Chapter 1
Il y a un peu plus de quatre ans, la femme qu'il aimait est morte.
D'une balle en pleine tête.
Devant lui.
Il se rappel très bien de chaque détails.
La détonation qui avait fait écho aux battements de son cœur.
Du corps de Kate s'effondrant à terre.
De la trace de balle qu'elle avait entre les deux yeux.
Enfin, c'est ce qu'il croyait.
- Chérie ! Tu peux aller ouvrir, ça doit être Ma ! lança une voix venant de la chambre, alors que la sonnette de la porte d'entrée venir de retentir.
La blonde répondit par l'affirmatif et alla ouvrir la porte à sa belle-mère qui rentra, tirant une valise derrière elle.
- Salut Maura, dit la femme en la prenant dans ses bras. Je suis contente de te voir.
- Moi aussi, Angela, dit la blonde en refermant la porte derrière elle. Votre voyage c'est bien passé ?
- Oh oui ! dit Angela en lui souriant. Sean à été d'une douceur et d'une gentillesse en m'invitant dans sa maison d'Hawaï !
Maura sourit et retourna en cuisine où elle s'affairait à confectionner un bon repas.
- Salut Ma' ! s'exclama Jane en rentrant dans le salon.
Elle embrassa sa mère sur la joue et alla mettre la valise de sa mère dans un coin du salon. Elle alla à la cuisine prendre une bière et embrassa sa femme avant de retourner au salon.
- Alors ces vacances ? demanda-t-elle à sa mère.
Angela sourit et s'assit en face de sa fille.
- Magnifique, dit-elle. La maison avait une vue directe sur la plage, et il m'a emmené tout les soirs dans des endroits splendides !
Jane sourit. Elle était contente de voir sa mère si heureuse. Cela faisait des années qu'elle ne l'avait plus vue ainsi, et elle était contente pour elle.
- A table !
La voix de Maura les coupa dans leur discussion, et elles se levèrent pour aller s'attabler.
- Hum… Dieux que ça sent bon ! dit Angela.
- C'est une de vos recettes que vous m'avez donné, Angela, dit la légiste en arrivant avec un plat dans les mains. J'espère ne pas l'avoir rater !
- Tu fais excellemment à mangé, chérie, dit Jane en souriant tendrement à sa femme.
La blonde sourit et servit sa femme et sa belle-mère, puis se servit elle. Elles mangèrent dans les rires et la bonne humeur, et Angela fut heureuse de voir que les deux jeunes femmes ne se gênaient plus pour s'embrassées devant elle. La mère de famille se rappela qu'au début de leur relation, les deux femmes ne se donnaient pas d'affection en public, et encore moins devant elle.
Elles se levèrent de table et allèrent pour débarrasser, quand le téléphone des deux femmes sonna.
- Mais c'est pas vrai ! grommela Jane en posant les assiettes dans l'évier. Rizzoli !
- Dr Isles ! dit la blonde en décrochant.
- J'arrive, dirent-elles en même temps avant de raccrocher.
Elles pouffèrent de rire en échangeant un regard complice.
- Ma', on a du boulot, dit Jane en faisant une grimace. Désolée.
- C'est pas grave, les filles, dit Angela, je m'occupe de tout.
- Non, Angela, je m'en occuperais en rentrant… dit Maura.
Mais c'était sans compter sur sa belle-mère.
- Non, tu as assez de travail au commissariat pour en ajouter ici. Ne t'en fais pas, ça me fais plaisir.
Légèrement gênée, la blonde la remercia en l'enlaçant. Comme Angela savait que la légiste n'était pas très tactile, ce simple échange lui fit plus plaisir encore qu'un remerciement dit de haute voix.
Les deux jeunes femmes prirent la voiture de la brune et se dirigèrent vers leur lieu de travail commun.
Bizarrement, Cavanaugh leur avait dit de venir au bureau. Elles ne s'en formalisèrent pas plus et rentrèrent dans les locaux de la BPD main dans la main. Elles allèrent à l'étage supérieur et attendirent devant le bureau de Jane.
- Tu sais ce qu'il se passe ? demanda Jane à son coéquipier. Pourquoi y a autant de monde aujourd'hui.
- J'en sais rien, dit le détective en haussant les épaules. Peut-être que Korsak en sais plus. Hey ! Vince !
Le sergent leva les yeux du dossier et interrogea Frost du regard.
- Tu sais c'qui s'passe ? demanda-t-il.
Le sergent hocha négativement la tête avant de replonger dans son dossier. Jane, Frost et Maura échangèrent un regard entendu.
- Il sait définitivement ce qu'il se passe, dit Maura.
- Je sais juste que ça te concerne, Maura, dit rapidement l'homme aux cheveux blancs, sentant l'interrogatoire arrivé.
Maura regarda sa femme, surprise.
- Moi ? Mais…
Avant qu'elle n'ait pu ouvrir la bouche, quatre personnes pas tout à fait inconnues à la blonde sortirent du bureau de Cavanaugh. Son visage pâlit d'un coup et sa respiration se bloqua. Elle n'entendait rien plus autour d'elle. Elle ne voyait plus rien autour d'elle, mis à part les trois hommes et la femme accompagnant son nouveau supérieur.
Jane était inquiète. Sa femme était blanche, encore plus que lorsqu'elle avait su que son père était un mafieux de la pègre Irlandaise, et ne semblait plus s'apercevoir de rien. Elle échangea un regard inquiet avec son partenaire.
- Kate ? entendit-elle doucement.
Elle tourna la tête vers le groupe de personne en face d'elle fixant Maura. Elle fronça les sourcils, ne comprenant rien.
- Caitlin, c'est toi ? demanda l'homme aux cheveux grisonnant.
- Vous devez vous tromper, elle s'appelle Maura, dit Jane en avançant d'un pas.
Cela sembla réveiller la blonde qui fondit en larme.
- Qu'est-ce que vous faites là ? Pou… pourquoi vous êtes-là ?
Jane haussa un sourcil et enlaça sa femme par la taille. La blonde se tourna et enfouit son visage inondé de larme dans son cou.
- Shhhh mon cœur, tout va bien, je suis là… murmura la brune en passant sa main le long du dos de sa femme en fusillant les nouveaux venus du regard.
Elle n'avait rien compris à la situation, mais elle détestait de voir Maura ainsi.
- Viens, on descend, dit Jane en guidant la blonde vers les ascenseurs.
- Kate… tenta un des plus jeunes hommes.
- Maura, siffla la détective, les dents serrer. Elle s'appelle Maura.
Sans plus rien attendre, les deux jeunes femmes rentrèrent dans l'ascenseur, Maura toujours sanglotant.
La brune était dépassée. Qui étaient ces personnes qui appelaient Maura, Kate ? Et pourquoi celui qu'elle avait envoyé promener semblait aussi attaché à la légiste ?
Elle serra les dents, refoulant sa jalousie et s'installa sur le siège de la blonde, sa femme toujours dans ses bras.
Elle l'embrassa sur le sommet du crâne, la berçant lentement, lui murmurant des paroles réconfortantes à l'oreille, les bras serrer fortement autour de sa taille.
Au bout d'un petit moment, la voix de Maura retentit, faiblement, devenue rauque par les sanglots.
- Je ne t'ai pas tout dis sur moi. Je…
Elle hésitait. Et si la brune la quittait après cette révélation et qu'elle ne voulait plus jamais la revoir après ça ? Elle aimait éperdument sa femme, et la peur constante de la voir partir à cause de son passé lui nouait sans cesse les entrailles.
Comme si elle lisait dans les pensées de sa femme, Jane resserra son emprise sur le corps fin et légèrement musclé de la blonde. Trouvant du courage dans cette étreinte, la blonde se lança.
- Agent Spécial Caitlin Todd, commença-t-elle. C'était mon prénom jusqu'à il y a quatre ans, jusqu'à ce que je rentre à la BPD en tant que Médecin Légiste en Chef. J'étais un agent du NCIS, à traquer sans relâche les criminels, comme tu le fais toi. Mais un jour, Ari Haswari est arrivé. Il a tout fichu en l'air. En prenant Ducky et Jackson en otage. En me prenant en otage. Il… c'était un malade mental. Il faisait tout pour nous tuer, tous. Et il a réussis. Enfin, en partie. J'ai fais un marché avec lui. Il me tuait, mais il laissait en vie mon équipe. Il a accepté. Il en avait simplement après moi, je ne sais pas pourquoi. Pendant qu'il cherchait quelque chose, j'en ai profité pour mettre des balles à blanc dans son fusil, je ne voulais simplement pas mourir. Mais je devais faire semblant de l'être pour qu'il laisse Gibbs et les autres en vie. Et pour cela, je devais aussi me faire passer pour morte au sein du NCIS. Ducky m'a aidé, c'était le seul au courant de ce que je voulais faire. Il a été triste, mais il respectait mon choix, m'appelant la petite héroïne du NCIS.
Les larmes avaient depuis longtemps coulées sur les joues de la blonde, laissant des traîner de mascara noir sur sa peau blanche, mais elle sen fichait. Raconter cette partie de l'histoire de sa vie la faisait souffrir, mais la raconter à la personne qu'elle aimait semblait lui enlever un poids du cœur.
- J'ai profité qu'ils soient tous occupés à rechercher mon meurtrier pour partir. La version officielle de l'histoire, est que Haswari serait venu prendre mon corps. Enfin, c'est ce que Ducky leur à dit.
Maura se redressa et regarda l'expression de sa femme. Celle-ci semblait chamboulée, et une lueur de tristesse était visible dans ses yeux sombres.
- J'ai pris une nouvelle identité, murmura Maura. J'ai pris contact avec Patrick Doyle pour qu'il m'aide. Je lui ai tout expliqué, et il m'a aidé. Il m'a trouvé une nouvelle identité, une nouvelle vie, une nouvelle maison… Jane, Kate Todd est morte le jour où elle a décidé de passé un marché avec Haswari. Je ne suis que Maura Isles depuis que je suis arrivée à Boston.
- Tu l'aimais ? demanda Jane dans un murmure.
Maura fronça les sourcils.
- Le brun qui à parler, tout à l'heure, tu l'aimais ?
Maura soupira et baissa les yeux.
- C'est du passé, Jane, dit la blonde, une boule dans la gorge. Quand je l'ai vue, ça m'a rappelé des souvenirs que j'aurais aimé oublier pour de bon, mais c'est toi que j'aime. Pour toujours et à jamais. Je ne retournerais pas avec lui. Je t'en fais la promesse. C'est toi que j'aime, Jane. Ne l'oublie pas.
Les larmes avaient refait leur apparition dans les yeux clairs de la légiste. Jane entoura la taille de sa femme et la colla contre elle, déposant de tendre baisers dans son cou, la rassurant qu'elle ne partirait pas.
Au bout d'un moment, la porte de la morgue s'ouvrit sur cinq personnes, suivant Cavanaugh. Automatiquement, Jane se leva et se plaça devant sa femme, le visage fermé, l'expression froide.
Maura se leva et passa sa main sur l'épaule de la brune, la calmant automatiquement.
- Commissaire, pouvez-vous nous laisser, s'il vous plaît ? demanda le plus âgé.
L'interpellé regarda Jane et Maura qui hochèrent la imperceptiblement la tête, et il sortit sans rien ajouté.
La légiste fixa un à un ses anciens coéquipier, avant de se détourner et d'aller dans son bureau. Jane la suivit sans porter attention aux autres.
- Ça va ? lui demanda-t-elle.
La blonde leva la tête vers elle.
- Reste avec moi... souffla-t-elle.
- Je ne vais nulle part sans toi, lui assura sa femme.
Maura la remercia du regard, et retourna vers son ancienne équipe.
- Ecoutez, dit-elle avant qu'ils n'aient pu ouvrir la bouche, je ne sais pas ce que vous faites là, ni comment vous m'avez retrouver, mais, personnellement, je ne veux rien savoir. Kate Todd est morte il y a quatre ans. Aujourd'hui, je suis le Médecin Légiste en Chef de l'Etat du Massachusetts, Maura Isles-Rizzoli. Je ne fais plus partis de la Navy, mais des forces de police de Boston. Je...
- Pourquoi ? l'interrompit celui aux cheveux grisonnant.
Maura le regarda fixement, sans aucune émotions sur le visage. Jane eut un pincement au cœur. Jamais elle n'avait vue Maura ainsi, elle qui était toujours souriante et dont les émotions et les pensées se lisaient avec une facilité déconcertante.
Elle se dit à ce moment-là qu'elle ne la connaissait pas autant qu'elle voulait lui faire croire, et cela la rendit triste.
- Haswari voulait vous éliminer. Tous. J'ai passé un marché avec lui. Ma vie contre la votre. Je vois qu'il a tenu parole. J'ai échangée ses balles avec des balles à blanc. C'est tout ce que vous saurez.
- Kate, tu...
- C'est Maura, maintenant, dit-elle les dents serrer en fermant ses mains en poing.
A ce moment, le téléphone de la détective sonna.
- Rizzoli, dit-elle en décrochant sans bouger de sa place. On arrive.
Elle raccrocha et posa une main affectueuse sur l'épaule de sa femme.
- On devrait y aller, on a trouver un corps.
Maura hocha la tête, alla chercher son matériel dans son bureau.
- J'ai quand même été contente de tous vous revoir, dit-elle faiblement en chassant ses larmes. Mais oubliez-moi, c'est la meilleure chose à faire.
