Je joue mieux que toi.

Chapitre 1.

La gare de Charring-Cross était bondée en ce vendredi 4 septembre. Les gens, avec la rentrée qui approchait, semblaient surexcités et jouaient des coudes afin de se frayer un chemin jusqu'à leur destination. Cependant une jeune fille elle, ne paraissait pas atteinte par cet engouement. Et oui, cette fille, c'est moi, Hermione, Granger de son patronyme ! Comme les bonnes habitudes ne se perdent jamais, il se trouve que je suis en avance sur le départ prévu du Poudlard Express. Ce train qui m'amènera à mon deuxième chez-moi, mon école de magie. J'avais laissé mes parents à l'entrée de la gare, maintenant que la guerre avec Vous-sav...,Voldemort avait pris fin, j'avais pu les retrouver et leur rendre la mémoire. Ainsi je déambulais parmi les Moldus, heureuse de reprendre ma vie là où je l'avais mis en suspens, de pouvoir enfin vivre normalement, et surtout de retrouver mes amis si chers à mes yeux. Cet été là avait, en effet, été une sorte de coupure avec le monde magique, à l'exception de quelques lettres et autres envois de souvenirs. J'avais décidé de rester seule avec ma famille, voir mes différents cousins, nièces et d'autres membres de ma famille. Grâce à l'un d'entre eux j'avais pu enfin reconsidérer mon principal statut de «Rat de Bibliothèque » et m'ouvrir un peu plus au monde. Ma féminité s'était considérablement épanouie et je m'étais découverte une véritable passion pour le chant et la danse. Voir dans mon miroir, mon corps, onduler doucement, sur le rythme de la musique, me faisait presque prendre conscience de ma capacité à peut-être pouvoir plaire à quelqu'un, à l'exception de Krum ou de Ron bien entendu. Avec ce dernier, au bout de quelques mois de relation, nous avons décidé de rester de simples meilleurs amis, c'était bien mieux comme ça. Vous imaginez ? Cela aurait été comme sortir avec son frère. On aime toujours autant se chamailler, se disputer ou encore se faire des câlins. C'est juste qu'à présent, nous savons parfaitement ce que nous ressentons l'un pour l'autre, plus d'ambiguïté !

Enfin bref, il faut maintenant que je me rende sur la voie 9 ¾. Ah ! Je l'aperçois enfin. À chaque fois que je passe cette barrière je ne peux m'empêcher de frissonner d'excitation en pensant à la nouvelle année qui va commencer. Et de cette dernière année, je compte bien en profiter par Merlin !

Je vois tout de suite la chevelure incendiaire de ma meilleure amie se jeter sur moi :

- HERMIONE ! Ce que je suis contente de te voir ma belle ! Comment vas-tu depuis la dernière fois ? Eh mais dis-moi, qu'est-ce que c'est que ce nouveau look que tu te payes ?! Quelle dégaine ma parole ! Tu es su-perbe !

Devant ce déchainement de mots, je ne pu m'empêcher de rougir et de balbutier seulement quelques mots :

- A..alors...c'est, c'est vrai ? Tu aimes... vraiment ?

Mais bien sûr ! Tout le monde peut à présent voir le sublime corps que tu tentais tant bien que mal de cacher durant toutes ces années ! s'exclama-t-elle en riant.

- Oui enfin, il n'est pas si extraordinaire que ça non plus, abuses pas... lui répondis-je en grimaçant.

- Bien sûr, à d'autres... dit-elle en me regardant de la tête aux pieds.

Bon, je devais bien l'admettre, mon nouveau style, grâce ma cousine Anne, m'avait considérablement transformé. Ma peau, tannée par deux mois de soleil et de plage avait pris une jolie teinte caramel et ma chevelure, éclaircie de quelques mèches blondes, s'étalait en de belles boucles travaillées sur mes épaules descendant jusqu'à mes reins. Mon visage avait fait la connaissance du maquillage et donnait à mes yeux une véritable allure de chat. Un léger blush rosé creusait mes joues et un récent passage chez le dentiste magique avait rendu parfait l'alignement de mes dents. Bien que petite, ma poitrine avait cependant doublé de volume pendant l'été et mes hanches pleines attiraient désormais le regard. Mais c'était surtout ma façon de m'habiller qui contrastait avec l'ancienne Hermione que j'avais été. Je portais aujourd'hui un petit haut blanc style t-shirt, qui s'arrêtait un peu au-dessus du nombril ( ceci dû à une importante chaleur qui sévissait sur tout le pays), des imprimés bulles de BD noirs et blanc un peu partout. Mes longues jambes, fuselées grâce à la natation, étaient glissées dans un petit short en jean, moulant juste ce qu'il fallait. Avec mes spartiates foncées et mes Ray-Bans orange fluo qui complétaient le tableau, c'est vrai que je ne passais guère inaperçue parmi la gente masculine !

Afin d'éviter de répondre à Ginny, c'est comme ça qu'elle s'appelle, (de son nom complet : Ginerva Weasley) j'essayais par tous les moyens de repérer mes deux meilleurs amis qui, j'en étais (plus ou moins) sure, eux, ne seraient pas plus étonnés que ça. Et surtout, sauraient me sortir de cette situation assez gênante. Je les vis enfin :

- Harry ! Ron ! Par ici !

- Hermione ! Ça va, tu as passé de bonnes vacances ?

- 'Mione, ça fait plaisir de te revoir ! Tu vas bien ?!

- Oui oui, tout va très bien, ça tombe bien que vous soyez tous là ! J'ai une grande nouvelle à vous annoncer ! dis-je avec un grand sourire.

- Ah oui ? C'est quoi ?! s'écrièrent en même temps mes 3 amis.

- Ah ah ! C'est avec un immense plaisir que je vous informe de mon nouveau statut de... Préfète en Chef ! J'ai reçu le hibou hier matin, je n'ai donc pas pu vous informer plus tôt de la chose, dis-je avec un clin d'œil destiné à Ginny.

Cette dernière avait déjà ouvert la bouche, voulant me reprocher de ne pas le lui avoir dit avant. Avec son air rebelle et son maquillage sombre, Ginny était une magnifique jeune fille qui, par sa simple présence attirait tous les regards. Que ce soit les garçons..ou les filles. Car pour elle, aucune différence, elle assume ce qu'elle est, ce qu'elle veut, ceux qu'elle aime. Quelque chose que je lui envie d'ailleurs. Elle et moi c'est une amitié de longue date et profondément ancrée. Nous nous racontons absolument tout..et dans les moindres détails. Celle-ci ne se privant pas de me faire rougir en me dévoilant les plus croustillants. En somme, elle est exceptionnelle.

À ce moment là, d'autres Gryffondors font leurs apparitions : Neville Londubat, Parvati Patil, sa meilleure amie Lavande Brown et Seamus Finnigan. Je leur annonçais également la nouvelle, provoquant des félicitations de plus en plus bruyantes. Ces exclamations attirèrent une Serdaigle bien connue de notre petit groupe, bien appréciée aussi : Luna Lovegood.

- Bonjour vous tous ! Hermione ? Tu sembles différente, tu veux impressionner quelqu'un avec ton nouveau look ? dit Luna, avec une voix faible mais parfaitement audible par tous.

- Euh, et bien, bonjour à toi aussi Loufo..Luna ! Non non, tu te trompes, je ne suis comme ça que pour mon propre bien-être...

- Vraiment ? Alors pourquoi rougis-tu ? demanda-t-elle, un doux sourire plaqué sur son visage.

- Mais... je ne rougis pas ! Répliquai-je, à mon grand malheur, en rougissant.

Heureusement, le sifflement de la locomotive coupa court à la conversation et me permis d'échapper à d'éventuelles autres questions.

- Je vous rejoins tout à l'heure les filles ! Je dois aller chercher mon insigne dans le wagon des préfets, je vous retrouverai dans le compartiment pour qu'on puisse se changer ensemble...

- Pas de soucis, à plus tard !

- Amuses toi bien 'Mione, et n'oublies pas de nous dire qui est le nouveau Préfet en Chef !

- Ok d'acc ! Ciao !

J'avançais dans le couloir en direction du fameux wagon, des milliers de questions plein la tête. Mais en effet, celle qui revenait le plus souvent était l'identité de mon homologue encore secrète pour moi et le reste des élèves. Un Serdaigle ? Ce serait décidément trop beau. Un Poufsouffle ? Je saurais faire avec. Tout ce que je voudrais, c'est que ce ne soit pas un Serpentard, tout sauf Serpentard s'il-vous-plait !

Ça y est, j'aperçois le bout du couloir. Quelqu'un s'y trouve déjà. Un homme, de dos. Surement mon futur colocataire ! Après tout, nous allons quasiment vivre un an ensemble, peut-être même deviendrons-nous amis... Je n'arrive pas à voir son visage. Vêtu d'un sweat à capuche, cette dernière rabattue sur sa tête, d'un jean étroit et de chaussures en cuir noir (type italienne : il a l'air d'avoir du goût), ce jeune homme semble extrêmement bien fait de sa personne. Grand, près d'un mètre 85, des épaules bien dessinées, des bras musclés (vision dû à ces manches relevés), un corps en sablier... un athlète c'est sûr ! Avec un tel corps, il y a de grandes chances pour que ce soit un Serdaigle ! Mon regard descend alors sur une certaine partie de son anatomie. C'est un véritable choc. Par Merlin, il s'agit du plus beau fessier qu'il ne m'a jamais été donné de voir ! Moulé dans ce jean foncé, rebondi et rond à souhait. Un véritable plaisir pour les yeux, donnant réellement envie de... de quoi ? De toucher, de palper, de.. Wow, je m'égare. Dans tous les cas, ce mec paraît, de dos, juste torride. Et pour que moi, Hermione Granger, je dise ça d'un homme...

À cet instant, je sais que je pourrais faire beaucoup de choses afin de capter l'attention de l'Homme. J'en viens même à remercier silencieusement ma cousine de m'avoir autant transformé durant les vacances. Avec cette nouvelle confiance que je sens poindre en moi, je sais que je peux réussir à avoir les faveurs de certains. Alors pourquoi pas lui ? Je commençais à avancer, prenant mon courage de Gryffondor à deux mains, fermement décidée à utiliser mon charme dès le premier contact...

- Jeunes gens, entrez, je vous attendais, dit le Professeur McGonagall.

Avant d'avoir pu l'atteindre, la porte du wagon s'était ouverte sur la vieille femme et je vis au ralenti le garçon rabattre sa capuche. Une chevelure... blonde presque blanche, lisse mais fournie, fit alors son apparition sur la tête de mon (ex) fantasme. En effet, ces cheveux je les connaissais bien. Et même un peu trop bien. Tout mon corps se révulsait à l'idée d'avoir pu, à un moment, trouver cette immonde petite ordure...désirable.

- Miss Granger, Mr Malefoy, voulez-vous bien vous donnez la peine de venir chercher votre insigne ?

Encore sous le choc, j'avançais pas à pas à l'intérieur du compartiment, ignorant délibérément le regard de dégoût lancé par mon « collègue ». Drago Malefoy. Comment a-t-on pu prendre la décision de nommer Malefoy à un poste requérant autant de responsabilités et un sens aigu de la justice ? Décidément c'était bien ma veine.

- Comme vous le savez surement, vous avez été nommés Préfets-en-Chef pour cette année, ainsi je vais vous expliquez en quoi consistera votre travail et dans quels conditions vous passerez votre année scolaire. Vous serez logés dans des appartements séparés de vos camarades. Vous disposerez d'une chambre et d'une salle commune. Vos quartiers se trouvent derrière la cascade magique du 4ème étage. Seuls vous et vos amis proches pourront y accéder grâce au mot de passe que vous allez choisir. Vous serez chargé d'organiser les différents événements qui se dérouleront au château tout au long de l'année. Tous les soirs, vous devrez faire une ronde dans le château de 21h à 22h30 afin de vous assurer qu'aucun élève ne se trouve hors de son dortoir. N'oubliez pas que votre statut vous autorises à retirer ou à décerner des points, mais n'en abusez pas, je vous fais confiance.

- Bien sûr que vous pouvez nous faire confiance, murmura Malefoy, un sourire mauvais au coin de la bouche.

Je l'avais presque oublié celui-là, tellement le discours de McGonagall m'avait captivé. Je réalisais l'ampleur du désastre. En plus des différents cours, je devrais également passer mon temps libre à supporter cette fouine ?! Impensable. Mais pourtant, je n'avais pas eu le temps de réclamer quoi que ce soit, que notre professeur nous remit nos insignes dans les mains et nous poussa à l'extérieur du wagon.

- Alors Granger, il semblerait que nous allons passer beaucoup de temps ensemble, j'espère que ça te dérange autant que moi ! Si ce n'est pas le cas, je me ferais un plaisir de te montrer à quel point ta vie va devenir un enfer grâce à moi... commença Malefoy, en haussant un sourcil.

- Ne t'inquiètes pas pour ça, le simple fait de savoir que tu respires le même air que moi me dégoute, c'est dire si ta présence va m'incommoder... répliquai-je en me dirigeant fièrement vers mon compartiment.

-Espèce de sale Sang de Bourbe, cracha-t-il. Tu regretteras bien vite tes paroles lorsque nous serons seuls... Tiens, en parlant de ça, jolie vue Granger, on dirait que t'as fait un régime pendant les vacances, c'est bien tu en avais besoin, déclara Malefoy avec un sourire narquois.

Ces derniers mots me révoltèrent. Bien sûr que non, je n'ai fait aucun régime, j'ai juste changé de fringues, le crétin fini ! Je me retournais violemment afin de lui exprimer mon point de vue, lorsque je remarquais son regard brûlant d'envie posé sur..moi ? Ou plutôt mes fesses. Qu'est ce qu'il lui prenait tout à coup ? Surprise, je continuais de le regarder fixement, la bouche ouverte, incapable de réfléchir correctement et donc d'aligner deux mots.

- Ha ha Granger, c'est moi qui te fais cet effet ? Je saurais m'en souvenir durant la suite de notre cohabitation. Passe une bonne fin de journée le Rat ! Dit Malefoy en ricanant et en refermant la porte de son wagon.

- Toujours furieuse face à cet échange, je courrais presque me réfugier dans le compartiment des filles. Je refermais avec fracas la porte coulissante et m'apercevant au bout de quelques secondes de silence que je venais de faire une entrée plus que remarquée.

- Que t'arrives-t-il Hermione ? me demanda Ginny, une lueur d'inquiétude dans les yeux.

- Ça y est tu sais qui est ton homologue ? Alors il est comment ? Il est beau ? Il est connu ? Il est musclé ? Est ce qu'on le connait ? Raconte, raconte ! S'exclama Lavande totalement indifférente à la question de Ginny et curieuse comme seule elle peut l'être.

- Tout va..mal. Oui je sais qui est l'autre Préfet-en-Chef mais je n'ai pas spécialement envie de débattre dessus si vous voulez tout savoir, dis-je, fuyant leurs regards.

Les filles s'étonnèrent un moment de mon refus de détailler mais se calmèrent, au bout de quelques minutes, parlant alors garçons histoire de ne pas changer.

- Quoi, comment ça tu ne veux pas parler de lui ? Il n'y pas si terrible que ça tout de même, si ? murmura Ginny à mon intention.

- Ah oui ? Tu ne trouves pas ça terrible toi de devoir partager pendant mon espace vital proche avec la fouine qu'est Drago Malefoy ?

- Ah ! Parce que tu veux dire que c'est... Non ce n'est pas vrai !

La voix de Ginny passait alors dans les aigus, attirant l'attention de nos amies. Et voilà que cette folle se met alors à rire, à gorge déployée, des larmes se répandant sur ses joues, manquant presque de l'étouffer tellement elle rit.

- Dra..Drago..Ma.. , Drago Mal..efoy, hahaha, HAHAHA ! Mon dieu mais ma pauvre chérie, ça va ! finit par dire tant bien que mal ma « meilleure amie ».

- Comment ça : « ça va ! » ? Non mais ça va pas, on parle de Malefoy là Gin', le gars qui nous pourrit l'existence depuis toujours, le Serpent ignoble, le cancrelat prétentieux, la fouine bondissante ! MALEFOY QUOI !

-Oui Hermione, ça va, ça va, j'ai compris... Je dis juste que tu aurais pu tomber encore plus mal ! Après tout, même si c'est une chose infecte, il est plutôt regardable si tu vois ce que je veux dire, me dit-elle avec un clin d'œil.

- Gin'. On parle de Drago Malefoy là.

- Oui et bien quoi. Ne me dis pas que t'as jamais fantasmé sur lui quand même ? Il a un de ces culs, mama, à faire pâlir deux, trois Vélanes, je t'assure.

Je restais perplexe, après tout, moi aussi j'avais remarqué ce léger détail. Mais non, c'était Malefoy, celui qui venait de me dire que j'avais eu besoin d'un régime à peine 10 minutes auparavant... Aucune chance qu'il puisse me plaire un jour. Mais tout de même, quelles fesses...

- Oui enfin bref, pour le moment n'en parle à personne jusqu'à l'annonce dans la Grande Salle. Je n'ai pas envie qu'on se moque encore de moi dès le début de l'année.

- Ok, ça marche, mais crois-moi, c'est plus de la jalousie que tu recevras que des moqueries. Même si c'est un sale con arrogant, il est quasiment unanimement apprécié par toute la gente féminine de Poudlard. Réfléchis-y !

- On verra, dis-je pour couper court à cette conversation.

Arrivant dans quelques minutes à Poudlard nous nous sommes alors changées, passant le reste du voyage à parler de choses et d'autres.