Titre : Le Sourire du Diable
Auteur : Ghostly Doll
Disclaimers : Aucun des personnages ne m'appartient, tout est à Square et Disney, et blablabla...
Pairing : SoraxRiku, et autres…
Raiting : T
Résumé : « Le regard froid de l'homme en noir se posa alors sur sa proie. Ça n'allait pas être facile. Mais il adorait les défis. Et rien ne le détournerait de son but. » Quand une affaire de meurtre éclate, c'est Sora et Riku qui sont chargés de l'affaire. Mais les morts se multiplient, inexorablement. Les larmes aussi. Et l'amour s'en mêle…
Note de l'auteur : J'ai commencé à écrire ça dans le train, pendant les vacances de Février. J'avais envie d'écrire une histoire yaoi sur fond de meurtres… Ou vice-versa. Eh bien c'est fait ! En espérant que ça vous plaise !
P.S. : Merci Duncan pour toutes tes idées de titre ! Mais en fait j'en ai choisi un autre xD
P.P.S. : Happy birthday to me... Et Peter Pan n'est pas venu me chercher, ce goujat.
Chapitre 1
Quand l'homme en noir pénétra dans le Jardin Royal, la première chose qu'il remarqua fut l'agitation qui y régnait.
Une fois de plus, un procès était organisé au Pays des Merveilles.
Mais cela ne perturba pas l'homme en noir. Pas du tout. Il ferait ce qu'il avait à faire, quand bien même ce devait être en présence d'une cinquantaine de témoins, ce qui était d'ailleurs le cas.
L'homme en noir avança de trois pas, et évalua la situation autour de lui.
Le procès était – évidemment – présidé par la Reine de Cœur, qui avait sa façon bien à elle d'exécuter la justice : la sentence d'abord, le jugement ensuite. Le seul problème était que, une fois la sentence énoncée, l'accusé n'était généralement plus là pour écouter son jugement, ayant été congédié d'un hurlement sans équivoque, « Qu'on lui coupe la tête ! » .
Le Lapin Blanc présentait les charges, d'une voix quelque peu monocorde et essoufflée – rien d'étonnant, après avoir couru toute la journée afin d'arriver en temps et en heure au procès. L'homme en noir le gratifia d'un rapide coup d'œil, et ne put s'empêcher de l'imaginer dans son assiette, sa chair tendre rôtie à point et recouverte d'une délicieuse sauce aux champignons. À cette seule pensée, l'homme en noir se pourléchait les babines. Mais ce n'était pas pour manger le Lapin qu'il était venu.
Le regard froid de l'homme en noir se posa alors sur l'accusée – sa proie.
Face à la Reine de Cœur, bien que légèrement en contrebas, une petite fille aux longs cheveux blonds écoutait les accusations prononcées contre elle, et l'homme en noir pouvait imaginer sans peine ses grands yeux bleus outragées et sa moue butée.
Elle était encadrée de deux cartes à jouer, qui faisaient office de gardes, avec des lances pointues donc le bout était en forme de pique.
Des dizaines d'autres cartes, armées de la même manière, se trouvaient dans le Jardin Royal.
Ça n'allait pas être facile, songea l'homme en noir. Mais c'était un défi à prendre. Et justement, il adorait les défis.
Un sourire étira ses lèvres minces. D'un pas décontracté, mais décidé, il avança encore de quelques pas.
Sora se massait les tempes en soupirant.
Assis dans un fauteuil de cuir confortable, il fermait les yeux, profitant d'une pause bien méritée. Depuis huit heures ce matin, il enchaînait les consultations et écoutait les plaintes et les requêtes d'une foule de personnes en détresse. Et il n'avait même pas eu droit à un sandwich ou un thé. Bref, il était exténué.
Il sursauta soudainement en entendant quelqu'un frapper contre la porte ouverte de son bureau. Sans rouvrir les yeux, il gémit d'un ton suppliant :
— S'il vous plaît, je prends une petite pause, revenez dans un quart d'heure…
— J'espérais que tu aurais du temps à me consacrer, mais il faut croire que ce n'est pas le cas…
Sora avait immédiatement rouvert les yeux à l'entente de la voix tendrement ironique, si familière…
— Riku !
L'argenté souriait, appuyé contre la porte. D'un pas souple, il rejoignit Sora, qui, de son fauteuil, tendait les bras vers lui comme un enfant, un grand sourire illuminant son visage. Dès qu'il fut près de lui, le petit châtain entoura la taille de Riku de ses bras et enfouit son visage contre son ventre, en poussant un nouveau soupir – de contentement, cette fois.
— Je suis tellement heureux de te voir… murmura-t-il en respirant avec délice l'odeur de Riku.
Riku contempla la tête de piques avec un regard attendri. Sa main droite glissa sur la nuque de Sora, qu'il caressa de son pouce.
— Moi aussi.
Et Sora ferma les yeux de bien-être.
— Euh, excusez-moi… C'est bien ici le bureau de Sora ?
Ledit Sora étouffa un grognement et se recula de Riku pour voir la personne qui venait de parler. Son air maussade se changea aussitôt en une mine surprise.
— Kairi ?! Mais… Qu'est-ce que tu fais là ?
— Sora, tu es bien là ! s'exclama joyeusement la jeune fille. Mais… C'est Riku avec toi !
— Salut, se contenta de dire l'argenté.
— Oh là là, ça fait tellement longtemps ! Comment allez-vous ? babilla Kairi en s'avança vers eux, un immense sourire sur ses lèvres tartinées de gloss.
Depuis la fin de leur précédente aventure, Kairi avait repris le cours de ses études, contrairement à Riku et Sora – ce dernier n'avait d'ailleurs pas caché sa joie de ne plus retourner à l'école. C'est pourquoi les trois amis ne se voyaient plus aussi souvent qu'avant, car Kairi avait beaucoup de devoirs et de grandes difficultés à rester dans la moyenne ; et de leur côté, Riku et Sora s'entraînaient beaucoup ensemble, continuaient à améliorer leurs techniques de combat et leur magie, tout en se rapprochant encore et encore. Kairi n'osait en faire la remarque, mais elle se sentait à l'écart de leur duo si soudé. Ils parlaient si souvent de leurs aventures, des autres mondes, dont la rouquine ne connaissaient pratiquement rien. C'était frustrant. Surtout qu'elle avait toujours eu un penchant pour…
— Kairi ? Hé ho ?
Sora agitait sa main devant les yeux de son amie.
— Hein ? fit celle-ci, l'air aussi hagarde qu'une poule seule en plein soleil.
— Je te demandais si ça se passait bien au lycée.
— Ah ! Oui, ça va. Enfin, à peu près…
— C'est-à-dire ? s'enquit Riku avec intérêt.
Il avait toujours pris à cœur les études. Il les aurait sûrement continuées si son rôle n'avait pas été de sauver l'univers aux côtés de Sora.
Kairi se tortillait les doigts, mal à l'aise.
— Ce n'est pas de ma faute. Le prof de maths n'autorise pas la calculatrice aux contrôles. Et la prof de français explique mal, du coup je fais des fautes. De plus, j'ai une mémoire de poisson rouge, alors en histoire, je rame…
La jeune fille avait légèrement bafouillé sous les regards amusés de ses deux amis. Finalement, Sora éclata de rire, ce qui acheva de troubler Kairi, écarlate.
— Eh bien, je n'aimerais pas être à ta place ! sourit Riku, tandis que Sora continuait de s'esclaffer.
— Oh, ça se passe bien quand même, se défendit Kairi, en jetant des regards désespérés vers Sora qui se tenait le ventre à force de rire.
Riku se renfrogna en surprenant son regard. Il n'ignorait pas les sentiments de Kairi à l'égard du châtain, et malgré lui, ça l'agaçait au plus haut point. Heureusement, cela ne semblait pas réciproque. Sora n'avait peut-être pas eu la moindre arrière-pensée quand il avait promis à Kairi de revenir et de lui rendre son porte-bonheur. Mais ça, Riku n'en était pas certain…
— Enfin bref, je ne suis pas venue pour parler de l'école. Le temps est magnifique ! Ça vous dirait d'aller sur notre île ?
— Et comment ! s'exclama Sora, ravi. Je vais fermer le bureau !
Depuis qu'il était rentré chez lui, six mois auparavant, le Roi Mickey lui avait demandé dans une lettre d'ouvrir un « bureau de plaintes », afin de rendre service à la population de l'Île du Destin. Inutile de dire que, au lieu d'être appelé à sauver le monde, Sora devait retrouver des objets perdus ou faire descendre les chats des arbres, ce qui l'ennuyait au plus haut point. Mais, étant de nature serviable, il n'osait jamais refuser un service.
Aussi, la perspective de quitter son bureau pendant quelques heures le réjouissait grandement.
Kairi lui renvoya un sourire rayonnant, puis se tourna vers Riku, qui était resté silencieux.
— Et toi, Riku ? Tu viens avec nous ?
— Eh bien…
L'argenté hésita. Et si Kairi se mettait à draguer Sora et qu'il se retrouver « de trop » ?
— Oh, allez Riku ! insista Sora en le regardant avec de grands yeux suppliants.
Comment résister à une moue si adorable ?
— Bon, très bien, céda Riku, un petit sourire au coin des lèvres.
Puisqu'il venait, il ferait en sorte que Kairi et Sora ne se retrouvent pas seuls. Hors de question que la rouquine se déclarât au châtain. « Je ne laisserai Sora à personne. Jamais. »
— J'aime la vie ! hurlait Sora, debout face à la mer, le vent lui fouettant le visage.
La brise marine lui donnait une impression de sel sur la langue. L'air avait un goût de liberté. Et c'était comme ça que Sora se sentait en cet instant.
Libre.
Riku et Kairi se tenaient à quelques pas de lui, et il pouvait entendre leur rire comme s'ils se trouvaient juste derrière son épaule. Cette espèce de proximité, alors qu'ils étaient éloignés, rappelait à Sora cette même contiguïté qu'il y avait entre leurs cœurs et que les difficultés n'avaient pas réussi à effacer.
Le cœur de Sora était d'une loyauté à toute épreuve. Même quand Riku avait essayé de le tuer, il ne l'avait pas haï. Il avait tout essayé pour le ramener vers la Lumière. Parce que, quand le garçon lui avait fait une déclaration de guerre, Sora avait tout de suite compris que ce n'était pas son meilleur ami, en face de lui. Et son intuition s'était révélée juste : c'était le Sans-Cœur de Xehanort qui avait mené les ficelles. Enfin, quelque chose du genre. Jamais Riku ne lui aurait fait ça, sinon.
Et maintenant que tout allait pour le mieux et que les mondes étaient en paix, Sora ne les quitterait plus jamais. Il ne le quitterait plus jamais.
— Sora, regarde !
La voix perçante de Kairi sortit le châtain de sa rêverie. Alerté, il se tourna vers l'endroit que désignait son amie et poussa un cri de surprise.
— Une lettre dans une bouteille, encore ? Ils ne font décidément pas dans l'originalité…
Riku se pencha pour ramasser ladite bouteille et vit le sceau royal – représentant la forme de la tête du monarque – sur le parchemin.
— Elle est du roi, annonça-t-il, blasé.
— Oh non… gémit Sora en se cachant la tête dans les mains.
Les deux lettres que leur avait envoyé le roi étaient toutes de contenus divers et divertissants. La toute dernière remontait à deux semaines et tenait les propos suivants :
« Sora,
La Reine et moi traversons une période difficile, et ici période difficile signifie qu'elle fait chambre à part. Pourrais-tu donc acheter une jolie robe (taille 6 ans) et me la renvoyer afin que je lui offre ? Je n'ai aucun temps pour moi, ça me serait d'une très grande aide.
Merci,
Mickey.
P.S. : Je suis désolé, mais ne disposant plus de fonds royaux, je serai dans l'incapacité de te rembourser.
P.P.S. : T'es-tu mesuré dernièrement ? Tu devrais essayer de manger plus de soupe ou de prendre des vitamines C, Yen Sid m'a fait l'autre jour la remarque que pour un héros, ta taille n'était pas assez crédible. »
La lettre avait aussitôt été froissée et piétinée par Sora qui avait hurlé des injures à l'intention du souverain que la bienséance m'empêche de répéter. Disons simplement qu'il était question de viande de souris bien saignante.
Bref, c'est pourquoi notre héros à piques était assez anxieux suite à l'arrivée de cette nouvelle lettre.
— Je me demande de quoi elle peut bien parler, murmura Kairi, sa curiosité à peine voilée.
— C'est ce que nous allons bientôt découvrir, répondit Riku en ouvrant la bouteille.
Il en sortit la lettre, la déroula et commença à la lire silencieusement. Ses yeux turquoises s'agrandirent au fur et à mesure de sa lecture.
— Alors ? grogna Sora. Combien de munnies vais-je devoir y laisser cette fois ?
— Zéro. Lis ça.
Riku lui tendit la lettre d'un air médusé. Avec un peu d'inquiétude, Sora la parcourut du regard.
« Sora, Riku,
Je vous écris cette fois pour vous parler d'un drame qui s'est passé, voilà quelques jours. Un meurtre a été commis. Je ne peux pas tout vous expliquer dans une simple lettre. Il faut que vous me rejoignez au Château Disney. J'ai envoyé le vaisseau gummi vous chercher.
À bientôt. »
Il n'avait même pas signé. Il avait appliqué un tampon du sceau royal.
Sora resta une minute sans voix. Sa bouche s'était légèrement ouverte sous le coup de la surprise et ses yeux brillaient d'une lueur incrédule.
Il sursauta soudainement quand il sentit une main se poser sous sa mâchoire pour la forcer à remonter.
— Tu vas gober des mouches, plaisanta Riku, sa main toujours contre le menton de Sora.
Ce dernier lui jeta un regard ébahi et ne songea même pas à repousser sa main.
— Riku, un meurtre a été commis. Comment peux-tu songer à rire ?
— Un meurtre ? se récria Kairi, qui n'avait toujours pas lu la lettre.
Sora hocha la tête, se dégagea doucement de la main de Riku et passa le parchemin à la rouquine, qui pâlit en la lisant.
— C'est horrible, finit-elle par dire. À mon avis, le Roi veut que nous retrouvions l'assassin.
Riku retrouva aussitôt son sérieux.
— Nous ?
— Oui, nous : Sora, toi et moi.
— Pas question ! répliquèrent en chœur les deux garçons. Tu ne viens pas avec nous.
— Quoi ? protesta Kairi, outrée.
— C'est trop dangereux pour toi.
— Ah non alors ! Je veux me battre avec vous !
— Justement, on ne va pas se battre, on va enquêter.
— C'est toujours pareil ! Je suis toujours exclue de vos aventures ! Ce n'est pas juste !
— La vie n'est pas juste, répondit froidement Riku, agacé par la réaction puérile et immature de Kairi.
Celle-ci le gratifia d'un regard noir, puis tourna vers Sora de grands yeux humides afin de l'émouvoir.
— Sora… supplia-t-elle d'une voix caressante, persuadée que ça allait fonctionner.
Sora secoua la tête et ajouta en guise de réconfort :
— Allez Kairi, ne sois pas triste : enquêter n'a absolument rien d'amusant. Et puis, pour résoudre une énigme, il faut avoir un minimum de Q.I., tu nous gênerais plus qu'autre chose.
— …
Kairi était trop interloquée pour répondre. Sora… Son Sora venait de lui dire qu'elle n'avait pas de Q.I. … !
Riku se mordait les lèvres, histoire de se retenir de rire au nez de la pauvre rouquine. Si elle pouvait voir sa tête, à cet instant ! Elle n'avait jamais semblé aussi déconfite. Et Riku ne pouvait pas s'empêcher de se réjouir. Car cela signifiait que Sora n'aimait pas plus Kairi que ça ! Sinon, il n'aurait pas osé se moquer d'elle de la sorte… N'est-ce pas ?
— Bon allez Riku, enchaîna Sora tout guilleret. Allons attendre le vaisseau !
Kairi réprima un sanglot. Jamais elle ne s'était sentie si humiliée ! Elle tourna brusquement les talons et s'enfuit en pleurant sous les regards ébahi ou blasé de Sora et Riku.
Le châtain se tourna vers son ami, l'air inquiet.
— Tu crois que je lui ai fait de la peine ?
— Elle s'en remettra, répliqua Riku avec un haussement d'épaules indifférent.
Sora approuva, soulagé. Kairi était son amie d'enfance, elle comptait beaucoup à ses yeux, et il s'en serait voulu de la blesser… Pas autant que pour Riku, certes. Riku était bien plus important.
Le châtain se rendit soudain compte de ce qu'il venait de penser et se mit à rougir jusqu'aux oreilles. Riku était son meilleur ami, enfin ! Il ne pouvait pas songer à de pareilles choses ! …
— Hé, Sora !
Sora frissonna. Cela lui faisait toujours cet effet quand Riku prononçait son nom…
— Ouais ? finit-il par répondre.
— Le vaisseau est là !
Sora releva brusquement la tête, se faisant au passage un torticolis.
— Où ça ?!
Il suivit le regard de l'argenté et aperçut le petit vaisseau rouge et jaune en forme de Lego qui avait accosté avec douceur dans l'eau, près du rivage. Le visage du châtain se fendit d'un immense sourire et il se mit à courir pour rejoindre le vaisseau gummi. Riku marchait tranquillement sur ses pas.
— Couac ! Même pas de piste d'atterrissage ! Ils ne reçoivent donc jamais personne, ici ? pestait une voix aussi canardesque qu'incompréhensible.
— Oh, eh bien je crois qu'à la base, nous devons protéger le désordre des mondes et ne pas nous émincer dans leurs histoires, répondit une autre voix dont l'étrangeté rivalisait avec celle de la première.
— Donald, Dingo ! cria Sora, fou de joie, en s'élançant vers ses amis.
— C'est l'ordre ! Et on dit s'immiscer ! reprit sévèrement Donald.
— Ahyuk, oui, c'est vrai…
— Hé ho, les gars ! Je suis là !
Sora agitait les bras devant eux, vexé qu'ils ne l'aient même pas remarqué. Il n'était quand même pas petit à ce point… Si ?
Donald leva enfin les yeux vers le châtain.
— Sora !
Il le jaugea de haut en bas.
— Tu n'as pas du tout changé…
— Toi non plus ! riposta dare-dare le garçon.
— Ahyuk ! Moi je trouve que Sora a l'air plus mûr, dit Dingo d'un air songeur.
Sora le gratifia d'un sourire rayonnant et les serra tous deux dans ses bras.
— Vous m'avez manqué, les gars ! La vie est moins drôle sans vous !
Donald et Dingo lui rendirent son étreinte avec émotion. C'est vrai que cela faisait si longtemps…
— Hum hum.
Riku toussotait, légèrement agacé. Enfin quoi, c'était son Sora qu'ils étaient en train de monopoliser, là ! Les deux compères lâchèrent donc le petit châtain.
— Oh, bonjour Riku ! sourit Dingo.
— Ouais, salut… marmonna Donald.
Le canard n'avait jamais tellement aimé Riku. Il donnait l'impression de snober les autres, à regarder le monde de sous ses mèches blanches… Pardon, argentées. Et puis voilà, il s'était laissé entraîner par les Ténèbres. C'était il y a deux ans, certes, mais Donald, contrairement à Sora, était rancunier. Il avait essayé de les tuer, quand même ! Enfin, il était censé pardonner à l'argenté, lui aussi, mais bon… Il n'en avait pas envie. Un point c'est tout.
— Bonjour, dit sobrement Riku. Alors, vous pouvez nous expliquer ce qui s'est passé ?
— Pas ici, dans le vaisseau. On ne sait jamais, répliqua Donald en jetant un rapide coup d'œil aux alentours, comme si un Sans-Cœur allait écouter leur conversation – en supposant, bien sûr, qu'un Sans-Cœur pouvait entendre, ne possédant pas d'oreilles.
Les deux garçons acquiescèrent gravement, et tous remontèrent dans le vaisseau gummi, où Tic et Tac les accueillirent avec leur entrain habituel.
— Salut les amis !
— Un octave plus bas, s'il vous plaît ! grinça Donald.
— Coucou vous deux ! répondit Sora joyeusement aux deux petits écureuils, sans prendre en compte la remarque de Donald, qui secoua la tête avec incrédulité.
Un quatrième siège avait été installé dans le vaisseau, pour Riku. Sora eut une moue déçue. Il n'aurait été contre s'asseoir sur les genoux de l'argenté… Il secoua la tête pour éloigner ces pensées.
— Je pilote ! annonça-t-il.
— Couac ?! s'exclama Donald.
— Oh allez, ça fait longtemps !
— Justement !
— Ils font ça tout le temps ? demanda Riku à Dingo.
Dingo gloussa.
— Ils reprennent leurs anciennes habitudes.
Quelques éclats de voix plus tard, Donald s'était installé à la place du conducteur et Sora boudait dans son coin.
Le vaisseau décolla.
Donald et Dingo parlaient entre eux – ce qui était très malpoli – et Sora ne prononçait pas un mot, contemplant l'espace à travers un hublot près de lui. Riku s'ennuyait. Il aurait voulu discuter avec Sora, mais celui-ci semblait plongé dans ses pensées. Ce que l'argenté ignorait, c'était que son ami pensait justement à lui. Et pas de façon anodine, qui plus est…
Sora eut alors une soudaine envie de se claquer la tête contre un mur – de dont il ne se priva pas, d'ailleurs. Il aurait une belle bosse, mais il s'en fichait. Enfin quoi, ce n'était plus possible ! Ses hormones le travaillaient donc au point de fantasmer sur son meilleur ami ?
Riku l'observait en fronçant les sourcils. Sora venait de rougir comme s'il avait brusquement eu une poussée de fièvre…
— Sora, est-ce que ça va ?
— Hein ? Ah, oui, oui… Ça va, bafouilla le châtain en rougissant de plus belle. Juste un peu chaud…
Et ce n'était pas peu dire.
L'argenté haussa les sourcils, peu convaincu, et se pencha vers Sora, qui écarquilla les yeux à ce rapprochement.
— Ri - Riku ?!
Doucement, Riku prit en coupe le visage de Sora et colla son front contre le sien.
— En effet, tu es brûlant, murmura-t-il, inquiet. Tu n'aurais pas de la fièvre ?
Sora ouvrit la bouche, la referma et secoua la tête de gauche à droite. Il n'arrivait pas à penser de manière cohérente avec Riku aussi près de lui. Il pouvait sentir son souffle sur sa bouche. S'il se penchait plus, un tout petit peu plus, leurs lèvres se frôleraient…
Mais Riku se recula, un air pensif sur son beau visage, se demandant toujours ce que son ami pouvait bien avoir. Ledit ami dont la couleur rivalisait avec celle des tomates trop mûres et qui se retenait de sauter sur Riku pour lui avouer lingualement l'amour qu'il éprouvait pour lui.
— On est arrivés ! annonça soudainement Donald.
Les deux amis sursautèrent. Sora reprit ses esprits.
— Déjà ?
En effet, ils se trouvaient dans le hangar gummi du Château Disney. Le voyage avait été rapide… Comme on dit, "le temps passe vite quand on s'amuse" !
Les quatre compagnons sortirent du vaisseau et quittèrent le hangar gummi pour aller rejoindre la salle du trône, où le Roi les attendait.
— Et surtout Sora, n'oublie pas de t'incliner devant le Roi, rappela Donald au châtain.
— Oui, acquiesça celui-ci.
— Et ne l'interromps pas quand il parle.
— Ok.
— Et ne commence pas à le secouer s'il t'énerve !
— Ça va, j'ai compris !
Le canard eut une moue dubitative, mais stoppa là son sermon. Le temps pressait, un tueur se promenait en liberté, assoiffé de sang, de chair fraîche !… Euh, non, peut-être pas de chair fraîche, après tout rien ne pouvait que c'était un cannibale.
Donald frappa quelques petits coups dans l'immense battant et une petite porte se découpa à leur hauteur. Sora fut le premier à la franchir.
La salle du trône n'avait pas du tout changé depuis la dernière fois que le châtain y était venu : cette pièce blanche était toujours aussi vaste… Et toujours aussi vide. Outre le trône tendu de velours rouge, tout au fond de la salle, et le monarque assis dessus.
— Nous voilà, votre Altesse ! cria Dingo pour se faire entendre du fond de la salle.
— Bien !
Le Roi n'attendit pas qu'ils eussent atteint le trône ; il sauta à bas du siège et s'avança rapidement vers le petit groupe.
— Bon, l'heure est grave. Il n'y a pas de temps à perdre en salutations et autres. Un tueur œuvre en ce moment-même.
— Oui, Majesté, approuva Riku. Mais que s'est-il passé, exactement ?
— Qui est mort ? précisa Sora, inquiet que la victime soit un de ses amis.
Mickey soupira.
— C'est Alice.
Les yeux bleus de Sora s'agrandirent.
— Alice… ?
— Du Pays des Merveilles, confirma le Roi, lugubre.
Le petit châtain ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Des larmes commencèrent à couler sur ses joues, sans qu'il soit capable de les arrêter. Un sanglot s'échappa d'entre ses lèvres.
— Sora, est-ce que ça va ? demanda Donald avec sollicitude.
Sora hocha la tête mais Riku foudroya le canard du regard.
— À ton avis, est-ce qu'il a l'air d'aller bien ? l'attaqua-t-il, en passant un bras protecteur autour des épaules de Sora. Allez Sora, calme-toi…
— Ça fait deux fois… articula le châtain entre deux pleurs. Deux fois que je n'aurais pas pu la sauver… Et maintenant… Maintenant, il est trop tard…
Donald et Dingo échangèrent un regard affligé. Sora avait beaucoup culpabilisé de ne pas avoir protégé Alice des griffes de la Reine de Cœur et de Maléfique, deux ans auparavant. Et il disait vrai… Désormais, il était trop tard.
Mickey semblait assez ennuyé par le tour mélodramatique qu'avait pris cet entretien. Il tapa dans ses mains.
— Bref ! Donc voilà, Alice est morte. Votre mission est de vous rendre au Pays des Merveilles et d'enquêter sur les circonstances du meurtre : qui, comment, pourquoi, etc.
— À vos ordres, répondirent en chœur Donald et Dingo, en portant leurs… mains ?… à leurs tempes.
— Ah, et si possible empêchez un second meurtre.
— Quand devons-nous partir ? demanda Riku, qui tenait toujours Sora sanglotant contre lui.
— Maintenant, décréta le Roi.
Et cet ordre fut sans réplique.
To be continued...
Et voilà... Un premier mort :D YEAH ! lol, pauvre Alice... Moi qui l'adore en plus, j'ose la tuer xD Bon, ça ne fait rien.
En espérant que ça vous a plu. Bisous !
