Bonjour !

La faute à Skaelds, j'ai eu envie d'écrire un truc triste à force de lire ses textes déprimants, alors voilà. Allez vous plaindre chez elle.

Bonne lecture !


Ma vue se brouille, et déjà, je ne vois plus le ciel.

Son corps sans vie repose dans mes bras, et les larmes qui dévalent mes joues tombent sur son visage recouvert de poussière et de sang.

Je voudrais tellement retourner en arrière, je voudrais tellement.

C'est ma faute et je le sais.

Ses yeux d'un brun doux et chaud se sont fermés pour l'éternité.

Je l'ai tué.

Je l'ai tué, et pourtant, lorsque la vie l'a quitté, il n'y avait plus de haine dans son regard, seulement un regret profond et un amour aussi grand que le ciel.

Je l'ai tué, et pourtant, j'ai l'impression que c'est moi qu'on a assassiné.

Mes yeux se ferment, et un souvenir de Malibu surgit derrière mes paupières closes.

Il est tard, mais la lumière de la lune éclaire la véranda d'une douce lueur argentée. Il s'est endormi dans le canapé, sa tête posée sur mes cuisses. Ma main joue dans ses cheveux, dessine son bouc parfaitement taillé, effleure ses joues. Il se réveille, et son regard chocolat se fiche dans le mien.

-Hey Cap'. J'ai dormi longtemps ?

-Une petite heure.

Il se redresse, et tend les doigts pour caresser mon visage, avant de m'embrasser tendrement. Je l'entoure de mes bras pour le serrer contre moi et prolonger ce baiser très doux.

-J'aimerais rester là pour toujours, je murmure contre ses lèvres.

-Moi aussi, me répond-il sur le même ton.

Il m'embrasse à nouveau.

Des torrents de larmes dévalent mes joues.

Il faut que je parte, je le sais, les autres ne vont pas tarder à arriver, il ne faut pas que je me fasse prendre.

Un nouveau souvenir se fraye un chemin dans ma mémoire. Le toit de la Tour Avengers, un soir de printemps.

Je me suis réfugié sur le toit. C'est le seul endroit ici où personne ne peut me trouver, où je peux être seul. Je ne veux plus l'écouter plaisanter à propos de ma vie amoureuse inexistante. Elle n'est pas inexistante. Simplement, je n'ai pas encore osé lui parler, malgré le fait qu'il occupe chacune de mes pensées.

-Hey Cap' ! Faut pas te vexer comme ça !

Je me retourne brusquement. Mon refuge a été découvert, par JARVIS sûrement, qui en a informé son créateur. Il s'avance vers moi de sa démarche conquérante habituelle, et s'arrête à une vingtaine de centimètres de moi. Je n'ai pas bougé. Je plante mon regard dans ses yeux d'un brun chaud. A cet instant, j'ai juste envie de l'embrasser. Mais encore une fois, je n'ose pas. C'est lui qui ose. Il passe la main derrière ma nuque, attire mon visage vers lui et m'embrasse avec tendresse et délicatesse.

-Je suis désolé, murmure-t-il. J'ai compris quand tu es parti. Je suis un imbécile. Mais un imbécile qui t'aime.

Sa voix est douce et tendre. J'enroule mes bras autour de lui pour le serrer contre moi et l'embrasse encore.

Le souvenir de notre premier baiser me brise le cœur.

Sanglotant, je serre convulsivement son corps contre moi. J'aimerais tellement effacer les trois dernières heures, revenir en arrière, remonter le temps.

J'aimerais tellement.

Je ne peux plus m'arrêter de pleurer.

Je l'aimais tellement.

Je suis mort avec lui.

Je l'aime tellement.