Bonjour —ou bonsoir—, ceci est la version corrigée (orthographe, enfin surtout de mauvaises tournures de phrases, etc.) de cette fic ! Voilà pour la première explication.

Le sujet de cette histoire, qui me trottait dans la tête depuis pas mal de temps : l'enfance de notre Naruto national !

Et l'injustice de ce qu'il a vécu. Du coup, j'ai inventé un personnage qui a ma personnalité, mais en améliorée, parce que, bien sûr, cette OC n'a pas vécu les même choses que moi, elle est plus comme une projection de ce que je voudrais faire si je pouvais être balancée dans le monde de Naruto !

Disclaimer : Rien n'est à moi. Tout à Kishimoto. Sauf Yume (traduction de son prénom : "rêve", je trouvais ça poétique, et vous pouvez imaginer d'autres raisons à ce nom si vous voulez !)

Note : Je ne respecte pas tous les éléments de l'œuvre originale. Les plus flagrants sont volontaires, mais parfois, c'est simplement parce que c'est venu comme ça, au fil de l'écriture.

À présent, bonne lecture ^^


Chapitre 1.


La jeune fille entra sous l'abri du stand de nourriture, pressée d'échapper à la pluie. Elle poussa un soupir de soulagement en s'asseyant, et sourit au vieux tenancier, qui lui sourit en retour, amusé. Visiblement, elle n'était pas la première personne à agir ainsi.

« Bonsoir ma petite dame ! Un bol pour vous réchauffer ?

– Bonsoir ! Oui, volontiers.

– C'est parti ! »

La jeune fille le regarda s'affairer, amusée, profitant du temps qu'il mettait à lui préparer son dîner pour se délester de sa veste trempée par la pluie, qu'elle posa sur ses genoux. Le stand étant rempli, elle ne pouvait la poser nulle part ailleurs. Elle attrapa ensuite ses longs cheveux bruns ondulés et les essora au-dessus du sol, les gouttes tombant facilement.

« Et voilà pour vous, un bon bouillon de ramens bien chaud ! Ça va vous requinquer.

– Merci beaucoup ! Bon appétit ! »

Elle attrapa ses baguettes, qu'elle sépara en deux, les prit dans sa main droite, et de l'autre, prit une cuillère, alternant les bouchées avec les cuillerées de bouillon.

Quelques minutes plus tard, elle poussa un soupir soulagé, le ventre plein. Un bol, c'était une portion bien généreuse, surtout le soir. Elle coula un regard sur ses voisins, observant pour la première fois de la soirée son environnement.

Deux hommes d'âge mûr contre le mur de gauche, suivis de trois vieilles femmes, apparemment des commères, au vu de leurs chuchotis et de leurs airs conspirateurs.

Toutefois, ce qui l'étonna, ce furent les regards mauvais tournés en sa direction. Surprise, elle se retourna vers sa droite, se demandant si c'était vraiment elle la cible de ces regards. Elle vit un tout petit garçon, visiblement seul, des cheveux blonds comme les blés, de grands yeux bleus comme le ciel, et de drôles de moustaches sur les joues. Il portait un tee-shirt blanc, un pantalon noir, et une veste foncée était posée sur ses genoux.

Ce qui l'étonna le plus, ce furent les trois bols vides devant lui.

Alors, ignorant la mine renfrognée du gamin, elle décida de lui parler.

« Comment tu fais pour manger autant ? Un seul bol, ça suffit à me caler, alors trois ! La vache, je ne pensais pas que c'était possible !

– Hein ? Vous... Vous me parlez ? demanda timidement le gamin.

– Eh bien oui. Pourquoi ? Tu préfères que je te laisse tranquille ?

– Heu...

– Mademoiselle !

– Oui ? fit la jeune fille, se retournant.

– Vous ne devriez pas lui parler, conseilla la vieille qui l'avait interpellée.

– Ah ? Et pourquoi ça ?

– C'est l'enfant maudit, il apporte le malheur !

– C'est gentil de vous soucier de moi, mais je ne suis pas superstitieuse. Je ne vois pas en quoi cet enfant pourrait me faire du mal.

– Il est mauvais, insista la mamie.

– En quoi ? répliqua la jeune fille, agacée.

– C'est le démon !

– Le démon ? Moi, je vois un enfant.

– C'est trompeur, il est...

– Arrête ! On n'a pas le droit d'en parler, c'est tabou ! intervint l'un des deux hommes.

– Bon, écoutez, fit la jeune fille, si vous n'avez rien de mieux à m'opposer comme arguments, je suis désolée, mais je ne peux pas vous croire. Ce gosse est peut-être différent des autres, même si je ne sais pas en quoi, mais il n'a pas l'air dangereux pour un sou, alors si je lui parle, je ne vois pas où est le problème ! »

Cette fois franchement énervée, elle se retourna vers l'enfant, stupéfait qu'on prenne sa défense.

« Comment t'appelles-tu ?

– Hum... Na... Naruto...

– Comme les ramens ? C'est marrant ! Allez, allons-nous en, l'ambiance est pourrie ici. Et je t'invite, t'as pas à payer.

– Mais...

– Tu me payeras mon prochain repas ! »

Elle se tourna vers le tenancier du stand et s'adressa alors à lui :

« Merci pour le repas, euh... ?

– Ichiraku, sourit l'homme.

– Merci pour le repas, Ichiraku-san, c'était délicieux.

– Au plaisir de vous revoir avec le petit ! »

Avec un sourire reconnaissant, elle paya les quatre bols, enfila sa veste, attrapa le gosse par la main —ce qui fit grincer les dents des autres clients— et l'entraîna avec elle, rattrapant la veste du gamin qui avait failli tomber, et partit sous le regard bienveillant d'Ichiraku.

Ils marchèrent ainsi sous la pluie un moment, avant qu'elle ne se retourne vers l'enfant.

« Mais... Mais enfile ta veste ! C'est un coup à attraper la crève !

– Heu... Mais c'est vous qui avez ma veste...

– Ah ? Ah oui, merde... Tiens ! Désolée de ne pas m'en être aperçue plus tôt...

– Non, non... Merci...

– Quelle sale bande de vieux croûtons ! Non mais, parler d'un enfant comme ça, c'est n'importe quoi !

– Heu, madame ?

– Ah non, pas madame ! Tu me tutoies, et tu m'appelles par mon prénom ! Je m'appelle Yume. D'accord ?

– Euh, ok.

– Bon, on ne va pas rester sous cette pluie, viens, j'habite pas loin.

– Mais...

– Oh, t'inquiète, je ne vais pas te manger ! Je te ramène chez toi quand il ne pleuvra plus, promis !

– ... »

Quelques minutes plus tard, passées à courir pour arriver au plus vite, les deux compagnons d'un soir arrivèrent chez la jeune fille. Elle farfouilla dans son petit sac à main un instant, sortit ses clés et déverrouilla la porte. Elle habitait au rez-de-chaussée d'un petit immeuble, dans un quartier plutôt joli lorsqu'il faisait beau. Manque de chance, il pleuvait.

« Bienvenue chez moi ! Bon, c'est pas très grand, c'est vrai, mais c'est confortable. »

Naruto observa les lieux, et se sentit aussitôt à l'aise. C'était rangé, mais quelques affaires traînant ici et là donnaient un effet vivant et chaleureux. Les murs beige clair, voire blanc cassé, ajoutaient une touche de douceur bienvenue.

Yume l'emmena dans le salon, retira sa veste, puis celle du garçon, et l'observa. Naruto se sentit rougir sous ce regard inquisiteur.

« Ouais, t'es pas beau à voir. On dirait un petit chat mouillé.

– Eh !

– Avec tes vêtements, tu risques de tomber malade.

– Et vous alors ?

– Moi aussi, j'en conviens. Mais tutoies-moi, je t'ai dit, je ne suis pas assez vieille pour être vouvoyée !

– T'as quel âge ?

– Eh bien, t'as aucune manière ! Ça ne se fait pas, de demander son âge à une fille !

– Ah bon ?

– Non, mais bon, c'est pas grave. J'ai quinze ans. Et toi ?

– Huit ans.

– Bon, j'espère que tes parents ne m'en voudront pas de te ramener un peu tard...

– J'en ai pas.

– Hein ?

– J'ai pas de parents.

– Oh... Et un tuteur ?

– Non plus.

– Non mais c'est quoi ce village ? Laisser un môme de huit ans se débrouiller tout seul ? Ils ne sont pas biens ? Je vais en toucher deux mots au Hokage, il va m'entendre !

– Heu...

– Oh, désolée, je me suis un peu emportée ! Bon, tu vas aller prendre une douche bien chaude, je vais voir si je trouve de vieux vêtements à ta taille.

– Des vêtements de fille ?

– Non, de mon frère. Moi non plus, je n'ai pas de famille. Enfin, je n'en ai plus. Ils sont morts à cause d'une attaque de brigands, je n'étais pas là ce jour-là, ce qui fait que j'ai récupéré toutes les affaires.

– Ah...

– Je ne suis pas originaire de Konoha, mais le Hokage a offert de me loger ici, alors bien sûr, j'ai sauté sur l'occasion !

– Pas originaire... ?

– Bon, allez, à la douche ! Tu peux poser tes vêtements par terre, devant la salle de bain. Je vais t'apporter des serviettes et des vêtements de rechange. »

Elle l'emmena alors à la salle de bain et l'y laissa, allant chercher ce qu'elle avait annoncé.

Naruto, quant à lui, était ébahi. Tout s'était passé si vite, il avait à peine eu le temps de comprendre les événements et de les digérer. Lui qui pensait passer une soirée morne, triste et solitaire comme à son habitude, voilà qu'une tornade avait fait irruption dans sa vie !

Finalement, la pluie ayant empiré, Naruto passa la nuit chez Yume. Ils partagèrent le même lit, dormant ensemble, la jeune fille n'ayant pas de matelas en plus, et ne voulant pas dormir sur le canapé, ni que son invité y dorme, ils dormirent dans le même lit, heureusement deux places —c'était l'ancien lit des parents de Yume.


Le lendemain matin, Naruto se réveilla seul dans le grand lit. Les rayons de soleil perçaient entre les fentes des volets de la chambre, lui permettant de s'accoutumer en douceur à la lumière.

Une bonne odeur de pain grillé fit gargouiller son ventre, et Naruto se décida à se lever.

Lorsqu'il arriva dans la cuisine-salle-à-manger, il vit son hôtesse assise à la table, les cheveux en bataille, l'air encore dans le brouillard, buvant un bol de thé au lait. Elle releva les yeux en l'entendant et sourit.

« Salut ! Bien dormi ?

– Oui, merci.

– Installe-toi. T'as le choix entre du thé et du lait, ou bien les deux, et des tartines, grillées ou non. J'aime pas le café, alors il n'y en a pas.

– Du lait, ça me va, avec des tartines grillées, s'il-te-plaît.

– Y'a le grille-pain sur le plan de travail, je te laisse faire. Le pain et le beurre sont sur la table, il y a des petites assiettes dans le placard, avec des verres et des bols, et les couverts dans le premier tiroir. Sers-toi.

– Merci.

– Pas d'quoi. »

Le petit-déjeuner se passa ainsi en silence, un silence détendu et tranquille. Les rayons du soleil réchauffaient agréablement la pièce, et Naruto, malgré sa préférence pour les céréales plutôt que les tartines, avait l'impression que c'était le meilleur petit-déjeuner de toute sa vie.

Une fois fini, Yume obligea Naruto à rester assis, veillant à ce qu'il ne l'aide pas à débarrasser, malgré ses protestations.

« T'es mon invité, alors tu reste assis, et tu profites. Si tu veux faire quelque chose, alors va te débarbouiller et t'habiller, mais c'est moi et moi seule qui range.

– Ok, ok... Mais pourquoi tu veux pas que je t'aide ?

– T'es mon invité, c'est normal. Si on vivait ensemble, je te laisserais m'aider.

– Je vois... »

Yume n'insista pas, voyant qu'elle avait fait une gaffe, mais trop tard.

Lorsqu'ils furent tous deux habillés et parés pour la journée, Yume se tourna vers l'enfant, une lueur malicieuse dans le regard.

« Dis-moi, Naruto, on est bien samedi, aujourd'hui ?

– Heu, oui ?

– Donc, c'est le week-end ?

– Oui ?

– Donc, tu n'as pas école, et je n'ai pas boulot, hm ?

– Je crois, oui ?

– Est-ce que tu accepterais, dans ce cas, de venir avec moi ?

– Où ça ?

– Voir le Hokage.

– Pourquoi ?

– Pour l'engueuler.

– Pour le... Hein ?! Mais...

– Alors ? Tu viens ?

– Bien sûr ! »

Yume sourit, amusée. Une bonne motivation, et voilà le garnement prêt à tout. La perspective de voir le chef de village se faire rabrouer devait être une motivation suffisante.

Sans se préoccuper des regards, une fois dans la rue, une fois son sac à main attrapé et la porte de son appartement fermée à clé, elle prit la main du garçon dans la sienne et l'emmena, s'amusant des regards mauvais les suivant.

« Heu, Yume ?

– Oui, Naruto ?

– Ça te gêne pas ?

– De quoi ?

– Les regards des autres.

– Non, ils m'amusent.

– Ah bon ?

– Oui, on dirait qu'ils sont constipés. Et puis, choquer les autres, ça peut avoir du bon, parfois.

– ... Constipés... ? »

Et Naruto éclata de rire.

Un fou rire contagieux, qui tint les deux jeunes en haleine jusqu'au bâtiment central du village, où se trouvaient les bureaux des ninjas et du Hokage.

« Hou... Ah, ça fait du bien de rire ! Bon, allez, un peu de sérieux, Naruto, on peut pas y aller en riant, on sera pas écouté sinon !

– Ha ha, oui ! Ha ha ha ! Ah... »

Naruto se força à prendre une grande inspiration, pour expirer ensuite lentement, répétant plusieurs fois l'opération, prenant exemple sur Yume, qui en faisait tout autant.

Bizarrement, il semblait qu'ils soient attendus. Ils furent accueillis par le Hokage, assis derrière son bureau, qui leur fit un sourire bienveillant, les invitant à s'asseoir face à lui.

« Bonjour les enfants.

– Bonjour, Hokage-sama, répondit respectueusement Yume.

– ... B'jour...

– Alors, Yume-chan, vous êtes bien installée ? Votre appartement vous convient ?

– Oui, parfaitement ! Je suis très bien, merci encore ! Mais ce n'est pas pour ça que je suis là, bien que je vous suis toujours reconnaissante...

– Oui, je m'en doutais. Vous avez fait la connaissance de Naruto, à ce que je vois.

– Oui, hier soir, à Ichiraku.

– Je vois.

– Dites-moi... Comment se fait-il que Naruto vive seul, à seulement huit ans ? Je suis désolée, mais je ne trouve pas ça normal. J'ai entendu des gens, en venant ici, dire que c'était un sale garnement sans manière, mais s'il n'a personne pour le guider, c'est un peu normal qu'il ne connaisse pas les codes !

– Je suis d'accord.

– Vraiment ? Alors pourquoi le laisser s'en sortir seul ?

– Parce que personne ne veut prendre Naruto en charge. Je l'aurais bien fait moi-même, seulement je suis trop vieux pour ça. De plus, j'ai trop de responsabilités, je n'aurais pas le temps.

– Je vois... Et...

– Oui ?

– Si je me proposais ?

– Vous feriez ça ? Vraiment ?

– Je sais que je suis jeune, mais... mais je sais ce que ça fait, d'être seul, et c'est déjà dur à quinze ans, alors à huit ans, je n'ose même pas imaginer combien ça doit être compliqué...

– Eh bien... Vous êtes la première à proposer de prendre soin de Naruto.

– Mais avant ça... Pourquoi ? Pourquoi les villageois traitent-ils Naruto de démon ou d'enfant maudit ? Ils ont même dit que c'était tabou, et j'avoue que je ne comprends pas.

– C'est compliqué, et je ne peux pas...

– Vous ne pensez pas que Naruto a le droit de savoir ? De comprendre pourquoi on le déteste ? Je lui ai demandé hier soir, et il m'a dit qu'il ne savait pas. Alors, sincèrement, si vous ne voulez pas me le dire à moi, au moins, dites-le à Naruto. Je peux même sortir de la pièce, si vous le voulez.

– Yume...

– Quoi, Naruto ? Tu n'es pas d'accord ? »

Les yeux remplis d'eau, Naruto souriait, heureux. Pour la première fois, quelqu'un se souciait de lui. Pour la première fois, on ne le détestait pas.

Le Hokage poussa un soupir, ne sachant pas trop comment aborder le problème.

« L'ennui, c'est qu'il y a un risque que vous rejetiez Naruto à votre tour si vous venez à être au courant, ce pourquoi j'ai demandé aux adultes de ne rien dire aux jeunes...

– C'est pour ça que les vieux croûtons d'hier ne voulaient rien dire ?

– ... Vieux croûtons... ? Oui, pourquoi pas, ça leur convient... Oui, pardon, oui, c'est pour ça.

– À quoi cela sert-il ?

– À protéger Naruto.

– À me protéger ?

– Oui, Naruto, même si je ne suis pas très présent pour toi...

– C'est le moins qu'on puisse dire, commenta Yume, un peu aigre.

– ... je fais quand même de mon mieux pour assurer ta sécurité, conclut le vieil homme, ignorant l'intervention.

– Hem, dites...

– Oui, Yume-chan ?

– Si vous, vous ne détestez pas Naruto, et que vous allez même jusqu'à le protéger, pourquoi pensez-vous que je pourrais le détester ? Vous pensez que je ne suis pas capable de réfléchir, et d'utiliser mon cerveau ?

– Non, je n'ai pas dit ça... Seulement, la plupart des gens a des préjugés, et...

– Je suis, à la base, étrangère à ce village. Je n'ai pas grandi avec les mêmes valeurs, et en plus, je ne suis là que depuis quelques semaines. Je ne pense pas que mon avis externe soit rempli de préjugés, sauf votre respect.

– Oui, bien sûr... »

Le Hokage se plongea dans ses pensées, et Yume se tourna vers Naruto, qui semblait un peu perdu. Cette vue arracha un sourire à la fois attendri et triste chez la jeune fille. Elle avait toujours voulu avoir un petit frère ou une petite sœur, et voilà qu'un orphelin, comme elle, arrivait dans sa vie. Comment aurait-elle pu le laisser ? Pas possible.

« Dis, Naruto...

– Hein ? Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

– J'ai demandé au Hokage, mais cette décision te revient...

– Quelle décision ?

– Enfin, il y en a deux, mais on va aller par étapes... Déjà, est-ce que tu veux savoir, comprendre pourquoi les villageois te détestent ?

– Eh ben... Je crois, oui...

– Tu en es sûr ?

– Ben, en fait, je ne pensais pas pouvoir savoir un jour... Mais j'pense que oui, je veux savoir.

– Bon, déjà, ça, c'est fait.

– Et la deuxième décision ?

– Oui. J'ai proposé de devenir ta tutrice, mais je ne veux pas l'être si tu n'es pas d'accord, je ne veux pas te forcer.

– Mais ça veut dire quoi, concrètement ?

– Qu'on vivrait ensemble, et que ce serait moi qui gérerais l'argent et les dépenses. Tu vivrais à ma charge, en fait.

– Et toi ?

– Quoi, moi ?

– Ça te va ?

– Crois-moi, si ça ne m'allait pas, je n'aurais pas proposé !

– Vraiment ?

– Bien sûr ! À vrai dire, c'est même une proposition un peu intéressée...

– Comment ça ?

– Eh bien, aucun de nous deux n'a plus de famille. Si je t'adopte, on aura gagné tous les deux une sorte de famille. Moi aussi, je suis seule, et hier soir, j'ai adoré être avec toi, même si tu n'étais pas très bavard !

– Heu... Alors, c'est...

– Donnant-donnant. On gagne tous les deux quelque chose. Par contre, il faudra que l'un de nous déménage, puisque l'on va habiter ensemble.

– Ah oui, c'est vrai...

– Alors ? Que décides-tu ?

– J'veux bien vivre avec toi ! T'es gentille ! »

Yume eut à nouveau un sourire attendri et se tourna vers le Hokage, attendant sa décision. Hiruzen Sarutobi les observait de son éternel air bienveillant, un vague sourire s'étirant sur son visage, sa pipe dans sa main posée sur le bureau. Son choix était fait.

« Yume-chan, Naruto-kun. »

Les deux concernés, à ce ton si grave, portèrent toute leur attention sur le vieil homme.

« Que savez-vous de Kyûbi ?

– Kyûbi ? répéta Naruto.

– Le démon renard ? Il est mort, non ? s'interrogea Yume.

– Pas exactement. On ne peut pas tuer un démon, c'est une chose rigoureusement impossible.

– Mais... Il y a huit ans...

– Le Quatrième n'a pas réussi à le tuer, il n'y a, à vrai dire, même pas songé, il savait que personne ne pourrait le faire. Kyûbi est le plus puissant des démons à queue.

– Qu'est-ce qu'il a fait, alors ?

– Le seul moyen d'arrêter un démon est de le sceller. Mais on ne peut pas le sceller dans un objet ou dans une prison matérielle. On doit le sceller dans une personne.

– Vous voulez dire... hoqueta Yume, horrifiée.

– Exact. Naruto est l'enfant dans lequel Kyûbi a été scellé, le jour de la naissance de Naruto, qui est également le jour de la défaite de Kyûbi.

– Je suis... un démon ? souffla Naruto d'une voix blanche.

– Attendez ! Pourquoi lui ? Pourquoi pas un adulte, ou un autre enfant ? Pourquoi un orphelin ? Un nouveau-né, en plus !

– Je ne peux pas révéler cette information. Elle est classée top secrète. Néanmoins, le Quatrième voulait que Naruto soit vu comme un héros empêchant Kyûbi de revenir...

– ... mais les villageois ne voient pas Naruto, ils voient Kyûbi à la place, compléta Yume.

– Vous avez tout compris.

– Je vois... »

Naruto était pétrifié. Un démon était là, dans son corps, depuis presque toujours, et il n'en avait jamais rien su. Alors il était vraiment un démon ? Les villageois avaient raison ? Yume allait le rejeter, lui dire que finalement, elle ne voulait plus le revoir ?

Yume, plongée dans ses pensées, vit du coin de l'œil Naruto se renfermer de plus en plus. Inquiète, elle décida de le secouer.

« Naruto ! Eh ! Naruto, regarde-moi !

– Mais... J'suis un démon... »

La gifle partit toute seule.

Naruto la regarda, interdit, une main se portant à sa joue rougie par le coup.

« Yume... ?

– Je t'interdis de dire ça ! Tu n'es pas un démon, tu es toi, Naruto, et c'est tout ! Tu as une bestiole dans le ventre, mais ce n'est pas toi !

– Mais...

– Les gens qui ont un ver solitaire dans le ventre ne sont pas des vers pour autant ! Toi, tu es un humain, pas un renard ! Kyûbi est peut-être en toi, mais il n'est pas toi ! D'accord ? C'est clair, ou il faut encore que je te frappe jusqu'à ce que ça rentre ?

– Mais alors... pourquoi les villageois...

– Parce que ce sont de vieux cons qui sont hantés par les morts qu'a causé Kyûbi. Ils ne savent plus réfléchir. Mais ce n'est pas ta faute, d'accord ? Tu étais un bébé quand ça a eu lieu, comment aurais-tu pu faire quoi que ce soit ? Et puis, est-ce que tu te souviens de l'attaque du village ?

– Non...

– Alors c'est la preuve que tu n'es pas Kyûbi. Sinon, tu t'en souviendrais.

– Alors tu ne me détestes pas ?

– ... Te détester ? Idiot... ! »

Yume attrapa Naruto et le serra contre elle, lui offrant le premier vrai câlin de toute sa vie. L'enfant-renard écarquilla les yeux, puis les ferma, se blottissant contre la chaleur de la jeune fille, avant de se mettre à pleurer à gros sanglots. Il se sentit alors serré plus fort, et se sentit bien, apaisé.


Après avoir discuté du nouvel appartement dans lequel allaient emménager les deux jeunes gens, ainsi que de l'allocation que recevrait Yume pour Naruto, en plus de ses revenus dus à son travail en tant qu'assistante chez le fleuriste et herboriste Yamanaka, Yume et Naruto partirent pour l'appartement de ce dernier. Ainsi, ils pourraient déménager ses affaires chez la jeune fille. Le Troisième avait été prévoyant durant leur entretien et avait demandé à des Anbus de leur trouver un logement vide et suffisamment grand, ce qui avait été fait assez rapidement.

Toutefois, arrivés chez Naruto, Yume fut désagréablement surprise :

« Oh bon sang !

– Quoi ?

– Naruto, je crois que quelques règles de vie vont devoir s'imposer...

– Heu... Comment ça ? Tu m'fais peur...

– On verra ça plus tard, mais pour l'instant, il faut trier ce... Je ne sais même pas si on peut nommer ce... cette... ce foutoir ! Naruto, c'est ta première mission : faire le tri de tes affaires. D'un côté, celles que tu jettes. De l'autre, celles que tu gardes. Quand ce sera fait, on rangera tout ça dans les cartons que nous a donné le Hokage.

– Mais j'veux rien jeter !

– Et cette brique de lait ? Elle est périmée depuis trois mois !

– Heu...

– Et ce pull ? Ne me dis pas que tu rentres encore dedans, je ne te croirais pas !

– Oui... D'accord, je vais trier...

– Naruto ?

– Oui ?

– Ton lit, on le garde, tu en auras besoin.

– J'pourrais plus dormir avec toi ?

– Heu...

– J'pourrais plus ? insista le môme, les yeux remplis de larmes.

– Heu, si, mais quand tu seras plus grand, on ne pourra plus.

– Ah ?

– Bon, on verra ça plus tard, on aura largement le temps de discuter ! Allez, au boulot ! »

Si Naruto continuait à être aussi mignon, Yume risquait bien de tout lui céder... Avec ses yeux immenses de chaton battu, il était redoutable !


« Naruto, c'est quoi ce truc ? Ne me dis pas que tu veux le garder ?

– Bah si ! C'est mon porte-monnaie en forme de grenouille !

– C'est moche...

– Ah bon ?

– Bah, si tu y tiens tant que ça... Mais une grenouille...

– T'aimes pas les grenouilles ?

– Je ne les déteste pas. C'est juste que c'est un peu visqueux. Et pas très beau.

– Moi, j'trouve ça mignon !

– Eh bien, tous les goûts sont dans la nature, comme on dit ! »


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.

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La personnalité de Naruto, ici, est celle que j'imagine qu'il devrait avoir avant sa résolution de devenir Hokage et de faire tout plein de bêtises —pour ne pas dire c*nneries— dans le village.

Fic sans prétention aucune, juste pour le plaisir d'écrire, et aussi parce que Naruto était trop mignon lorsqu'il était enfant ! (J'ai pas pu le laisser comme ça, c'est pas possible !)

Sinon, j'ai pris beaucoup d'avance dans l'écriture, mais je publierai toutes les deux semaines, histoire de me laisser de la marge. Il est possible, toutefois, si j'ai assez de reviews, que je publie plus vite —oui, c'est du chantage. Et alors ? On fait avec ce qu'on peut, je vous rappelle que je ne gagne pas un rond pour écrire cette histoire !

Bref, les reviews étant mon seul salaire...

... Reviews, please ?