Voici donc mon modeste écrit sur l'univers de Final Fantasy VII CRISIS CORE. Ne voyez là qu'un texte fait pour le plaisir, et l'envie de faire un peu "voyager" mes lecteurs. Cette fic a été écrite il y a au moins 3 ans à présent, ne soyez pas trop critiques, et sachez que j'ai modelé (légèrement rassurez-vous) un peu la chronologie de certains faits (très rares). Sachez également que cette histoire est terminée, elle a déjà sa fin ... et que cette dernière se situe bien après Advent Children. Elle fut mise en ligne sur un autre site ...

Les personnages communs à l'univers de FF7 ne m'appartiennent évidemment pas. Par contre, mes OC, et les histoires s'y rattachant, sont ma propriété, avec tout autant d'évidence.

Ainsi, je vous souhaite bonne lecture ! En espérant avoir quelques retours ...

ENJOY ! :)


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« Tic Tac, Tic Tac ... ce bruit va me rendre dingue si ça continue ... » La jeune-femme serra le poing et inspira à fond pour ne pas faiblir.
Cela faisait des heures qu'ils l'emmenaient d'une pièce à une autre, ses menottes lui sciant les poignets à force. Ces derniers portaient déjà un merveilleux bracelet rouge et boursoufflé martyrisant ses chairs. Ils n'avaient pas été tendres non plus, elle sentait sa joue gauche devenir de plus en plus douloureuse. Elle passa la langue à l'intérieur de sa bouche et sentit les muqueuses brûlantes et gonflées. D'ici quelques temps elle aurait sûrement un hématome, elle haussa les épaules à cette pensée. Ce simple mouvement excita les gardes qui pointèrent leur fusil sur elle. Elle les toisa, dédaigneuse, et ce fut un de ses geôliers qui calma le jeu. Le plus grand et le plus corpulent. Il avait le visage carré, des cheveux noirs qui encadraient de beaux yeux bleu-vert. Il imposait le respect rien que par sa seule présence. Il se racla la gorge et leur intima de sortir, et de les laisser seuls. Les protestations tombèrent dans l'oreille d'un sourd, et elle crut qu'il allait physiquement les faire obéir. Elle le regarda évoluer dans cette immense pièce blanche et grise, avec deux plantes vertes pour casser la stérilité ambiante. Un grand bureau noir siégeait en face d'elle, deux larges baies vitrées sur sa gauche donnaient sur les lumières de la ville en contre-bas. La pièce semblait carrée, avec une grande table ovale sur la gauche, là où devait se tenir des réunions, et encore un peu plus à bâbord, une sorte de petit salon aux allures rectangulaires avec des fauteuils en cuir noir. Elle avait lu en entrant, sur une plaque dorée accrochée à la porte coulissante « Bureau du Président ». Et c'était ce dernier qu'ils attendaient tous si patiemment. Le grand balèze vint vers elle, et avec un sourire franc il lança :
« On peut dire que tu leur as flanqué la frousse ! »
Elle releva le menton avec un faible sourire presque moqueur, ce qui ne fit qu'étirer un peu plus celui qui transformait déjà le visage de son interlocuteur. Il tendit le bras mais elle se dégagea de suite. Ses yeux ronds montrèrent sa surprise.
« Ne me touchez pas ! »
Il se stoppa, réellement confus. L'un des deux hommes qui l'accompagnaient, et qui attendait avec eux, sortit avec un petit rire :
« Attention Angeal ... elle mord ! »
Elle braqua un regard noir sur lui, ce qui le fit se gausser un peu plus. Elle ne s'aperçut qu'à présent de la couleur magnifique de son regard bleu. Un bleu digne d'une aigue-marine, avec toutes les nuances qu'il comporte. Ses cheveux châtains roux balayaient ces derniers avec délicatesse, en cet instant elle fit attention à sa beauté. Elle avait à peine vu leur visage quand ils l'avaient amené, elle avait deviné qu'ils étaient tous les trois largement au-dessus de la moyenne. Mais pas à ce point, et encore, le plus intriguant leur tournait le dos, face à une des grandes fenêtres, il regardait la nuit qui tombait paresseusement sur la grande ville. Les bâtiments gris se découpaient en ombres sinistres sur la toile de fond orange et feu. Ses longs cheveux argentés cascadaient dans son dos, et tout chez lui semblait trop calme, trop maîtrisé.
« Ou alors il n'en strictement rien à foutre de toute cette histoire ! » pensa-t-elle avec rage alors qu'elle était leur prisonnière.
Celui qui s'appelait Angeal se servit de son moment d'inattention pour lui attraper les bras. Sa poigne était telle qu'elle eut l'impression qu'on lui serrait les poignets avec une tenaille. Elle se débattit en pestant, se servant du peu de forces qui lui restait pour essayer de se soustraire à cette situation.
« Chut ... calme-toi voyons ! Je ne vais pas te faire de mal !
-Tout comme VOS hommes nous l'ont certifié hier ! » cracha-t-elle alors furieuse.
Les souvenirs lui revinrent, cuisant comme de l'acide. Elle grimaça alors que le métal semblait lui entailler les os. La force de cet homme était surhumaine. Angeal resta figé quelques secondes. Il l'observa un instant, son corps élancé, svelte et à la fois étrangement féminin, même si elle n'arborait pas des mensurations généreuses. Son visage maculé de sang séché, ainsi que ses habits de civile. Et sa joue, qui gonflait de plus en plus et qui virait inexorablement sur le bleu-noir. Il eut des remords. Il savait ce qui les avait conduit là. Il desserra légèrement son étreinte, et avec délicatesse lui enleva les menottes. Le contact froid et dur disparut, tout aussi sûrement que l'agressivité de la jeune-femme devant lui. Elle riva un coup d'oeil vers la porte, mais l'homme aux yeux bleus lui lança :
« C'est inutile d'y songer. Même si tu passes le seuil tu ne pourras jamais franchir toutes les barrières de sécurité, ni les gardes ... »
Elle le savait, mais quelle réaction pourrait-elle bien avoir en cet instant, si ce n'est vouloir fuir ?
Elle se massa les poignets qu'elle avait de douloureux, et leur tourna le dos. Elle sentait qu'elle était sur le point de craquer, et elle voulait garder un peu de dignité. Mais les hommes présents dans la pièce ne furent pas dupes, ses épaules trahissaient les pleurs sourds qui lui brûlaient la gorge. Angeal se sentait bête, voir étrangement maladroit. Ni lui, ni elle, n'avait voulu cela. Il riva son regard sur ses amis, et l'autre ne fit que lui sourire, il savait qu'il avait une humanité plus développée que ses compagnons. C'est peut-être ce qui le rendait le plus sage des trois, il ne le saurait jamais. Il avança d'un pas pour la réconforter mais le bruit de la porte qui s'ouvrait dans un étrange bruit de soufflet pneumatique, le coupa dans son élan. Rufus Shinra entra en premier, suivit de son père qui passait déjà un savon aux gardes qu'Angeal avait mis dehors. La jeune-femme regarda tout ça du coin de l'oeil, analysant la situation. Le petit bonhomme grisonnant était rouge de colère et gesticulait dans tous les sens. Il finit par entrer d'un pas furieux, et lança à l'adresse des trois hommes :
« Bon dieu je peux savoir ce qu'il vous prend ?!
- Elle ne représente pas une menace Monsieur le Président ... lança le rouquin d'un ton las.
- Ça c'est vous qui le dites ! Dois-je vous rappeler pour quoi elle est ici ?! » Il hurlait presque, et elle fut étonnée par la force de sa voix.
Rufus passa entre eux, reluquant sans vergogne l'étrangère, avec un minable petit sourire en coin, suivit par son père qui lui, écrasa un juron entre ses dents. Le père vint à son grand fauteuil de cuir noir, derrière un bureau tout en longueur, et surtout, tout aussi grand. Il semblait minuscule derrière tout cet attirail bureaucratique, comme aspiré dans les coussins confortables de son assise. Rufus prit place derrière, et attendit patiemment le reste des événements. Angeal vint vers elle, et la prenant par le bras il lui souffla :
« Essaye de tenir ta langue un maximum ! »
Elle baissa les yeux, sachant qu'il lui disait cela dans son intérêt. Elle essuya un vestige de larme qui lui avait tracé des sillons clairs sur sa peau sale. Il la tira délicatement vers le centre de la pièce, tout en prenant une distance confortable avec le bureau. Ainsi positionné, elle savait qu'il lui donnait une marge de manœuvre convenable pour ne pas la brusquer plus. Elle lui en fut reconnaissante.
Le petit bonhomme, qui devait être le fameux Président de la ShinRa Cie, regardait des papiers avec des gestes secs et crispés. Il remit convenablement ses petites lunettes sur son nez et incendiant du regard la jeune-femme, mais aussi les trois membre du SOLDAT présents, il vociféra :
« Comment une telle bourde a-t-elle pu être commise ? Comment en est-on arrivé là ? Qui supervisait cette opération bon sang ?! On ne pouvait pas simplement étouffer l'affaire ?!
- Je vous signale Président que nous n'avons fait que suivre les ordres. Nous l'aurions passé sous silence si la section scientifique et Hollander ne nous avaient pas intimé de la ramener saine et sauve ... » dit alors l'homme au cheveux argentés qui ne les regardait toujours pas.
- Et depuis quand les scientifiques passent avant MES décisions Général ?! »
Il resta muet, ce qui donna un sourire carnassier au visage rond et rubicond qui les fusillait littéralement du regard.
« Les Turks ont réglé les derniers détails, je suis au moins satisfait de savoir que les médias n'auront pas vent de cette affaire ... »
« Les Turks ?! Ho mon Dieu ! » pensa alors la jeune-femme soudainement paniquée.
Elle jeta un regard perdu vers Angeal qui lui aussi avait accusé le coup, puis vers le président.
« Qu'avez-vous fait ?! Combien de morts avez-vous laissé sur votre passage cette fois-ci ?!
- SILENCE ! » Rufus avait aboyé l'ordre comme si elle n'était qu'un chien.
Elle ravala sa salive durement, et lui lança d'une façon très posée trop même :
« Je ne suis pas votre toutou !
- Ho mais ça nous verrons bien ce que le sort te réserve ma petite ! Lui répondit-il alors avec une voix et un regard qui lui firent froid dans le dos.
- Ça suffit Rufus ! J'ai pas besoin de ça en ce moment ! Tu joueras plus tard! Ordonna son père de façon glaciale. Alors j'attends des explications ! »
Ce fut Angeal qui prit la parole, il se plaça à côté d'elle, même légèrement en avant, dans une position assez protectrice vu la situation.
« Nous sommes allés au site de Junon comme convenu, la menace terroriste était bien réelle. Nous nous sommes occupés de ce soucis épineux. L'opération a été difficile néanmoins Président, nous avons essuyé quelques pertes, nos soldats ont traversé une rude mise à l'épreuve. Ils ont voulu s'octroyer un peu de repos, et nous le leur avons accordé, ils l'avaient mérité. Tout se passait normalement jusqu'à ce que quatre d'entre eux ne boivent un peu trop.
- Depuis quand mes hommes boivent pendant le service ? Demanda le président de façon sèche et dure.
- Ils n'étaient plus en service vu l'heure. Ce n'est que trop tard que nous nous sommes aperçu de ce qu'il se passait ... » la voix d'Angeal se tut lentement.
Il jeta un regard coupable vers la jeune-femme à ses côtés, et le président demanda alors :
« Dites-moi ce qui c'est passé mademoiselle ! »
Elle refoula la boule qu'elle avait dans la gorge, et des larmes dans la voix elle sortit sans forme :
«Vous savez ce qui s'est passé bordel ! Vos chiens de guerre ont voulu passer du bon temps avec mon amie et moi ! Elle y est restée et eux aussi !
- Oui je le sais cela ! Moi ce que je veux savoir c'est comment VOUS ! Vous petite et pitoyable citoyenne de base, vous avez réussi à tuer et mettre en déroute quatre de mes hommes ! COMMENT ?! »
Les images de la scène ne cessaient de repasser dans sa tête, cette violence, les cris de Melinda qui emplissaient la ruelle comme un animal qu'on égorge. Les attouchements qu'elle-même subissait. Honnêtement, elle ne souvenait de rien. Juste qu'une rage immense s'était emparée d'elle, l'avait submergée, et qu'elle s'était retrouvée au milieu de cette même ruelle, les genoux baignant dans une mare de sang, malmenée par les membres du SOLDAT qui avaient réussi à l'arrêter, les trois hommes ici présents. Elle ne se souvenait même plus à qui elle pouvait dire merci pour sa joue meurtrie. Des larmes acides roulant toutes seules sur sa peau, elle répondit dans un filet de voix, qui pourtant fut très audible :
« Avec la force et l'énergie du désespoir sans doute ... »
A cet instant le général aux cheveux argentés se retourna, et elle put enfin voir son visage quand il lui adressa pour la première fois la parole. Il était aussi beau que le rouquin, voir même plus, tant cet aspect sauvage maîtrisé suintait à travers chaque parcelle de son organisme. Ses yeux de chat la troublèrent et la gênèrent en même temps.
« J'ai vu beaucoup de combats dans ma vie, beaucoup de victimes ou de guerriers qui se battent avec ce genre de « force » ! Non là c'était autre chose crois-moi ... »
Elle ressentit sur elle une fatigue énorme, alors qu'elle essayait de se souvenir. Elle avoua :
« Je ne me souviens de rien ... même si je le voulais je ne pourrais pas vous dire ... »
Tous les hommes ici présents ne mirent pas en doute son aveu, aussi étrange soit-il. Le président se cala confortablement dans son fauteuil et croisant les mains sur ses genoux dans une attitude très détendue, il demanda :
« Vous savez la peine que vous encourez non ? »
Elle hocha la tête en silence.
« La peine capitale ... l'emprisonnement à vie ... de toutes façons à présent qu'importe ... »
La fatigue écrasante qu'elle ressentait lui brouillait l'esprit. Elle n'aspirait qu'à une chose, dormir. Que se soit pour toujours ou dans une prison, mais elle voulait juste s'allonger et se réfugier dans les sombres royaumes de Morphée. Elle s'attendait au pire, mais elle sursauta presque à l'annonce du président.
« Vous allez intégrer notre programme pour faire partie du SOLDAT ! »
Les expressions de surprise qui vibrèrent dans la pièce prouvèrent qu'elle n'était pas la seule à être soufflée par une telle déclaration. Là elle ne comprenait plus rien. Cependant quand elle vit le sourire machiavélique qui se dessina sur les lèvres du président elle prit peur.
« Il va sans dire que si vous refusez je vous fais disparaître purement et simplement. J'ai beaucoup de connaissances pas très recommandables, et les taudis sont toujours à la recherche de nouvelles venues pour certains amusements ... » il laissa la phrase en suspens avec tous les sous-entendus qui en découlaient.
Angeal ouvrit de grands yeux d'effroi face à ce chantage, et ses deux compagnons, même si ils n'en montreraient rien, n'en pensaient pas moins. Elle avait du mal à déglutir, ses membres douloureux, l'accablement, cette proposition qu'elle qualifiait d'inhumaine, elle sentit ses dernières forces l'abandonner. Elle baissa la tête, résignée, et la hocha faiblement en silence. Le Président eut un petit rire joyeux et lança :
« Parfait ! Je vois que nous arrivons à nous entendre ! Ainsi ... - il prit une feuille qui était posée devant lui et déclara – Mademoiselle Syla Chase, originaire de Canyon Cosmo, âgée actuellement de vingt et un ans, vous faites partie dès-à-présent de notre programme de formation du SOLDAT. Aux vues de vos aptitudes naturelles je vous introduis dores et déjà dans la catégorie des Seconde Classe. Je suis persuadé que vous vous ferez ENORMEMENT d'amis ... » termina-t-il avec un petit ricanement en glissant le papier dans un dossier bleu, déjà un peu trop volumineux aux yeux des trois généraux présents.
Le président Shinra appuya sur une console et dit dans l'interphone qui grésilla quelque peu:
« Mlle Faith ! Faites demander Zack Fair dans mon bureau s'il vous plaît !
- Tout de suite Mr ShinRa. » répondit une petite voix féminine déformée par les sons de l'appareil.
Le président se leva et venant devant elle d'un pas tranquille, il lui saisit le menton avec rudesse, et la toisant comme un vulgaire animal il sortit songeur :
« Je pense que nous allons tirer grand parti de vous. Je gage que vous allez grandement servir notre société ... d'une façon ou d'une autre ... »
Ces derniers mots la firent trembler, tant elle put voir dans le regard du petit homme en face d'elle, toute la perfidie qui l'animait. Sa joue la lança sous la force de ses doigts boudinés, et alors qui la relâchait pour revenir vers son fils, elle dit tout bas, la voix tremblante de rage et de larmes :
« Un jour ... un jour je vous ferai payer pour tout ça ...
- Vraiment ? Prenez un ticket alors si vous voulez me faire la peau, vous n'êtes pas la première, et sûrement pas la dernière à me dire cela. Vous pensez réellement avoir une seule chance ? Pathétique ... les hommes ici présents sont la représentation même de ma puissance. Et puis ... je vous briserai bien avant que votre statut puisse m'inquiéter de quelque sorte que ce soit. »
Elle glissa un regard sur Angeal, l'homme châtain roux et l'argenté. Eux surent d'instinct que ses paroles n'étaient pas que de vaines menaces. Elle observa le président et continua :
« Peut-être ... mais tout être de chair est condamné à mourir ... »
Tous eurent la respiration en suspens un bref instant. Comme si ces mots avaient pu les atteindre plus que de raison. Le président eut alors un rictus narquois et rétorqua :
« En effet, vous, comme quiconque. »
Le bruit caractéristique de la porte se fit entendre, et tous rivèrent leur attention sur l'intrus qui venait d'entrer. Un grand jeune-homme aux cheveux noir et aux yeux bleus, avec une indéfinissable lueur dans le regard, tout comme les trois hommes qui étaient avec elle depuis le début remarqua-t-elle.
Elle savait, comme tout le monde, que le SOLDAT faisait des guerriers d'élite, mais qu'il n'y avait pas que l'entraînement qui les rendait si forts. Une rumeur circulait comme quoi des expériences étaient faites sur eux. Des transformations par injection de Mako. Elle eut alors une peur irrépréhensible qui lui tordit l'estomac, en songeant qu'elle aussi subirait sûrement le même sort à présent. A un détail prêt, mais qui avait son importance, elle, elle n'avait pas choisi cela de son plein gré. Le jeune-homme était plus grand qu'elle, et elle leva légèrement les yeux pour voir son visage quand il vint saluer le président à sa hauteur. Il se tenait bien droit et raide, bien plus que les trois autres, et il sortit d'une voix ferme :
« Vous m'avez fait demander ? »
Le président désigna Syla de la main et énonça :
« Cette jeune-femme va intégrer nos rangs. Elle sera dans la section de Seconde Classe. Vous êtes une référence pour vos pairs, ainsi que pour votre mentor Angeal. Je vous fais donc une totale confiance pour guider notre hôte lors de son intégration. »
Zack eut une mine déconfite suivit d'une moue dubitative. Il regarda vite fait la jeune-femme à ses côtés et hésita à dire :
« Ne devrait-elle pas entrer en troisième classe plutôt ?
- Remettriez-vous mes choix en doute Mr Fair ?!
- Non Monsieur ! Répondit-il en relevant le menton.
- Très bien. Menez la à ses appartements, briefez la sur les salles d'entraînement, les heures de cours, le réfectoire, bref, tout ce qu'i savoir pour qu'elle soit autonome le plus rapidement possible !
- Oui Monsieur.
- A présent laissez-nous. »
Zack hocha la tête et regardant Syla il lui dit presque froidement :
« Suis-moi. »
Elle hésita un instant, puis croisant le regard d'Angeal elle le vit hocher la tête avec une esquisse de sourire. Elle obtempéra alors, sans oublier de gratifier au passage le président d'un regard noir, qui aurait pu transpercer si il avait été fait de métal. Zack prit les devants et elle le suivit en traînant le pas, frissonnant de partout tant le froid qui l'envahissait devenait de plus en plus mordant.

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Une fois la porte fermée Sephiroth demanda au Président :
« Croyez-vous que ce soit judicieux de la prendre en sachant la rancune qui l'anime ?
- Elle est inoffensive ! Pourquoi devrais-je avoir peu d'une femme originaire de Canyon Cosmo ? Vous savez leur mode de vie là-bas ! Elle a du être éduquée dans toutes leurs sacro-saintes vertus d'être pacifique et tout le bordel mystique qui en découle !
- C'est une éventualité en effet. Inoffensive pour l'instant Monsieur. Bien que cet événement marque clairement qu'elle a également un fort potentiel que je qualifierai de ... Mortel. Et vous, vous allez lui donner les armes pour ...
- Général, ça lui passera. Quand elle verra tous les avantages qu'elle aura entre nos murs, elle renoncera d'elle-même à chercher plus avant. Vous connaissez la presque précarité des gens originaires de là-bas, une fois qu'elle aura goûté au luxe de sa nouvelle vie, elle fera comme toute les femmes. Elle s'y habituera et fera les boutiques avec ses amies... Et puis, ma menace des Taudis est valable à vie. Au pire je la ferai supprimer si elle devient trop gênante. Après tout, nul ne peut rivaliser face à vous trois. Je suis tranquille.
- Nous ne sommes pas infaillibles Monsieur » Dit alors Angeal qui sortit enfin de son silence.
Le président haussa les épaules, et lança presque avec désinvolture :
« Vous croyez réellement qu'elle va résister à ce qui l'attend? Vous pensez que son passage dans le Seconde Classe ne va pas lui créer des désagréments ? Vous savez comment ça se passe dans les corps d'armée, quelle qu'elle soit. Les années passeront et elle ne se souviendra même plus de sa rancune. Sans oublier que le traitement qui l'attend va sûrement modifier son comportement.
- Traitement ? Demanda alors Génésis en aiguisant son regard.
- Oui. Si la section scientifique la veut c'est qu'il doit y avoir une raison. Vous savez ce que ce service est, non ? Alors pour ma part, je ne me fais aucun soucis, si ça se trouve elle sera morte avant même d'avoir fini sa formation. ».
Le ton détaché qu'il employait sidéra littéralement les trois amis. Ils se lancèrent un regard entendu, même si Sephiroth restait dans sa réserve habituelle. Même avec eux son air détaché faiblissait rarement. De longues secondes silencieuses habillèrent le bureau, et le président leva un de ses sourcils blanc et broussailleux, de façon interrogatrice, et lança presque désagréable :
« Vous n'avez pas des cours à donner ? Ou de mission à accomplir ? Si ce n'est pas le cas je peux vous trouver des occupations.
- Ce ne sera pas nécessaire, en effet nous avons des choses à faire. » dit alors Sephirtoh qui commençait sérieusement à s'irriter du comportement de leur patron, même si son corps semblait toujours figé dans un roc, une gangue de glace qui ne faiblissait jamais. Il restait et resterait un mystère pour la majeure partie des gens. Il commença à prendre le chemin de la porte, Genesis et Angeal sur ses talons. Shinra dit alors à leur adresse
« Je veux un rapport détaillé et hebdomadaire sur son évolution. Je veux savoir tous les changements, je ne suis pas aussi stupide que vous le pensez, si quelque chose me gêne vous saurez quoi faire.
- Mais Monsieur ... objecta Angeal qui savait où il voulait en venir.
- Mais quoi ? Vous êtes habitué non ? Au pire les Turks s'en chargeront, filez à présent ! »
Ils hochèrent la tête en silence et sortirent. Avant que la porte ne soit totalement fermée, Sephiroth entendit le président dire, apparemment déjà au téléphone :
« Hollander ? Qu'est-ce que c'est que ce foutoir ? Pourquoi cette fille est arrivée en vie dans mon bureau après cette bavure ?! ... Ho ... je vois ... très bien.»
Il ferma totalement, profondément troublé par cette histoire. Puis haussant les épaules il essaya de penser à autre chose en prenant le couloir à la suite de ses amis.

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Les bottes lourdes de Zack donnaient un écho profond à chaque pas. Il ne savait pas trop qui penser de cette étrangère pleine de boue et de sang qui marchait silencieusement à ses côtés. Elle avait l'air en état de choc. Il ne savait pas d'où elle venait, ni ce qu'il s'était passé, mais les longues minutes muettes avaient tendance à lui taper sur le système. Il mit ses mains derrière la nuque dans une attitude décontractée et il osa demander :
« Alors ... tu viens d'où ? »
Elle regardait devant elle, et elle n'avait pas envie de parler. Elle voulait juste être tranquille. Il s'arrêta et soupira fortement. Elle stoppa lentement sa progression et se retourna vers lui. Il avait les mains sur les hanches dans une attitude à présent très déterminée. Ses yeux bleus la dévisagèrent un instant, et il déclara :
« Si tu ne veux pas parler je le comprends, mais tu ne t'aideras pas comme ça ! Si ça se trouve, vu la situation, je serai le seul à bien vouloir t'adresser la parole ! Je te conseille de ...
- Canyon Cosmo ... murmura-t-elle.
- Quoi ? Demanda Zack qui n'avait pas bien entendu. Très surpris qu'elle lui ait donné une réponse.
- Je ... je viens de Canyon Cosmo ...
- Ho ... il avança vers elle et lui mettant un doigt sur le nez il lança. Ben voilà ! C'est pas plus simple comme ça ? »
Il avait l'air si avenant, son regard semblait si pur et honnête, qu'elle lui sourit faiblement. Il était peut-être la seule personne qui avait l'air réellement humain depuis que cette histoire avait commencé. Il leva le doigt vers le ciel et continua avec un merveilleux sourire :
« Aller je vais te montrer le réfectoire et le reste ... ensuite je te mènerai à ta chambre -Il continua à marcher – Tu verras cet endroit ressemble à un labyrinthe, si tu as des questions je serai là pour te guider !
- M .. merci c'est gentil ... » elle n'arrivait pas à parler fort, et répondre lui demandait un effort considérable.
Il la mena dans tout l'immeuble, et il avait raison, cet endroit dédaléen était un enfer de salles, de couloirs, d'ascenseur et d'escaliers. Elle était persuadée qu'elle se perdrait plusieurs fois avant de trouver ses marques. Zack n'arrêtait pas de parler, il était même intarissable. Malgré son côté adorable, elle commençait à avoir du mal à supporter son énergie naturelle. Ils arrivèrent enfin dans un couloir un peu plus étroit que les autres, où des portes étaient alignées avec rigueur, chacune d'elle portant un numéro. Ils le longèrent et arrivés au bout il déclama presque avec ironie vu la situation :
« Et voilà princesse ! Ta chambre se trouve ici ! »
Il passa une carte dans un lecteur, et la lui tendit quand la porte N°9 s'ouvrit. Ils restèrent sur le palier, et il expliqua :
« Nous avons tous une carte, elles sont créés dès que nous entrons dans le SOLDAT. En quelques minutes nous sommes immatriculés et fichés. Seuls les hauts gradés ont un « pass » qui leur permet d'entrer où bon leur semble. Si tu l'égares, tu devras en référer à un supérieur et faire une demande pour en avoir une autre. Je te déconseille de le faire, car ils ont le droit de prélever sur ta paye ce que l'opération coûte.
- Paye ?
- Ben oui ! Nous sommes payé pour nos actions ! Nous faisons partis du SOLDAT ! » dit-il en bombant le torse dans un sentiment de fierté.
Vu qu'elle était hermétique à ce qu'il considérait comme un honneur, il se calma un peu et se raclant la gorge il fit :
« Tu verras tu vas vite t'y habituer. C'est la belle vie mine de rien. On voyage, on rencontre des gens, on est par équipe, on se fait des amis ...
- Stop ... » dit-elle alors en serrant le poing, des larmes brûlantes plein les yeux.
Il se tût, visiblement très surpris par sa réaction. Elle le dévisagea et fit :
« Zack ?! C'est ça hein ?
- Oui ! Répondit-il avec un grand sourire presque charmeur.
- Zack alors ... écoutes, je ne suis pas là de mon plein grès, je n'ai pas envie de partir en mission, encore moins envie de faire partie du SOLDAT ... et je ne veux pas me faire des amis Ok ?! » le ton de sa voix était tendu et limite agressif.
Il recula d'un pas, mettant ses mains devant lui comme pour se défendre ou mettre de la distance entre eux, et il soupira :
« Ok ok ... j'insiste pas. »
Elle avança et entra dans la pièce blanche et lumineuse qui sentait ... qui ne sentait rien en fait. Tout était si stérile et froid. Elle se retourna et dit en refermant la porte :
« Merci pour tout et bonne soirée.
- N'oublies pas si tu as besoin tu peux toujours me demander, je ... » mais la porte claqua doucement, le laissant seul face à la paroi lisse.
Il se gratta la tête un instant et il pensa que c'était loin d'être gagné. Il tourna les talons et repartit. En chemin il entendit son communicateur sonner. Il décrocha et demanda :
« Oui chef ?! »
La voix d'Angeal s'éleva à demi-étouffée.
« Tout c'est bien passé ?
- Oui boss !
- Elle n'a pas fait d'histoire ou autre ?
- Non non. Tout a été calme .. elle est juste un peu ...
- Un peu quoi ?
- Bizarre ...

- Angeal ? Qui est-elle ?.
- J'ai pas à te parler de ça pour l'instant. Fais ce que Shinra t'a dit et je t'expliquerais plus tard. A présent file à ton entraînement avant que ton excuse ne couvre plus ton absence. »
La communication se coupa nette. Il soupira une autre fois, et pressant le pas il rejoignit sa section au plus vite.

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Une fois dans la chambre, Syla se laissa glisser le long de la porte, éreintée. Les fesses par terre, elle se recroquevilla et vint enfouir sa tête entre ses genoux. Seule, elle pleura enfin. Des larmes lourdes et douloureuses qui finirent de l'épuiser. Elle se rendit comme une somnambule jusque dans la salle de bain. Elle se dévêtit lentement, ses vêtements lui collaient désagréablement à la peau. Après de longues minutes sous la douche, elle sortit et bien évidemment se trouva bien avancée quand elle vit qu'elle n'avait rien pour se changer. Elle passa un peignoir blanc qui était suspendu là. Elle posa ses vêtements en boule dans un coin, et en titubant presque, elle alla dans la partie chambre. Elle avait pour elle seule un studio, ce qui était un luxe, elle le savait. Il y avait une partie salon avec une belle cuisine américaine toute équipée, cela devait faire dans les vingt cinq mètres carré. Le mur de droite donnait accès à la chambre et la salle de bains, cette dernière comportait des toilettes. C'était assez spacieux et plutôt bien agencé, mais cela n'allait pas pour autant la garder éveillée. Fourbue elle s'allongea et sombra dans un profond sommeil. Elle fut réveillé un long moment après par quelqu'un qui cognait à la porte. Elle grogna, mais alors qu'elle voulait se lever, elle sentit ses jambes se dérober sous son poids et elle s'étala de tout son long en criant. Elle n'eut pas le temps de réagir que la personne venait de rentrer dans son appartement.
« Syla ?! » c'était la voix d'Angeal.
Elle ferma les yeux un instant, et se redressa péniblement en prenant appui sur une table de chevet. La masse imposante du soldat apparut dans l'encadrement de la porte. Son visage devint blême quand il vit son état et l'aidant à se relever, il la fit s'asseoir sur son lit. Elle avait l'impression qu'elle ne pesait rien entre ses mains. La force des membres du SOLDAT était vraiment réelle, ce n'était pas qu'une légende urbaine. Elle n'était pas spécialement légère. Plus d'un mètre soixante quinze et plus de soixante kilos, il y avait de la masse à bouger. Elle avait du mal à garder les yeux ouverts tant sa tête lui tournait. Il s'accroupit en face d'elle, et elle eut le réflexe de resserrer son peignoir avec force, le regard passablement paniquée.
« Calme-toi ... je ne te ferais pas de mal, je te l'ai déjà dit. »
Il avait la voix grave et calme. Celle-ci avait quelque chose d'apaisant. Syla le regarda et réussit juste à dire :
« Pourquoi ? »
Il savait les sens de cette simple question. Pourquoi la violence? Pourquoi les morts ? Pourquoi était-elle ici ? Il soupira et répondit simplement :
« Je suis désolé Syla. Les choses échappent parfois à notre contrôle ... »
La vision de son amie mourante lui déchira l'esprit, et elle fondit en larmes, délaissant tout orgueil en cet instant. Angeal lui prit les épaules fermement, et il continua :
« Pleures autant que tu le peux, autant que tu le voudras, mais les choses ne seront pas différentes pour autant. »
Elle le fixa alors un instant, plongeant son regard noisette dans le bleu-vert du SOLDAT devant elle.
« Il a raison ... rien ne changera. Et m'apitoyer n'arrangera sûrement pas les choses ... »
Il se releva et allant chercher quelque chose à côté; dans la pièce qui lui servait de salon et cuisine; il revint avec un paquet dans les bras. Il déposa des vêtements bleus à côté d'elle et fit :
« Voilà ton uniforme. Tu devras aller en chercher deux autres pour te changer. Demain matin tu intégreras ton unité, et demain après-midi tu as rendez-vous avec le Professeur Hollander.
- Hollander ?
- Tu as déjà entendu ce nom ? Demanda Angeal surpris
- Oui ... pendant votre communication ... »
Angeal se souvint en effet de la conversation juste après son arrestation. En quelques secondes sa destinée avait changé du tout au tout dès-lors que cet appel fut passé. Il eut un air attristé, touché par cette jeune-femme qui semblait si frêle et perdue en face de lui. Il dit d'une voix réconfortante :
« Il y aura des jours meilleurs Syla. Je pense que tu feras un bon élément.
- Je n'ai pas envie d'être un bon élément ! » Hurla-t-elle alors en explosant presque, se redressant de toute sa taille comme un félin qui bondit sans crier gare.
Il fut saisi par une réaction si violente alors qu'elle tenait à peine debout. Elle regretta néanmoins son action. La tête lui tournant elle dut se rasseoir, puis s'allongeant elle lui tourna le dos. Elle dit fermement :
« Merci pour tout Angeal. Je n'ai plus besoin de rien. »
Il se raidit, décidément bien troublé par la recrue devant lui, puis hochant la tête il répondit :
« Soit. Il y a un réveil commun à six heures demain matin. Je te conseille de bien dormir. »
Puis il quitta l'appartement sans un mot de plus. Laissant la jeune-femme transie de rage et de peur, tremblante et anéantie de fatigue. Elle trouva le sommeil, et fut, comme Angeal l'avait dit, réveillée par un réveil au son désagréable dès l'aube. Après de longues minutes sous une douche brûlante, elle s'habilla avec l'uniforme qu'Angeal lui avait apporté la veille. Après la première surprise de se trouver plutôt pas mal dans ce tissus assez près du corps, elle ne put réprimer néanmoins la nausée qui advint quand elle vit un des ses agresseurs à sa place. L'image de Melinda lui revint, et elle alla vomir. N'ayant rien mangé depuis plus de vingt quatre heure, seule de la bile amère envahit son œsophage. Lui comprimant les côtes douloureusement alors que son corps essayait de régurgiter du vide. Elle se ressaisit, brossa ses longs cheveux noirs, les attacha en une queue de cheval sommaire, et pris la direction du réfectoire. Apparemment il était trop tôt pour qu'il soit bondé, et elle se faufila discrètement entre tous les membres du SOLDAT qui se mouvaient comme des funambules, encore tout ensommeillés. Elle se posta dans un recoin assez sombre et commença à avaler un bon café avec un croissant et un jus de fruit.
« On peut dire qu'au moins ils savent prendre soin de leur recrues ... » pensa-t-elle avec dégoût.
Elles savaient les avantages qu'offrait la vie dans le SOLDAT, ce n'était pas pour rien que tous les jeunes voulaient y entrer. Entre ça et les grandes figures de Héros tombées au combat, il y avait tous les ingrédients pour mener une vie trépidante. Quelques connaissances étaient parties de Canyon Cosmo, aucune n'était revenue. Dont un de ses amis, le seul en fait. Tué lors d'une mission de routine soit disant. Elle n'aimait pas la Shinra, encore moins ses soit-disant services rendus à l'Humanité. Perdue dans ses pensées elle ne vit pas Zack s'approcher d'elle, en compagnie d'un jeune-homme blond. Il posa son plateau devant elle, ce qui la fit sursauter et s'asseyant il lança :
« Bien le bonjour la nouvelle ! As-tu bien dormi ? »
Elle leva les yeux flegmatiquement vers lui, gardant le silence. Il sourit et continua :
« Toujours aussi bavarde hein ? »
Il regarda son ami et dit :
« Assis-toi Cloud, elle ne va pas te manger ... enfin je l'espère ... »
Il lui fit un clin d'œil magnifique d'espièglerie, faisant étinceler ses beaux yeux bleu, de malice. Elle ne put refréner un léger sourire.
« Ha mais je vois que tu n'es pas atteinte de paralysie faciale ! C'est déjà un bon début ! » lança-t-il alors gentiment moqueur.
Syla observa ses deux compagnons de tablée malgré elle, et dit simplement :
« Toi par contre, pas de risque que ça t'arrive, je me trompe ? »
Cloud étouffa un petit rire, qui s'accentua quand il vit la mine déconfite de son ami.
« Hey ! Te moque pas toi ! » s'offusqua Zack l'air faussement vexé en lui donnant une tape dans l'épaule.
Il reporta son attention sur la jeune-femme et la détailla. Elle était assez grande pour une fille, de long cheveux noirs assez ondulés, un visage anguleux et grave, un teint légèrement plus foncé que le sien. Ses iris noisettes étaient cerclés de noir, et des cils de taille convenable, qui devaient lui offrir un magnifique regard si elle se maquillait. Des lèvres fines et très bien dessinées, mais elles devaient être bien plus belles si elles souriaient. Elle était mince, mais d'une solide constitution. Pas de formes à damner un saint, mais très bien proportionnée. Il eut un sourire malicieux, se disant qu'elle était plutôt jolie. Ce genre de beauté cachée qui ne s'exprimait pleinement qu'en de rares occasions. Et il se jura de la voir au moins une fois ainsi. Malgré son air détaché et sauvage, il avait eu une espèce d'attendrissement la veille en la voyant. Elle ressemblait tellement à un petit animal blessé que l'on venait de récupérer. Il était persuadé qu'Angeal avait du avoir la même impression. Il le connaissait trop bien et savait son grand cœur.
« Tu me suivras quand on aura fini, ce matin on nous donne des cours sur la materia, et leur utilisation. Ainsi que la fusion de certaines.
- Je ne sais rien au sujet des materias. Sauf ce que tout le monde sait, bien évidemment.
- Ho ... je vois. Alors je vais te passer ce que j'ai sur ce sujet, mais j'ai bien peur qu'il ne faille trouver meilleur élève que moi pour réellement t'aider. Peut-être que Clarisse pourra nous donner un coup de main ...une copine de classe, si je puis dire ainsi. »
Syla hocha simplement la tête. Et Zack continua la discussion presque tout seul, Syla visant que Cloud, comme elle, ne parlait pas forcément beaucoup.
Une fois le petit déjeuner pris, Cloud les laissa. Zack l'emmena alors en salle de classe, et tout se passa à peu près convenablement. Elle ne put passer au travers d'œillades inquisitrices, de messes basses et autres interrogations naturelles mais complètement déplacées. Zack lui présenta la fameuse Clarisse, une belle petite blonde aux yeux verts pétillants d'intelligence. Menue mais terriblement sexy, même avec l'uniforme.
« Ou plutôt c'est grâce à cet uniforme peut-être ... » pensa Syla la détaillant alors que la jeune-fille lui expliquait à vitesse grand V tout ce qui lui passait par la tête.
Ils étaient dans une salle ronde, comme un amphithéâtre circulaire, le pupitre du professeur étant au centre. C'était un scientifique rasoir, et Syla sentit la fatigue de la veille la rattraper au galop. Heureusement Clarisse la réveillait en lui donnant des coups discrets dans la cuisse. A la pause déjeuner, Syla les suivit sans grandes convictions, et prit soin de tous les documents que lui fournit gentiment la blondinette. Elle dut les abandonner quand elle vit Angeal lui faire signe en passant dans un couloir.
« Syla ! Je pars en mission cet aprem, un truc de routine dans les Taudis ! Je rentrerai ce soir si tu as besoin !» lança Zack qui venait de recevoir un appel tandis qu'elle s'éloignait. Elle hocha la tête et se dirigea vers Angeal d'un pas nonchalant.

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J'espère que cette petite mise en bouche vous aura plu !

A bientôt ! :)

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