Commentaire : Hey ! Voilà, première fic publiée, j'espère qu'elle vous plaira. C'est une short fic, donc il n'y aura que quelques chapitres. Je ne sais pas encore exactement combien, mais ça devrait tourner autour de 4 ou 5 !
Titre du chapitre : Run, Joey Run
Rating de la fic : M
Résumé : Bella est une actrice à la notoriété grimpante. Edward ne se préoccupe absolument pas de ce monde-là. Mais il voit son univers pour le moins tranquille chamboulé lorsqu'elle lui tombe dessus. OOC, AH.
A toi, à notre amour commun des fics bien farfelues. Bon anniversaire.
San Francisco, 22h30.
4 Juin 2011.
BELLA
Je me dépêchai de réunir mes affaires dans mon sac. J'avais simplement besoin de mon portable, mon portefeuille et mes lunettes de soleil. Et pour être franche, il me manquait encore à trouver mon portable, mon portefeuille et mes lunettes de soleil dans tout cet immonde bordel qui jonchait le sol de l'appartement dans lequel je me trouvais. J'attrapai le téléphone fixe et composai mon propre numéro. Je tendis l'oreille en entendant ma sonnerie retentir. Je suivis le bruit à pas de loup puis me penchai et soulevai un pantalon d'homme étalé sur le sol. Miracle ! Il était là.
Je l'attrapai et le fourrai dans ma poche arrière, me mettant à maudire les objets non-électroniques de ne pas comporter de système de sonnerie. Je gagnerais un temps fou tous les jours. Ça avait déjà été un véritable calvaire de retrouver chacun de mes vêtements, maintenant il fallait que je remette ça avec le contenu de mon sac à main qui s'était mystérieusement étalé dans chaque recoin du salon.
Je venais tout juste de retrouver mes lunettes de soleil, et j'étais à quatre pattes sous la table du salon lorsque je mettais enfin la main sur mon portefeuille.
« YES ! » hurlai-je en me relevant brusquement, cognant mon crâne contre la table.
Je poussai un juron en frottant ma tête et ressortis à reculons.
« La ferme Izzie ! » entendis-je provenir de la chambre dans un marmonnement étouffé. Je rangeai mes trouvailles dans mon sac à main et rejoignis doucement la chambre. Je m'asseyais sur le lit, et sautillai un peu pour faire rebondir le matelas.
« Izzie !
- Hmm ?
- Arrête ça ! Je veux dormir. »
Je riai et arrêtai de l'embêter pour passer tendrement ma main dans sa chevelure dorée.
« Je dois y aller, soufflai-je. Je suis à la bourre pour la soirée de Vicky.
- Quoi ? s'étouffa-t-il en se redressant brusquement. Tu rigoles j'espère, tu as vu le bordel que tu as foutu dans mon appart ? Tu restes pour ranger !
- Que "j'ai" foutu ? Laisse-moi rire !
- Certes. Mais tu y as participé, alors tu ranges aussi.
- Hun hun. Ton appart, ton bordel. Je dois vraiment y aller de toutes façons. »
Il grogna et se posa sur son coude pour me regarder. Il scruta mon décolleté et tomba à la renverse, n'ayant pas vu venir ma main alors que je le poussai pour qu'il arrête. Il se retourna sur le ventre en riant et glissa une main jusqu'à ma cuisse. Ses doigts s'attaquèrent au bouton de mon jean et il repoussa ma main alors que j'essayai de l'arrêter.
« Tu es bien trop habillée, laisse-moi t'aider !
- Arrête Riley, je suis exactement habillée comme il faut puisque je sors.
- Hun hun, fit-il en hochant négativement la tête. »
Il souleva mes hanches et me porta à bouts de bras pour me déposer sur son bassin. Je capturai ses lèvres, frissonnant alors que ses doigts contre ma peau me rappelaient au souvenir des quelques heures enflammées que nous avions vécues aujourd'hui. Je l'arrêtai brusquement alors qu'il commençait à pousser mon jean le long de mes hanches. Je n'avais pas le temps pour ça.
« Izzie ... Tu vas rester avec moi ce soir.
- Non. Rien que pour le fait que tu aies tenté de me donner un ordre je ne vais pas le faire. Salut Riley ! »
Je l'embrassai une dernière fois du bout des lèvres et me levai. Il rit de manière mesquine alors que je galérai pour remettre mon jean sur mes hanches et le reboutonner tout en me dépêchant de m'éloigner du lit. Je sortis rapidement de l'appartement après avoir attrapé mon sac.
Dehors, les paparazzis attendaient de pied ferme que quelqu'un sorte. A peine avais-je mis un pied à l'extérieur que les flashes commencèrent à crépiter de tous côtés. Je poussai mes lunettes sur mon nez, ne souhaitant pas me retrouver aveugle à trente ans. Ils devaient se régaler que ce soit moi qui soit sortie, encore plus que si ça avait été Riley, cela leur rapporterait bien plus d'argent.
« Izzie Dwyer, un sourire ! Par ici ! »
Toutes sortes de questions commencèrent à fuser dans tous les sens. Je n'y prêtai pas attention et passai ma route, jusqu'à ce que l'un d'eux lance, dans le feu de l'action:
« Est-ce que vous baisez avec Riley Biers ? »
Je me retournai brusquement, manquant de créer un impact avec l'espèce d'abruti qui venait de crier ça. Il se stoppa net, ne sachant plus où se mettre. Tiens, ce n'était pas leur habitude pourtant. Je baissai prétentieusement mes lunettes sur mon nez et le toisai du regard.
« Quelle élégance. Je crois que votre éducation est à refaire entièrement. »
Sur ce, je tournai les talons et montai dans ma voiture, ne me préoccupant de rien d'autre que la route. Riley et moi ne sortions pas ensemble, mais en effet nous profitions assez profondément l'un de l'autre régulièrement.
Nous avions en fait profité d'une rumeur lancée à notre sujet dans un magasine people pour nous laisser aller ensemble. Mais il n'y avait pas le moindre sentiment amoureux entre nous, contrairement à tout ce que voulait faire croire la presse. Cependant nous ne démentions pas, ces rumeurs faisaient du bien à notre image. Ils nous offraient une impression de personnes stables alors que ce n'était pas du tout le cas, mais si les gens en avaient décidé ainsi, qui étions-nous pour les contredire ?
La rumeur avait été créée à cause du fait que Riley et moi avions tous deux migré à San Francisco durant la même période de l'année. Les gros titres étaient alors parus, entrainant une soi-disant relation secrète cachée pendant des années, amenant à un emménagement ensemble loin des spots Hollywoodiens. Plausible, mais faux.
Mon téléphone se mit à sonner, me tirant immédiatement de mes songes. Je décrochai et la voix de Riley se diffusa un peu partout par les haut-parleur dans la voiture.
« T'as oublié ta petite culotte.
- Hmm, non je ne pense pas. Je t'assure que je sens bel et bien un tissu entre mes jambes ! Tu ne me feras pas revenir, je vais à cette maudite soirée espèce d'obsédé.
- Ma poule, tu as du t'habiller dans le noir car je t'assure à mon tour que je tiens ta culotte entre mes mains !
- Mais non, c'est pas... Attends, je vais vérifier moi-même. »
Tout en gardant un oeil sur la route et une main sur le volant, je déboutonnai mon jean de l'autre.
« Tu es en train de te déshabiller au volant là ?
- La ferme Riley ! »
Je baissai un instant les yeux pour regarder et poussai un cri d'effroi qui provoqua instantanément le rire de Riley de l'autre côté de la ligne.
« C'est quoi cette horreur ? Mon dieu mais qu'est-ce que je porte ? »
Je m'arrêtai sur le bas côté de la route et poussai mon jean sur mes genoux pour mieux observer le truc immonde qui me servait de sous-vêtement.
« Ca ressemble à quoi ce que tu portes ?
- C'est une espèce de... truc léopard horrible avec des... froufrous roses de partout sur les côtés !
- Ah...
- Comment ça, "Ah" ? Ne me dis pas que c'est à toi !
- En quelques sortes... Si.
- Hein ? Mais pourquoi as-tu ça chez toi ? Tu vois une autre fille ? Tu es... Riley, tu es gay ?
- Tu crois que je coucherais avec toi si je l'étais ? Excuse-moi Izzie, mais tu as l'air de tout sauf d'un homme !
- Alors pourquoi je me retrouve avec ça sur les fesses ?
- C'est Emmett qui me l'a donné, pour... je sais pas, un délire ! Je devais réussir à te le faire porter, et si j'y arrivais il m'offrait un iPad. J'imagine que j'ai gagné, ajouta-t-il d'une voix vaniteuse.
- Tout ce que tu as gagné c'est une paire de baffes quand je rentre ! Si quelqu'un remarque que je porte ça pendant la soirée, je ne te dis même pas la réputation que je vais me faire !
- Hey, interdit de t'en prendre à moi, tu n'avais qu'à allumer la lumière quand tu t'es habillée.
- Pour t'entendre m'engueuler et devoir l'éteindre tout de suite derrière ? Non, merci !
- Tu n'as qu'à revenir, je me ferai un plaisir de faire l'échange.
- Je sais que tu m'attendrais avec ton appareil photo pour envoyer la preuve à Emmett, alors rêve ! En plus l'entrée est bourrée de paparazzis. Tant pis, je demanderai à Vicky si elle n'a rien à me prêter.
- A une soirée qui ne se passe même pas chez elle ? Tu peux rêver je pense. »
Je grognai, sachant pertinemment qu'il avait raison mais ça ne me coûtait rien d'essayer. Après avoir repoussé une nouvelle fois ses avances, je raccrochai et me rendai à la soirée, de mauvais poil.
Après plus d'une demie heure de route dans les embouteillages du Samedi soir, je me garai dans la parking sous-terrain du Bourbon & Branch que Vick avait loué spécialement pour fêter ses vingt-cinq ans. Je descendis de ma voiture et poussai un hurlement en entendant un "BOUH" résonner près de mon oreille. Je sautillai dans tous les sens, tentant de faire retomber l'adrénaline qui traversait mon corps à la vitesse de l'éclair.
« Wow, Bellie calme-toi !
- Merde, Emmett ! T'as vraiment rien dans le crâne ! »
Puis je réalisais.
« Toi ! Vaudrait mieux pour toi que tu te trimballes avec un string, une culotte, un boxer voire même un bas de bikini je m'en fous, ou n'importe quel sous-vêtement propre à l'arriète de ta voiture !
- Ma culotte léopard ne te plait pas ?
- Comment tu ...
- Je viens d'avoir Riley au téléphone ! Tu aurais pu faire plus attention Bellie, maintenant je lui dois un iPad, merci !
- Raa, espèce de voyou ! »
Je lui sautai sur le dos alors qu'il s'était retourné et le frappai de mes petits poings qui, je le savais, ne lui feraient absolument aucun mal vu le peu de force qu'ils contenaient. Il rigolait cet idiot et se mit à se balancer de gauche à droite pour voir jusqu'à quand je tiendrais. Malheureusement pour lui, cela pouvait durer un moment car j'avais une capacité à me cramponner qui dépassait les extrêmes ! Au bout de plusieurs minutes d'acharnement, il m'attrapa les poignets et me fit passer par je ne sais quel moyen par-dessus son épaule, me faisant me retrouver suspendue par une cheville qu'Emmett tenait fermement, la tête à quelques centimètres du sol.
« Co... Comment t'as fais pour me faire atterrir dans cette position ? dis-je en sentant le sang descendre dans ma tête.
- Je suis le Roi des positions bizarres.
- Ravie de l'apprendre. Je peux descendre ? J'ai le vertige.
- T'as les yeux à trois centimètres du sol !
- Ben c'est une autre sorte de vertige, quand tu es trop près du sol au lieu d'en être trop loin.
- Ma pauvre, tu dois vivre ça tous les jours alors avec tes 1m20 les bras levés !
- Je fais 1m60, abruti. Repose-moi ! »
Il se mit à rire à gorge déployée et me reposa doucement sur le sol, me soulevant ensuite par les hanches pour me remettre sur mes pieds. Je me retournai pour faire semblant de le remercier et lui assenai un coup de poing dans le ventre. Ce qui me fit hurler de douleur, bien entendu. Lui se contentait de me regarder, pas bouleversé le moins du monde. Il passa son bras autour de mes épaules.
« Allez, on y va avant que tu ne te casses un bras en voulant tuer un moustique qui aurait bu mon sang ! »
Arrivés par la porte de derrière, nous n'eûmes pas de mal à entrer dans le restaurant puisque tous les journalistes attendaient devant. Vick me serra dans ses bras et je ne perdis pas une seconde avant de lui demander si elle avait un sous-vêtement à me prêter. Elle éclata de rire, me laissant dans un désaroi le plus total, et m'affirma qu'elle ne se trimballait pas avec sa caisse de petites culottes. Je grognai.
« Mais on peut échanger si tu veux ! James adore ce genre de trucs !
- Échanger nos sous-vêtements ? Tu es dégueulasse Vicky ! Laisse-tomber, tant pis. J'espère juste que ce machin n'aura pas l'idée de dépasser de mon jean.
- Comme tu voudras ma belle ! fit-elle en m'entraînant à l'intérieur. »
Une longue soirée commençait.
EDWARD
Je me retournai pour la centième fois dans mon lit, collant mon oreiller contre ma tête pour tenter de m'isoler du bruit infernal qui résonnait depuis plusieurs heures au Bourbon & Branch. J'allais leur coller un procès au cul s'ils continuaient comme ça. Je soupirai en grognant et ouvrai un oeil pour regarder mon réveil. C'était tout simplement inacceptable.
Ils allaient entendre parler du pays. Et je me foutais royalement du fait que l'endroit soit bourré de célébrités ou non, moi j'étais avocat et si je décidais de m'en prendre à eux, ils allaient devoir débourser une sacrée somme ! Je me levai rageusement et allai enfiler quelque chose de décent. Si je comptais leur passer une soufflante, je n'allais pas le faire à moitié à poil. Je risquai de ne pas me faire prendre au sérieux du tout.
Après avoir enfilé un jean et un sweat à capuche, je tentai vainement d'arranger mes cheveux, mais abandonnai bien vite. Je sortis de ma maison, refermai derrière moi et enfonçai mes mains dans mes poches alors que je me rendais à mon portillon. Mais alors que je sortai, je reçu quelque chose de plein fouet dans le torse, me faisant tomber à la renverse en poussant un gémissement sourd. Je me protégeai l'arrière du crâne avec mes deux mains avant de heurter violemment le béton.
« Putain ! »
J'entendis un gémissement, mais cette fois ça n'était pas le mien. Je clignai plusieurs fois des yeux pour recouvrer mes esprits et relevai un peu la tête pour m'apercevoir que ce qui m'avait heurté était une espèce de furie brune de pas plus de cinquante kilos.
« Mais vous êtes qui vous ?
- La vache, vous êtes dur ! » grogna-t-elle en se frottant le front avant de réaliser ce qu'elle venait de dire. Elle rougit automatiquement et bafouilla pour se rattraper. « Enfin, je veux dire, votre... votre torse ! Il est solide ! C'est douloureux quand on s'y frotte, enfin... quand on s'y heurte ! Enfin... Je crois que j'ai une commotion. »
Elle roula sur le côté pour se dégager de mon corps et je pus enfin me redresser. Je frottai mon jean puis mon visage, plus énervé que jamais.
« Faut vous faire soigner ! Ça va pas de courir comme ça, vous auriez pu foncer dans un gamin ! »
Bon, je savais qu'à trois heures du matin c'était pratiquement impossible, mais je tenais à bien lui faire passer le message. J'espèrais qu'elle n'habitait pas le quartier. En tout cas, ce que je lui dis sembla lui faire prendre conscience de quelque chose. Elle se releva immédiatement et me poussa en arrière pour me faire reculer à nouveau dans ma propriété.
« Mais, qu'est-ce que vous foutez ? »
Elle avait réellement une commotion, ou un problème psychologique. Elle referma le portillon sans que j'ai le temps de broncher et m'incita à me taire.
« Non, mais vous rigolez ? Vous me séquestrez pratiquement chez moi et vous vous imaginez que je vais me taire ? »
Elle me fit à nouveau signe de me taire et nous entendîmes une grosse voiture s'engager dans ma rue. Cela sembla lui faire plus d'effet qu'à moi car elle ouvrit de grands yeux et se baissa. Une lumière m'aveugla et je plissai les yeux quelques secondes.
« R.A.S. » entendis-je.
Je la regardai avec de grands yeux.
« Vous êtes recherchée par la police ou je rêve ?
- Merde, taisez-vous ! »
Elle me plaqua contre le mur derrière moi et posa sa main fermement sur ma bouche en regardant par-dessus le portail discrètement. J'en profitai pour observer son visage, si jamais j'avais à faire un portrait-robot ça pourrait m'être utile. Elle l'avait dissimulé sous une capuche mais je distinguai très bien ses traits. Traits qui ne m'étaient pas inconnus d'ailleurs. Son nom ne me revenait pas. Et si son visage me disait quelque chose sans que je ne connaisse son nom, c'était peut-être qu'elle était en effet recherchée par la police et que j'avais vu son visage affiché quelque part.
Elle me relâcha enfin en poussant un soupir de soulagement et ce fut à mon tour de lui attraper les poignets pour la plaquer contre le mur. Je la regardai férocement tandis qu'elle me lançait un regard affolé. Il fallait y penser avant, ma belle.
« Vous êtes recherchée par la police, c'est ça ? assenai-je.
- Quoi ? Vous êtes complètement mala...
- La ferme ! Qu'est-ce que vous attendiez de moi ? Je suis avocat, je vous préviens j'ai énormément de relations.
- Mais je n'attends rien de vous, espèce d'abruti ! Lâchez-moi !
- C'est beau les rêves, mais la réalité est tout autre.
- Voilà qu'il nous joue les philosophes. Lâ.. Putain, pourquoi j'ai pas écouté Riley et que j'ai pas pris Sam avec moi ? gronda-t-elle pour elle-même. »
Je la plaquai un peu plus fortement contre le mur alors qu'elle étouffait un gémissement de douleur.
« C'est qui Sam ?
- Mon garde du corps ! Vous me faites mal abruti !
- Votre... Votre quoi ? Pourquoi vous avez un garde du corps vous ? »
Je relâchai un peu ma prise sur elle et un éclair de soulagement passa dans ses prunelles chocolatées. D'un coup d'épaule, elle tenta de se dégager, mais je la tenais toujours fermement. Puis elle sembla réaliser quelque chose.
« Attendez, vous ne me reconnaissez pas ?
- Je devrais ? Votre visage est affiché dans tous les bureaux de tabac avec écrit « Recherchée » en-dessous de la photo sans que je ne m'en sois rendu compte ?
- Euh ... Non. Pas tout à fait.
- Alors qui êtes-vous ? Je dirais bien que vous êtes un ange tombé du Ciel, mais vous seriez plutôt un démon fonçant à vive allure dans mes côtes, selon moi.
- Vous êtes un petit rigolo, vous. Je m'appelle Izz... Bella Swan.
- Izbella Swan ?
- Bella. Bella Swan.
- Vous n'avez pas franchement l'air sûre de vous. Je peux voir vos papiers ?
- Non mais vous vous prenez pour qui ? »
Je la relâchai d'une main et la lui tendis tandis que mon autre main l'empêchait toujours de s'échapper. Elle leva les yeux au ciel et fouilla avec difficultés dans sa poche arrière, avant d'en sortir son portefeuille qu'elle me tendit. Je la fixai, attrapant l'objet.
« Vous attendez quoi ? Ouvrez-le ! »
Je m'exécutai et tombai sur sa carte d'identité. Elle n'avait pas menti. Enfin, à peu de choses près. Car ce qui était inscrit sur la carte était différent de ce qu'elle m'avait dit.
« Isabella Marie Swan ?
- Bella Swan, je vous l'ai déjà dis.
- C'est prétentieux, raillai-je.
- Ça s'appelle un diminutif. Et avec la tronche que vous tirez là, c'est vous qui paraissez prétentieux. »
Je perdis tout sourire et me reculai.
« Pourquoi étiez vous en train de courir comme une dératée ?
- Ça ne vous regarde pas.
- Vous m'avez presque plongé dans le coma quand vous m'êtes rentré dedans, alors si, je pense que ça me regarde un peu.
- Non, pas le moins du monde. Si ça vous ennuie tant que ça, je vous donnerai du fric pour me faire pardonner.
- Pourquoi ? Vous venez de braquer une banque, mais vous en avez trop pris alors vous voulez en jeter un peu par les fenêtres ?
- Pourquoi tenez-vous tant que ça à me voir comme une fugitive ? »
Je fourrai mes mains dans mes poches en l'observant de haut en bas, sans la moindre gêne. Je laissai longuement mes yeux couler sur les courbes de ses hanches. Puis je haussai les épaules.
« Je ne sais pas. Ca correspond bien à votre physique.
- A mon physique ? Vous avez d'autres conneries comme ça en stock ? Tant qu'à me reluquer, faites-le sans m'insulter.
- Je ne vous ai pas insultée.
- Ca vous ferait plaisir si je vous traitais de fugitif ? »
Un sourire mesquin déforma le coin de ma bouche et je m'approchai d'elle d'une façon presque menaçante. Elle recula en fronçant les sourcils, mais se retrouva bien vite bloquée contre le mur. Je profitai de mon avantage et posai mes mains de chaque côté de sa tête.
« Vous êtes bien susceptible.
- Ne me touchez pas, » me prévint-elle tandis que mon bassin effleurait le sien.
Elle me repoussa et se dégagea de son piège avant de s'éloigner de quelques mètres.
« Je ne vais pas vous bouffer, râlai-je.
- Vos yeux disent le contraire.
- Prétentieuse.
- Connard ! »
Eh bien au moins, c'était dit. Elle farfouilla à nouveau dans sa poche de jean et fit une grimace affolée.
« Oh non !
- Quoi ? Vous vous êtes arraché un faux ongle en fouillant votre poche ?
- Je n'ai pas d'ongles, et encore moins des faux » me lança-t-elle le visage fermé.
Elle sortit enfin sa main du tissu et me présenta un iPhone, la vitre brisée et l'écran d'un noir éclairé, ce qui signifiait qu'il était allumé mais qu'il était désormais impossible de s'en servir.
« Vous l'avez tué !
- Je ? Je l'ai tué ? Putain, mais vous êtes incroyable ! Vous m'avez foncé dedans je vous rappelle. »
Je fis un sourire vainqueur en voyant qu'elle ne trouvait rien à répliquer à ça. Bien entendu, puisque j'avais raison.
« Vous allez devoir me prêter une voiture.
- Pardon ? » demandai-je, sous le choc.
Mais elle n'eut pas le temps de répondre. Un nouveau bruit de voiture retentit, et elle se baissa automatiquement, me faisant à nouveau signe de me taire. La scène était hilarante. Une lumière passa encore une fois sur mon visage et je patientais tranquillement.
« Elle ne doit pas être loin, elle était à pieds et sa voiture était garée au sous-terrain. »
J'attendis que les bruits s'éloignent puis je la fixai, le visage résolu.
« Vous allez devoir m'expliquer ça !
- Ils sont partis ?
- Pourquoi vous vous planquez à chaque fois qu'une voiture passe ? »
Elle se redressa, posant ses mains sur ses hanches.
« Vous ne voyez ... vraiment pas qui je suis ? Mon visage ne vous dit absolument rien ?
- Si. Votre visage, oui. Mais je ne sais pas où je vous ai déjà vue.
- C'est quoi votre boulot déjà ? Vous êtes un ermite c'est ça ?
- Je suis avocat.
- Ah, ben tout s'explique. Vous êtes tellement enfoncé dans votre boulot que vous ne voyez même plus ce qu'il se passe autour de vous !
- Mon boulot passe avant tout.
- Ne vous inquiétez pas, j'ai cru remarquer. »
Nous nous toisâmes longuement, et je remarquai qu'elle avait encore réussi à détourner la question. Je la connaissais à peine et pourtant, elle m'énervait déjà au plus haut point lorsqu'elle faisait ça. Elle finit par détourner le regard et frappa dans ses mains.
« Bon ! Puisque vous ne voulez pas m'aider, je vais vous laisser ! Bye. »
Oh non, ça c'était absolument hors de question.
BELLA
Je tournai les talons et m'apprêtai à m'enfuir du jardin de ce fou furieux. Je devais être rapide et discrète. Je remis ma capuche sur ma tête et fonçai vers le portail quand je me sentis soulevée du sol. Bon sang, qu'avaient-ils tous à faire ça ? Il me porta comme un vulgaire sac de pommes de terre, et je me débattis du mieux que je le pouvais.
« Mais lâchez-moi ! Je vous préviens qu'on ne tardera pas à me trouver !
- Hors de question que vous partiez avant de m'avoir tout expliqué.
- Je n'ai pas de comptes à vous rendre, reposez-moi !
- Non, j'apprécie la vue que vous m'offrez. »
Il maintenait fortement mes jambes contre son torse mais ne pouvait rien faire contre mes bras, avec lesquels je le frappai de toutes mes forces. Je désespérais d'être si faible, mes coups n'avaient décidément d'effet sur personne. Même Vicky me riait au nez quand je la frappais.
« Vous vous usez pour rien, cessez ça !
- Ca vous fait chier ? Je continue alors !
- Non, je trouve ça amusant. »
Nous passions le seuil de sa villa et il referma derrière nous. A clés. Qu'il mit dans sa poche. J'étais vraiment foutue. A moins de me frotter lascivement contre lui pour le distraire et lui arracher les clés, ou de l'assomer, je n'avais plus de moyen de m'échapper d'ici sans sa permission. Et je ne comptais pas l'assomer. Encore moins me frotter à cette espèce de pervers.
Il me déposa sans aucune grâce sur son canapé et je le regardai, le visage impassible.
« Mais vous êtes complètement malade. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez vous. Ce que vous faites là ça s'appelle purement et simplement de la séquestration !
- Je veux juste des réponses ! Arrêtez avec votre monologue à la con.
- Le seul truc con dans cette pièce, c'est vous.
- "Truc" ? Je pense valoir un peu mieux qu'un vulgaire truc.
- Rah, la ferme. Vous avez compris où je voulais en venir. Est-ce que vous allez finir par me prêter votre téléphone pour que je puisse demander à quelqu'un de passer me chercher ? »
Le regard qu'il me lança ne me rassura pas du tout. Il haussa les sourcils avec un sourire narquois qui ne me disait rien qui vaille. A mon avis, je pouvais toujours rêver, j'allais devoir rentrer à pieds. Et encore, s'il me laissait rentrer. Il était bel et bien décidé à obtenir toutes les réponses à ses questions avant de me laisser partir. Mais sans en connaitre la raison, je ne voulais pas lui dire. Pour une fois que quelqu'un ne me reconnaissait pas, je préfèrais le laisser dans l'ignorance. Cependant, son petit air supérieur me faisait dire que je n'allais pas rester longtemps dans l'anonymat.
« Pourquoi vous ne me laisseriez pas partir sans faire d'histoires, sans chercher à comprendre le comment du pourquoi ? Et demain quand vous vous réveillerez, vous n'aurez qu'à prétendre que tout ceci n'était qu'un mauvais rêve. Comme ça de mon côté, j'aurai toujours ma commotion cérébrale, mais vous vous n'aurez qu'à vous moquer de vous-même pour faire constamment des rêves idiots.
- Vous parlez trop. J'en ai mal au crâne.
- Alors laissez-moi partir, bon sang ! C'est aussi simple que ça.
- Non. Vous m'intriguez. »
Je grognai fortement en passant mes mains sur mon visage, exaspérée. Il ne manquait plus que ça. Il fallait qu'en plus de fasciner des hordes de paparazzis, je fascine également des gens qui ne me connaissaient ni d'Eve ni d'Adam. Je tentai une dernière solution, n'y croyant que faiblement.
« Je vous donne du fric, et vous me laissez partir.
- Je suis avocat, je n'ai pas besoin de ton fric !
- On se tutoie maintenant ?
- Le vouvoiement c'est pour les gens respectables. Je gagne probablement plus que toi, ne va pas te ruiner. »
J'éclatai littéralement de rire. S'il savait. Cela sembla le blesser dans son orgueil, il s'approcha de moi et posa à nouveau ses mains de chaque côtés de ma tête sur le dossier du canapé, plaçant son visage à quelques centimètres du mien. Se sentait-il obligé de toujours faire ça pour m'intimider ?
Bon. Je devais avouer que ça marchait. Mais ça n'était pas une raison. Je peinai à déglutir, et cela sembla fortement l'amuser. Ces mecs et leur manière de toujours vouloir profiter de leur avantage physique sur les femmes.
Mes yeux se posèrent alors sur une couverture d'un magasine que je connaissais bien, pour en faire la première page régulièrement. Il était enfoui dans la table basse du salon, mais un coin dépassait. Je poussai rageusement mon kidnappeur et arrachai le magasine à son habitacle. Il me regarda sans comprendre alors que je lui jetai pratiquement le bouquin à la figure.
« Vous avez ce genre de merde chez vous et vous osez me dire que vous ne me connaissez pas ? Alors vous faites quoi, vous l'achetez, vous lisez la BD en dernière page puis vous le balancez dans un coin ? Vous êtes vraiment si aveugle que ça ? »
Il fronça les sourcils, mais ne bougea pas d'un poil. Je trépignai d'énervement et lui hurlait presque :
« Mais retournez-le et regardez la foutue première page ! Vous saurez immédiatement qui je suis, si ce n'est pas déjà le cas ! »
Il le retourna et lut le titre à haute voix.
« Izzie Dwyer et Riley Biers. Prochaine étape : un bébé ? »
Il releva son regard de benêt vers moi, et je voyai qu'il n'avait toujours pas compris. Etait-ce possible d'être aussi bête ? Je pressai mon visage entre mes mains, au bord de la crise de nerfs.
« Et ? fit-il
- Regardez la photo pauvre imbécile, grondai-je entre mes mains.
- Oh, dit-il simplement et je compris que ça avait enfin fait tilt là-haut.
- Hallelujah, m'écriai-je en levant les bras au ciel.
- Alors les voitures ...
- Des paparazzis ! Et pas la police, raillai-je en mimant des guillemets.
- Oh. Et pourquoi vous fuyiez comme ça tout à l'heure ? Ça doit être votre quotidien les médias pourtant.
- Merde, mais vous avez toujours besoin de tout savoir tout le temps ?
- Je suis avocat, c'est mon métier de chercher à tout savoir.
- Dans ce cas je jure de ne vous dire aucune, absolument aucune, chose sur ma vie. »
J'avais levé la main droite pour me moquer de son arrogance, mais cela ne changea rien. Il me fixait toujours avec ce même sourire qui me donnait envie de le frapper. Il sortit son téléphone, composa un numéro et le porta à son oreille.
« C'est inutile. Ce magasine est à ma soeur. Elle se chargera de me raconter votre vie à votre place.
- Parfait. Pendant qu'elle fait ça, je peux peut-être rentrer chez moi ?
- Hors de question. »
Je me laissai tomber sur le sol, dépitée. Je n'étais pas prête de sortir d'ici. Sans compter le fait qu'il était près de quatre heures du matin. Sa fichue soeur ne décrocherait certainement pas.
« Allô Alice ? »
Peut-être que si, finalement...
EDWARD
J'avais eu peu d'espoir que ma soeur me réponde, mais elle était actuellement à New York, et avait la fâcheuse habitude de se lever très tôt le matin. Il était près de sept heures là-bas et il fallait croire qu'elle s'était vite adaptée à la vie New Yorkaise puisqu'elle était déjà debout.
« Qu'est-ce que tu veux Edward ? »
Sa voix pâteuse m'indiqua qu'elle n'était en fait pas tout à fait réveillée. Tant pis, elle allait l'être dans très peu de temps.
« Je voulais savoir si tu avais des trucs à m'apprendre sur Bella Swan.
- Sur qui ? Edward, je ne connais pas tous les noms de tes conquêtes ! »
Je reçus alors violemment un magasine en plein visage et après avoir poussé un grognement de douleur, je le retournai pour lire à nouveau le titre. Bella me regardait avec de gros yeux. Je tiltai.
« Oh. Excuse-moi, je voulais dire sur... Izzie Dwyer.
- Sur Izzie Dwyer ? Je peux t'apprendre tout ce que tu veux sur elle, je connais sa vie par coeur. »
Mon visage s'éclaira d'un sourire vainqueur et Bella soupira en allant s'asseoir de façon lasse dans le canapé.
« Alors vas-y, j'ai tout mon temps, dis-je en m'installant confortablement dans le fauteuil face à Bella. »
Celle-ci poussa un nouveau soupir et s'allongea de tout son long, un bras sous sa tête. Je la préfèrai largement dans cette position, ses courbes étaient plus visibles. Je m'attardai sur sa poitrine lentement tandis que Lily commençait son monologue.
« Hmm alors, elle est actrice depuis qu'elle a douze, treize ans je crois. Elle a vint-cinq ans... Elle a grandi à Malibu, mais elle a déménagé à San Francisco il y a environ un an, ce qui a entraîné pas mal de célébrités à faire la même chose. Comme son petit copain, Riley Biers, qui l'a suivie peu de temps après son installation. C'est d'ailleurs là que les médias ont découvert leur relation secrète, et depuis les tabloids ne les lâchent plus. Bébé, rupture, bébé à nouveau, mariage, bébé encore, scandales... Enfin bref, tu vois le truc. »
Mes yeux s'attardaient sur son ventre qui était découvert de quelques centimètres. Puis je fixai son visage. Ses yeux se fermaient lourdement, mais je remarquai qu'elle luttait pour les garder ouverts. Elle me tourna le dos et se replia en position foetale. Sa chute de rein m'apparut discrètement et je peinai à déglutir.
« Elle aime bien jeter l'argent par les fenêtres aussi, continuait Lily.
- Sans rire, grinçai-je.
- Elle fait des caprices de temps en temps sur les tournages, et pourtant il parait qu'elle est appréciée. C'est que ça doit être des conneries, mais je te dis ce que les magasines racontent, c'est tout. Au fait Edward.
- Hm ?
- Pourquoi tu t'intéresses à elle tout d'un coup ?
- Oh. »
Je réflechissai à ce que je pouvais bien lui dire mais si je m'étais essayé à lui mentir, elle m'aurait engueulé jusqu'à la fin de mes jours. Voilà pourquoi j'optai pour la vérité.
« Parce qu'elle est en train de s'endormir sur mon canapé.
- QUOI ? »
Le fait que Bella n'exprime aucune réaction me signifia qu'elle s'était sûrement assoupie. Cette fille était vraiment folle jusqu'au bout, j'aurais pu être n'importe quel pervers qui aurait profité de son état de faiblesse, et elle elle s'endormait sans craintes. Pendant ce temps là, Lily me perçait les tympans.
« Ne me dis pas que tu as couché avec elle ! Edward, tu vas te faire traiter de tous les noms dans la presse pour être celui qui aura détruit le couple le plus mythique de l'année ! Tu en es conscient ?
- Lily, tais-toi ! Je n'ai pas couché avec elle. Quoique... »
Mes yeux accrochèrent son fessier et je me perdai dans ma contemplation quelques instants.
« ... je ne serais pas contre.
- Edward ! me rappela-t-elle à l'ordre. Je sais que tu es en train de la matter. Il est hors de question que tu te la fasses, c'est clair ? Elle a déjà quelqu'un.
- Et ? Les couples se font et se défont, c'est comme ça. Surtout quand on est célèbre. Et puis si je dois coucher avec elle, ce sera avec son accord. Donc ce sera elle la salope. Et pas moi.
- Tu n'as aucune morale !
- Bien sûr. Bon merci Lily, à la prochaine.
- Non Ed-... »
Je coupais court à la conversation pour pouvoir profiter de ma contemplation tranquillement. Mon regard remontait doucement le long de ses hanches quand quelque chose attira mon attention. Je fronçai les sourcils et observai plus minutieusement. Je me levai du fauteuil, et allai m'accroupir près de son dos. Des froufrous roses dépassaient de son jean. Trop curieux pour mon bien-être, je l'attrapai entre deux doigts et tirai très légèrement dessus.
Je faillis m'étrangler de rire en découvrant le bout de tissu léopard entouré de froufrous. Je mis mon poing contre ma bouche pour étouffer mon rire et remettai le sous vêtement en place. Mes doigts effleurèrent la peau de ses reins, et je remarquai qu'un frisson soulevait son épiderme.
Mon sourire se perdit et je fronçai une nouvelle fois les sourcils. Je levai ma main à nouveau et glissai mes doigts le plus doucement possible contre sa peau. Même effet. Mû par je ne sais quelle force, je me penchai vers elle et hésitai quelques secondes. Puis je me laissai emporter et posai mes lèvres au creux de ses reins. Elle tressaillit et poussa un petit gémissement de contentement. Mes lèvres s'habituèrent presque instantanément à être contre sa peau. Son épiderme semblait avoir été fait pour recevoir mon toucher. Ca me semblait normal. Et ça en revanche, ça n'était pas normal.
Je serrai mes poings pour m'empêcher de la goûter du bout de la langue et finis par me faire violence, m'arrachant à sa peau comme si elle venait de me gifler.
Lorsque je me redressais, je fulminai littéralement. Pourquoi me faisait-elle cet effet là ? Je venais à peine de quitter sa peau que je mourrai d'envie de recommencer à la parcourir de mes lèvres. J'avais envie d'ancrer mes doigts dans sa chair et de la faire mienne. Encore et encore. J'avais envie qu'elle ne voit plus que moi, qu'elle oublie son Riley et qu'elle ne réclame que moi. Que mon corps, que mon souffle.
« C'est quoi ce bordel ? » chuchotai-je les mains dans les cheveux, complètement désemparé.
Je sortis rapidement de la pièce après avoir attrapé mon paquet de clopes auquel je n'avais pas touché depuis plus de trois mois. Aux oubliettes les résolutions, j'avais sacrément besoin de nicotine pour me passer cet instant de folie qui m'avait pris.
Je m'arrêtai sur le perron et allumai précipitament la cigarette que je tenais entre mes lèvres. Je me mis à cracher mes poumons suite à la longue latte que je venais de tirer. Merde ! Ce truc était censé m'aider, pas me tuer. Je jetai donc le petit objet sur ma droite avec un grondement rageur et enfonçai mes mains dans mes poches en soupirant.
La mine abattue, je rentrai chez moi et m'arrêtai au milieu du salon pour l'observer. Son petit corps frêle étendu sur mon canapé m'appelait. Je poussai un énième soupir et allai attraper un plaid. Je le dépliai et l'étalai sur elle avant de me pencher au-dessus d'elle en posant une de mes mains sur le dossier du canapé. Elle était incroyablement belle lorsqu'elle dormait, qu'elle se tenait tranquille. Je me redressai et allai m'asseoir dans le fauteuil. Le bruit de la fête ne me dérangea plus, je me laissai emporter par l'image qui s'offrait à mon regard, et ne mis que quelques minutes à m'endormir à mon tour.
