Hello !
Un peu de douceur ce soir, je vous poste une très vieille OS, que j'avais adoré écrire, et qui vous plaira j'espère :D
Elle danse sous la pluie, seule. Elle est folle. Son visage souriant semble ne pas ressentir le froid. Sa tête est penchée en arrière pour mieux recevoir les gouttes d'eau, comme si c'étaient des gouttes de bonheur liquide. Elle tourne sur elle-même, les bras légèrement écartés pour montrer qu'elle accueille ce cadeau de la nature à bras ouverts. Ce qu'elle est belle. La nature lui va bien. J'aime les jours de pluies avec elle, même si elle ne le sait pas.
Certains élèves rentrent en courant au château, se mettre à l'abri. Elle reste là. Quelques-uns la dévisagent, puis reprennent leurs chemins vers un endroit plus chaud, au lieu de d'observer cette sirène étrange. Ils vont surement dans leurs salles communes, se réchauffer près du feu, ou dans les bras de leur moitié. Je suis froid, j'ai froid. Tous recherchent la chaleur, alors que nous sommes tous deux dans la froideur. Mais ce moment est tellement magique, pourquoi le gâcher pour un peu de chaleur éphémère, alors que ce froid est si bon, si vivifiant ? La brume pourrait nous envelopper, la lune se refléter dans nos yeux, ça ne serait pas plus magique. Ce moment est juste trop parfait.
Et moi, je suis là, comme un idiot à l'épier, avec mes yeux curieux et avides de l'observer en secret, comme si c'était défendu. Certains m'aperçoivent, surpris aussi, mais passent leurs chemins, m'évitant. Je suis tranquille pour l'observer en silence, bercé par la pluie tombant et ses gestes gracieux. Je peux voir sa peau blanche et luisante comme la lune. Elle est si innocente, si pure. Sa robe farfelue lui colle à la peau, je passe ma langue sur mes lèvres tandis que mon imagination et ma conscience se bousculent dans ma tête, pour savoir qui aura la priorité. Ses longs cheveux blonds dégoulinent et ses joues sont légèrement rosies par le froid. Elle est à croquer. J'ai envie d'aller la réchauffer. D'être près d'un grand feu, sa peau contre la mienne, ses cheveux emmêlés aux miens, nos doigts s'apprenant, se caressant, nos cœurs battants à l'unisson et nos corps ne faisant qu'un. La conscience a perdue. Fichus hormones !
La pluie cesse. J'ai l'impression que seulement quelques secondes se sont écoulées, alors que ce doit faire des heures que je suis planté là. Elle passe à côté de moi d'un pas léger, surement pour aller se sécher, ou au moins se réchauffer un peu à l'intérieur. Avec son perpétuel air lunatique, et elle demande d'une voix songeuse, presque absente :
-Salut Draco ! Tu es tout mouillé ! Fais attention aux herzerfressen*, ils adorent le froid et la pluie. Ils se glissent sur ta peau, comme des gouttes d'eau et vont jusqu'à ton coeur pour le détraquer ! Va vite te réchauffer avant d'attraper mal !
Je la suis du regard tandis qu'elle continue son chemin. Je me décide enfin à faire comme elle, et me dirige vers ma salle commune, perdu dans mes pensées. Si seulement elle savait que quelque chose d'autre ronge déjà mon coeur. Quelque chose de pire que ses petits herzerfressens. Mais comment lui avouer ? Ce n'est pas elle qui est folle, c'est moi qui le deviens ! Si tu savais ma jolie Loufoca …
* petites bêtes inventées par moi, à partir des mots allemand coeur : herz, et ronger : zerfressen
