Tea Time s'inscrit dans le déroulement de la série et plus exactement dans l'épisode "The end", le dernier de la saison 5.
Une fanfic mais quatre chapitres... pour quatre points de vue sur ces évènements qui, mine de rien, ne seront pas sans conséquences. Je vous posterai les chapitres tous les deux ou trois jours.
Bonne lecture ! (et si vous aimez, pensez à reviewer !)
Pour Coccie, qui m'a lancé le défi : la meilleure des lectrice et une fanfiqueuse d'exception. (Venez donc lire "Intuition électrique" sur X-Files memories ! Vous comprendrez de quoi je parle !).
Au passage, un très grand merci à Starbux, pour ses conseils avisés et ses excellentes idées d'amélioration ! (J'ai tout pris : je suis un vampire !)
Tea Time
A la fin de la saison 5, dans l'épisode « The End », Mulder et Scully découvrent un jeune enfant prodige capable de lire dans les pensées des autres. Gibson Praise vient d'échapper de peu à la mort en anticipant le coup de celui qui voulait lui tirer une balle dans la nuque. Et seul Mulder semble avoir compris son incroyable capacité…
Mulder est soutenu dans son hypothèse par une mystérieuse femme, l'agent Fowley, dont Scully déduit assez vite qu'elle connaît – bien – son partenaire. Après vérification, les Lones Gunmen lui apprennent en effet que c'est une ancienne petite amie qui l'a quitté il y a quelques années de cela pour travailler en Europe. Un soir, alors que Scully vient retrouver Mulder pour lui apprendre les résultats extraordinaires des examens pratiqués sur Gibson, elle surprend les deux anciens amants, main dans la main.
Le lendemain matin, toute l'équipe travaillant sur l'enquête autour de Gibson est réunie dans le bureau de Walter Skinner. Mulder et Scully veulent convaincre leur supérieur hiérarchique de négocier l'immunité pour l'homme qui voulait assassiner l'enfant : ils pourraient ainsi l'interroger et apporter enfin la preuve justifiant l'existence des X-Files, que le potentiel humain révèle encore des possibilités insoupçonnées. Et que certains le savent, et veulent le cacher au monde.
Il est décidé que Mulder va aller interroger le meurtrier et que Scully devra prendre en charge la protection de Gibson pour la soirée. Mais avant cela, il y a quelques heures pendant lesquelles, dans un certain salon de thé, vont se jouer d'autres possibilités…
«[Les échecs], c'est différent de la vraie vie où les gens pensent une chose et en disent une autre.»
- Gibson Praise. The End.
Chapitre 1.
Fox Mulder
Washington, au « Tea Time », 15h.
Le "Tea Time" ? C'est la meilleure de la journée !
Je me plante devant la devanture du tout jeune salon de thé qui vient d'ouvrir dans la 23ème. Je savais que cette adresse me rappelait quelque chose ! Nous sommes passés devant avec Scully il y a quelques semaines en rentrant de Colombie britannique et ma partenaire avait l'air bien au courant des derniers plans à la mode pour sortir entre copines esseulées !
Je m'en souviens d'autant plus que ça m'avait fourni le prétexte idéal pour me payer sa tête en singeant une Scully, version « discussion entre filles ». Elle n'avait pas trop ri en fait. Mais moi, ça m'avait réjoui au plus haut point !
- Tu entres ? invite Diana.
Je lui emboite le pas en me félicitant que Scully ne soit pas là pour me voir pousser la porte de ce lieu de perdition.
Je m'entends encore lui rétorquer que moi, Dieu merci, jamais on ne me verrait mettre les pieds dans un piège-à-snobs pareil. Pas assez guindé !
C'est dire si l'idée d'investir ce terrain aujourd'hui me transporte d'une joie sans nom.
- Puis-je prendre votre pardessus, Monsieur ? me demande un bonhomme sans âge, style maître d'hôtel du siècle dernier, avec un air dont je n'arrive pas trop à déterminer s'il est juste pincé ou carrément obséquieux.
Je lui tends mon… « pardessus »… Il le saisit du bout des doigts.
OK. Pincé donc !
Mais qu'est-ce que je fous ici ? Je déteste ces endroits qui sentent le parfum piquant de veilles anglaises. Des effluves sucrés, écœurants. J'ai furieusement envie de faire demi-tour.
- Ne fais pas cette tête, Fox. C'est très bien de fréquenter aussi des endroits pour adultes, brocarde Diana, les yeux pétillants.
Hum. Référence, je suppose, aux nombreuses gargotes et autres fast-food pour étudiants dans lesquels je l'ai si souvent traînée il y a quelques années et où nous faisions souvent figure d'aînés.
Je porte à ma bouche une graine de tournesol que je viens de retrouver au fond d'une de mes poches.
- Si c'est ça qui t'intéresse, je peux te proposer bien mieux dans la catégorie « pour adultes ». Et pas besoin d'y aller le petit doigt en l'air.
Elle me dévisage franchement, l'air de dire « De toi, rien ne m'étonne » et dans son silence et son regard insistant, je devine que j'entame très mal cette « entrevue ».
Hier, c'était hier. Aujourd'hui… je ne suis plus d'humeur. Je ne veux plus que des explications. Pour son intervention de ce matin devant Skinner, où je n'ai pas trouvé le soutien qu'elle semblait pourtant me promettre hier quand elle évoquait le partenariat dont j'avais besoin. Et puis, si on y est, peut-être bien aussi pour tout le reste. Ce que je n'ai jamais compris, à défaut de l'avoir digéré : pourquoi est-elle partie ?
Je ne lui ai jamais rien demandé. Elle est partie et moi, je suis resté l'homme élégant, le relativement placide diplômé d'Oxford, celui qui a jusqu'ici eu la classe – ou la lâcheté c'est à voir… - de ne rien chercher à savoir.
J'aurais eu l'impression de me mettre plus bas que terre et je sais ce que Diana pense de l'engeance de ceux qui s'agenouillent…
Mais aujourd'hui ? …
C'est idiot… Ça fait des années que je n'y ai pas pensé. Je n'ai rien à gagner à remettre le sujet sur le tapis. En fait, je me serai bien passé de la voir après l'épisode de ce matin, une petite trahison en fait, une de plus me souffle mon ego. Et voilà que je lui laisse entrevoir, à cause de mes vannes imbéciles, des options que je ne veux pas envisager.
J'ai mal joué. C'est évident. Et pas de chance pour moi, l'évocation d'endroits « pour adultes » semble réchauffer le cœur de mon ex.
En d'autres temps, j'aurai adoré. Là, ça m'agace.
- Ne te fais pas d'idées. Ce n'était pas une proposition.
- Dommage, lâche-t-elle en haussant les épaules.
Je me laisse tomber sur une chaise, j'écarte les jambes et me cale contre le dossier en croisant les bras.
C'est elle qui m'a proposé ce rendez-vous hier. J'ai accepté. Peut-être un peu endormi par ses sourires, la douceur de sa main. De vieilles réminiscences… Mais chaque fois que j'y pense depuis 18h, je me fustige d'avoir accepté : ce n'est pas une bonne idée. Tout à l'heure, j'espérais presque que Scully m'appelle en urgence et me donne une bonne raison de me défiler.
Mmm. Je vais la laisser venir. Qu'elle engage le fer : après tout, c'est elle qui a ouvert les hostilités…
- Tu m'en veux encore, n'est-ce pas ? attaque-t-elle d'une voix douce.
J'aimais sa voix. Elle était… je ne sais pas… bienveillante. Et puis un jour, les actes parlent, racontent une toute autre histoire. Et ça a le mérite de remettre les choses à leur place.
Elle veut une discussion franche et sans détours ?
Bien. Soit.
Je lui souris. Jaune je crois.
- Je te l'ai dis. J'ai fait sans toi.
- Ça n'empêche pas.
Non. C'est vrai : ça n'empêche pas. Est-ce que j'ai vraiment fait sans elle ?
Je décide que oui. Et je me redresse pour m'adresser à elle en me penchant par-dessus la table.
- J'ai ma vie, Diana. J'ai les X-Files. Je mange X-Files, je bois X-Files, je dors X-Files -…
- Tu baises X-Files ? interrompt-elle avec un regard provocateur.
Elle rit. Pas moi.
- Oh…, se reprend-t-elle l'air très peu contrite à vrai dire. Il ne faut peut-être pas plaisanter avec la vertu de l'agent Scully…
Je préfère ne pas relever. Je reprends après avoir inspiré.
- Pourquoi ne pas m'avoir soutenu dans ma demande d'immunité pour interroger ce tueur ce matin ? Alors que je peux peut-être enfin apporter une preuve que les X-Files ont tout leur sens, la preuve que l'humanité ne soupçonne qu'à peine ce dont l'homme est capable. Et par-dessous tout, que je peux prouver que certains veulent cacher cette vérité aux yeux de tous ! Pourquoi n'étais-tu pas derrière moi, toi qui soi-disant pense comme moi ?
- Pas soi-disant ! Je pense vraiment comme toi !
- Des mots. Je croise les bras et je me renfonce contre le dossier de la chaise. Et en attendant, c'est Scully qui m'appuie aujourd'hui ! Pas toi.
- Je vois plus loin, Fox, déclare-t-elle de cette façon qu'elle a toujours eu de me parler quand elle prétendait me raisonner.
Je la regarde autrement. Je n'aime pas sa façon de me dévisager avec cette espèce de condescendance. Une petite voix intérieure me souffle une pensée acerbe : si je ne soupçonnais pas ce qu'elle attend de moi, je jurerais qu'elle me parle comme à un gosse !
- C'est pour toi, crois-moi ! insiste-t-elle. Pour que tu gardes les dossiers non-classés !
Je ris vraiment cette fois. Si elle savait seulement comment résonne son infantilisant « c'est pour ton bien » à cet instant. Elle fronce les sourcils. Je balaye sa question muette d'un geste philosophe. A quoi bon se monter le chou ? Je crois que je préfère orienter mon énergie vers des choses plus productives.
- OK, Diana. Pourquoi voulais-tu qu'on se retrouve aujourd'hui ?
- Il faut une raison ?
- Tu as toujours une raison, non ?
Je fais signe au serveur. Qu'il me serve un truc : une bière ou n'importe laquelle de leur boisson pour grand-mère. Mais il passe devant moi en m'ignorant et se dirige vers une table un peu plus loin. Je le suis du regard en espérant capter son attention.
- Peut-être que je ne sais pas moi-même pourquoi… me dit Diana alors qu'un éclat de rire déchire soudain la tension de plus en plus palpable entre nous.
Je n'ai besoin de tourner mon visage que de 15 petits degrés. Le rire vient de la table au serveur.
- … ou peut-être que j'ai peur de le savoir en fait…, continue Diana.
Je me retourne vers elle, pour ne pas me montrer incorrect. Mais la cascade claire repart de plus belle et je la lâche à nouveau.
Ce timbre…
Je ne peux plus détacher mes yeux de la forme féminine que j'entrevois presque de dos. Ce costume clair, cette silhouette menue… et cette chevelure rousse que je connais par cœur…
J'ai l'impression que la mâchoire m'en tombe !
Mais que fait Scully ici ?
Et puis… C'est qui, lui ? Je croyais qu'on ne venait ici qu'entre filles, moi !
- Fox ?
- Oui ? je réponds distraitement en tentant maintenant de mieux voir le déjà très irritant individu avec qui Scully s'amuse autant.
Je suis pris d'un doute soudain. Quand elle me parlait de ce salon de thé il y a quelques semaines, est-ce que par hasard, elle n'aurait pas essayé de… ?
Non.
Non, c'est idiot. Elle et moi dans un endroit pareil, je suis certain que jamais une idée aussi stupide ne lui a effleuré l'esprit.
A moins que ce ne soit moi l'idiot ?
- Je ne disais surtout pas ça pour t'effrayer ! Ne t'inquiète pas ! Je ne cacherai pas de bague de mariage dans un muffin !
Là, je reviens brutalement à Diana.
- Pardon ?
- Tu as l'attitude du type qui se demande comment il peut partir le plus vite possible après avoir...
Elle se retient de terminer la phrase mais il n'y a pas de l'ombre d'un doute quant au mot manquant.
De l'art de la douche glacée.
- J'ai juste accepté un thé Diana.
- Je sais. Excuse-moi. Ce n'est pas ce que je voulais dire.
- Non, bien sûr que non. Mais par précaution -…
Je me lève et j'essaye encore une fois de repérer l'homme qui est avec Scully.
- … Par précaution, je crois que je vais en rester aux « préliminaires », tout compte fait.
C'est un grand type. Des cheveux qui tirent vers le blond vénitien, des yeux clairs. Bleus aussi, me semble-t-il. Des yeux qui la regardent avec beaucoup trop de familiarité je trouve.
- Non, attends ! Je suis désolée, Fox, rassieds-toi.
Diana pose sa main sur mon bras, apaisante, et sur son visage, je lis qu'elle veut sincèrement calmer le jeu.
Je me rassieds en soupirant. Mais j'en profite pour décaler ma chaise de telle sorte que je puisse plus facilement jeter un œil sur ma partenaire. Ce que je fais derechef. Et je tressaille.
Le mec a sa main sur celle de Scully !
- Que prendrez-vous ? s'enquit le serveur qui est apparu près de moi comme par enchantement.
- Un thé, commande Diana.
- Une bière.
- Mais, Monsieur…, hoquette-t-il.
- OK, pareil qu'elle alors. Mais si vous pouviez y rajouter une bonne lampée de rhum au moins...
Il repart, définitivement pincé (il va friper) et je retourne à Scully.
- Est-ce que tu peux rester avec moi deux petites secondes ? me prie Diana.
Je me reprends et je la regarde. Je vois ses lèvres articuler des mots. C'est bizarre. C'est comme un genre d'image au ralenti.
Elle me parle et je m'en fous. Pourtant je jure que je ne veux pas l'accabler. Elle me demandait il y a quelques minutes si je lui en voulais. Et moi, je la regarde et je me dis que la seule chose pour laquelle je lui en veux peut-être, c'est de ne pas penser aux X-Files.
Le reste ne compte plus.
Le serveur nous ramène nos pisse-mémères. Je n'y touche même pas.
Diana parle encore et discrètement, je surveille Scully. Je la vois si proche de cet homme que je sais qu'il ne peut pas être un simple ami. Elle a l'air si détendue, à l'aise avec lui.
Elle ôte sa veste. Il semble lui montrer un papier sur lequel il vient de noter quelque chose. Et là, elle prend sa chaise et soudain, elle se décale vers lui jusqu'à ce que leurs coudes se touchent. Ils échangent un coup d'œil amusé. Et elle se penche vers le papier.
A nouveau, elle pouffe de rire et s'accroche à la manche de l'autre. Je voudrais que ce type se rengorge, comme s'il se gargarisait de pouvoir faire rire une telle femme. S'il faisait ça, je pourrais le détester. Mais il la regarde seulement les yeux brillants et se marre à son tour.
Et ça, ça oui, ça me laisse un goût amer dans la bouche.
Elle lui pique son stylo et attaque à son tour la feuille. Ils parlent vivement en se regardant droit dans les yeux. Elle commence une phrase, il la termine. Je n'imaginais pas Scully complice avec quelqu'un d'autre que moi.
Avec un rien de cynisme, je réalise que peut-être j'aimerais bien rire et même, oui même, « baiser » X-Files…
- Qu'est-ce qui t'amuses dans ce que je viens de dire Fox ? me demande Diana.
Elle n'attend pas ma réponse et suit la direction de mon regard.
Je jette un coup d'œil un peu inquiet pour guetter sa réaction. En voyant Dana, elle réprime un rictus contrarié, aussitôt remplacé par un curieux sourire.
- C'est elle ?
Je toussote, un peu gêné.
- Oui, je crois.
- Elle n'est pas toute seule, note-t-elle perfidement.
- Elle est libre.
- Vraiment ?
Là, Diana me dévisage avec intensité.
- Comme toi ?
J'entends à nouveau le rire chaud de Scully. C'est presque douloureux.
Même Diana se tourne vers elle et l'étudie silencieusement. Elle n'a jamais vu Dana comme ça. Et pour cause.
Moi non plus, je ne l'ai jamais vue comme ça.
Et je le regrette.
- Fox ?
Je n'ai plus envie de jouer à cache-cache.
- Diana, si nous devons travailler ensemble, je le ferai. Parce que tu es douée, compétente et que tu as toute mon estime. Mais ça s'arrêtera là. Je n'ai rien d'autre à t'offrir.
Elle a un sourire forcé.
- Mais… ça me va ! Je veux juste que tu saches que tu as une alliée.
Je ne dis rien mais je cherche à nouveau Scully des yeux. Elle vient de se lever et étreint brièvement le type qui s'avère être un géant. Je me rends compte que je retiens mon souffle.
Elle s'écarte de lui, il prend encore une fois sa main.
Elle lui dit quelque chose d'autre et s'éloigne, le laissant seul près de leur table.
Je respire.
Elle ne l'a pas embrassé…
Elle ne l'a pas embrassé !
Mais elle s'avance maintenant dans notre direction et je réalise qu'elle va me voir. Nous voir.
Je ne sais pas pourquoi mais je me redresse d'un coup comme un ressort trop longtemps comprimé pour l'intercepter. Elle tourne à peine la tête, réagissant probablement à mon mouvement soudain. Et elle pile net.
Je me force à sourire.
- Tiens, partenaire, tu t'es finalement trouvé quelqu'un pour tes petits cinq à sept ?
N'importe quoi ! C'est le truc le plus stupide que je lui ai jamais dit et pourtant, je prétends avoir beaucoup œuvré en ce domaine !
- Trois à cinq, rectifie-t-elle mécaniquement et plutôt sèchement en passant de moi à Diana qui est restée assise.
Fugacement, j'ai lu le choc sur son visage. Mais il a disparu aussi vite qu'il est apparu et elle reprend sa marche.
- Tu m'excuses. Je suis déjà en retard.
- Scully !
J'abandonne Diana et j'essaye de rattraper ma partenaire. Je réussis à agripper son bras et à la stopper dans sa fuite à deux pas de la porte. Elle s'immobilise et lève vers moi des yeux noirs à faire frémir le diable lui-même. Ce que j'y lis me met terriblement mal à l'aise même si je m'efforce de ne rien en montrer.
- Plus tard, Mulder. Je n'ai pas le temps. Je dois prendre ma garde pour Gibson.
- Je vous relève dans quatre heures.
C'est Diana. Elle m'a suivi.
Scully la dévisage longuement. Puis elle revient sur moi. Elle fait tout ce qu'elle peut pour se contenir mais je devine qu'elle est blessée. Je réalise que je la comprends d'autant mieux que c'est exactement ce que je viens d'éprouver en la découvrant avec un autre.
Pourtant, elle me dissimule son désarroi, redresse fièrement le menton et réplique avec un mince sourire… que font mentir ses yeux toujours prêts à dégainer.
- Prenez tout votre temps, siffle-t-elle.
Et elle me plante là, s'éclipsant d'un pas trop pressé.
Dehors, il fait beau.
Je reste encore quelques secondes à suivre la silhouette de Scully qui disparaît dans la foule affairée de cette chaude fin d'après-midi.
- Rasseyons-nous, intime Diana.
Je fais volte-face et je croise le regard curieux du géant aux yeux bleus. Il m'étudie avec intérêt et esquisse un sourire amical.
- Je vais y aller, dis-je à Diana sans même la regarder et en tirant de la poche de ma veste un billet pour régler nos consommations à peine entamées. A plus tard.
Je prends mon imper et je sors.
J'ai un tueur qui détient peut-être la clé des X-Files à interroger.
« L'une de ces femmes pense à vous. Et vous pensez à l'une d'elle »…
La réflexion de Gibson me revient brutalement en mémoire. Il avait raison.
Sauf que je sais aujourd'hui avec une certitude déstabilisante qui me laisse presque fébrile que j'ai switché.
Définitivement switché…
A suivre...
