Sommaire : AU. Post-War. Dans le monde de l'après-guerre, la population demande réparation. Et le nouveau ministère a trouvé qui prendre en titre d'exemple… Severus Snape.
Pairing : Snape/Hermione.
Disclaimer : les persos ne sont pas à moi.
Note : traite de la peine de mort donc sujet pénible… Âmes sensibles, faites attention. /!\
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Le Dernier jour d'un Condamné.
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La cellule était tout ce à quoi on pouvait attendre d'une telle pièce.
C'était froid, petit, impersonnel et surtout c'était fait pour qu'il ne reste plus que le désespoir à la personne qui habitait ces lieux.
Et cette personne, aujourd'hui, avait les traits de Severus Snape.
Ce Severus là n'avait plus rien du Professeur Snape que tant de générations d'élèves avaient connu pourtant.
Cet homme-là se savait en fin de course et avait fait la paix avec ça.
Si on lui avait posé la question, il aurait avoué ne jamais avoir imaginé survivre à la guerre et ne pas être réellement étonné de la place qu'il occupait maintenant.
Par contre, il pouvait l'admettre aujourd'hui qu'il n'avait plus rien à perdre, il avait été surpris par l'une de ses anciennes élèves.
Et ça rendait les choses encore plus amères de savoir qu'Hermione Granger, née-moldue, s'était débattue pour le sauver.
Il lui avait fait tellement de tort durant tant d'années, l'avait blessée plus d'une fois, que sa quête perdue pour le sauver lui était incompréhensible.
Et c'est ce qu'il lui avait dit en des termes peu flatteurs d'ailleurs.
La dispute qui avait suivi restait mémorable et son ton sec s'était transformé en une douce acceptation. Il avait compris que quoiqu'il dise elle resterait à ses côtés.
C'était ce qu'elle avait fait durant tout le procès, enfin le simulacre de procès. Elle s'était battue, avait fait un bien meilleur travail que son avocat, avocat qu'il avait fini par renvoyer.
Au fil des semaines ils s'étaient quelque peu apprivoisés tous les deux et il avait fini par accepter le réconfort qu'elle voulait à tout prix lui offrir.
Par moment on aurait dit que c'était elle qui allait vers la potence tant elle semblait déprimée.
Et c'était comme ça qu'il avait essayé, et réussi, à la faire sourire, parce qu'après tout ce qu'elle avait fait pour lui, il lui semblait naturel d'en faire de même.
Un début de relation amicale s'était ainsi instauré, au début précaire et maintenant bien ancrée dans leur routine.
Ce qui les amenait à *aujourd'hui*.
Dans un triste sourire, il reconnut pour lui-même que lorsqu'il partirait *elle* serait la seule chose qui lui manquerait.
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H – 24 avant l'exécution :
Lorsqu'Hermione rentra à Azkaban ce jour-là elle fût prise d'un frisson qu'elle n'avait connu que le premier jour de visite.
La première fois c'était à cause de l'inconnu et du bâtiment gigantesque qu'elle avait devant les yeux et qui, pour elle, n'était rien d'autre qu'une grande bouche vorace.
Aujourd'hui c'était dût au fait que c'était la dernière fois qu'elle y mettrait les pieds. De ça elle en était certaine et se l'était juré.
Elle écrasa sans y faire attention, la larme qui s'était échappée.
Elle ne voulait pas pleurer, pas tout de suite, ayant le fol espoir de se montrer forte devant Severus.
Mais dès lors qu'elle était entrée, dès qu'elle avait passé les barrages de sécurité, elle sût que l'objectif qu'elle s'était fixé serait impossible.
Elle tiendrait bon, pour lui et le temps qu'il faudra, mais elle n'arriverait pas à tenir jusqu'au bout elle le savait.
Inspirant un grand coup, Hermione se passa une seconde fois la main sur les joues et dans les cheveux, vérifiant être présentable, puis fit signe au gardien qu'elle était prête.
Prête à le voir, prête à passer les dernières heures de la vie de Severus Snape en sa compagnie.
Un peu comme à sa toute première visite, tout un tas de pensées se bousculèrent dans la tête de la jeune femme sans qu'elle puisse y faire quoique ce soit.
Et comme la dernière fois, elle n'était pas vraiment tout à fait prête lorsque la porte s'ouvrit sur le prisonnier Snape.
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Hermione entra dans la pièce, un sourire rassurant aux bords des lèvres.
-Bonjour Severus.
De façon semi théâtrale et surement clichée, il se retourna pour l'accueillir puis prit le temps de la regarder.
Peut-être pour la première fois depuis le début de cette folie, il n'eût pas de problème à la contempler comme il le souhaitait depuis un bon moment déjà.
-Bonjour Hermione.
C'était le signal qu'elle attendait pour se déplacer et s'asseoir.
Il avait l'air, pour l'instant, juste heureux de l'observer.
Il remarqua vite que les yeux de la jeune femme étaient rougis et que son sourire, bien qu'aussi réel que toutes les autres fois où il était en sa compagnie, était bien moins éclatant qu'avant.
Evidemment.
Il s'était douté que ce serait dur, pour elle, mais il n'aurait jamais envisagé que ce serait à ce point.
Venant la rejoindre à la table, il entama la conversation.
-Alors Hermione, que se passe-t-il dehors ?
Elle sourit plus franchement, c'était devenu leur habituelle phrase d'entrée en conversation.
-Rien de très amusant je ne le crains. Le ministère pond des réformes à tout bout de champ. Ça rappelle un peu le règne d'Ombrage à Hogwarts d'ailleurs.
Un rictus prit place sur les lèvres de Severus.
-Alors je pense que je préfère ma place ici. Au moins je ne rencontre aucune surprise.
-Vous ne devriez pas plaisanter avec ça Severus.
Il haussa les épaules.
-Pourquoi pas ? J'ai fait la paix avec ce qui s'est passé Hermione. Avec ce que j'ai fait, ce que j'ai dû faire et ce que j'aurais pu mieux faire. Et vous devriez en faire autant.
Elle remarqua que son regard s'était adouci alors qu'il lui parlait et elle savait qu'il n'avait pas tout à fait tort.
-Je sais, ce n'est pas la première fois que vous me le dites.
-C'est parce que c'est vrai. Ce n'est pas bon pour votre moral et pour votre santé de vous acharner comme ça. Ne croyez pas que je n'ai pas remarqué vos cernes ou les quelques kilos que vous avez perdu.
Il la regarda sombrement pour appuyer ses paroles, paroles qu'elle ne renia pas.
Se mordant la lèvre, elle avoua d'une petite voix.
-C'est difficile. Je ne sais même pas comment vous faites pour…
Sa voix s'étrangla alors et il posa sa main sur la sienne.
Pendant un moment elle resta fixée sur leurs deux mains, constatant avec joie que sa grande main d'homme était chaude et recouvrait parfaitement sa main plus menue.
Quand il se mit à parler de nouveau, ce fût avec une voix grave et posée.
-Je suis un sorcier Hermione. Et j'ai été condamné par la communauté des Sorciers. Ma communauté. Je sais que vous trouvez ça horrible et injuste, et au début je vous aurais traité d'idiote au grand cœur….
-C'est ce que vous avez fait.
Ils partagèrent un sourire complice, pur bonheur au milieu de cette difficile conversation.
-C'est vrai. Toujours est-il que je comprends pourquoi ils ont pris cette décision, et même si au début j'étais d'accord avec elle, je dois dire que maintenant je commence à y voir l'injustice mais c'est trop tard….
Elle voulut retirer sa main mais il l'en empêcha.
-Il n'est jamais trop tard !
-Si, dans ce cas-là, dans mon cas, si. Ce que je veux vous faire comprendre Hermione c'est que j'ai compris et j'ai accepté. Et maintenant j'aimerais que vous aussi.
Un long regard passa entre eux, et inconsciemment Severus commença une légère caresse sur la main d'Hermione. Voulant communiquer autrement.
Ça eût l'air d'avoir l'effet escompté puisque cette dernière acquiesça et lui sourit.
-D'accord, pour le moment je veux bien être d'accord pour essayer.
Il avança son autre main pour effacer une larme qui s'était échappée.
-Voilà, c'est tout ce que je demande. Et maintenant vous allez me dire ce qu'il y a dans votre sac !
Constatant que cette partie-là de la conversation était close, elle se détendit et lui lança dans un sourire plus sincère.
-Oh deux fois rien ! Vos gâteaux préférés, les derniers mots fléchés et quelques livres.
Il laissa échapper un rire.
-Compter sur Hermione Granger pour amener des livres dans un endroit comme celui-ci !
-Vous ne vous en êtes jamais plains il me semble !
-C'est exact, et ceci n'était pas une plainte Hermione.
Leurs regards s'accrochèrent de nouveau.
-Je sais Severus.
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