Disclaimer: Les droits appartiennent aux incroyables créateurs Ryan Murphy et Brad Falchuk ainsi qu'à la chaine télévisée d'origine FX.
Spoiler: L'entièreté de la saison 1.
Remarque: Un petit OS en deux partie qui se situe à la suite de la saison 1.
Rated: T
Résumé: OS- C'est comme une promesse qu'il lui avait faite dans l'ombre, sans qu'elle ne puisse l'entendre : « J'attendrai l'éternité si je le dois ». Tate Langdon ne s'était jamais vraiment éloigné de Violet Harmon. SPOIL S1
OS:
Spoil Saison 1 -Ep 12
[Tate L./Violet H.] « I'll wait forever if I have to. » 3
Partie 1 : I'll wait...
Il se trouvait à quelques centimètres d'elle. De son corps émanait une douce chaleur dans laquelle elle aurait tant aimé pouvoir s'emmitoufler. S'y blottir, puis ne plus penser. Oublier ce qu'il avait fait. Oublier le monstre qu'il était. Il aurait posé sa main réconfortante sur le dessus de ses cheveux, lui aurait soufflé doucement à l'oreille qu'il l'aimait, de cette voix un tantinet rauque, calme.
Mais Violet Harmon ne pouvait faire ça. Même si ça brisait une partie de son coeur, elle devait s'éloigner. Plus que ça : elle se devait de le sanctionner.
- Je t'aime Tate... mais quelqu'un doit te punir pour ce que tu as fait.
J'ai eu l'habitude de croire que tu étais comme moi. Que tu étais attiré par l'obscurité . Mais Tate, tu es l'obscurité.
Il dodelinait de la tête lentement, de gauche à droite. Il refusait de comprendre les implications, les conséquences de ses paroles. Mais il l'écoutait tout de même continuer de parler, parce que ce petit bout de femme, ce regard sombre et profond, presque compréhensif, il en était tombé amoureux.
Et quand elle le somma de partir, il ne put faire rien d'autre que disparaître, comme une chimère devenue inutile, ... comme un fantôme.
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Les jours avaient passé. Il y avait eu de nouveaux propriétaires. Contrairement à ses parents, Violet n'avait pas hésité à apparaître devant le fils Gabriel, comme si cette pièce était encore sa chambre, la sienne et pas celle d'un autre vivant. Sans aucune gêne, elle avait fouillé ses disques, cherchant quelque chose pour combler sa faim musicale .
- Hé, ce sont mes affaires ! Avait rétorqué à cela Gabriel, d'un regard brun choqué.
-Tu n'as pas autre chose ? Du genre : Ramones, Animal Boy ou Too tough to die ?
Pendant la courte conversation, il ne fallait pas penser que la jeune fille n'avait pas remarqué cette ombre blonde qui la suivait de loin. Tate n'était jamais loin. Comment cela aurait-il été possible dans cette maison de toute façon ? Il n'y avait pas d'issue. Pour personne. Elle ne faisait pas exception. Bien heureusement, dans son malheur, il restait une once de bonheur. Sa famille était enfin réunie. Peu à peu, elle le savait, elle le sentait, tous les morceaux allaient enfin se remettre ensembles, se coller, peut-être même se réparer. Sans même le voir, elle avait perçu les ondes dévastatrices du blond, près de la porte.
...
La voir ainsi, sans lui, c'était douloureux.
La voir avec un autre, c'était...
Il sentit ses mains trembler. Non : il sentit tout son être trembler, s'ébranler, son coeur battre violemment dans sa cage thoracique. La mort n'enlevait rien à toutes ces sensations. Au contraire, il n'avait jamais autant éprouvé. Lui qui avait l'habitude d'être si vide, même lorsque son shotgun se pointait vers la tête de ses camarades d'école, même lorsqu'ils suppliaient, même lorsque tout devenait rouge sous ses coups de feu, jamais.
Jalousie.
Oh, c'était donc à ça que ça ressemblait. Ce n'était pas qu'il ne l'avait en aucun cas expérimentée, c'était plus une question d'intensité. Ici, c'était tout son être qui vibrait d'envie de meurtre. Puis, Tate avait pris une grande inspiration.
Et avait disparu.
« Bien, si c'est lui qu'elle veut. »
Il était prêt à le lui donner. Parce que les sentiments de la jeune fille passaient avant les siens. Parce qu'il voulait la voir heureuse.
- C'est toi que jevoulais, lui avait-elle répondu, le désarçonnant davantage.
Il n'avait pas su quoi répondre. Il sentait les larmes effleurer ses cils sans qu'il ne puisse rien y faire.
C'était ça qu'il aimait chez elle : il ne savait comment Violet allait réagir. Chaque fois il découvrait une voie qu'il n'avait jamais pensé explorer. Grâce à cette jolie petite tête aux longs cheveux blonds. Il l'aimait tant.
D'ailleurs, il lui répétait sans cesse. Comme une litanie. Comme si ça pouvait excuser ce qu'il était au fond de lui.
- Je ne t'ai pas dit Au revoir Tate.
Et lorsqu'elle posa ses lèvres sur les siennes, ces petites choses douces, pulpeuses, merveilleuses, il laissa tomber son couteau. C'était la dernière fois qu'il touchait les portes du Paradis pour les quatre années à venir.
Mais Tate L. n'était non pas « quelqu'un » mais un monstre. Un monstre déterminé à attendre l'éternité s'il le fallait afin de récupérer ce dont il s'était entiché.
Car Violet avait tout changé. Son coeur obscur s'était éclairé, était devenu léger. Tel un papillon, ses sentiments fragiles s'étaient faits prendre dans la toile meurtrière d'un amour qu'il avait rendu impossible.
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Ces quatre années avaient passé. Lentement. Rapidement. Elle ne savait pas trop. Comme lui avait dit Moïra on ne se rend plus bien compte ce que le mot « ancien » signifie lorsque l'éternité ressemble à une journée sans fin. C'est pareil pour le temps. Parfois il semblait s'allonger, parfois se comprimer. Ils avaient leur petite routine familiale tranquille : des nouveaux propriétaires arrivaient, Vivien, Ben et parfois Violet se chargeaient de les effrayer les ex-propriétaires fuyaient avec à peine une chemise sous le bras, terrifiés. La valeur de la maison baissait davantage, donnant à chaque fois un peu plus de mal à Marcy pour la vente. C'était comme un cercle infernal dont la famille Harmon faisait maintenant partie. Quant à l'agent immobilière, cela résonnait comme une condamnation qui la forçait à revendre la maison, encore et encore, comme si un châtiment divin s'était abattu sur cette pauvre femme et l'obligeait à revivre cet enfer.
Ça avait été Noël.
Ensembles, le sapin avait été monté. Qui l'aurait cru finalement ? Ils étaient tous là, réunis. Devant cet incroyable conifère illuminé.
Tous ?
Cette petite voix avait susurré au fond d'elle de manière sournoise, vilaine. Elle ne l'écouta pas. A la place, elle jeta un coup d'oeil discret vers la porte vitrée qui séparait le salon du hall.
Il était là. Il avait toujours été là. Elle n'en avait jamais douté une seconde. Juste... le fait de le voir. Cette tignasse blonde si particulière, grossièrement ébouriffée, ses yeux d'un noir sans fond, son teint blafard. Cette silhouette familière lui avait tellement manqué... Pourtant, elle détourna le regard. Sagement, elle s'approcha un peu plus de son père, de sa mère, du bébé et de Moira et elle fit comme eux : paisiblement elle observa la sapin de Noël, sans plus penser à rien.
Ce manège dura encore cinq ans.
Les morts ne sont pas vraiment différents des vivants. Au fond, nous sommes humain. L'homme lutte, l'homme peut se montrer fort, l'homme peut-être faible.
La femme aussi.
L'erreur est humaine.
Que croyais-tu au fond de toi, Violette Harmon ? Qu'un fantôme peut échapper à un autre pour l'éternité ? Tôt ou tard, il faut faire face à ceux qu'on ne parvient pas à pardonner. Toujours.
