Voici mon premier Chat à Neuf Queues pour le Forums de tous les périls ! Le principe est simple : dix mots sont donnés et à partir de neuf de ces derniers je dois écrire un OS. La liste donnée par Miss Macaronii est : curiosité, emphatique, anniversaire, expansion, canal, lune, douleur, simple, bagarreur, deuil.
Cet OS est le premier d'une (longue) liste d'OS et de drabbles; et le rating peut changer selon les termes abordés, vous êtes prévenus ! De plus il y'aura du yaoi donc homophobe s'abstenir !
Disclamer : cela vaut maintenant et pour toujours mais rien ne m'appartient, tout est à Oda-sama !
Comme tous les soirs, ses yeux mornes observaient la voute céleste. Depuis combien d'années ce petit jeu durait-il ? Il n'aurait su le dire. Peut être que la lune, elle, savait depuis combien de temps ce mortel l'admirait ?
Sabo mentait. Comme toujours. Même après toutes ces années, son âme refusait d'oublier cette nuit où le ciel avait pleuré pour eux.
Il était jeune à l'époque. Il ne pensait qu'au futur qui lui tendait les bras ou encore à l'appel de la liberté qui lui murmurait ses actions au creux de l'oreille. Il était prêt à vivre comme jamais quelqu'un n'avait vécu, libre et sans aucuns regrets.
Puis un matin, il était entré dans sa vie comme un ouragan. Libre. Sauvage. Ses yeux de la couleur de l'acier étaient impétueux comme ceux d'un lion, forçant ses adversaires à détourner les leurs.
Dès leur première rencontre, Ace avait su attiser en lui une curiosité insatiable. Le jeune homme représentait tout ce qu'il avait un jour désiré, sans jamais l'obtenir. Ace était un brasier. Une tempête de flammes et de force qui ne demandait qu'une unique chose : vivre. Il avait été simple de tomber amoureux de lui. Trop simple.
La première fois qu'ils s'étaient embrassés, le monde avait cessé de tourner autour d'eux. C'était une impression niaise et cliché mais Sabo ne connaissait pas de mots assez forts pour décrire cet instant inoubliable. Il aurait donné tous ce qu'il possédait pour pouvoir rester dans cette bulle qui n'appartenait qu'à eux, où il n'y avait qu'eux.
On dit que le "pour toujours" a une fin. Sabo le sait à présent. Mais à l'époque quand Ace le prenait dans ses bras il ne pouvait imaginer sa vie sans son souffle qui tapait dans son cou. Dans son esprit leur relation rimait avec toujours. Alors quand le "toujours" a pris fin, Sabo est descendu si bas qu'il oublia de remonter.
Le début de la fin commença avec une autre fin. Une fin si tragique qu'elle laissa des cicatrices indélébiles dans le coeur de ceux qui continuèrent l'histoire. Particulièrement dans celui d'Ace. Sabo avait toujours su que son amant était bagarreur. Mais plus que bagarreur il devient un vengeur, cherchant à faire autant de mal à celui qui avait sonné le glas de la fin que le jeune homme avait mal. La rage du fauve en Ace n'avait fait que connaître une expansion terrifiante, le faisant entrer dans une guerre sanglante contre l'objet de haine.
Sabo l'avait vu sombrer sans rien faire. Sans rien dire. Il s'était contenté de faire semblant en souriant, de faire semblant en le regardant. Il avait refusé de voir le danger pour se laisser aller dans les bras de son brun. Comment aurait-il pu l'arrêter ? Il suffisait qu'Ace et lui s'embrassent sous le ciel étoilé pour qu'il oublie que leur monde s'effondrait autour d'eux.
Sabo était faible. Il se détestait pour ça. Mais plus qu'être faible, il se haïssait d'avoir été sa faiblesse à lui. Le dernier soir, ils s'étaient retrouvés au pied de la même rivière. Ce soir-là, les astronomes avaient annoncés une pluie d'étoile exceptionnelle qui devait être la plus grande du siècle. Ace et lui s'était allongés dans l'herbe, leurs regards fixés sur l'étendue sans fin, un sourire heureux sur les lèvres. Mais tout à une fin, n'est ce pas ? Encore aujourd'hui, les images étaient floues et désordonnés dans l'esprit de Sabo. Il se souvenait vaguement de la colère imprimé sur le visage d'Ace, de sa peur pour son amant qui plombait son ventre. Le bruit violent d'un coup de feu résonne encore à ses oreilles. Le liquide écarlate continu de couler...Et du ciel qui pleurait avec lui.
La suite n'est qu'une succession sans fin de douleur. Leur histoire avait pris fin, emportant avec elle son coeur meurtri et sa joie de vivre. Il avait dû affronter le deuil, il avait dû affronter le frère cadet d'Ace, Luffy, devant lui expliquer pourquoi son grand frère ne rentrerait plus à la maison.
Les regards pleins de pitié de ces pseudos emphatiques avaient finis par disparaître, pensant qu'il s'enfonçait lui même dans la douleur. Les gens ne comprenaient pas pourquoi il empêchait la page de se tourner et la prochaine histoire de s'écrire. C'était évident pourtant. Il ne voulait pas une autre histoire, il voulait leur histoire. Celle qui ne devait pas connaître de fin, celle qui ne pouvait pas se terminer. Celle qu'ils avaient écrite ensemble.
"- Joyeux trentième anniversaire Ace..."
