Bonsoir tout le monde,
Aujourd'hui, je vous présente une fiction qui ne se base pas sur une série ou un film comme j'ai l'habitude de le faire. Je pourrai dire qu'il s'agit plus d'un livre qui se transformera en saga par la suite (ce qui signifie qu'il y aura plusieurs tomes).
Pour ne rien vous cacher, j'ai débuté cette histoire il y a au moins 4 ans xD Je l'ai arrêté. Puis reprise. Puis arrêté de nouveau. Pour enfin finir par vous la présenter. Je pourrai la classer dans la catégorie Bit-lit même si le surnaturel n'y est que très léger. J'ai préféré tout miser sur la relation explosive entre mes deux héros.
Ps : Pour celles et ceux qui connaissent les merveilleux livres de Jeaniene Frost "Chasseuse de la nuit", je m'en suis inspirée pour créer un début et un point de départ. En revanche, tous les personnages m'appartiennent et vous verrez qu'il ne s'agit pas de vampires dans cette histoire.
Je vous souhaite une bonne lecture et n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en bas ;)
Je courais à en perdre haleine. Depuis combien de temps je le faisais ? Aucune idée … Mais bon sang, mes poumons me faisaient atrocement souffrir. En général, les suspects s'épuisaient avant moi mais là, je devais dire qu'il était coriace et particulièrement résistant. Mon corps réclamait une pause et je lui aurai donné volontiers si seulement je n'avais pas reçu l'obligation de l'arrêter coûte que coûte. Puisant dans mes dernières réserves, j'accélérai aussi vite que mes jambes me le permirent. Ne lâchant pas l'homme des yeux, je le vis s'engouffrer dans une ruelle et m'y engageai moi aussi quelques secondes après. Je stoppai net en le voyant adossé au mur, un sourire que je qualifiais de victorieux, sur les lèvres.
-Les mains en l'air ! Ordonnai-je haletante en braquant mon arme sur lui.
Concentrée et prête à tirer aux moindres gestes douteux, je l'observai attentivement. Il était grand, brun et portait une veste en cuir qui lui donnait un côté motard. Mais surtout, il avait des yeux verts qui auraient fait craquer n'importe quelle fille. N'importe laquelle sauf moi ! J'étais extrêmement difficile en amour. A vrai dire, je n'avais eu que deux relations pour le moins sérieuses dans toute ma vie. Ce qui revenait à deux en vingt-trois ans d'existence.
-Je vous ai donné un ordre ! Si vous ne mettez pas les mains en l'air dans la seconde qui suit, je devrais utiliser la force ! Menaçai-je en espérant le faire réagir.
En effet, il réagit. Mais d'une tout autre manière. Un air de défi dans le regard, il s'approchait de moi, tel un prédateur fondant doucement sur sa proie.
-Alors beauté, t'as plutôt bien tenu le rythme à ce que j'ai pu voir !
Beauté, il venait de m'appeler beauté ? Ce simple mot me déconcertait… et m'horripilait. J'acceptai les compliments –surtout ceux de ce genre- mais certainement pas ceux venant d'un suspecté de meurtres. Sans m'en rendre compte, j'avais abaissé quelque peu mon arme. En un mouvement rapide et précis celle-ci se retrouva aux mains de l'homme qui la détailla attentivement.
-C'est un gros calibre pour une simple flic !
-Ranger ! Précisai-je aussitôt, mauvaise de mettre faite avoir.
-Futur dans ce cas ? Tu me parais bien jeune pour être ranger !
Encore une fois, sa phrase me perturbait. Mais pour une tout autre raison. Comment pouvait-il savoir que je n'étais encore qu'en formation ? La plupart des gens me disait que je faisais plus vieille que mon âge. Que je faisais plus mature. Et voilà que cet homme arrogant m'avait cerné dès le premier coup d'œil.
-Rendez-moi mon arme !
-Tu te crois en position d'exiger quelque chose ?
Une sensation étrange s'empara de moi à cet instant précis. Je ressentais une profonde colère mais j'étais dans l'incapacité de répliquer. Après tout, il n'avait pas tort. Il avait l'arme et pouvait me tuer à la moindre occasion. Cette simple pensée me fit froid dans le dos.
-Vous comptez me tuer ?
Voilà, j'avais demandé. Pourquoi avait-il fallu que je dise tout haut ce que je pensais tout bas ?
-Tu veux mourir ici ?
Mon dieu ! Comment pouvait-il réussir à me dérouter à chaque fois. Chacune de ses questions me prenaient par surprise et je ne savais pas s'il fallait que je réponde ou s'il fallait que je me taise.
-J'attends une réponse, très chère !
-Non ! Répondis-je le plus simplement et sincèrement possible.
-Bien ! Donc je ne te tuerai pas ...
-Vous pouvez donc me rendre mon arme !
Encore une fois, j'aurai mieux fait de me taire.
-Je suppose que tu as un nom ?
-Maggie ! Et vous ?
Un petit rire sonore s'échappa de ses lèvres alors qu'il me pointait avec mon arme.
-Écoute Mag', t'es une fille intelligente et tu m'as l'air forte … mais vois-tu, je le suis plus que toi dans les deux cas ! Nous savons tous les deux que si je te redonne cette chose maintenant, dit-il en montrant l'arme, tu essayeras de m'arrêter ! Je sais également que si tu n'as pas engagé le combat c'est que tu te doutes que je te mettrai au tapis en moins de temps qu'il n'en faut pour que tu dises 'aie' ! Alors cesse de me demander de te la rendre tu veux !
Ses paroles me firent sourire intérieurement. Il était vraiment arrogant et en plus de ça prétentieux ! Mais je devais avouer qu'il avait vu juste. M'engager dans un combat avec lui n'était pas la meilleure chose à faire. En revanche, ce qu'il ignorait c'est que j'essayais de gagner du temps afin que mon coéquipier arrive pour le boucler aux trous !
-Très bien, vous pouvez la garder ! On aura qu'à dire que c'est un cadeau ! Dis-je en haussant les épaules d'indifférence.
-Un cadeau que je t'ai arraché des mains !
-En effet …
Ce qu'il pouvait m'énerver à toujours me reprendre. Cela devait être une manie chez lui !
-Ce n'est pas le tout, mais je vais devoir te laisser ! Le boulot m'appelle et je ne vais pas attendre que ton 'con' de partenaire se pointe !
Eh merde ! Moi qui pensais le piéger c'était raté.
-Vous ne m'avez pas dit votre nom ! Dis-je afin de l'obliger à rester et à gagner quelques précieuses secondes.
-Ne t'inquiètes pas pour ça, on se retrouvera bientôt !
Un sourire moqueur ornait son beau visage fin et il disparut à une telle vitesse que je fus incapable de dire la direction qu'il avait prise. Une telle rapidité me coupa d'ailleurs le souffle. Il était impossible de se déplacer aussi vite. Légèrement sous le choc, je m'accroupis tout en m'adossant au mur qui se trouvait sur ma gauche. J'essuyai d'un revers de main la sueur qui perlait mon front et me remémora la « discussion » que j'avais eu quelques minutes plus tôt. Perdue dans mes pensées, je n'entendis pas tout de suite mon partenaire arriver au pas de course. En revanche quand sa silhouette se dessina devant moi, je vis les traits de son visage se durcirent.
-Bravo la bleue ! T'as laissée notre suspect numéro un s'enfuir ! Et tu veux atteindre l'élite ? Je me demande comment tu comptes y arriver avec des performances aussi médiocres sur le terrain !
En entendant de tels propos, je sortis de mon hébétude, me leva et le regarda avec insistance.
-Et vous, vous étiez où ? Demandai-je alors. En train de vous taper la pute du coin ?
Je sentais mon corps bouillonner de colère. S'en était trop pour moi. Depuis le début, je ne cessais de me faire critiquer t'empoter et de bonne à rien. L'adrénaline due à cette course poursuite et à ce qui s'en suivit coulait encore dans mes veines et j'avais enfin soulagé mon cœur en disant ce que je pensais depuis maintenant six mois. On m'avait « attribué » au ranger Karl. Un homme chauve, plutôt baraqué et qui avait des yeux marrons aussi froid que de la pierre. Il n'était pas un mauvais ranger mais il était de loin le moins honnête. Étant célibataire, il s'envoyait souvent en l'air dans des caravanes avec de belles filles inconnues afin de soulager ses envies. Personne n'était au courant … sauf moi. Je l'avais surpris un soir aux bras d'une rousse après une journée éprouvante. Il aurait fallu être naïve et totalement aveugle pour ne pas comprendre qui était cette fille et leurs futures intentions.
-Raconte ce que tu sais à ne serait-ce qu'une personne et jamais, tu m'entends, jamais tu ne réussiras à faire carrière dans le milieu judiciaire !
C'était bien évidemment une menace réelle. Je savais qu'il la mettrait à exécution sans le moindre remord. Mais je le tenais. Sa réputation était désormais entre mes mains.
-Je ne dirai rien ! Mais dans ce cas, assumez vos actes au lieu de dire aux patrons que je suis la seule fautive à chaque fois qu'un suspect nous file entre les doigts !
Je lus sur son visage une mine contrariée. Cependant, il hocha la tête en signe d'approbation.
-Où est ton arme ? Me demanda-t-il en voyant qu'elle ne se trouvait plus dans son étui.
Il regarda aux alentours avant de fixer ses yeux froids sur moi.
-Le suspect me l'a arraché des mains et l'a emporté avec lui. D'ailleurs, est-ce que quelqu'un dans la brigade sait comment il s'appelle ?
J'avais délibérément posé une question à la suite de ma réponse. J'avais l'impression que cela faisait passer mon erreur pour moins grande qu'elle ne l'était. J'avais tort.
-Il a ton arme ? S'énerva Karl. Ce fumier tue des gens et toi tu lui donnes ton arme !
-Je ne lui ai pas donné ! Répliquai-je. Il me l'a prise par surprise alors que je le tenais en joue.
-Et tu n'as pas riposté ?
-Je ne pouvais pas ! M'énervai-je également. Vous n'étiez pas là et j'étais seule face à lui ! Vous vouliez que je tente quoi ? Une parade miracle qui l'aurait mis K.O en une seconde ?
Il souffla bruyamment ce qui me mit mal à l'aise. Certes j'avais commis une grave erreur mais je n'étais pas la seule à devoir m'en vouloir. Après tout, lui aussi n'avait pas assuré. Il était arrivé après la bataille… comme à chaque fois d'ailleurs. Mais ça, je me garderai bien de lui dire.
-Rentrons ! Tu m'expliqueras ce qui s'est passé en détail sur la route !
o0o0o0o0o
En enfonçant la clé dans la serrure de ma maison ce soir-là, une vague de bien être m'envahit. La journée était enfin finie et au moins ici personne ne me poserait de questions. Du moins, mon chat n'avait jusqu'alors jamais parlé.
-Salut mon beau, chuchotai-je en pénétrant dans l'entrée et en prenant mon chat dans les bras. T'as faim ?
Je souris en entendant son miaulement et sans le poser à terre, je me rendis vers la cuisine. Après lui avoir accordé un tas de caresses, je le reposai et rempli sa gamelle de croquettes. Ensuite, je me dirigeai vers la salle de bain et fit couler de l'eau dans la baignoire. Un bon bain me ferait le plus grand bien. Une fois dedans, mes muscles se relâchèrent et je sentis mon corps s'apaiser. Je fermai les yeux et inspira calmement. Une musique ambiante me berçait alors que mon esprit se vider complètement. Une heure après, je me décidai à enfin sortir. Je me séchai rapidement et partie me faire réchauffer un plat au micro-onde.
Je posai l'assiette sur un coin de la table et ouvrit le dossier que m'avait donné Karl à propos de l'homme de la ruelle. Apparemment il s'appelait Vince Walter et avait trente ans. Il vivait en Californie depuis les années quatre-vingt dix et était originaire du Texas. Il vivait seul et n'avait pas d'enfant. Tout en mangeant je lus son dossier complet mais le peu d'informations que le dossier contenait, était inutile.
-Cet homme est un mystère ! Soufflai-je tout haut en le refermant.
-Je suis flatté !
Je me retournai précipitamment, surprise d'entendre une voix me répondre. Je le fis si brusquement que j'en tombai de ma chaise. Je le vis émettre une légère grimace en entendant mon corps toucher durement le sol mais cela ressemblait plus à une moquerie. Aussitôt je me relevai tout en prenant appui sur la table. Mon portable se trouvait au bord et j'en profitai pour actionner discrètement le bouton qui informerait ma brigade que j'étais en danger. Comme-ci de rien n'était, je l'affrontai ensuite du regard.
-Qu'est-ce que vous foutez là ? Crachai-je méchamment.
-Je t'avais dit qu'on se reverrait bientôt Beauté !
Soudain, les dernières paroles échangées me revinrent en mémoire et j'en restai abasourdie. Il l'avait en effet dit mais je n'en avais pas tenu compte.
-Vous avez un sacré culot de vous pointer chez moi ! Et arrêtez de me tutoyer et de m'appeler Beauté ! Je ne suis pas une amie et encore moins votre copine !
Cette phrase le fit rire et il s'installa sur une chaise qui se trouvait à côté de lui.
-Assieds-toi ! M'ordonna-t-il en pointant la chaise à mes côtés.
Je voulais lui dire d'aller se faire foutre mais quelque chose de profond me transperça quand mes yeux rencontrèrent les siens. Je pris donc place et l'observa attendant qu'il se décide à parler.
-Ma chère Mag', tu vis dans un monde que tu connais mal ! En tant que jeune demoiselle bien élevée, tu vouvoies. Moi, en tant que potentiel tueur en série, je préfère tutoyer !
-Potentiel ?
Ce mot me dérangeait. Comment pouvait-on dire potentiel ? Soit on était coupable, soit on ne l'était pas. Mais en aucun cas, on ne pouvait s'identifier à un potentiel suspect.
-Que sais-tu des personnes tuées ? Me demanda-t-il en arquant un sourcil.
A vrai dire, je ne savais pas grand-chose. Toutes les infos que j'avais, le monde entier les connaissait également.
-Je ne sais rien de plus que les journaux. Toutes les victimes sont tuées la nuit dans des conditions pour la plupart inexpliquées.
Mais bon sang Mag', pourquoi tu lui réponds ? Voilà la question que je me posai à cet instant. Cet homme assis face à moi était peut être le tueur le plus recherché de la planète et moi je lui avouais que les rangers ne savaient strictement rien sur l'affaire. Ce qui revenait à avouer que la police n'avait rien également.
-Si vous n'avez rien, pourquoi hier, toi et ton partenaire, vous me poursuiviez ? Non, j'ai une meilleure question, pourquoi le monde entier me recherche ?
-Vos empreintes étaient sur trois des victimes ! Signalai-je en me levant.
-Donc ça fait de moi un suspect idéal !
-Avouez que c'est troublant ?
A peine je finis ma phrase, que j'entendis des sirènes au loin. Le prénommé Vince s'avança jusqu'au rideau et observa dehors. D'un geste rapide, il sortit une arme qu'il pointa sur moi. Mon cœur se serra et ma respiration se stoppa.
-Désolé, mais on va devoir continuer notre conversation dans un endroit plus approprié !
Ayant fermé les yeux, je les rouvris et le regardai, consternée. Je le vis alors appuyer sur la gâchette et sentis un picotement atteindre mon cou. Avant de comprendre ce qui m'arrivait, je m'affalai sur le sol.
Comme vous pouvez vous en douter, il s'agit bien évidemment de nos deux héros. Vous pourrez voir par la suite, que je ne les épargne pas et qu'ils sont... à l'opposé l'un de l'autre xD Et que c'est justement ça que j'ai exploité.
En espérant que ça vous ait plu, je vous dis, à la prochaine ;)
Tanutwo
