One-shot écrit dans le cadre de la cent-huitième nuit d'écriture du FoF (Forum Francophone), sur le thème "Pyramide". Entre 21h et 4h du matin, un thème par heure et autant de temps pour écrire un texte sur ce thème. Pour plus de précisions, vous pouvez m'envoyer un MP !
Non, je ne shippe absolument pas Shizu et Makuba. Il se trouve simplement que, dans Tomodachi Life, j'avais créé des Miis sur le modèle de plusieurs personnages de Yu-Gi-Oh, et que ceux de Makuba et de Shizu se sont mis ensemble, puis mariés. J'ai trouvé que ça pouvait faire une idée de fanfic excellente, mais je ne l'ai jamais écrite. Ce soir, le mot "pyramide" m'a fait la ressortir du tiroir.
La première fois que Makuba s'était retrouvé au milieu des pyramides égyptiennes, ça lui avait fait comme un choc. Il n'avait vu les majestueux monuments que dans les livres d'Histoire, et ça lui avait toujours semblé appartenir à un autre monde, un âge qu'il ne connaîtrait jamais.
Pour être honnête, il n'avait pas été très à l'aise. Les hautes constructions imposantes et immuables, le soleil brûlant, les étendues de sable infinies, tout cela lui avait tout de suite donné très soif. C'était stupide, mais il ne se sentait pas à l'aise dans le désert égyptien. Même s'il savait qu'on pouvait parfaitement y vivre, que la famille de sa femme le faisait depuis des générations et qu'ils pourraient rapidement retourner à la civilisation en cas de besoin. Mais quand même...
Le jeune homme mit sa main en visière au-dessus de ses yeux pour se protéger du soleil et mieux observer le paysage, et pour empêcher ses longs cheveux noirs de lui voler devant les yeux. La valise qu'il portait à la main commençait à lui tirer sur le bras, le lourd sac qui pendait à son côté lui sciait le flanc. Il mourrait déjà de soif ! Avec une moue d'autodérision, il chassa cette idée. C'était seulement tout ce sable qui l'angoissait.
"Tu ne dis rien, le taquina Shizu en arrivant derrière lui. Est-ce que c'est la grandeur de l'Égypte qui te laisse bouchée bée ?
-Non, c'est tout ce sable, avoua honnêtement Makuba en crachotant discrètement la poussière qui était entrée dans sa bouche. Je crois que je vais avoir du mal à m'y habituer.
-De toute façon, nous ne resterons ici qu'une petite partie de l'année, lui rappela sa femme en se chargeant d'un gros sac de sport, plein à craquer d'affaires de bébé. Je suis à la charge des collections du musée de la ville, si tu te souviens bien. Et puis... c'est bien toi qui ne voulais pas passer trop de temps loin de ton frère, non ?"
Elle sourit, amusée. Makuba fit la moue comme lorsqu'il était enfant, une mimique adorable. Il calla son sac sur ses reins et se rapprocha de son épouse pour prendre délicatement le bébé qu'elle tenait.
"Tu as beau jeu de te moquer, c'est bien toi qui téléphones à tes frères au moins une fois par jour quand tu n'es pas avec eux.
-J'en ai besoin pour mon travail, objecta Shizu.
-Moi aussi !"
La femme se tourna vers la jeep de laquelle ils étaient sortis et se pencha à la portière. Elle échangea quelques mots avec ses frères, pressa le bras de Marek en passant la tête dans l'habitacle, puis celui d'Odion. Ils lui adressèrent des encouragements et des félicitations, puis le frère aîné enclencha la marche arrière et la jeep démarra en faisant voler des jets de poussière jaune.
Pendant ce temps-là, Makuba jouait avec l'enfant qu'il avait pris dans ses bras. Son teint métis était déjà plus en adéquation avec le paysage que celui, plutôt pâle, de son père. De sa petite main, le bébé essayait d'attraper le nez de Makuba, qui esquivait à chaque fois ses maladroites tentatives en bougeant la tête, puis embrassait sa petite main, son nez, son front et ses cheveux noirs. Shizu sourit. Oui, ils étaient au milieu de nulle part pour plusieurs mois, mais ils seraient biens, ici. L'endroit était chaud et sec, et leur fils aurait peu de camarades de jeu (elle ignorait si les autres membres de l'expédition avaient des enfants... sûrement que non), mais elle était sûre que tout se passerait sous les meilleurs auspices. Il serait bien temps de rentrer à la ville le temps de quelques jours, à l'occasion, voir ses frères, sa nièce Shani -la fille de Marek- et son neveu Karim -le fils d'Odion, déjà âgé de quatre ans-. Et puis au Japon, bien sûr. Makuba ne voulait pas être séparé de Seto très longtemps.
"Je crois qu'Ame a assez joué dans le sable pour aujourd'hui, décréta-t-elle en prenant le bébé des bras de son mari. Descendons dans le village souterrain avant que la tempête ne devienne trop forte.
-J'espère qu'il y a du réseau, en bas, répliqua Makuba en fronçant les sourcils. Seto m'a dit de l'appeler quand on arriverait.
-Bien sûr, tu pourras lui parler aussi longtemps que tu le voudras, assura Shizu en le poussant vers l'entrée avec son coude, bébé Ame dans les bras. Veille simplement à ne pas épuiser notre forfait de téléphone.
-Ah ! Je suis le vice-président de la Kaiba Corp. ! Je peux épuiser mon forfait aussi souvent que je le veux !"
Shizu secoua la tête, amusée. Oui, songea-t-elle en s'engouffrant dans le passage. Tout se passerait très bien.
