yeux, inondant son visage lorsqu'il le releva vers le professeur de potion.
-Une question, professeur. Une dernière et ensuite j'irai dormir, promit-il avec l'espoir d'avoir une réponse.
Severus Rogue hocha la tête, appréciant l'idée de ce sommeil et de pouvoir oublier cette scène gênante dans laquelle il se trouvait coincé.
-Vous l'aimiez elle, mais…
Harry s'interrompit, prenant une grande inspiration avant de continuer.
-Pourquoi vous me détestez-moi? Pourquoi vous devez faire autant de mal autour de vous si vous disiez aimer la pureté qu'elle représentait?
Il n'attendait pas vraiment de réponse, il balançait ses questions à une à la suite de l'autre, maudissant l'être qui se tenait devant lui.
-Vous n'êtes qu'un lâche Severus… Vous ne l'aimiez pas pour vrai.
Le regard de l'adolescent changea subitement, surprenant l'homme. Il lâcha, par réflexe, les poignets qu'il maintenait encore entre ses mains et le laissa reculer. De trois pas. Harry butta contre un bureau, mais l'ignora, gardant son regard ancré dans celui de Severus. La fureur c'était changée en un espoir triste, désagréable dans le torse de Severus. Ce dernier bougea sa main, la plaquant contre lui pour la chasser. Elle devient plus oppressante encore lorsqu'Harry ouvrit de nouveau la bouche, laissant son cœur se libérer.
-Je l'aimais, Harry. Bien plus que tu le crois.
Harry s'éleva sur la pointe des pieds, certains qu'ainsi son regard croiserait celui de son professeur. Il saisit l'occasion qui lui était amené, révélant alors la véritable raison de sa présence dans la salle de potion. Quand il ouvrit la bouche, Severus recula, butant contre la porte, mortifié d'entendre cette question qui faisait ressurgir à la surface tout ce qu'il bridait depuis maintenant sept ans. Tout ce qui le faisait détester Harry Potter encore plus qu'il avait pu détester James et tout ce qui pourtant le gardait à Poudlard, à enseigner une matière dont il ne voulait pas. Et tout ce qui gardait occupé ses nuits et remplis ses rêves les plus fous. Ses sentiments.
-Et moi, Severus, m'aimez-vous aussi?
