Bonjour,
J'espère que vous allez tous très bien.
Je reviens vers vous avec une fanfiction plus courte que Mon ami l'ennemi et complètement différente. J'ai pris le temps de l'écrire intégralement avant de commencer sa publication.
Evidemment rien ne m'appartient, je ne fais qu'emprunter l'univers de J.K. Rowling... et blabla blabla
En espérant que ma nouvelle histoire vous plaise, je vous embrasse.
Ptitegridou (qui promet de refreiner son sadisme sur cette fic')
Chapitre un : Perdue dans ses pensées…
Rien n'est plus apaisant qu'un feu de cheminée crépitant paresseusement. Du moins, c'est-ce que pensait Hermione Granger tandis qu'elle sirotait son cognac. Le regard perdu dans les flammes qui dansaient dans l'âtre, elle faisait fi du désordre qui régnait dans sa petite maison. Des fascicules d'agence de voyage étaient étalées à ses pieds, tandis que des coupures de journaux gisaient éparpillées sur la table basse. Son nécessaire de plongée gisait à l'entrée, là où elle l'avait déposé en rentrant une heure auparavant. L'évier débordait de vaisselle sale et les meubles étaient méconnaissables sous l'amas de poussières qui les recouvrait. Elle n'invitait plus sa famille ou ses amis chez elle à l'improviste. Elle était épuisée d'entendre les cris scandalisés devant tant de désordre et de saleté.
Elle avait songé à prendre une femme de ménage mais s'était rétractée. Elle était mal à l'aise avec l'idée que quelque un puisse fouiner dans ses affaires. Plusieurs années auparavant, jamais elle n'aurait permis un tel capharnaüm de s'installer dans sa maison. Mais sa vie était loin d'être celle qu'elle était avant.
Dans ses cauchemars, elle voyait le sang couler à flots de la gorge de Severus Snape. Incapable de se réveiller, piégée dans ses souvenirs, elle ne pouvait que transpirer et se débattre dans son sommeil tandis que son subconscient la torturait, nuits après nuits. Pendant plusieurs années, elle avait été hantée par sa culpabilité. En fait, même si elle le niait face aux questions d'autrui, elle ressentait toujours la morsure terrible et vindicative de sa mauvaise conscience.
Comme elle aurait aimé remonté dans le temps!
Elle ne serait pas sorti de la cabane hurlante. Non, elle se serait penché sur le corps immobile de Severus Snape et elle aurait pris son pouls, ou lui aurait lancé un sort de vérification médicale. Puis elle se serait rendue compte qu'il était vivant, aurait enfoncé un bézoard dans sa bouche et soigné sa gorge d'un sort de cicatrisation. Enfin, lorsqu'il aurait pris conscience, elle l'aurait laissé partir, retrouver cette liberté qu'il méritait tant. Oui, si elle n'avait pas été une telle imbécile, elle aurait agi ainsi.
Seulement, elle était partie. Ainsi que Harry et Ronald. Combien de temps Severus Snape était il resté ainsi, à moitié conscient et se vidant de son sang? Deux heures, trois peut être.
Aucun homme n'aurait pu survivre à cela. Mais Severus Snape n'était pas n'importe quel homme. Bien qu'il n'ait pas prévu d'être attaqué par Nagini, il était prévoyant. Il avait bu une flasque entière de sang artificiel qu'il avait lui-même créé. L'avantage étant que si aucune blessure ne lui était infligé, il n'aurait pas besoin de faire des saignées puisque le surplus d'hémoglobine se désintègrerait au bout de douze heures. Cette prévoyance lui avait sauvé la vie… Cela et aussi la chasse aux blessés de Mme Pomfresh qui avait rencontré son corps agonisant pendant sa ronde.
Severus Snape était vivant, certes. Mais c'est-ce que l'avenir lui réserva qui donnait à Hermione Granger des crises de culpabilité…
- Comme je vous l'ai répété maintes fois, j'ai uniquement suivi ses ordres. Si vous ne me croyez pas, soumettez moi au Véritasérum ou interrogez son portrait.
- Ne prenez pas votre ton condescendant avec nous, Snape! Répliqua sèchement le Ministre Scrimegeour.
- Hélàs, votre attitude et votre manque de réflexion m'y contraignent, soupira Snape en leur lançant son sourire le plus dédaigneux.
Hermione se crispa dans son siège. Par Merlin! Cet homme ne savait donc pas écouter lorsqu'on lui recommandait d'adopter « un profil bas »? Même Malefoy avait réussi à offrir un tableau pathétique d'un homme débordant de remords!
Cependant Snape considérait qu'il n'avait rien à se reprocher. Du moins, en ce qui concernait sa fidélité à Dumbledore. Hermione le comprenait, bien sûr mais elle connaissait Scrimegeour. Celui-ci aimait le pouvoir et appréciait les gens qui savaient refléter cette illusion qu'il chérissait : qu'il était l'homme le plus puissant du Royaume britannique sorcier. Autour de lui, gravitaient uniquement des lèches bottes à la Percy Weasley. Il ne supportait pas qu'on hausse le ton devant lui, qu'on le défie ou pire encore qu'on le prenne pour un abruti. Ce que faisait actuellement Severus Snape. Sans aucun scrupule apparent qui plus est!
- A quoi il joue? siffla Harry entre ses dents.
Alors que Ronald ne cachait pas sa profonde indifférence pour le sort de leur ancien professeur, Harry, lui, se sentait aussi coupable que Hermione. Il se reprochait de l'avoir abandonner sur le plancher moisissant de la cabane hurlante sans même vérifier si il était réellement mort. « Cela ne m'a même pas traversé l'esprit. Je… je… je me sens tellement con… » avait il avoué, un soir qu'il avait trop bu.
Lui aussi avait conseillé à son vieil ennemi de ne pas provoquer le Magenmagot.
« Pour qui me prenez vous, Potter? Je suis innocent… du moins en ce qu'ils m'accusent.
- Je ne vous demande pas de vous mettre à genoux devant eux mais de… comment dire… de…
- De ne pas les provoquer? Avait suggéré Hermione
- Voilà! S'était écrié Harry. C'est cela! Ne provoquez pas le Magenmagot!
- Merci pour vos précieux conseils » avait persiflé Severus Snape avec toute l'ironie dont il était capable.
Et le voilà, une semaine plus tard, qui se moquait éperdument de leurs avis et prenait Scrimegeour et sa bande pour ce qu'ils étaient : de parfaits crétins.
- Écoutez moi bien, Snape! Avait grogné le Ministre de la Magie en tendant un doigt potelé et accusateur en direction du criminel. Votre avenir est entre nos mains donc si j'étais vous, je ne jouerais pas au malin avec nous.
- Comme je vous l'ai dit encore et encore, il vous suffit de m'administrer du Véristaserum pour savoir si mes intentions étaient et sont honorables.
- Vous nous croyez si naïfs que cela, Snape? Nous savons par source sûre que vous êtes immunisé à cette potion, comme à beaucoup d'autres d'ailleurs.
- Ah, laissez moi deviner… Cette source est aussi blonde qu'une Hongroise et a un don presque douteux pour se sortir de tous ses démêlés avec la justice avec une aisance qui aiguise le soupçon…
- Accuseriez vous le Magenmagot d'être corrompu par Mme Malefoy? Demanda le Ministre d'un voix menaçante.
- A vrai dire, je ne parlais pas de Narcissa Malefoy, mais plutôt de son époux…
- Cela suffit! Tonna Scrimegeour en tapant du poing sur le bureau qui lui faisait face. De toute évidence vous vous moquez de cette Noble Cour, Snape. Vous ne méritez ni le respect dont M. Potter vous honore ni la liberté que vous exigez! Et si je n'ai aucune influence sur la façon dont notre Héros national distribue son amitié, j'en ai néanmoins sur votre avenir. Et croyez moi, Snape, il sera aussi misérable que la cellule dans laquelle je vous envoie à perpétuité!
- Moi qui m'attendais à un petit poison mortel… soupira l'accusé qui feignit l'indifférence face à sa sentence.
- Oh non, Snape. Vous les vivrez pleinement les années à venir. Tout seul avec votre conscience et votre misère. Oh oui, vous vivrez pour les voir, soyez en certain!
Puis il tapa férocement son marteau en bois sur son bureau en beuglant que la séance était finie.
Harry était aussi pâle qu'un fantôme et Hermione pleurait de déception et de culpabilité. Severus Snape ne jeta un regard ni à l'un ni à l'autre lorsqu'il fut entraîné hors de la salle. Ce devait être la dernière fois qu'il les voyait.
La vie a repris, évidemment. Mais pour Harry et Hermione, elle gardait un goût amer. Ils en voulaient à Severus Snape d'avoir été si provoquant devant le Magenmagot, mais ils savaient, tout comme l'ancien mangemort, que jamais Scrimegeour lui aurait rendu sa liberté. Jamais. Alors, en homme fier qu'il était, conscient de l'injustice qu'il allait subir, Severus Snape avait refusé de se soumettre. Il était parti la tête haute, n'ayant aucune honte à avoir.
Travaillant tous les deux au Ministère et étant célèbres, Harry et Hermione avaient tenté par divers moyens de renouveler le procès de Severus Snape. Cependant toutes leurs tentatives avaient échouées et au bout de trois ans de lutte acharnée, les deux amis ont été contraints de constater que leurs efforts étaient vains. Néanmoins, l'un comme l'autre, continuaient à envoyer des présents au prisonnier, en espérant qu'ils ne seraient pas interceptés par les gardes qui remplaçaient désormais les détraqueurs.
Severus Snape ne reçut absolument aucun de leurs colis ni ne connut leurs existences.
Hermione se battit également pour autoriser les visites aux prisonniers et elle gagna gain de cause au bout de quatre ans. Par contre aucun de ses autres projets ne fut accepté. Les mesures d'hygiène ne furent pas améliorées, le nombre de repas ne fut pas augmenté, et l'heure quotidienne dans la Cour d'Azkaban pour chaque prisonnier fut rejetée. Quant aux visites, elles ne devaient pas s'élever à plus d'une demi heure par mois par prisonnier.
Cependant, Hermione reçut plusieurs lettres de remerciements, certes concises et froides, pour l'obtention de cette précieuse demi heure de visite, par de nombreuses familles de mangemorts.
Harry la soutenait dans ses campagnes mais il avait compris que le Ministère resterait inébranlable. L'acquisition des visites avait été une énorme surprise. Il avait aussitôt voulu rendre visite à Severus Snape mais un gardien d'Azkaban lui avait répondu que ce prisonnier avait déjà dépensé sa demi heure de visite du mois. Harry fut devancé à nouveau le mois suivant puis encore le mois d'après. Quand il s'en était plaint auprès d'Hermione, elle avait soupiré en lui disant qu'elle aussi subissait la même chose.
Peu à peu, Harry prit de la distance avec l'affaire Severus Snape. C'était une injustice qu'il considérait comme personnelle mais sur laquelle il n'avait aucune prise. Aussi se montra-t-il plus attentionné à l'égard de Ginny qui s'était sentie tellement délaissée pendant ses quatre années qu'elle avait commencé à aller voir ailleurs. Harry ne sut jamais qu'il avait failli perdre sa fiancée. Dès le moment où il avait cessé d'être obsédé par Severus Snape et qu'il était revenu pleinement vers elle, Ginny avait plaqué Draco Malefoy qui avait eu le malheur de tomber amoureux de la jeune femme.
Elle ne céda ni devant les fleurs, ni devant les bijoux, ni devant sa demande en mariage. Et c'est face à une bouteille de bourbon à moitié vide que le jeune homme avait compris qu'il n'avait été que ce que les moldus nomment si élégamment « un bouche trou ».
Quant à Hermione, le fossé se creusait de plus en plus entre Ronald et elle. Une jalousie maladive s'était emparé du cœur du jeune homme face à l'investissement de sa petite amie dans l'affaire Snape.
Si seulement elle était son épouse, alors il serait rassuré, du moins c'est-ce qu'il lui répétait à chaque dispute. Hermione ne voulait pas se marier si tôt. Elle ne voulait pas se marier du tout. Elle n'avait pas cédé face aux demandes incessantes et larmoyantes de Ron et de sa famille.
« Hermione, ma chérie, répétait Mrs Weasley, ne sois pas si égoïste. Pense à Ronald qui t'aime tellement. »
Cela semble si logique. Quand on s'aime, on se marie. Puis on achète une maison qu'on remplit ensuite des rires de sa progéniture.
Ses parents, quant à eux, ne lui avaient rien dit, rien conseillé, rien reproché. Ils étaient comme cela. Et pour la première fois de sa vie, elle le regretta.
Alors elle prit seule sa décision.
« Laisse moi du temps. Dans quelques années peut être… » lui demanda-t-elle.
Le lendemain il quittait leur appartement et retournait vivre chez ses parents. Six mois plus tard, il épousait Lavande Brown, enceinte de trois semaines.
Ronald Weasley était apparemment un homme pressé.
Sous les yeux de la jeune femme, le feu qui crépitait dans sa cheminée devint soudainement vert et une enveloppe en fut éjectée. Hermione l'attrapa au vol et l'ouvrit prestement.
« CODE ROUGE.
PRESENTATION OBLIGATOIRE ET IMMEDIATE AU MINISTERE.
MINISTRE SCRIMEGEOUR. »
