Bonjour ! C'est la 1ère fois que je publie sur ce fandom ^^ J'espère que ça vous plaira, et que vous ne trouverez pas ça trop lourd. Je prends toutes les critiques de toute façon !
Disclaimer : Les personnages de Merlin ne m'appartiennent pas.
L'Hiver
Si Morgana avait été une saison, elle aurait été l'hiver.
Sa beauté, comme les étendus blanches immaculées qui se déroulaient à perte de vue et vous aveuglaient de leur brillance, en était la preuve la plus frappante. Sa peau était aussi pâle que la neige qui recouvrait le royaume à cet instant. Une pâleur qui la rendait d'autant plus troublante, quand elle était encadrée par ses longs cheveux d'ébènes, d'un noir aussi profond que le plumage des corbeaux. Pourtant, Morgana n'était pas qu'un joli visage. Elle était aussi un esprit, aussi aiguisé et tranchant que la lame d'une épée, ou que la glace. Quelle répartie acerbe et quelle ténacité quand elle se dressait face à Uther, défendant ce qui lui semblait juste ! Quelles paroles cyniques quand elle remettait Arthur à sa place, le faisant choir de son piédestal !
C'était tout aussi efficace que la magie.
Et comme l'hiver, comme les flocons délicats qui tombaient, Morgana était fascinante à regarder ... et magique.
Merlin se souvenait d'ailleurs encore très bien de la première fois où elle était apparue devant lui. Dès qu'elle était entrée dans la pièce ce soir là, lors du banquet, toute la salle avait retenu son souffle. Tous les regards s'étaient portés vers elle, éblouis par sa beauté. Même Arthur à l'époque, n'avait pas été insensible au charme de la demoiselle - qui s'en amusait d'ailleurs, un sourire fier et malicieux dessiné au coin des lèvres.
Car oui, l'hiver, tout rude qu'il pouvait être, était malicieux, et pouvait se révéler être un incorruptible farceur: pourquoi donc les enfants adoraient-ils, sans cela, batailler dans le neige l'hiver ? Pourquoi donc, s'amusait-on, sans cela, à glisser et danser sur la glace avec des patins, ou à faire des bonhommes de neige ?
L'hiver était une période de fête après tout. Qui se parait de milles et une couleur; qui aimait à se draper de guirlandes, ou d'étoffes soyeuses, telles les robes fluides et vaporeuses que Morgana arborait dans toute sa splendeur. L'hiver se voyait éclairé la nuit d'une myriade de petites lumières, comme ces petites boules de noël qu'on accrochait au sapin; et les bijoux d'or que la pupille d'Uther portait autrefois illuminait tout autant son être.
L'hiver voyait en son sein les feux de cheminée, les feux du foyer et de la chaleur s'allumaient; mais ces feux étaient cachés, enfouis, semblables à un secret à l'intérieur des maisons.
Morgana avait en elle ce feu chaleureux et compatissant: elle avait ouvert son monde à Gwen, sa servante, avec qui pourtant, selon le protocole, elle n'aurait pas dû être amie; elle avait ouvert son monde à Mordred, quand il n'était encore qu'un enfant, poursuivi et apeuré.
L'hiver restait ainsi mystérieux et méconnu aux yeux du monde. Peu de personne savait ce qui se cachait réellement sous les belles masses blanches de poudreuse.
Il protégeait farouchement ses trésors grâce à la neige; il tentait comme il le pouvait de dissimuler ses angoisses, ses peurs, ses doutes.
L'hiver ne se découvrait de ce fait que face à ceux qui réussissaient, par leur bonté d'âme, à faire fondre la neige dont il s'entourait. Morgana avait tenu caché ses pouvoirs autant de temps que cela avait été possible ; elle avait cependant fait part au début, de ses inquiétudes vis à vis de ses cauchemars à Gaius, à Merlin, qu'elle considérait comme de bons amis et conseillers. Mais aux yeux de l'hiver, ils avaient ensuite été incapables de l'aider et pire que tout, l'avaient trahie. Trahissez l'hiver et il deviendra terriblement amer et rancunier.
C'est pour cette raison d'ailleurs qu'il demeurait assez solitaire, loin de la foule. Fier et réservé, il tendait à observer de loin, n'apparaissant dans sa vraie nature qu'aux personnes qu'il jugeait les plus dignes de confiance.
Seulement, Merlin avait laissé l'hiver s'empêtrait dans cette solitude, se recouvrant chaque fois d'un peu plus de neige. Et quand le givre était apparu un beau matin, seul capable d'écouter les lamentations de l'hiver, ce dernier s'était peu à peu éloigné de la rassurante chaleur des flammes et avait commencé à plonger dans le froid.
L'hiver pouvait être doux, cela était certain; mais il pouvait s'avérer extrêmement dur. C'est ce qui venait en premier à l'esprit quand on songeait à lui. Et malheureusement pour Camelot, l'hiver avait abandonné les couleurs chatoyantes de Noël et s'était s'endurci. Il était devenu de plus en plus glacial, de plus en plus long. Le blizzard était né imperceptiblement, à travers les cauchemars et les peurs; la morsure de l'air glacé avait commencé au fur et à mesure à se faire ressentir. Et Morgana était devenue aussi cruelle et impitoyable que le plus froid et meurtrier des hivers.
Alors, comme on préférait souvent l'été à l'hiver, on préférait Arthur à Morgana.
La haine, la glace, s'était insinuée en elle, au point de la consumer et la brûler tout entière.
Elle avait délaissé ses belles robes et s'était drapée dans les ténèbres et la mort. La folie l'avait emportée dans un abîme de souffrance et de noirceur.
Merlin regardait les flocons blancs recouvrir doucement Camelot. Il songeait qu'il avait laissé, au cœur de l'hiver, la neige se transformer en glace; et gare au cœur de glace *. Quand la glace est là, l'hiver n'est jamais tendre.
*aucune référence à la Reine des Neiges bien sûr :D
Voilà le 1er chapitre ! Merci de votre lecture, et n'hésitez pas à dire ce que vous en avez pensé :)
