NdlA : Bonjour à toutes et à tous. Me voici avec une fanfiction sur Psycho-pass. Ce que vous devez savoir : mon héroïne n'est pas une OC. Il s'agit de la nouvelle inspectrice qui entre au Bureau de la Sécurité Publique lors de l'épisode 22 de l'anime (sur lequel je me base pour cette fic.). Elle s'appelle Shimotsuki Mika.
Que dire d'autre, mis à part que j'espère sincèrement qui vous aimerez cette fiction autant que j'aime l'écrire ! Un ENORME merci à Lola sans qui cette fiction ne serait pas là!
Disclaimer: Aucuns personnages, Lieux ni concept ne m'appartiennent. Je ne gagne pas d'argent avec cette histoire !
Chapitre 1 : Le grand saut.
La ville était immense et elle craignait de ne jamais réussir apprendre à se repérer dans ce dédale de rues, avenues et ruelles surpeuplées qui s'entrecroisaient dans le brouhaha causé par les piétons. Pour une jeune fille ayant été élevée à la campagne, passer d'un village de soixante-dix âmes à tout casser et où tout le monde se connaissait, à une métropole comme Tokyo, le changement était radical. Elle se souvenait encore avec acuité de la panique qu'elle avait ressentie à la descente du train, et cela aurait pu empirer si elle n'avait pas remarqué un holo-agent qui se tenait non loin de là.
Soulagée, la jeune femme s'était dirigée tant bien que mal vers l'hologramme des forces de police qui portait des couettes rousse et une robe rose, pour lui demander son chemin. Celui-ci l'avait bien aidé en lui faisant télécharger la carte de la ville sur le site dédié auquel elle n'aurait jamais penser par elle-même, dans son état de panique. Elle s'était donc courageusement remise en route pour essayer de retrouver son appartement.
Shimotsuki Mika avait commencée l'école plus tard que les autres enfants du village, à cause du travail de son père. Militaire de carrière, celui-ci avait travaillé sur diverses bases militaires décentralisées durant de longues années, mais alors que Mika fêtait ses cinq ans, sa mère avait insisté pour qu'il prenne sa retraite et qu'ils rentrent dans leur pays pour y élever leur fille. Cette décision avait été la cause de leur perte car peu de temps après, son père fut victime d'un accident de la route.
A la suite de cet accident, la mère de Mika était rentrée dans son village pour y vivre avec son père, le grand-père de Mika. La mère de celle-ci avait du mal à se remettre de la mort de son mari et elle avait donc envoyé sa fille en pension dans une école afin que son psycho-pass ne déteigne pas sur celui de sa fille. Le jour des vingt ans de sa fille, elle s'était donnée la mort et son grand-père, devenu tuteur légal de Mika, l'avait retiré de cet institut où sa petite-fille ne se plaisait pas. Le fait que la jeune fille ait perdu tout d'abord son père, puis deux de ses amies tuées par une jeune tueuse en série dans ce même institut avait conforté le vieil homme dans son choix : Sa petite Mika serait bien mieux auprès de lui quand cette école de tarés où sa mère l'avait mise contre son grès.
Chaque vacance, Mika les avait donc passées avec son grand-père pendant que sa mère restait enfermée dans sa chambre, assommée par les antidépresseurs. La jeune femme passait son temps à crapahuter dans les forêts avoisinantes et en profitait pour faire tout ce qu'elle ne pouvait pas faire à l'Académie Ôsô. Courir, grimper aux arbres, jouer aux sabres. Quoique jouer au sabre ne soit pas vraiment un passe-temps pour la jeune fille. Avant, elle y jouait, mais en grandissant, elle avait demandé à l'ami de son grand-père, Aho-san, de le lui apprendre dans les règles de l'art. Sa mère avait tenté de s'y opposer mais Mika avait été soutenue dans ce choix par son grand-père : La pratique d'un art martial aidait à la concentration, maintenait le corps en bonne santé et renforçait la maîtrise de soi en inculquant la discipline, ce qui était necessaire pour garder un psycho-pass clair et fort.
Avec le développement économique et technologique qu'avait connu le Japon avec le Système Sybille, la pyramide des âges du pays reflétait parfaitement l'aisance du pays : soit une pyramide inversée qui montrait un pays où l'espérance de vie s'allongeait, mais où il y avait peu de jeunes et d'actifs. Rien que sa petite ville d'origine en était un aperçu probant : Elle avait grandi seule car les derniers jeunes étaient partis depuis longtemps à la ville pour y chercher du travail en accord avec les suggestions que leur avait faite Sybille. Elle avait donc été, pour ainsi dire, élevée un peu par tout le monde dans sa petite Nentsujîî, comme elle l'apellait.
La jeune femme sourit autant parce qu'elle venait d'atteindre son immeuble, autant que par nostalgie. Lorsqu'ils avaient sus qu'elle avait réussit ses examens avec brio et qu'elle avait été acceptée in-extremis dans le prestigieux Bureau de la Sécurité Publique, tout le monde s'était mit en tête de l'aider. Qui de lui chercher un appartement pas trop loin de son travail ? Qui de lui trouver des meubles d'occasion ? Qui de faire équiper son appartement de dernière innovations derniers cris ? Qui de lui indiquer des noms de personnes de confiance qu'elle pourrait apeller à l'aide si besoin ? Et ainsi de suite, tout le monde y avait été de son grain de sel. Elle étouffa un petit rire sur le perron en cherchant son numéro sur la liste des résidents.
Faisant de son départ un événement à la fois triste et joyeux, ainsi qu'un moment personnel que la jeune femme chérirait et se remémorerait dans les jours sombres. Elle avait bien entendu, essayé de s'y opposer, mais sa famille étendue ne l'avait pas entendue de cette oreille. D'après eux, travailler au Bureau de la Sécurité Publique était une offre prestigieuse et il lui fallait un appartement qui allait avec, ainsi que les accessoires qui lui seraient indispensables, selon eux. En son for intérieur, Maki doutait du bien fondé de ces allégations : Qui avaient besoin d'un assistant de domicile ou d'un four doté d'intelligence artificielle ? Pas elle, en tout cas ! Elle pouvait se charger du ménage, de la cuisine et de la vaisselle, leur avait-elle assuré, ce à quoi la doyenne avait rétorqué : ' Ma chérie, si tout ce passe bien dans ton travail, quand tu rentreras le soir, tu seras bien contente que quelqu'un ou quelque chose se soit occupé de tout ça pour toi !'...Ce à quoi Mika n'avait rien trouvé à redire.
Une fois la porte de son nouvel appartement refermée sur le monde extérieur, elle s'était effondrée contre le mur en soupirant profondément sans égards pour ses longs cheveux noirs qui finirent en bataille du fait de leur contact prolongé avec le mur. Peut-être n'était-elle pas faite pour la grande ville ? S'était-elle dit avant de pousser un hurlement strident en voyant son appartement s'illuminer d'une lumière chaude, ainsi que l'espèce de chat violet qui la dévisageait en flottant devant son nez.
Effrayé par son cri, la bête eut du mal a garder intact son hologramme qui se mit à clignoter furieusement, plongeant par la même occasion, la pièce dans le noir. Penaude, Mika tendit les mains pour le calmer, mais celui-ci s'enfuit pour se mettre hors de portée.
' Quelle imbécile ! C'est un hologramme, pas un vrai chat ' se rappela la jeune femme en soupirant tout en essayant de se rappeler du nom de l'assistant qui lui avait été donné par le meilleur ami de son grand-père.
« Euh...Je suis désolée ! s'excusa-t-elle en se relevant pour épousseter ses vêtements et remettre ses cheveux en place d'un mouvement de tête. Je suis Shimotsuki Mika, la nouvelle locataire, se présenta-t-elle à l'assistant holographique qui avait repris son apparence bizarre de chat violet à trois queues, mais restait soupçonneux. Pardonnes-moi, je viens de la campagne et je ne suis pas habituée aux hologrammes d'agrément.
Son assistant l'étudia un moment avant de venir tourner autour d'elle comme s'il pouvait la , il reprit sa place devant elle et s'assit calmement en face d'elle.
— Bonjour ! Je me nomme Jody et serais votre assistant d'intérieur. Voulez-vous synchroniser avec moi votre horloge, Shimotsuki Mika-san ?
— Euh, répondit encore une fois savamment Mika qui décida d'aller dans le sens de l'assistant. Après tout, autant que ça soit fait.
— Mais je manque à tous mes devoirs, pardonnez-moi ! Veuillez-vous asseoir, lui demanda-t-il en lui présentant un canapé qu'elle n'avait pas remarqué au premier abord. Quel intérieur désirez-vous ? l'interrogea encore l'hologramme, ignorant sciemment que sa propriétaire venait de plonger tête la première dans ledit canapé car elle n'avait pas vu la table basse qui se trouvait devant celui-ci et qu'elle venait de trébucher dessus. Montée sur ressort, la jeune femme se rajusta avant de prendre place dignement sur le canapé en fusillant la table basse du regard.
— Si elle s'était attendue à cette question, cela ne l'empêcha pas d'être quelque peu désarçonnée, heureusement, la jeune femme s'était documentée avant de partir. Elle savait par exemple que tous les appartements dotés d'assistants disposaient d'un catalogue d'intérieur divers et variés et que le locataire pouvait feuilleter et décider à sa guise. Son grand-père lui avait donc conseillé de prendre des photos de leurs maison pour commencer, pour qu'elle puisse évoluer dans un environnement qu'elle connaissait un peu avant de se décider pour un intérieur qui correspondrait plus à ses goûts personnels.
— Peux-tu faire en sorte que ça ressemble à ça ? demanda la jeune femme en posant diverses photo de la maison de son grand-père sur la table basse.
— Bien sûr ! s'exclama l'assistant, ravi de se montrer utile. Cela va me prendre un peu de temps, mais en attendant, pouvons-nous continuer les autres mises au point, Shimotsuki Mika-san ?
— Je pensais prendre une douche avant, s'excusa Mika. Appelles moi Mika, s'il te plaît.
— Préférence nominative : enregistrée. Cela dit, Mika-san, je vous conseille d'attendre que la mise à jour de votre intérieur soit terminée. Vous risqueriez de vous blesser, s'expliqua l'assistant en passant sous silence son précédent accident avec délicatesse.
— Ah ! Hum... D'accord, alors. Poursuivez donc, Jody-san, l'incita Mika.
— Les assistants ne sont pas compatibles avec le -san de rigueur, Mika-san. Appelez-moi juste Jody et vous me comblerez de bonheur.
— Très bien, Juste-Jody, poursuivez, plaisanta-t-elle. Devons-nous synchroniser nos horaires?
— Oui, s'il vous plaît. »
Ainsi fut fait. Ils synchronisèrent leurs horaires, ainsi qu'une multitude de choses que Mika n'aurait jamais cru aussi importante dans la gestion d'une maison, comme par exemple, son avis sur l'influence de la couleur du sol des toilettes sur l'efficacité de son appareil digestif. Mais le procédé fut payant, car lorsqu'elle sortit de sa douche débarrassée de la pellicule de sueur qui lui avait collée à la peau toute la journée, elle trouva un intérieur qu'elle apprécia immédiatement. Pensive et émerveillée, elle sorti ses affaires et entreprit de s'installer dans son nouveau chez elle avant de passer un coup de fil chez son grand-père pour le rassurer, comme promis.
Rendue nostalgique par son précédent appel, Mika regardait sans le voir, le tableau qui représentait une scène champêtre, sur le mur d'en face.
« Voulez-vous manger quelque chose ? lui demanda Jody en la faisant sursauter une nouvelle fois.
— Non merci Jody. Dis-moi, j'ai remarqué une grande salle, à côté de ma chambre, mais elle n'est pas meublée. A quoi sert cette chambre ? se renseigna Mika, que la pièce vide avait intriguée.
— Ah ! C'est votre salle d'entraînement. Aho-san, qui a réservé cet appartement, m'a demandé de prévoir un endroit où vous pourriez vous détendre et vous défouler.
— C'est très attentionné de sa part, marmonna Mika pour elle-même. Et comment dois-je me...défouler là-dedans ? Il n'y a pas d'appareils, ni de tapis de sol... se demanda encore la jeune femme.
— Aho-san a dit que pour avoir ce genre d'équipement, vous n'auriez qu'à en faire la demande au Bureau de la Sécurité Publique. Voulez-vous que je remplisse le formulaire ?
— Non merci, refusa encore Mika. Je le ferais directement du bureau. »
En effet, elle trouvait malpoli de sa part de demander un équipement pour se maintenir en forme au bureau, sans même avoir pris ses fonctions. Et avec ses économies, elle ne pouvait pas encore s'en offrir un. Au pire, se disait la jeune femme, elle pourrait toujours se servir des salle d'entraînement qui devaient se trouver à l'un des étages du Bureau.
Avec moins de ramifications dans le nord du pays, d'où Mika était originaire, la Sybille n'avait peu ou pas d'emprise sur les petits villages ruraux, ce qui faisait que ses habitants n'étaient en général pas très au fait des thérapies qui permettaient de garder un psycho-pass clair et fort. D'après le scan dont l'avait gratifié Jody à sa demande, son psycho-pass était d'une belle couleur bleu azur et d'après ce qu'elle avait compris, il était dans son intérêt de le garder tel quel, ce qui ne serait pas une mince à faire, compte tenu du caractère bilieux de la jeune femme. Mais pratiquer l'art du sabre, lui avait toujours vidé la tête et elle avait été élevée par son grand-père avec le leitmotiv : « Un esprit sain, dans un corps sain ». Ce qu'il avait appliqué dans l'éducation de sa petite-fille dans l'optique de lui faire garder un psycho-pass clair et sa méthode avait l'air de marcher.
Certes, la jeune fille n'était pas prête de passer de psycho-pass clair au statut de criminelle latente du jour au lendemain, mais elle avait toujours maintenu que lorsqu'elle serait grande, elle deviendrait militaire comme son papa. Son aïeul avait du agir en conséquence. Celui-ci, d'ailleurs avait été le seul qui n'avait pas été inondé de joie lorsque le Bureau lui avait envoyé une lettre disant que sa candidature avait été retenue et avait prévu sa pupille qu'il détestait la ville et qu'il ne se déplacerait pas pour aller la visiter dans un centre d'isolement pour criminels latents. Le vieil homme têtu avait alors réussi à lui arracher la promesse que si son psycho-pass s'obscurcissait trop, elle reviendrait à la maison. Promesse que Mika n'était pas sûre de tenir, mais laisser le vieil homme y croire semblait être la meilleure décision.
Après tout, sa vraie vie commençait ici et maintenant. Et elle s'en voudrait de la gâcher en se faisant du soucis pour quelque chose qui n'était pas encore arrivé. La tirant de ses pensées, son communicateur sonna, la faisant consulter l'horloge mural de la cuisine qu'elle voyait parfaitement du salon. Il était vingt-deux heures dix-neuf. Qui pouvait bien l'appeler à cette heure-ci ?
Puis, la lumière se fit dans son esprit. Elle venait d'appeler son grand-père, donc ce n'était assurément pas lui qui appelait, mais il n'y avait que deux personnes qui avaient son numéro de communicateur, dans cette ville, donc ce devait être l'autre : Sa nouvelle supérieure hiérarchique, L'inspecteur Tsunemori Akane.
« Shimotsuki Mika-san ?
— Oui, répondit vivement Mika qui résista à l'envie de se mettre au garde-à-vous.
— Ici l'inspecteur Tsunemori Akane de l'Unité 1, Bureau de la Sécurité Publique. Êtes-vous occupée, ce soir?
— Non, madame, répondit de suite la jeune femme. Je viens de finir de d'emménager, compléta-t-elle avant de s'insulter mentalement.
' Qui ça intéresse que tu aies fini d'emménager idiote ! ' se morigénait-elle.
— Parfait dans ce cas, peut-être pourriez-vous me donner un coup de main sur une affaire ?
— Sans problème Madame, donnez-moi l'adresse et je me débrouillerais pour vous retrouver ! Proposa Mika en se levant du sofa.
— C'est vrai, se reprit l'inspecteur Tsunemori. Vous n'êtes pas du coin et venez d'arriver. Voulez-vous que j'envoie une voiture vous chercher ?
— Non, non, surtout pas ! Ne vous dérangez pas pour moi ! S'écria Mika en cherchant du regard son -moi seulement l'adresse et j'arrive, répéta-t-elle en tentant de se précipiter vers sa chambre, mais elle trébucha à nouveau sur la satanée table basse en faisant un raffut de tous les diables.
— Shimotsuki-san ?
— Pas de soucis ! Je vous retrouve là-bas, répondit Mika, mortifiée en raccrochant.
Puis elle se frappa le front avec force.
' Mais quelle c*** ! J'ai oubliée de lui...' râlait-elle lorsqu'un bip retentit encore à son poignet avant de s'ouvrir automatiquement pour afficher une carte avec un point clignotant, surmonté d'une adresse.
' Loués soient les supérieurs compréhensifs ! ' se dit-elle en terminant de se préparer.
_T_T_
Quelle poisse ! Lorsqu'elle était arrivée, ce matin même, il faisait une chaleur étouffante dans la ville, et en mettant le nez dehors ce soir-là, Mika avait eu la désagréable surprise de se retrouver trempée jusqu'aux os. L'adresse que lui avait envoyé l'inspecteur Tsunemori se trouvait de l'autre côté de la ville et elle avait du se résigner à prendre un taxi. Autant pour ses économies, mais tant pis, elle étudierait les trajets des transports en communs plus tard. Elle ne souhaitait surtout pas arriver en retard et voulait par-dessus tout faire bonne impression lors de son premier job.
Le taxi ne la déposa pas à l'adresse exacte car les rues qui conduisaient à l'endroit où elle devait se rendre étaient bloquée par les holo-agents et noires de monde. En soupirant, elle paya rapidement le chauffeur, descendit du taxi et se mit à courir pour rejoindre un abri au plus vite sous peine de finir transie, ce qu'elle était déjà, pensait-elle en bougonnant. Arrivée sur le devant de la scène de crime bondé, elle dû jouer des coudes pour qu'on la laisse passer et du montrer son badge pour passer le ruban jaune de délimitation. La jeune brune n'eut pas besoin de demander à quelqu'un où se trouvait l'inspecteur Tsunemori, car elle l'a reconnu au premier coup d'œil.
L'inspecteur Tsunemori Akane ressemblait à l'image que Mika se faisait d'elle : Droite, pensive, elle scrutait la foule, tout en surveillant du coin de l'œil la rue qui menait à la scène de crime comme si elle attendait quelqu'un. Plutôt petite et frêle pour quelqu'un qui faisait ce métier, elle avait les cheveux coupés court mis à part deux longues mèches qui lui encadraient le visage. Mika trouvait sa coiffure bizarre, mais après tout, peut-être était-ce la mode de se coiffer ainsi ? Une goutte d'eau glaciale se glissa dans son cou par son col entrouvert et la fit frissonner, la ramenant par la même occasion sur terre. La novice se précipita vers sa supérieure qui l'avait remarqué depuis déjà quelques minutes, mais celle-ci n'avait fait aucun geste pour interrompre sa future collègue, se laissant étudier sans vraiment y porter attention.
« Excusez-moi, vous êtes l'inspecteur Tsunemori-san, n'est-ce pas ? Demanda Mika d'une voix claire et qui ne tremblait pas à sa grande satisfaction.
— Oui, répondit seulement la brune en se tournant vers elle pour mieux la voir. Vous n'avez pas de chance de devoir vous occuper d'un incident juste après être arrivée, s'excusa-t-elle à demi-mots.
— Je m'appelle Shimotsuki Mika, annonça Mika en saluant sa supérieure. J'ai été assignée au Bureau aujourd'hui et je suis ravie de vous rencontrer.
— Moi de même. Je suis désolée, mais le bureau manque de personnel. Je ferais ce que je peux pour vous aider mais vous allez devoir vous mettre au travail tout de suite, la prévint Shepard One.
— J'en ai bien conscience, Madame, et je me réjouis de me mettre au travail, lui affirma la campagnarde.
— C'est ce que j'aime entendre, lui accorda Tsunemori-san avec un lueur dans le regard qui surpris la nouvelle autant que le camion qui venait d'arriver et qui faisait marche arrière vers elles.
— C'est … ? s'étonna Mika lorsqu'elle aperçut à son tour le camion de police se diriger vers elle, ignorant le frisson qui lui parcourait le dos et les bras.
— Les personnes que vous allez rencontrer sont des humains comme nous, mais ils vont s'occuper des crimes en utilisant des critères de jugement différents des vôtres, la prévint sa supérieure, pendant que Mika, elle, était obnubilée par l'arrière du véhicule qui était en train de s'ouvrir sous son regard curieux. Leurs actions iront peut-être au-delà de votre compréhension, continuait Tsunemori. Faites leurs confiance, mais en même temps, soyez prudente avec eux. Si vous les sous-estimez, vous finirez blessée, dit Akane-san d'une voix grave où perçait la douleur d'une des blessures qu'elle voulait justement lui épargner. Ils sont appelés Exécuteurs et seront vos subordonnés » termina-t-elle en lui donnant une veste portant l'insigne du bureau.
Deux personnes descendirent du camion à pas lents et mesurés.
Une grande et belle femme coiffée d'une queue de cheval serrée avec un visage fermé qui la dévisagea quelques secondes avant de reporter son regard sur l'inspecteur Tsunemori en haussant un sourcil qu'elle aurait pu qualifier d'amusé. Mika était presque sûre que la femme ne l'avait pas encore reconnue, mais cela ne saurait tarder. On ne pouvait pas devenir executeur en ayant une mauvaise mémoire visuelle, du moins elle l'espérait.
Quant à l'autre personne, Mika en était comme deux ronds de flanc. C'était le jeune homme qu'elle avait aperçu, à l'académie Ousou, mais elle croyait qu'il était inspecteur à ce moment-là. Il devait avoir quelques années de plus qu'elle et portait des lunettes auparavant. Maintenant qu'elle le voyait de près, elle remarquait les mèches rebelles de longueurs inégales qui voilaient partiellement le visage qu'il avait fin et qu'il avait de beaux yeux en amande qui étaient scrutateurs en ce moment-ci. Celui-ci ne lui accorda que quelques fractions de secondes d'attention avant de se détourner d'elle, lui aussi, pour regarder l'inspecteur.
Mika retint une réplique bien sentie et se concentra elle aussi sur son supérieur.
« Je vous présente Mika Shimotsuki. A partir d'aujourd'hui, elle sera votre seconde en chef. »
Mika hésita avant de s'incliner brièvement vers les exécuteurs, car elle doutait de recevoir un accueil chaleureux. Elle n'était pas idiote, loin s'en faut, et avait déjà étudié à la composition étonnante de cette équipe et les implications de celle-ci. Deux inspecteurs pour deux exécuteurs. Ça pour dire qu'il devaient être en sous-effectif, c'était peu de le dire, car il manquait deux exécuteur pour garantir la sécurité des uns et des autres. Le fait qu'ils n'avaient pas été remplacés voulait dire que : soit il n'y avait personne pour les remplacer, soit, personne ne voulait travailler avec eux, ce qui était inquiétant, dans les deux cas.
Comme prévu, aucun des deux ne lui rendit son salut, se contentant de la regarder comme un insecte collé à leur basque, ce qui augmenta d'un cran l'agacement de la nouvelle inspectrice, qui n'en laissât rien paraître. Son père disait toujours 'Paraître énervé lorsqu'on l'était vraiment, était la meilleure manière de perdre définitivement son sang-froid' et pour ça, elle pouvait faire confiance à son père.
Ignorant la tension ambiante, Tsunemori Akane lui montra d'un signe de tête la caisse qui venait de sortir d'un côté du camion pour dévoiler son contenu sous les yeux ébahis de Mika, à nouveau sereine.
' Ainsi, voilà ce qu'ils appellent Dominators. ' Pensa Mika qui prit la poignée de l'un d'eux d'une main tremblante et tira d'un coup sec pour le faire sortir de sa gaine. Le poids était différent de celui qu'elle avait utilisé en entraînement, il était plus lourd, mais elle s'y habituerait rapidement, elle en était sure.
Elle rechercha dans sa mémoire, les bribes d'informations qu'elle avait retenue de son cours sur les Dominators et leur maniement : Arme de poing capable de lire le psycho-pass de la cible visée. Verrouillée devant un citoyen au psycho-pass normal, elle passe en mode Non-Lethal Paralyser si la cible est un criminel latent et dont le coefficient de criminalité ne dépasse pas 300. Au-delà, elle passe en mode Letal Eliminator. Peut aussi prendre la forme d'un Destroy Decomposer si la cible visée est une machine ou tout autre mécanisme. Très bien, elle se souvenait de l'essentiel, se rassura-t-elle en se concentrant sur l'arme.
« Le système de diagnostique psychologique portable et de suppression du Dominator à été activé, disait la machine en affichant quatre carré qui indiquait l'état du téléchargement d'information. Authentification de l'utilisateur : Inspecteur Mika Shimotsuki. Affiliation : Bureau de la Sécurité Publique, Direction Centrale de la Police de l'usage du Dominator confirmée. Vous êtes une utilisatrice valide. Le mode actuel d'exécution est Non-Lethal Paralyzer.
Visez calmement et mettez hors d'action la cible »
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