"Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "peur" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp."
Je vous souhaite d'avance un bon divertissement, et j'espère que ce texte vous plaira !
Mise à jour 11/11/2017
Elle y était. Le Gouffre de Helm. Cette nuit, la bataille décisive pour le moral des Hommes aurait lieu. Tout dépendait de l'issue de cet affrontement sinistre, elle le savait. S'ils gagnaient, et elle priait les Valars pour cela, l'espoir pourrait de nouveau avoir sa place. Mais s'ils échouaient, ce serait sans l'ombre d'un doute la fin des Peuples Libres de la Terre du Milieu.
Elle se demandait encore pourquoi elle n'avait pas suivi les siens, en direction des Havres Gris, pour embarquer vers les Terres des Immortels. Pourquoi n'avait-elle pas quitté ce monde quant-il en était encore temps ? Pourquoi tant de cruauté, d'horreurs ... Pourquoi était-elle, là, ce soir, à trancher les têtes de ces êtres immondes qu'étaient les orques, alors qu'elle put être à Valinor, loin de tous ces ténèbres ?
Elle sentait, alors qu'elle évitait gracieusement un coup qui aurait pu lui être fatal, ses entrailles se serrer d'un sentiment qui lui était jusqu'alors inconnu. La peur. C'était terriblement dérangeant, pour une personne immortelle, de se dire qu'elle pouvait périr d'un instant à l'autre et passer si vite de vie à trépas. Et pourtant, malgré cette peur, elle ne parvenait pas à regretter. C'était son choix. Elle avait mûrement réfléchi avant de rejoindre le bataillon. Et elle était venue aux côtés des siens. Elle était venue, parce qu'on lui avait durement appris à se battre. Elle était venue parce qu'elle croyait désespérément en ce monde. Parce qu'elle préférait mourir ici, cette nuit et à ses côtés, que de continuer à errer sur cette Terre, sans lui, comme une âme fissurée et incomplète.
Néanmoins, lorsqu'elle croisait et voyait sur le champ de bataille ces jeunes Rohirims, qui n'avaient jamais tenu une épée dans les mains, tomber sous les coups de leurs ennemis, elle se sentait remplie d'un grand sentiment d'injustice et de gâchis. Son esprit continuait de vagabonder dans ses songes, comme pour oublier les visions d'horreurs qui l'entouraient, alors qu'elle se battait férocement pour sa vie.
C'était son choix, se répéta-t-elle en portant vivement une de ses mains sur la plaie sanguinolente qu'elle avait reçu de son précédent adversaire. Elle ne verrait peut-être pas le jour se lever une nouvelle fois sur ce monde ... A vrai dire, elle n'avait guère d'illusion. Elle ne verrait sans doute pas le jour se lever, mais au moins n'aurait-elle pas honte. Son père avait jadis été un grand guerrier et elle lui devait sa maîtrise des armes. De plus, l'homme ou plutôt l'elfe que son coeur avait choisi était lui-même le plus valeureux soldat de son peuple. Non. Elle n'aurait jamais pu se soustraire à cette responsabilité. Elle avait peur, certes, mais elle n'était pas une couarde. Jamais elle n'aurait eu la lâcheté d'abandonner la terre qui l'avait vue grandir. Et jamais elle n'aurait pu se résoudre à le perdre lui.
Soudain, elle eut un vif sentiment de mal-être, comme elle avait souvent lorsque son aimé courrait un danger. Il avait un problème, ou du moins, s'il n'en avait pas encore, il ne tarderait pas à en avoir. Où était-il ? Que faisait-il ? Pensa-t-elle en cherchant frénétiquement autour d'elle. Ses jambes tremblaient, alors qu'elle martelait le sol de ses pas pressés par l'urgence. Son estomac était noué et menaçait de rendre son faible contenu, non plus en raison des visions terribles qu'elle voyait mais en raison de la terreur qui habitait son coeur. Elle avait peur. Elle était terrifiée. Non plus pour elle, mais pour lui.
- HALDIR ! AU BASTION ! Hurla Aragorn, l'héritier du trône du Gondor.
Elle leva la tête, dans un fol espoir. Il était là, sur les remparts. Si près d'elle et pourtant terriblement loin ...
Il fallait qu'elle monte. A tout prix ! Elle poussa sans remords tous ceux qui lui firent l'affront de se mettre en travers de son chemin. Elle n'était qu'urgence. Rien n'avait plus désormais d'importance en dehors de lui.
Il fallait qu'elle le rejoigne. Vite. Toujours plus vite. Les orques tombaient après avoir croisé la route de sa lame meurtrière.
Il fallait qu'elle le prévienne qu'un ennemi s'approchait sournoisement dans son dos, alors qu'il combattait déjà vaillamment un nombre conséquent d'orques. Elle hurla de toutes ses forces dans l'espoir que sa voix lui parvienne, mais son cri de désespoir fut noyé dans le chant macabre de la bataille.
Trop tard. Beaucoup trop tard. Elle n'avait plus le choix, à présent. Il fallait qu'elle le sauve.
Son souffle se coupa, surpris par la soudaine douleur et la sensation étrange que lui procurait l'épée qui lui traversait le corps. Elle chuta en avant, se rattrapant péniblement sur ses genoux, alors que la tête -détachée du reste du corps- de son assaillant faisait de même. Mais elle n'en tira pas de satisfaction. Son ennemi partait avant elle, certes, mais elle ne tarderait pas à le rejoindre dans la mort.
Elle avait froid, tout à coup, après la fièvre des combats. Pourtant un liquide chaud coulait le long de son corps. Ce n'était pas désagréable. Elle avait l'impression de plonger dans un bain chaud et réconfortant. Son corps s'engourdit et ses yeux se voilèrent, comme avant un profond sommeil. Elle sentit vaguement qu'on cherchait à la redresser.
A travers le voile de ses yeux, elle reconnut soudain les deux perles grises de son compagnon. Haldir. Un sourire reposé se dessina sur ses lèvres. La peur s'était tue. Elle se sentait enfin apaisée. Tiens ? Des larmes s'écrasèrent sur ses joues de plus en plus pâles. Pourquoi pleurait-il ? N'avait-il pas compris ? C'était son choix. Elle avait choisi d'être ici, de combattre à ses côtés, quelle que soit la fin. Qu'importe l'immortalité si c'était pour la vivre sans lui.
C'était son choix.
Au fond d'elle, elle savait que cette nuit serait sa dernière. Cela expliquait en partie sa peur, car des heures durant, elle n'avait cessé de se demander comment elle allait mourir. S'atteindre pour protéger la personne qu'elle aimait lui semblait être une bonne solution. Elle voulait lui parler, lui expliquer et lui dire de ne pas la pleurer, car ce n'était pas triste. Elle avait choisi ce chemin. Elle était en paix.
- Pourquoi ? Souffla Haldir
- Parce que ... ma plus grande... peur... c'est de ... te perdre, sourit la jeune elfe dans un dernier sourire, un dernier souffle.
Une dernière peur.
Un texte certes un peu tragique mais bon, j'espère que vous avez aimer malgré le fait qu'il soit très court.
Je vous remercie d'avoir lu, laissez moi vos impressions !
