Bonjour à tous !

Me revoilà avec une nouvelle histoire... Ne pensez pas que je ne compte pas terminer "Situation inconfortable". C'est dans mes projets une fois que j'aurai terminé d'écrire celle-ci (ne vous en faîtes pas, je la terminerai lol, mon plan est déjà fait !). Je ne souhaite pas vous écrire une fin bâclée, alors je préfère prendre mon temps.

Après de nombreuses supplications de Lily-Jem (oui, encore elle), j'ai décidé de vous publier le prologue. J'aurai comme rythme de publication un chapitre par semaine, tous les vendredis.

J'espère que ce pairing vous plaira, il est assez rare sur le site.

Je vous invite aussi à venir aimer ma page Lealy Fictions sur Facebook, sur laquelle je vous indiquerai lorsque le nouveau chapitre sera publié :)

Bonne lecture à tous, à vendredi prochain !

Lealy

Disclaimer : l'univers appartient à J.K. Rowling

Merci à Lyra Verin, pour sa relecture méticuleuse !


Poudlard, fin de l'été 1998.

Il faisait beau en cette fin du mois d'août. Quasiment quatre mois s'étaient écoulés depuis la fin de la Grande Guerre ; le calme et la tranquillité étaient revenus, et le soleil brillait fort, comme pour effacer les blessures dues aux trop nombreuses années de guerre. Pour autant, même s'il réchauffait les cœurs, il ne cicatrisait pas ceux brisés par la Bataille Finale du deux mai dernier. Les plaies restaient béantes, et il n'y avait que le temps qui réussirait à apaiser les esprits, sans pour autant ternir la mémoire de ceux qui avaient disparu ce jour-là.

En cette fin d'été, Hermione Granger se trouvait assise sur un des bancs qui longeaient le Lac Noir dans l'enceinte de l'école de sorcellerie. Les dernières semaines avaient été consacrées à la reconstruction du château, tout juste terminée, en grande partie détruit par les combats opposant le Bien et le Mal quelques mois plus tôt. Il fallait avouer qu'ils avaient tous fait un travail formidable ; en l'espace de cinq semaines et demi, la bâtisse était comme neuve. C'était comme si rien ne s'était passé, en apparence. Mais seulement en apparence. L'ancienne préfète des Gryffondor était plongée dans ses pensées. Cela n'avait pas été de tout repos depuis le 5 mai. Les pertes qu'ils avaient subies les avaient tous profondément marqués. La famille Weasley comptait un fils de moins, Fred ayant péri de la main d'un mangemort ce jour-là. Le professeur Remus Lupin et sa femme, Tonks, avaient tous deux également perdu la vie. Comme tant d'autres, amis, frères, sœurs, parents, professeurs... Non, le soleil n'effaçait pas les marques de la guerre, il était encore bien trop tôt.

Ils s'étaient tous soutenus dans ces épreuves difficiles d'après-guerre. Ses amis rouquins étaient abattus, effondrés ; Mrs Weasley ne cessait de s'activer dans sa cuisine pour s'occuper l'esprit ; Arthur s'intéressait encore plus à la culture moldue – si c'était possible de faire plus – ; Bill, Percy et Charlie avaient réintégré provisoirement le Terrier pour venir en aide à leurs parents et se soutenir dans le deuil de leur petit frère ; Ginny était très affectée par le soudain départ de Fred pour l'autre monde, elle s'était encore plus rapprochée de Harry, qui l'avait soutenue grâce à son amour inconditionnel. Quant au jumeau restant, George, il s'était enfermé quelques temps dans un mutisme profond. Lui qui avait toujours tout prévu à deux, tout fait à deux, tout pensé à deux, se retrouvait seul pour gérer une boutique dans laquelle il n'avait pas eu envie de retourner tout de suite. Cela ne faisait qu'une semaine qu'il avait eu le courage d'y aller. Ronald l'avait accompagné, et soutenu du mieux qu'il avait pu en lui promettant de l'aider dans ses prochains projets. Il avait abandonné l'idée d'aller à l'école d'Auror, dégoûté par la violence de la guerre et la perte de son frère. Il avait repris avec George les affaires de « Weasley – Farces et Attrapes pour Sorciers Facétieux », ne comptant pas non plus effectuer sa dernière année à Poudlard pour obtenir ses ASPICS. Il fallait dire qu'il évitait la jeune fille comme la peste depuis plusieurs jours. Depuis, en fait, qu'elle avait rompu avec lui.

Leur histoire n'avait pas vraiment abouti, malgré le baiser passionné qu'ils avaient échangé devant la Salle sur demande. Bien sûr, ils avaient été proches ; quelques câlins, quelques baisers, mais rien de plus. La jeune fille s'était rendue compte qu'elle l'aimait énormément, mais exactement de la même manière qu'elle aimait Harry ; comme un frère. Lorsqu'elle lui avait annoncé la fin de leur relation, il l'avait très mal pris, son orgueil touché au vif. Elle savait pourtant qu'il ne la bouderait pas indéfiniment, puisqu'il s'était confié à Harry le lendemain, lui indiquant que lui non plus ne voyait pas Hermione autrement que comme sa meilleure amie, mais qu'il restait tout de même blessé. « Orgueil de mec blessé, il aurait sans doute préféré que ce soit lui qui me quitte le premier » sourit-elle, lasse. Bien évidemment, le décès récent de son frère n'avait rien arrangé à la susceptibilité du rouquin, ce qui amplifiait sa réaction. Ginny avait été formelle, il ne mettrait pas dix mois à revenir vers elle, elle allait beaucoup trop lui manquer.

La jeune sorcière soupira longuement. L'été n'avait vraiment pas été des plus simples. Si encore les conséquences de la guerre s'arrêtaient là... Mais il ne fallait pas oublier qu'avant de partir à la chasse aux horcruxes, plusieurs semaines avant son dix-huitième anniversaire, elle avait été obligée, pour leur protection, de modifier la mémoire de ses parents. Tous les souvenirs la concernant avaient été supprimés, comme si elle n'avait jamais existé. Son geste lui avait brisé le cœur, mais elle n'avait pas eu d'autres choix ; étant une née-moldue et la meilleure amie du Survivant, ses parents étaient la cible parfaite de Lord Voldemort et ses sbires. Une fois la guerre terminée, après avoir assisté aux trop nombreux enterrements des proches tombés le 5 mai, elle avait décidé de partir les chercher en Australie. Ses amis avaient insisté pour l'accompagner, mais c'était quelque chose qu'elle avait souhaité faire seule. Elle voulait assumer pleinement son acte. Elle savait qu'ils lui en voudraient, elle espérait seulement qu'avec le temps, ils lui pardonneraient.

Elle ne mit pas longtemps à les retrouver ; logés dans une petite maison modeste aux abords de Sydney, ils paraissaient vivre une existence tranquille, loin de l'insécurité dont ils auraient pu faire l'objet en Angleterre. Elle avait hésité à troubler leur nouveau havre de paix. Mais elle s'était rapidement raisonnée ; ils méritaient de savoir que leur fille allait bien, ils méritaient de retrouver leur vie d'avant. Lorsqu'elle les avait abordés, ils l'avaient invitée à boire le thé, comme elle s'y attendait. C'était une situation assez similaire au jour où elle leur avait ôté leurs souvenirs, elle devait descendre boire le thé avec eux, à l'origine. Après avoir pris place sur leur canapé, elle s'était munie de sa baguette, et elle avait lancé le sort annulant le sort d'oubli.

Dire qu'elle avait été savonnée était une pâle comparaison de ce qu'ils lui avaient réservé. Elle s'était faite réprimander comme jamais auparavant, notamment pour son inconscience et sa folie à courir après le mage noir. Mais d'un autre côté, ils étaient aussi grandement soulagés de l'avoir retrouvée entière, et très fiers de ce qu'elle avait réussi à accomplir avec ses amis malgré son jeune âge. Elle était restée quelques jours en Australie, pour les aider à préparer leur retour à Londres, et elle avait magiquement fait revenir l'intégralité de leurs affaires dans leur petite maison, restée intacte depuis leur départ.

L'été avait permis à tous de tenter de retrouver une vie normale... Ce qui était difficile, tant les marques laissées par la guerre étaient vivaces. Il ne lui restait plus que deux jours de vacances avant de reprendre les cours. Elle avait décidé de terminer ses études à Poudlard, d'effectuer sa septième année et d'obtenir un Optimal à chacun des ASPICS qu'elle passerait. Cela allait lui faire tout drôle dans deux jours, lorsqu'elle foulerait les marches du château avec tous les autres élèves, mais sans ses deux meilleurs amis, Harry et Ron. Ce qui la consolait, c'était qu'au moins, Ginny et Luna seraient là ; tout comme Neville, même s'il allait être l'apprenti du professeur Chourave, qui souhaitait prendre une retraite bien méritée après tous les bons et loyaux services rendus à l'école. Elle n'allait pas se retrouver seule, loin de là, mais les habitudes rendaient la vie dure lorsqu'elles changeaient, et elle avait tout de même passé six années d'études à leurs côtés, ce qui n'était pas rien.

Comme avant chaque rentrée à Poudlard depuis leur troisième année, elle allait passer ses derniers jours de vacances au Terrier. Elle avait longuement hésité cette année, compte tenu des relations tendues qui s'étaient installées entre Ron et elle, mais puisqu'il avait repris avec acharnement la boutique de ses frères, il s'était installé provisoirement dans leur appartement au-dessus du magasin. Elle était ravie de pouvoir profiter de ses amis et de sa seconde famille avant la rentrée, mais cela la rendait triste qu'il manque le rouquin à l'appel. Elle espérait que d'ici les vacances de Noël, tout se serait arrangé entre eux.

Elle tourna légèrement la tête sur sa gauche, et vit que la lumière du soleil commençait à décliner. Sa petite pause s'était transformée en heures de flemmardise, et il était temps pour elle de regagner l'humble demeure des Weasley.

oOo

Vu l'heure tardive à laquelle elle avait regagné le château, tous les sorciers bénévoles étaient déjà repartis chez eux. Elle avait réussi à trouver le professeur McGonagall, au détour d'un des derniers couloirs reconstruits, et son ancien mentor de métamorphose lui avait proposé d'utiliser directement la cheminée de son nouveau bureau pour rentrer au Terrier. Elle avait en effet hérité du poste du professeur Dumbledore, et était donc la nouvelle Directrice de Poudlard. Hermione regrettait de ne pas pouvoir profiter de son savoir en cours de métamorphose, mais elle était ravie de savoir l'école de sorcellerie entre de bonnes mains.

C'était couverte de suie et de résidus de poudre de cheminette qu'elle atterrit dans le salon des Weasley. Ginny se précipita vers elle.

- Mais où étais-tu passée ? On commençait à s'inquiéter.

- J'ai eu besoin de m'isoler un peu, j'étais partie faire un tour, éluda-t-elle. Vous êtes rentrés depuis longtemps ?

- Trois heures Herm ! C'est pour ça que je m'inquiétais, En plus, on a reçu nos lettres pour Poudlard !

Un sourire apparut sur les lèvres de la plus âgée. Sacrée professeur McGonagall, elle n'avait pas perdu de temps. A peine reconstruit, le château s'apprêtait à accueillir à nouveau des élèves. Pour le plus grand bonheur de ses anciens professeurs, elle en était certaine. Elle accourut vers la table de la cuisine, sur laquelle se trouvait sa lettre. Lorsqu'elle se saisit de l'enveloppe, elle remarqua son épaisseur et son poids conséquent. Ses sourcils se froncèrent, elle se demandait bien ce qui pouvait se trouver dans sa lettre pour Poudlard, mis à part la liste de fournitures.

- Tu es la nouvelle Préfète-en-Chef de Gryffondor Hermione ! S'exclama la rouquine lorsque son amie sortit le contenant de la lettre. Félicitations !

Effectivement, l'insigne de Préfète-en Chef accompagnait la lettre d'entrée en septième année et la liste de fournitures (au passage, longue comme le bras). Elle eut un moment d'arrêt. Malgré toutes les règles qu'elle avait enfreintes à Poudlard, la respectable Directrice de Poudlard la nommait Préfète-en-Chef pour sa dernière année ? Bien sûr, elle se sentait flattée ; ses notes et son comportement en classe étant récompensés. Mais il fallait quand même avouer qu'avec Harry et Ron, elle avait outrepassé le règlement une bonne... trentaine, quarantaine (cinquantaine...?) de fois depuis sa première année à l'école de sorcellerie ! Elle trouvait cela insensé. Était-ce, autrement que pour la récompenser de sa bonne conduite en classe, pour la remercier de tous les loyaux services qu'elle avait rendus à l'école ?

- C'est mérité Herm, entendit-elle de la bouche de sa meilleure amie, qui avait deviné ses pensées. Tu as rendu de fiers services à toute la communauté magique. Tu es la plus brillante et la plus intelligente des sorcières de notre temps !

- Ginny... J'ai enfreint le règlement je ne sais combien de fois avec ton frère et Harry, depuis la première année !

- Pour d'excellentes raisons, lui rappela-t-elle. Vous avez à chaque fois dû affronter Voldemort. Tu t'es même faite pétrifier par un Basilic lorsque tu es allée à la Bibliothèque !

Elle marquait des points, c'était indéniable. Elle avait rêvé de porter fièrement cette insigne, et de faire régner l'ordre dans la tour des Gryffondor. « Ce sera plus facile qu'en cinquième année quand j'étais préfète en plus, il n'y aura pas les jumeaux » pensa-t-elle. Elle se mordit la lèvre ; il ne restait plus qu'un des deux frères farceurs. Dans tous les cas, cela n'aurait pas été pareil. Elle espérait de tout cœur que Ron arriverait à rendre à George le goût de continuer à travailler dans la boutique qu'il avait ouverte deux ans auparavant avec Fred. Bien qu'elle savait que cela lui donnerait du fil à retordre, elle espérait voir des élèves avec leurs créations, signe que leurs affaires avaient repris de plus belle.

La jeune fille n'eut pas le temps de continuer le fil de ses pensées, la matriarche Weasley entrant avec détermination dans la cuisine.

- Ah Hermione, tu es enfin rentrée ma chérie, nous t'attendions ! Où étais-tu passée ? Cela n'a pas d'importance. Je vais enfin pouvoir me mettre à faire le dîner ! Ginny, occupe-toi de préparer la table, Hermione, aide-la s'il te plaît. Les garçons sont en train de dégnomer le jardin. Par la barbe de Merlin, dès que nous nous absentons plus d'une journée, ils reviennent à la charge, plus nombreux qu'avant !

Une tornade rousse. Molly Weasley était une vraie tornade rousse... Elle réussissait à faire un millier de choses à la fois, et tout était cadré à la milliseconde près. Vue de l'extérieur, on pourrait croire qu'elle sortait de Sainte Mangouste ; alors qu'en réalité, elle se surmenait pour que sa petite famille ne manque de rien, malgré leurs conditions de vie modestes. Et elle se démenait encore plus depuis que l'un de ses fils adorés avait disparu. La brune l'admirait pour sa force et sa détermination.

Une fois la table mise, les deux amies se dirigèrent vers le jardin, pour admirer le concours de lancer de gnome qui avait lieu. Les garçons avaient formé deux équipes : Percy et Bill dans l'une, Harry et Charlie dans l'autre. George se trouvait à l'écart, assis, comptant les points. Il avait pris la place habituelle d'Hermione, qui n'aimait pas participer à ce genre d'activités, qu'elle considérait comme de la torture – il fallait quand même se rappeler qu'elle était à l'origine de la S.A.L.E., elle était contre toute forme de maltraitance, même si elle n'était pas la dernière à avouer que le lancer de gnome était très drôle. Les filles le rejoignirent et s'enquirent du score.

- L'équipe Charry mène de deux points ; l'équipe Perill manque de régularité, leur conta-t-il avec un léger sourire.

Il n'arrivait pas à faire taire totalement son sens de l'humour malgré la perte de son frère. C'était signe qu'il commençait doucement à s'en relever. Hermione eut un sourire compatissant, et comprit que Ginny pensait comme elle lorsque leurs regards se croisèrent.

Le concours se termina sur une victoire écrasante de l'équipe Charry. Les vainqueurs se moquèrent allègrement de leurs adversaires. Bill accusa George d'avoir fait du favoritisme dans le comptage de points, et s'en suivit une querelle ouverte entre Harry et les quatre rouquins. Voyant que leur père était rentré du Ministère, ils regagnèrent la cuisine dans un fou rire général, sous les yeux brillants de leurs parents qui n'avaient pas perdu une miette de l'échange. Cela faisait chaud au cœur de la brune de retrouver la bonne humeur à la Weasley au sein de sa demeure.

- Aller à table les enfants, on se dépêche ! Les rabroua-t-elle tout de même. Demain, nous avons une grosse journée, nous devons nous rendre au Chemin de Traverse pour acheter les fournitures des filles ! Il est hors de question que vous vous couchiez trop tard, alors mangez vite, à la douche et au lit !

Tous levèrent les yeux au ciel. Ce qu'elle pouvait être maternelle quand elle s'y mettait... Pour autant, personne n'alla la contredire. Ils savaient que cela ne servirait à rien, et ils vaqueraient de leur côté à leurs propres occupations une fois que les parents seraient endormis. De toute manière, Bill et Percy n'étaient pas concernés par les propos de leur mère, rentrant tous deux dormir dans leurs foyers respectifs avec leurs femmes.

oOo

Au Terrier régnait une atmosphère calme et silencieuse. La nuit était déjà bien avancée, pourtant Hermione n'arrivait pas à trouver le sommeil. Elle avait eu pendant la journée un trop plein d'émotions ; elle s'était replongée dans les souvenirs de l'été qui venait de passer, et elle avait été chamboulée par la lettre de Poudlard qui lui avait été adressée. Elle avait du mal avec l'idée de retourner à l'école sans ses meilleurs amis. Harry avait promis aux filles de les accompagner le lendemain faire leurs achats au Chemin de Traverse ; il avait lui aussi des fournitures à acheter même s'il n'attaquait l'école d'Auror que dix jours après leur rentrée. Mais cela n'avait pas suffi à rassurer la jeune sorcière.

Lasse, elle soupira, accoudée à la fenêtre du salon. Elle était descendue en douce pour prendre l'air. Quitte à ne pas dormir, autant regarder les étoiles, s'était-elle dit. Elle s'était préparé une infusion à la camomille pour tenter de calmer ses angoisses. Enveloppée dans un léger plaid, sa tasse à la main, elle observait le ciel sans nuage qui lui offrait une vue magnifique sur les constellations. Absorbée par ce qu'elle voyait, elle n'entendit pas quelqu'un se glisser à son tour dans le salon.

- Hermione ? Que fais-tu à la fenêtre en plein milieu de la nuit ?

Elle sursauta, si bien qu'elle manqua de renverser son thé bouillant sur elle. Elle maudit intérieurement le rouquin qui l'avait sortie si abruptement de ses pensées – parce que oui c'était forcément un Weasley, Harry l'aurait avertie avec son brouhaha habituel lorsqu'il descendait les escaliers. Elle tourna la tête en direction de la voix qui l'avait sortie de sa transe, et son regard chocolat rencontra celui noisette de Charlie. Elle mit quelques secondes avant de répondre à son interrogation.

- Je n'arrivais pas à trouver le sommeil, avoua-t-elle.

- Angoissée par la rentrée ? Hasarda-t-il.

- … Tétanisée à vrai dire.

- La même Hermione Granger qui a tenu tête au plus grand mage noir jamais connu est tétanisée à l'idée de revenir à l'école ? Par le slip rouge de Merlin, où est passée la brillante sorcière qui a mené la vie dure à mon petit frère pour qu'il obtienne ses examens ?

Un sourire naquit sur les lèvres de la jeune femme à l'entente de cette anecdote. Ce n'était un secret pour personne, sans elle, Ron aurait sans doute été recalé à ses examens, et notamment aux BUSE en cinquième année.

- C'est justement le fait de me retrouver sans lui et Harry à Poudlard qui me fait peur.

- Tu t'en sortiras à merveille, j'en suis sûr. Tu les verras souvent, aux sorties à Pré-au-Lard notamment. Et puis tu ne seras pas seule, Ginny sera avec toi.

- Je sais bien, pourtant ça ne me rassure pas. Je sais que quand j'y serai ce sera différent. Trop de choses ont changé pour le moment pour que j'arrive à relativiser. Enfin bon... Quand reviens-tu en Roumanie ?

Sa question eut le mérite de désarçonner le dragonnier. Elle venait d'être maladroite alors qu'elle tentait juste de changer de sujet de conversation. Elle dut s'en rendre compte presque immédiatement, car elle s'empressa d'ajouter :

- Euh, non pas que je veuille absolument que tu t'en ailles ! Enfin... C'est seulement que... Ta maman...

- J'avais saisi, ne t'en fais pas, ricana-t-il. Je ne sais pas trop, je verrai où me porte le vent. Je ne suis pas si mal ici pour l'instant.

Elle lui sourit en retour. Ils restèrent là, sans parler, quelques instants durant. Ne pas être seule, alors qu'elle angoissait, l'avait apaisée. Et en parler, aussi, bien qu'elle ne lui ait pas divulgué tout ce qu'elle avait sur le cœur. Elle commençait à sentir ses yeux la piquer. Étouffant un bâillement, elle salua le frère de Ron, lui souhaita une bonne nuit, et monta se coucher.


Alors ?

N'hésitez pas à me laisser vos impressions ! ;)