J'avais envie d'essayer une SchoolFic sur Death Note. Je me demande ce que ça va donner au final, mais bon… il faudrait d'abord que je songe à terminer Eraser Death ». Mais je ferais les deux en même tiens, pourquoi je me casse la tête, moi, hein ? Bref. C'est un peu UA étant donné que c'est une SchoolFic et donc pour les besoins de ce genre, j'avais besoin de modifier certaines choses.
DISCLAIMER Takeshi Obata et Tsugumi Oba sont bien évidemment les créateurs de tout l'univers de Death Note.
RATING T
WARNING UA
Bonne lecture.
Ryûzaki termina son exercice et referma son cahier, levant les yeux vers le professeur de mathématiques. Ses yeux au regard dérangeant troublèrent l'enseignant, qui détourna les yeux en faisant semblant de ne pas avoir vu son cahier fermé indiquant que le jeune homme avait terminé de résoudre les systèmes qu'il avait écrit au tableau.
Au contraire, il passa à la rangée opposée à lui pour pouvoir tourner le dos à ce regard trop franc et trop grand. Ryûzaki frotta son pied gauche avec le droit, sentant les regards dégoûtés que lui lançaient plusieurs jeunes filles. Elles murmuraient sans cesse Vous avez vu ses mauvaises manières ? », Qu'il est répugnant ! », Pourquoi enlève-t-il ses chaussures ? Il ne met même pas de chaussettes ! », Tu as vu comment il s'assoit ? Quel crétin ! », C'est un triso, c'est sûr. ». Le brun ignora les reproches et les provocations, concentrant son regard inexpressif et vide sur son cahier fermé. Etrangement, il était seul à sa table et au fond de la classe. Personne n'avait voulu s'asseoir à ses cotés. Il poussa un long soupir, étudiant avec intérêt un couple d'oiseaux dans leur nid. Eux au moins n'étaient ni agressifs ni méchants avec lui. Ce qu'il aimerait étudier par correspondance. Au moins, aucune personne immature ne viendrait lui rabâcher e qu'il savait déjà. A savoir, sa tenue négligée, le fait qu'il porte tout le temps la même chose, ses cheveux ébouriffés, ses grands cernes, son regard trop insistant et soi-disant insultant, sa manie d'appuyer son pouce contre sa lèvre et de mordiller celui-ci, son dos courbé et sa façon de traîner les pieds, ainsi et surtout que la manie qu'il avait de se les frotter l'un contre l'autre en classe, retirant ses chaussures et s'asseyant accroupi sur sa chaise. En n'oubliant pas la façon dont il tenait les objets entre le pouce et l'index, comme une pierre particulièrement précieuse et fragile. Il était tout simplement différent. Un peu trop, peut-être. Oui, finalement avaient-ils raison.
Il était anormal. Etranger. Bizarre. Ridicule. Pathétique. Grossier. Flippant.
Peut-être avaient-ils raison, oui. Il n'était pas comme les autres. Son seul atout était son intelligence. Et encore, à quoi lui servait-elle pour paraître normal aux yeux de quelqu'un ? Pour être aimer ? Apprécier ? Comme quelqu'un de normal.
Cette idée l'obsédait. Il devait être normal. Malheureusement, ses tics étaient présents depuis trop longtemps pour qu'il s'en débarrasse. Il ne lui restait plus rien. A qui sa perte ferait-elle de la peine ? Watari, peut-être. Oui, sûrement.
Cet homme au grand cœur l'avait élevé par lui-même et choyé, après l'avoir arraché au terrible orphelinat qu'était Wammy's House. Mais encore une fois, il avait été séparé de ce vieil homme attachant pour suivre des études supérieures et il avait été transféré ici, à Mekita. Ce lycée recevait les élèves qui possédaient une moyenne supérieure à seize. Et un Q.I supérieur à la moyenne évidemment. Mais malgré tout, Ryûzaki se demandait si vraiment toutes les personnes qui l'entouraient étaient bien intelligentes. Leurs réactions étaient si immatures… il ne pouvait pas dire qu'elles étaient puériles. Il l'était lui-même, mais à un niveau différent. Il détestait perdre. Mais ici, il avait l'impression d'être tout le temps perdant. Et il ne possédait pas de portable pour contacter Watari. Il aurait pu demander à un de ses amis de lui prêter le sien. Enfin, s'il avait eu des amis. Il était donc obligé de dépenser de l'argent dans une cabine téléphonique en extérieur pour mentir à Watari sur son moral actuel. Et il avait abandonné cette pratique après s'être retrouvé enfermé dans la cabine par une bande de garçons voulant jouer les malins devant les filles. Décidemment… il haïssait ce lycée. Tout comme les autres le haïssait, lui.
Comment pouvait-on à ce point haïr quelqu'un sans le connaître ? Comment pouvait-on à ce point délaisser quelqu'un à cause de son apparence, de ce qu'il paraissait être ? Etait-il laid à ce point ? Etait-il si effrayant que ça ? Pourquoi devait-il subir toutes leurs moqueries sans broncher ? Qu'est-ce qui l'empêchait de leur fracasser le crâne sur un mur ? De les clouer sur place grâce à un coup de pied ? Être violent n'était pas dans sa nature, mais il savait se défendre et ces derniers temps, il y songeait souvent. Mais il ne devait pas céder face à toutes ces provocations gamines et dignes d'enfant en bas âge. Il devait garder la tête haute, le menton relevé. Ne pas baisser la tête devant tous ces faux petits durs qui roulaient des mécaniques. La courbure de son dos n'était pas de la plus grande aide dans ces moments-là, certes.
Il était affublé de plusieurs surnoms. A force, les autres avaient dû oublier son vrai nom. Les professeurs l'appelaient Lawliet, mais c'étaient bien les seuls.
« Le bossu », le pédé », le triso », l'intello(c'était le plus gentil de tous), face de panda », le débile », l'allumé », l'autre », l'autiste », l'horreur », la chose(si, si).
Voilà ce qu'il supportait tous les jours. A chaque heure, chaque minute, chaque seconde, il y avait un regard dédaigneux posé sur lui, si ce n'était pas les insultes qui pleuvaient. On n'avait encore jamais porté la main sur lui, mais si cela arrivait, Ryûzaki ne se retiendrais plus. Il le savait. Il bouillait intérieurement, avait envie de tous les enfermer dans une cage et de les laisser choir au dessus d'un volcan en activité ou même d'une crevasse. Ou encore de l'acide, qu'ils aient le temps de souffrir. Habituellement, jamais ce genre de choses n'auraient traversé son esprit, mais là c'était trop, plus qu'il ne pouvait en supporter. Son masque de glace avait tout de même ses limites. Toute personne avait ses limites. IL N'ETAIT PAS UN MONSTRE !
Il avait envie de hurler, de montrer au monde entier à quel point il était fragile, à quel point ce qu'il supportait relevait de la torture.
Pour la première fois depuis son arrivée ici, il sentit les larmes monter, mais il détourna un peu plus la tête, ses cheveux masquant son masque fissuré, déformé par la tristesse. Il les refoula à grand-peine et dû attendre quelques minutes avant de se reprendre et de relever les yeux, passant une fois de plus son regard sur la salle de classe. Pourquoi s'obligeait-il à regarder tous ces visages moqueurs et haineux ? Etait-ce du masochisme ? Probablement. Pourquoi sinon ferait-il une chose pareille ?
Mais alors qu'il s'adonnait à ses pensées morbides, des coups secs furent frappés à la porte et la CPE entra, suivi d'un jeune homme châtain au regard ambré. Elle le présenta à la classe et leur dit son nom. Mais Ryûzaki n'écoutait pas.
Encore un, se disait-il. Encore un qui va prendre du plaisir à m'insulter et à m'humilier.
Mais alors qu'il était plongé dans la contemplation mélancolique du petit couple d'oiseaux dans leur nid, la chaise située à côté de lui grinça et une masse s'y assit. Tellement peu habitué à une telle proximité, Ryûzaki sentit son cœur s'emballer. Non d'excitation, mais de peur, de trac. Qui était ce garçon ? Un vrai sadique ? Il voulait le martyriser ?
NON ! NON ! VA-T-EN ! hurlait son esprit.
Le jeune homme tendit sa main à Ryûzaki, qui, prit au dépourvu, ne réagit pas et le châtain eut l'air un peu embarrassé qu'il le plante de cette façon alors qu'il voulait simplement le saluer. Le brun serra tout de même sa main, en ayant évidemment vérifié qu'une quelconque farce ne se soit pas dissimulé dans sa main. Ryûzaki se sentait très nul. Il sentait ses joues se colorer et c'était la première fois qu'il perdait contenance en public. Le contact de sa main chaude le fit ciller. Depuis combien de temps n'avait-on été si poli avec lui ? Depuis combien de temps ne l'avait-on salué ainsi ?
- Bonjour, je m'appelle Light Yagami. Et toi ? engagea le jeune inconnu.
- Heu…
- Tu as oublié ton nom ? rit le châtain, l'air non moqueur mais simplement amusé.
Autour d'eux, la salle était d'un mutisme total, d'un silence glaçant et tétanisant pour Ryûzaki.
- Je… je… je m'appelle…
- Hé, le triso, on arrive plus à articuler normalement ? ricana Shiho, le garçon le plus populaire et le plus horripilant de tout Mekita.
- Ry… Ryûzaki Lawliet, bégaya le brun, mortifié.
- Ne sois pas embarrassé, voyons, sourit Light.
- Messieurs, vous aurez cette discussion de courtoisie à un autre moment, lança le professeur, l'air surpris.
Effectivement, ce garçon-là non plus ne devait pas être très normal pour venir de lui-même à Ryûzaki sans une mauvaise plaisanterie en tête.
La fin du cours se passa normalement, au fait près que le fameux Light ne cessait de lui raconter sa vie et que le pauvre Ryûzaki ne savait quoi répondre. Il n'allait tout de même pas dire à la seule personne qui lui parlait de se taire et d'aller traîner sa mégalomanie ailleurs ! Il n'empêche, il semblait ne pas se rendre compte qu'en devenant ami avec Ryûzaki, il allait se faire détester de tous.
A moins qu'en se rendant compte de l'effet de leur tout nouveau lien, il ne le laisse tomber.
Comme tous les autres.
Comme les gens normaux.
Ryûzaki espérait au fond de lui que Light Yagami n'était pas normal.
Vous avez envie d'avoir la suite ou pas ?
