Got you Under my Skin
Disclaimer : tout appartient à JK sauf les scénarios tordus que j'invente haha !
Auteur : Jelyel
Rating : M
Pairing : Sirius / Harry
Résumé : La guerre est terminée. Harry voit soudain son deuil interrompu par le retour de Sirius. Aux yeux de tous c'est un miracle inespéré. Aux yeux d'Harry aussi c'est un miracle inespéré. Mais également le maintien d'un secret qu'il n'avait jamais vraiment su comment enfouir. HP/SB
Note : bon alors voilà, ma nouvelle lubie du moment dans le genre pairing trop rare, c'est le Harry/Sirius. Il y en a bien quelques-unes de géniales mais on les lit trop vite alors… Voici la mienne !
Alors oui je sais j'ai d'autres fics en cours mais celle-là est moins chronophages que les autres donc je ne crains pas de m'étaler sur un million de chapitres ^^
C'est donc mon cadeau de noël pour vous mes très chers lecteurs ! Et cette fiction je vous la dédie et tout particulièrement à Shade Dreams que j'aime de tout mon cœur (3) !
Prologue :
Je me relevai, chancelant alors que la poussière qu'avait soulevée le sort qui avait achevé Voldemort m'entourait encore. J'observai le champ de bataille autour de moi. La destruction avait fait son nid partout dans la cour de Poudlard. J'enjambais un corps puis deux, comme s'il s'agissait d'une vieille habitude, évitant soigneusement de regarder les visages de peur d'en reconnaître un. Je vis les membres de l'Ordre se rassembler au loin et tenter de distinguer quelque chose à travers les flocons de poussière fine. Ils ne me voyaient pas encore, à peine une silhouette dans la brume. C'était une question de seconde et le monde me frapperait à nouveau de plein fouet.
Hermione laissa échapper un cri lorsqu'elle me reconnut. Elle se précipita sur moi et elle me parut loin, comme si jamais elle ne parviendrait jusqu'à moi. Pourtant, je la réceptionnai solidement dans mes bras dès que son corps fut à portée. J'enfouis mon nez dans ses cheveux ébouriffés. Deux bras nous entourèrent soudain et je reconnus la présence apaisante de Ron. Il m'adressa un sourire triste par-dessus la tête d'Hermione. Celle-ci pleurait, de joie et tristesse à la fois. De joie de nous voir réunis à nouveau alors que tout semblait perdu. De tristesse parce que nous avions perdu beaucoup.
Nous restâmes une éternité juste enlacés, profitant du fait d'être en vie, d'être ensemble.
Les premiers jours furent les plus éprouvants. Epouvantable au-delà des mots. On comptabilisa les morts, on les rassembla et on les recouvrit de draps. Je n'aurai même pas été étonné d'être comptabilisé parmi ces gens que toute vie avait désertés. Je me serai volontiers caché derrière ce drap, immobile au sol jusqu'à ne plus sentir ni mon corps, ni mon âme. J'étais un peu mort avec eux et pourtant je devais vivre.
Certains corps furent brûlés à l'orée de la forêt et on célébra cérémonie mortuaire après cérémonie mortuaire. Je me sentais drainé et absolument apathique. La souffrance était telle que je ne pouvais même plus la ressentir. Je savais qu'elle était là et j'ignorai simplement le déchirement qu'elle provoquait et ce trou béant dans ma poitrine qui appelait à être rempli. Mais l'heure était au bilan et il était lourd. On m'annonça le décès de Remus et Tonks comme on aurait pu me parler de la pluie et du beau temps. Je le reçus comme telle, comme une mort en plus. Ce n'est que plusieurs jours après, quand l'anesthésie s'estompa que la douleur m'assaillit avec la force d'un coup de poing. Je pleurais longuement, recroquevillé dans mon lit alors que la paisibilité du soir m'avait soudain fait réaliser l'ampleur de ce que j'avais perdu dans cette fichue guerre. Ils me manquaient et je me mis à oublier leurs voix. Je pleurais Remus et Tonks et honorai leur mémoire du mieux que je pus en acceptant la garde de Teddy, mon filleul déjà orphelin, suivant les traces déplorables de son parrain.
Le flou allait et venait et je passais des journées entières assis à attendre qu'un miracle se produise, que quelque chose me fasse bouger. Mais rien ne venait. Je m'occupais de Teddy, aidé par Andromeda. Elle était la seule avec qui j'acceptais de discuter à cœur ouvert. Ron et Hermione étant à mille lieues de cela, faisant eux-mêmes le deuil de Fred, mort pendant la bataille.
Kingsley vint me voir trois mois plus tard et je le reçus avec une immobilité affligeante, droit comme la justice.
– Harry, me salua-t-il en entrant dans la petite pièce que j'avais dédiée à Teddy dans le manoir Black.
Il s'agissait de la seule chose qui m'avait fait m'activer réellement. J'avais voulu aménager un endroit calme et serein pour le bébé que je tenais à l'instant même dans mes bras. J'avais placé des photos de Tonks et Remus partout dans la pièce. Une intention louable pour que le petit n'oublie jamais qui ils étaient. Seulement, pour moi qui les avais perdus en connaissant les personnes formidables qu'ils avaient été, je ne pouvais supporter de voir leurs visages souriants à chaque fois que je tournai la tête. J'avais peu à peu recouvert chaque cadre d'un tissu noir, signe que la douleur du deuil était toujours forte. Meda avait compris et je savais qu'elle partageait la même peine. Je la trouvais amaigrie, fatiguée et fragile. Son regard ne brillait plus et l'âge semblait l'avoir rattrapé alors qu'elle venait de perdre son unique enfant. Je ne pouvais imaginer le poids de sa souffrance et je le soutenais à ma mesure, partageant ses silences et ses regards.
Les yeux de Kingsley se posèrent sur les cadres couverts et il fronça les sourcils. Teddy s'agitât dans mes bras et je le berçai machinalement afin qu'il ne se réveille pas, souriant à son petit visage endormi.
– Je voulais juste t'annoncer que j'ai été nommé au poste de Ministre. Tous les Aurors encore disponibles traquent les Mangemorts. Nous avons besoin que l'Ordre se reforme. Je sais que c'est tôt et que tout le monde a été éprouvé mais si nous devons empêcher qu'ils se réunissent sous une seule bannière à nouveau, nous devons les traquer et les éliminer jusqu'au dernier.
– Félicitation pour le poste, dis-je doucement en m'asseyant dans un fauteuil et l'invitant à faire de même.
Je n'ajoutais rien. Je ne pouvais qu'accepter de faire partie de la traque, la colère me maintenant alerte plus que toute autre chose au monde. Et tuer un ou deux de ces enfoirés me redonneraient peut-être un peu de vie.
– La première chose que j'ai effectuée pour mon mandat a été de faire venir les meilleurs spécialistes des artefacts magiques pour étudier le voile.
Son annonce me percuta de plein fouet. Je relevai vivement la tête.
– Pourquoi ? Demandai-je sèchement.
J'étais presque en colère qu'il ose encore me donner l'espoir de revoir Sirius. Si cela ne marchait pas...
– Ils sont déjà sur une piste sérieuse. Le voile serait un passage vers les limbes, l'entre deux monde, si tu préfères.
– Mais encore ? Dis-je, méfiant.
– Ils peuvent faire sortir Sirius de là. Ça prendra peut-être du temps mais ils pensent y parvenir.
Je fermai les yeux, contenant la bouffée de bonheur qui monta en moi.
– Pourquoi faites-vous ça ?
– Comme cadeau de reconnaissance de toute la communauté sorcière pour nous avoir débarrassé du plus grand mage noir de ce siècle.
Je le remerciai profondément d'un signe de tête. Revoir Sirius. L'idée ne m'avait jamais vraiment quitté mais le seul endroit où il me semblait encore accessible était mes rêves. Ou plutôt mes cauchemars qui m'agitaient depuis sa mort. Ils n'avaient fait qu'empirer avec la fin de la guerre. J'avais perdu toute ma famille, Remus, Tonks, Fred mais la perte qui ne guérirait jamais était celle de Sirius. Parce que je ne m'étais jamais pardonné cette nuit au ministère et parce que mon attachement pour lui allait au-delà des mots. Pour la première fois, néanmoins, depuis des mois, un sourire heureux osa s'installer sur mes lèvres.
– Quand ? Demandai-je.
– Quelques mois. Avec Pettigrow vivant, nous pourrons l'innocenter dès son retour, je te le promets.
– Merci sincèrement Kingsley... Je ne sais pas quoi dire...
– Promets-moi de recommencer à vivre. Et ce cadeau, c'est le moins qu'on puisse faire pour toi. Que comptes-tu faire à présent ?
Je le regardai, les yeux ronds. C'était la première fois qu'on me le demandait à moi.
– Je... Je ne sais pas. J'ai ce petit morceau de bonheur à élever dignement, dis-je doucement en regardant Teddy. J'ai à me remuer pour sortir de cette ambiance lourde. J'aviserai ensuite.
La question était censée et aurait dû permettre de lancer une lumière dans le tunnel noir où je me trouvais mais... au contraire. L'écho des ténèbres était terrible. Qui était Harry Potter quand il n'était plus l'élu ? Je ne m'étais jamais posé la question et, au fond je ne savais même pas ce que je voulais faire de ma vie. Peut-être parce que je n'y avais jamais réfléchi, ayant grandi dans l'optique que je n'allais pas survivre à la guerre.
Je me relevai énergiquement et déposai Teddy dans son petit lit. J'avais toute une vie pour y penser et faire absolument tout ce que je voulais, je n'allais certainement pas me laisser abattre par le chagrin maintenant. Kingsley me salua et quitta la pièce sur une dernière parole encourageante.
Je me postai près de la fenêtre et le regardai s'en aller. Je me forçai à tordre à nouveau les lèvres dans un rictus plus proche de la grimace que du sourire. J'allais devoir réapprendre à rire, à sourire, à vivre tout simplement.
A suivre…
Bon ce chapitre est donc un prologue assez court ! Bien entendu vous ne trouverez pas ici une mise en couple "rapide". J'aime bien quand ça traîne et je pense que certain(e)s d'entre vous aussi :3 Alors même si c'est frustrant on va y aller petit à petit !
Sirius apparaîtra dans le prochain chapitre, dans celui-là disons que je pose les premières pierres, en installant un peu le contexte et tout ça ! :)
Bisous mes bichons ! A bientôt !
