Bonjour ! Voilà le premier chapitre d'une longue série, totalement indépendant de l'autre histoire. C'est une histoire de guerre, pure et simple. La guerre, le sang et tout ce qui va avec. Surtout, ne soyez pas choqués devant quelques blessures que je juge assez sévère pour laisser de graves séquelles, autant physique que psychologie, pourtant assez pour que les personnages s'en sortent. Un peu comme dans ce chapitre. Mais ce n'est que le premier d'une longue série. Ah ! et c'est aussi à cause de cela que la fiction est classée T. Mais bon, peut-être est-il tant que je vous laisse profiter.
Enjoy !
Le nez collé sous le livre de littérature ancienne qui avait fini par devenir son chapeau contre le soleil, elle releva le menton en l'entendant approcher. Paresseusement, elle rouvrit lentement un œil pour fixer sa vision réduite sur ses chaussures et poussa un profond soupir en étendant son bras, pour le poser sur l'une de ses tongs.
« Qu'est-ce qu'y a ? » Soupira-t-elle en serrant sa cheville, agacée d'avoir été interrompue : « Je fais une sieste. »
A son tour, il poussa un long soupir mais cette fois-ci désespérée par sa fainéantise. Il libéra sa cheville d'un mouvement sec et croisa les bras sur sa poitrine.
« Kurosaki Ichigo. »
Immédiatement elle se redressa, faisant glisser son livre jusqu'à sa poitrine. Elle planta son seul œil valide sur lui, légèrement écarquillé par la surprise. Il poussa un soupir, désespéré par son entêtement puis lui tendit la main. Elle la glissa dans la sienne, puis se laissa redresser en le sondant intensément.
« Je ne plaisante pas. C'est un ordre.
- Bien. Dans ce cas, j'irais. »
Elle se pencha, ramassant les deux sabres échoués dans l'herbe. Poussant un nouveau soupir de découragement à cause de sa pause écourtée, elle les glissa dans son dos, les coinçant grâce à sa ceinture.
« Toraô…
- Qu'y a-t-il ? »
Elle se redressa douloureusement, faisant craquer tous les muscles de son dos puis se tourna pour lui faire face. Ses sourcils étaient froncés à cause de sa fureur contenue et sa mâchoire serrée de devoir obtempérer.
« Pourquoi existons-nous ? »
Il sursauta, semblant surpris de cette soudaine interrogation. Puis, un sourire tendre étira ses lèvres et il tendit la main pour la glisser sur sa joue.
« Parce que l'ordre a besoin d'être maintenu. Voilà pourquoi nous existons. »
Elle ferma les yeux, comme pour assimiler cette idée puis les rouvrit, fit un pas en arrière pour se soustraire au contact de cet homme si spécial.
« Désolée… Toraô.
- Non ! Ne f- »
D'un mouvement vif, elle lui enfonça la garde de son sabre dans le ventre, le faisant basculer sur les genoux. Il releva malgré tout les yeux pour croiser son regard implacable et serra les dents.
« Pourquoi est-ce que tu…
- Souviens-toi de la dernière fois Toraô. Je refuse que nombre de nos frères meurent à nouveau. Et même si vouloir empêcher ces morts signifie trahir le Shinjitsu… Je trahirais le Shinjitsu. »
Elle empoigna la garde de son katana, qu'elle pointa dans sa direction, faisant glisser la lame sur sa clavicule. Il posa à son tour la main sur la garde de son katana, prêt à engager le combat, même contre l'un des siens.
« Si c'est ce que tu souhaites, alors le Shinjitsu te…
- Foudroie jusqu'à mon sang, Reiten. » Le coupa-t-elle en levant son sabre.
Le ciel se tinta peu à peu, les nuages s'amoncelant au-dessus de leur tête. Puis, une sorte de puits s'ouvrit entre les nuages amassés, et un éclair fendit le ciel, s'abattant sur eux.
Les bras remplis de lacérations en tout genre, une épaule déboitée, un bras cassé, une cheville foulée et sûrement quelques côtes brisées, elle avançait à pas lents, désespérés. Vaincre Toraô ? Qu'avait-elle cru ? Elle en était fichtrement incapable. Résultat : elle avançait vers le Seiretei comme une carpe à moitié écrabouillée. Elle s'arrêta devant le gardien de la grande porte, peinant pour relever simplement la tête, juste pour être capable de poser les yeux sur lui. Elle prit une profonde inspiration, peu sûre d'être capable de le vaincre dans son état.
« Pourrais-tu… P-Pourrais-tu m'ouvrir la… p-porte, s'il-te plaît… ?
- Don. Jidanbo de peut ba ouvrir la borte. »
Elle blêmit. La diplomatie valait mieux que la force. Il fallait… Il fallait qu'elle réussisse à le convaincre ou bien…
« M-Mais j'ai… U-Un message… i-important…
- Tu de padera bas. » La rabroua le géant, catégorique.
Elle crut faire une dépression nerveuse. Il ne la laisserait pas passer hein… Résolue, elle porta son bras encore valide sur la garde de l'un de ses deux sabres. Le rouge : Ryôgen. Le complément d'âme de Reiten.
« Si tu ne me laisse pas passer, j'emploierais la force. »
Mais il sembla insensible à ses menaces. Avait-elle de quoi effrayer qui que ce soit de toute façon ? Pas dans son état. Mais ça ne voulait pas dire qu'elle ne pourrait forcer l'ouverture des portes. Elle tira son sabre d'un geste lent, presque hésitant, convaincue que le géant finirait par se désister. Il n'en fût rien. Elle opta donc pour la violence pure et simple. Si Leiko-sama la voyait, elle serait vraiment furieuse. Elle allait à l'encontre de chacun des idéaux du Shinjitsu. Justice, paix, sérénité et confiance. Et elle était là, à enfreindre toutes ces règles fondamentales. Pardonnez-moi, Leiko-sama. Je ne reculerai devant rien pour éviter une nouvelle guerre.
« Si le sol tremble, si le vent rugit, si les volcans grondent, si l'eau ruissèle. Déchire le ciel, Ryôgen. »
La Seika Tamashii de Reiten. Le géant brandit son immense lance, croyant pouvoir l'arrêter. Elle ferma les yeux, s'excusant mentalement. Tu ne peux rien, désolé. Si Ryôgen est la Seika Tamashii de Reiten… C'est parce qu'il contrôle toute l'électricité ambiante que Reiten est incapable de maîtriser. Elle abattit son sabre d'un coup, dans le vide. Et le géant décolla, comme projeté par une force invisible. Il défonça la porte dans son élan, s'écrasant avec fracas dans l'enceinte du Seiretei. Traînant sa cheville douloureuse et tenant à bout de bras son sabre avec son épaule déboitée, elle avança à la même vitesse qu'une Matsumoto incapable d'aligner deux pas, bourrée jusqu'au choux. C'était beau ça… Une Teitten qui se baladait ainsi. Quasiment trois de ses quatre membres les plus importants inutilisables. Et que le Shinjitsu me pardonne… Songea-t-elle résolument en pénétrant sans la moindre crainte dans le Seiretei. Les gardes intérieurs s'étaient assommés lorsque Jidanbo leur était littéralement tombé dessus. Elle traîna sa patte blessée avec toute la dignité qui lui restait, redressant fièrement le menton malgré le sang qui s'écoulait de son œil gauche sur sa joue. Œil qu'il lui avait arraché sans le moindre scrupule. Et qu'elle gardait à présent fermé, pour ne plus ressentir la dévorante souffrance que le coup de sabre qui le lui avait fauché avait fait naître en elle. Elle n'avait plus d'œil gauche. Plus du tout. Et elle n'en aurait sûrement plus jamais. Et même si la perte de cet œil était nécessaire au salut qu'elle recherchait… C'était quand même douloureux, de se voir arracher ce qui l'avait servie pendant tout ce temps. Elle sursauta en sentant plusieurs reiatsu denses et diablement puissants se diriger vers elle à toute vitesse. Peu importe. Elle savait que c'était la guerre. Et pour éviter des morts stupides, elle devait avancer. Le plus possible. Sans que personne ne l'en empêche. Elle était tellement concentrée à mettre un pas devant l'autre, à oublier la brûlure mordante de l'acier sur son œil manquant, qu'elle ne remarqua pas les capitaines plantés devant pour lui barrer le chemin. Au fur et à mesure de sa progression, elle sentait la blessure devenir plus intense, la douleur se faisant plus forte, plus difficile à résister. Jusqu'à ce qu'elle laisse échapper un sanglot, incapable de garder la douleur pour elle plus longtemps, faisant tomber son sabre au sol dans un tintement métallique. Les larmes la brûlaient plus encore que tout le reste. Incapables de la soutenir plus longtemps, ses jambes se dérobèrent sous elle et elle porta ses deux mains en hoquetant à son œil manquant. Le sang qui s'échappait de cet œil ne semblait pas vouloir s'arrêter. Et il brûlait encore, encore et encore. De plus en plus intensément. Jusqu'à ce qu'une main se pose sur son poignet et qu'elle relève la tête, pour planter son seul œil valide dans celui d'une femme qui la surplombait avec un visage impassible.
« Laissez-moi voir votre œil. » Lui ordonna-t-elle gentiment, néanmoins fermement.
Mais avant qu'elle ait pu protester, la médecin retirait ses mains et lui ouvrait l'œil, entre deux doigts. Et elle hurla. Tout simplement. Parce que la sensation de l'acier déchirant son pauvre globe oculaire était encore présente. Parce qu'elle sentait encore la lame de Toraô ouvrant et perçant sans pitié sa paupière, arrachant par la même occasion son œil. Toutes ces sensations étaient encore là et la perturbaient. Non, plus que la perturbait : la hantait. Elle revoyait encore et encore la scène au ralenti. Et la cicatrice que ce coup de sabre avait laissée. Et alors que la médecin la lâchait, elle pressa avec un sanglot de petite fille ses mains pour tenter de réprimer la douleur. Peine perdue. Au-contraire, c'était encore pire. Bon sang ! Mais elle s'occuperait de ses petits problèmes personnels plus tard. Pour l'instant, elle avait d'autres choses plus importantes à régler. Une guerre à éviter. Et même si elle perdait complètement l'usage de son second œil à cause de ça… Elle tendit la main. Tout simplement. Et comme attirée par un champ magnétique, son sabre fusa dans sa main sans qu'elle ait à faire le moindre geste. Et malgré sa cheville cassée, son bras droit cassé et son épaule gauche déboitée, elle se redressa… Elle tiendrait bon. Parce que le Shinjitsu avait besoin d'elle. Et qu'elle ne faillirait pas à sa tâche. Toisant avec sa vision réduite de moitié les trois Shinigamis qui portaient un Haori en face d'elle, ne doutant pas le moins du monde que d'autres patientaient dans son dos, elle se remit à se traîner comme un lapin à moitié écrasée dans la direction des trois Shinigamis, sans se soucier du reste. Se mordant la lèvre inférieure à cause de la douleur, elle dévia sa trajectoire pour ne pas les croiser.
« Yamamoto… » Souffla-t-elle en se concentrant sur la personne qu'elle cherchait à atteindre.
Baka… Souffla Reiten dans sa tête alors que Ryôgen restait étrangement silencieuse. Elle pouvait être stupide, imbécile, totalement débile, elle savait ce qu'elle voulait faire et devait faire. Continuer à se battre pour le Shinjitsu.
« Oï, oï, où est-ce que tu crois aller ? Tu es cernée. » Déclara lentement un gamin aux cheveux blancs en se plantant devant elle.
Mais elle ne lui jeta même pas un regard, concentrée sur sa tâche, préférant se concentrer sur ses pieds, faire un pas l'un après l'autre pour ne pas s'effondrer et cette fois-ci, ne plus pouvoir se relever.
« Pour le Shinjitsu… » Murmura-t-elle à mi-voix, le regard vide.
Elle avait fini par traîner sa jambe derrière elle, rampant à moitié comme une taupe écrabouillée, incapable de faire autre chose que de se traîner. Parce qu'il fallait absolument… Elle tangua dangereusement sur ses jambes à deux mètres à peine du gamin, sentant ses yeux se remplir de larmes à nouveau à cause de son incompétence. Bon dieu, elle n'avait perdu qu'un œil ! Contrairement à ce que nombre d'innocents pouvaient perdre si cette guerre avait lieu, ce n'était rien ! Elle sentit les larmes rouler le long de ses joues avec amertume, sans pour autant sans préoccuper. Parce que la douleur était forte. Trop forte. Et que même quelqu'un comme elle ne pouvait supporter. Serrant les dents malgré ses larmes, elle tenta avec vaillance de résister à la douleur pour reprendre sa route.
« Pitié, que les dieux soient avec moi… » Se dit-elle à elle-même, sans se rendre compte qu'elle parlait à voix haute : « que Leiko-sama me protège. Et que les esprits du Shinjitsu entendent mes prières. »
Mais elle trébucha avant d'avoir fait un pas, et s'étala de tout son long aux pieds du capitaine de la 10e division qui ne moufta pas. Elle ne bougeait plus, ne tressaillait plus, visiblement à bout de force. Elle semblait avoir perdu connaissance. Et peut-être que c'était mieux. Ainsi, elle serait plus inoffensive. Et eux, plus à même de l'interroger après lui avoir prodigué des soins.
« Ainsi donc, ce sont les jeunes prodiges de cette promotion… » S'étonna Kyôraku en voyant les presqu'enfants alignés sur le mur en contrebas.
Huit en tout et pour tout. Huit gamins, pour la plupart assez jeunes, le visage fermé, sûrement à cause de l'angoisse et du stress qui grandissaient en eux. En même temps, ils en auraient fait de même à leur place. Plus que les majors de la promotion encore, ces jeunes gens étaient pour la plupart en deuxième année. Hormis trois d'entre eux, bien plus jeunes que les autres, qui semblaient étrangement sereins contrairement aux autres. Une petite brune, qui donnait de petits coups de coudes à son voisin en désignant discrètement – pas si discrètement que ça – les capitaines et en étouffant de petits rires. Son voisin en question, un blond qui lui souriait en tentant d'étouffer son entrain démesuré. Et sur son épaule, la troisième première année. Une petite blonde qui dormait sur son épaule, bavant allègrement. Croyaient-ils seulement avoir une place au sein du Gotei 13 ? Seules 4 places étaient libres. Et des premières années n'étaient sûrement pas capable de les atteindre. Mais s'ils étaient ici, ils étaient sûrement des génies.
« Numéro 1, Numéro 2 » Appela sèchement le professeur en posant les yeux sur sa liste.
Deux des huit personnes alignées se levèrent. Des deuxièmes années. Et ils n'étaient pas mauvais. Bien loin de là, incroyablement bon pour des deuxièmes années. Volants allègrement aux 4 coins du terrain. Jusqu'à ce que le garçon, de plus grande stature que la jeune fille qu'il combattait, l'assomme vivement en lui abattant sur la nuque son Zanpakûto sous sa forme libérée. Le numéro 2 venait de s'imposer. Impassible, le professeur posa de nouveau les yeux sur sa liste.
« Numéro 3, Numéro 4 »
Et un nouvel affrontement débuta, dévoilant de nouveaux talents incroyables. Les élèves de deuxièmes années étaient bons. Non, plus que bon même, excellent. Et même si cette session spéciale ne recelait que des génies, c'était impressionnant.
« Numéro 5, Numéro 6 »
Le premier année, le seul garçon premier année de la session secoua lentement sa voisine qui battit des yeux d'un air abrutie. Totalement dans le coaltar. Mais elle se redressa tout de même pour se tourner comme une tortue écrasée face à son ami qui lui souriait d'un air encourageant. Des amis, indéniablement. Qui partageaient même dans le combat. Parce que s'il lui souriait sans se décider à engager le combat, elle lui jetait un regard ennuyé, passant de lui à la gamine qui les encourageait assise contre le mur, levant un bras à rythme cadencé.
« Ça va oui ! » Grogna leur professeur comme ils n'avaient toujours pas esquissé le moindre mouvement.
Et le combat débuta. Comme ça, tout d'un coup, sans que personne ne le comprenne. Parce que c'était tout bonnement incompréhensible. La gamine première année tira l'un des deux Zanpakûto – étonnant qu'elle possède un Zanpakûto double, il n'y en avait que deux dans toute l'histoire de la Soul Society – et le lança. Ou vous avez bien vu, elle le lança. Comme si elle croyait que c'était un boomerang et qu'il allait revenir vers elle. Ce qu'il ne fit absolument pas, se contentant de suivre une trajectoire droite jusqu'à l'apprenti-shinigami en face d'elle qui semblait s'y attendre. Parce qu'il dégaina d'un mouvement preste son sabre et se jeta au sol alors même qu'elle apparaissait devant lui, son sabre encore rengainé fendant l'air à toute vitesse comme si elle voulait lui faire éclater le crâne. Un genou posé à terre, il effectua un mouvement circulaire avec son sabre dégainé. Mais elle bondit dans les airs, rattrapant l'autre sabre qui continuait sa course et tourna sur elle-même. Mais il avait déjà levé sa lame, connaissant exactement son style de combat et donc de quelle manière s'y adapter. Et son plus gros handicap, à savoir son style de combat d'épée non-dégainée. Elle ne tirait pas la lame, ne découpait pas de peau, se contentant d'asséner des coups. Physiquement, elle épuisait son adversaire. Mais infliger des blessures directement sur la chaire était beaucoup plus efficace. Bien qu'elle soit capable de lui briser les côtes avec. Il dut se jeter au sol justement, pour éviter qu'elle lui en brise une. Alors que dans les autres combats, à ce stade là, ils avaient déjà libéré leurs Zanpakûtos, ce combat-ci traînait en longueur. Ils se jaugeaient, s'évaluaient mais ne se battaient pas vraiment. Au-contraire, ils faisaient plutôt semblant de se battre. Et cela n'échappait à personne. A part à leur professeur qui semblait totalement désintéressé. Mais étrangement, le coup de fouet ne vint d'aucun des haut-gradés.
« Battez-vous ! »
Ils se stoppèrent tous les deux, après un nouvel échange, se tournant vers leur camarade assise contre le mur qui brandissait son poing d'un air menaçant.
« Si vous ne le faîtes pas, je vous botte les fesses, moi ! »
Ils écarquillèrent tous les deux les yeux, surpris, puis se fendirent du même sourire désolé. Et une seconde plus tard, l'affrontement reprenait, avec une ardeur différente.
« Baka-no-Sae-chan, Baka-no-Toraô… » Murmura leur amie en esquissant un mince sourire.
Toraô boitillait tout en tentant de se traîner jusqu'au temple du Shinjitsu. Deux de ses côtes avaient été littéralement broyées, une longue estafilade barrait toute la diagonale de son visage, manquant de peu son œil. Sa jambe droite était complètement brisée et son poignet droit complètement inutilisable. Il ne pourrait pas combattre au sabre pendant quelques temps. Sabre… dont le sang de l'amie qu'il avait juré de protéger tout ce temps était imprégné. Il serra les dents, encore dégoûté par la sensation de sa lame, déchirant sans ménagement sa paupière et embrochant son œil. De nouveau, il sentit un haut-le-cœur l'agita et s'agrippa à la porte en papier de riz coulissante. Il se laissa tomber un genou à terre, refoulant de toutes ses forces ses larmes.
« Leiko-sama. » L'appela-t-il d'un ton sec, sentant ses yeux le brûler.
Une mince silhouette se détacha à travers le papier. Puis, la maîtresse du Shinjitsu fit glisser la porte, posant les yeux sur lui. Choquée, elle plaqua une main sur sa bouche.
« Elle… elle… » Murmura-t-elle d'une voix tremblante.
Il ne répondit pas, conscient que s'il desserrait les dents, il se mettrait à pleurer. Comment avait-il pu… ? Il en était malade. Comment avaient-ils pu en arriver là ? Ils étaient amis… Mieux, il était amoureux d'elle depuis tous ces siècles. Alors comment avait-il pu… La blesser comme il l'avait fait ? Il sentit la maîtresse du Shinjitsu tomber à ses côtés, mais il l'ignora, concentré sur ses sentiments contradictoires.
« Je l'avais promis… Je lui avais promis… » Sanglota-t-il devant elle : « je l'avais juré, juré sur la tombe d'Eko-chan, je la protègerais. Je la protègerais toujours… Alors pourquoi… ? Pourquoi est-elle au Seiretei et non ici, ici dans le Shinjitsu… ?
- Je comprends ce que tu ressens. » Murmura-t-elle d'une voix douce en posant une main sur son épaule : « tu as fait ce que tu as pu et plus encore. Tu as fait de ton mieux. Elle nous reviendras. Ne t'inquiètes pas. »
Et tout en le berçant, elle jeta un regard d'avertissement derrière elle. Assommé par la douleur, le pauvre Toraô ne vit pas Ichimaru Gin esquisser un sourire sournois devant le regard d'avertissement de la jeune femme.
Je pense quand même que vous méritez une petite explication. Le Shinjitsu est une institution indépendante de la Soul Society ou encore des humains. Ni tout à fait humains, ni tout à fait shinigamis. Sous-entendus, ils ne sont jamais morts. Comme je le disais, c'est une institution qui n'agit que pour elle-même. Ils méprisent autant les shinigamis, que les êtres humains. Sans parler des hollow. Et c'est dans ce contexte que quelques siècles plutôt, trois shinigamis l'ont rejoint. Saezumi Noryoki, protagoniste de l'histoire, Shûn Toraô, un de ses amis d'enfance et Kan Ekomi, une autre des ses amies d'enfance qui est aujourd'hui morte. Voilà pour l'instant tout ce que je peux vous dire sur cette institution mystérieuse, mais vous en saurez bien assez bien assez tôt ! Ah oui, et au fait : le Shinjitsu existe indépendamment de la Soul Society et du monde des humains. Ni dans l'un, ni l'autre. une dimension créée à partir du monde des humains qui existe hors de celui-ci. Eh ouai, c'est compliqué. Bon, je vous laisse récupérer vos yeux, à bientôt !
