Disclaimer : Tout à l'auteur d'Harry Potter. Je ne gagne rien avec ceci.
Auteur : Sebarrya ( Seb' pour les intimes)
Note : Petit One-Shot mélancolique. J'espère qu'il vous plaira. Bonne lecture.
London
A la lueur de l'aube grisâtre,
Il pleut sur Londres.
Une pluie froide et douceâtre
Qui tombe dans les rues couleurs de cendres.
Londres est lasse.
Lasse de ces êtres
Au coeur de glace
Peuplant ses rues sans raison d'être.
L'orage éclate sur Londres dans défense,
Déchirant son ciel en offense
A ses habitants qui tour à tour se meurent.
La ville expose sa souffrance
Et la tempête lui apporte sa délibrance.
Londres sur un air d'Apocalypse meurt.*
06h09, Londres, seize Septembre.
Londre est déserte. Londres crie son desespoir et son abandon. Londres s'insurge contre ces êtres qui hantent ses lieux de bébauches. Il pleut sur Londres. Une pluie sale, violente, balayée par le vent. Et je suis seul, sous cette pluie d'acide qui se déverse. Marchant sous ce grand parapluie noir. Londres est morne et grise. Et je le suis avec elle. Je marche lentement. Fouetté par le vent qui s'infiltre sous mon manteau. Qui mords ma peau. Engourdi par ce froid glaçant mon souffle. Je sors mon dupont et une cigarette. J'essaie d'allumer celle-ci. La flamme vacille. S'éteind. J'insiste. M'entête. Je devrais pourtant le savoir. On ne lutte pas contre la nature.
J'y parviens enfin. Tirant sur le filtre. Tentant de me donner une nonchalance que je n'ai pas. La tempête n'est pas que sur Londres. Elle habite mon corps. Mon coeur. La Vie m'a deserté. L'ennuie m'a achevé. Et je marche toujours. Vers un but incertain. Les éclairs déchirent mon âme. La mélancolie me porte. Jusqu'à ce pont. Ce pont où je m'accoude toutes les nuits. Mes pensées tourbillonnent dans l'eau trouble de la Tamise. Agitée par le vent assassin qui me décoiffe. Comme la main d'un amant sans consistance. Un bateau passe rapidement créant des remous dans le fil de mes pensées. S'éloignant tout aussi vite. Je n'ai jamais su retenir les choses.
La pluie crépite autour de moi. Douce mélodie qui m'accompagne. Le jour se lève sur Londres. Mais dans mon coeur la nuit est toujours présente. Une lumière fantomatique s'élève sur Londres. Les lampadaires s'éteignent lentement. Londres s'éveille. Et la torpeur qui m'habite ne veut s'en aller. Les rues s'animent lentement. Les jeunes sortent des bars et des clubs. Leurs yeux sont éteinds. Londres souffre et sa population souffre avec elle. Ses rues sont maculées de notre propre souillure. La population londonnienne n'a plus de rêve. Et elle se tue chaque nuit à coup d'étreintes amères et d'alcool destructeur. Londres se meurt.
Tout comme cette cigarette expirant entre mes lèvres. Je la laisse tomber sur le trottoir. Où elle s'éteind. Je laisse la fumée s'échapper une dernière fois de ma bouche. Emportée immédiatemment par le vent loin de moi. Loin de ma dechéance. J'étais roi. Mon royaume s'est écroulé. Pendant une guerre bien trop sanglante. Et je traîne mon corps sans raison. Chaque nuit. Jusqu'à ce pont. Je suis las. Londres l'est avec moi. Bientôt, je rentrerais chez moi. Je n'ai pas dormis cette nuit non plus. Alors je me coucherais. Dans cet appartement vide. Duquel je vois si bien la beauté déchirante de Londres. Je me coucherais et j'oublierais.
Je me retourne. Une silhouette se tient près de moi sous la pluie. Sans rien pour la protéger. Je la reconnais. A ses yeux. Je ne l'avais pas entendu arriver. Elle ancre ses yeux dans les miens. Ses yeux qui font face à la tempête grise des miens.
"Puis-je me réfugier sous votre parapluie, Malfoy ?"
J'acquiesce. Trop faible pour refuser ce droit à mon ancien ennemi. Le parapluie est petit. Il se serre contre moi. Et sa peau glacée me brûle. Si ce n'était que cela. Aucun son ne nous échappe. Comme si l'on souhaitais rester dans cette trêve que l'on pourrait si facilement briser. Il pleut toujours sur Londres. Et la pluie étouffe nos pas. Nous avançons lentement. Jusqu'à mon appartement. Sa main vient chercher la mienne. Et je le laisse faire. La guerre nous a changé. La haine ne nous habite plus. Juste ce besoin de ne pas être seul. Sa main est froide dans la mienne. Mais réchauffe mon âme glacée. Et toujours ce silence.
Et la musique entêtante de la pluie. Je le guide dans Londres. Dans ses rues sombres et torturées. Il me suit. Sans une ombre d'hésitation. Alors que la tempête fait encore plus rage dans mon coeur. Et le ciel de Londres est brisé par les éclairs. Dans un bruit d'Apocalypse. Et il ressere sa prise sur ma main. Comme s'il était encore cet enfant apeuré par l'orage. Il l'est encore. Un fin sourire quelque peu effrayé joue sur ses lèvres. Les londonniens se pressent autour de nous. Encore rares à cette heure. Nous frôlant. Leurs visages sont pâles. Ils semblent épuisés. Tout comme Londres.
Nous approchons de mon immeuble. Il le sait. Et je le sens tendu. A moins que ce ne soit simplement à cause de Londres. Londres qui tousse son agonie. Avec des accents de détresse. Une détresse que je partage avec elle. J'apperçois l'entrée de l'immeuble. Vestige de ma gloire passée. Réduite à néant. Tout comme Londres. Le vent souffle plus fort. Comme pour nous retarder. Le vent carresse ses cheveux d'ébénes. Et je le jalouse à cet instant. Je le serre un peu plus contre moi. Possessivement. Même s'il ne m'appartient pas.
Nous atteignons le porche. Enfin. Hélas. Nous nous arrêtons. Et le silence s'éternise. Seulement brisé par la pluie carillonnant à nos côtés. Par l'orage éclatant dans mon âme. Et sur Londres. J'ai le coeur battant. Comme tout les matins. Et Londres semble ressucitée un instant. En même temps que mon coeur. Ses lèvres effleurent les miennes. Mes yeux se ferment. Et Londres disparaît. Je tremble. De froid. Et à cause de lui. Ses lèvres s'éloignent des miennes. Londres revient. Et mes yeux s'ouvrent. Aussitôt emporté dans l'orage d'émeraude qui me fait face. Ses yeux. Et la tempête redouble sur Londres.
" A demain, Malfoy. Même endroit, n'est ce pas ? Dormez bien."
Il s'éloigne. Comme chaque matins. Et je le laisse faire. Le froid du vent me fait de nouveau frissonner. Je me sens soudain glacé. Tout comme Londres. Je prends l'ascenseur. Mais le froid ne s'estompe pas. Il est parti. De nouveau. J'ouvre mon appartement. Je vais sur le balcon. Et je regarde Londres qui expire. Et je le vois dans ses rues. Je sors une cigarette et mon dupont. Le vent souffle toujours. La pluie chante toujours autour de moi. Et j'essaie d'allumer la cigarette. La flamme tremble une fois encore. Et s'estompe. On ne lutte pas contre la nature.
Fin
* Ce poème m'appartient.
Je sais que je dois écrire la suite de "Les Apparences" mais j'ai une petite panne d'inspiration mais je n'abandonne pas cette fic'. J'espère que vous avez aimés cet OS. Merci de l'avoir vu.
En espérant quelques reviews pour savoir ce que vous en pensez.
Bisous et à bientôt,
Seb'
