Bonjour ! Je vous présente aujourd'hui une histoire un peu particulière. Elle a en effet été intégralement écrite en une soirée, à l'occasion de la 98ème Nuit du FoF, organisée par le Forum Francophone (pour plus de détails, voyez mon profil ou veuillez me contacter par review ou par MP). Je ne savais donc absolument pas comment j'allais continuer mon histoire ni même la finir puisque j'allais dépendre des thèmes qui tomberaient chaque heure.
Je n'ai hélas pas pu la finir, je pense qu'il m'aurait fallu deux ou trois chapitres de plus, j'ajouterai donc un épilogue qui devrait répondre à quelques questions et ouvrira la porte à une suite. Attendez-vous à quelques fautes et quelques lourdeurs. Je suis repassée par-dessus, mais ces textes ont été écrits à la chaîne en une seule nuit donc la fatigue joue.
Le premier thème est Genre.
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Livre 1 : Prisonniers
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Chapitre 1 :
« Et vous capitaine, quand vous étiez petit, vous aviez des rêves ? »
Ace se renversa en arrière, dans une pose qui n'avait définitivement rien de digne, et laissa un instant son regard errer sur les voiles que gonflaient le vent nocturne.
Il y avait une petite brise, légère mais ferme, plein ouest, leur direction selon le Log Pose. C'était presque trop de chance pour Grand Line. Mais après tout, Paradise portait bien son nom, en comparaison avec le Nouveau Monde. Oh comme ils en avaient rêvé, de ces mers inconnues jadis…
« Des rêves ? » s'entendit-il répondre alors que son esprit était déjà loin, très loin dans le passé. « Tu en connais beaucoup toi, des enfants qui n'en ont pas ? »
Peut-être que oui en fait, peut-être que les enfants n'avaient pas toujours des rêves. Ce qui était sûr, c'est qu'à eux trois, ils avaient rêvé pour tant de vies. Tant de vies, moins deux.
« Non, » admit Archie Grunwald, son second, en lui tendant la bouteille de rhum sans cérémonie. Il devait être un peu gris. « Et puis, je pense que le vôtre est facile à deviner. Après tout, quand on est le petit-fils du vice-amiral Garp, on ne peut vouloir qu'être Marine. »
Ace avait pris la bouteille, et il n'avait pas eu le temps de porter le goulot à ses lèvres, qu'il se mettait à rire. Un rire sans joie.
« Perdu. Sur toute la ligne. Je voulais être pirate ! »
L'homme, il le voyait à peine dans l'obscurité mais ses cheveux d'un blond presque blanc se détachaient dans la nuit noire, eut un hoquet incrédule. Il devait en tirer une tronche, d'entendre ça. Ce n'était pas tous les jours que votre capitaine vous faisait des confidences pareilles.
« Ouais, genre…, » murmura-t-il, pas très fort parce qu'il avait le respect de l'autorité cousue à l'uniforme, mais assez tout de même pour que Ace l'entende.
« Et oui, Archie, pirate ! Moi et mes frères, nous aurions eu un bateau et on aurait fait trembler le monde. Mis les villes à sac ! Violé les petites dames ! Pillé tout l'or des palais. La grande vie, quoi.
— J'ai du mal à vous croire, sauf votre respect.
— Oh, allez, ce soir, on s'en branle du respect, Archie. Est-ce que je t'appelle Monsieur Grunwald, comme le veut le règlement ? »
Il connaissait l'homme depuis bientôt un an. Une éternité, pour lui qui n'avait cessé de changer d'affectation au rythme des problèmes qu'il causait. Jusqu'à ce que son grand-père intervienne et propose de lui confier des responsabilités. Pour qu'il puisse montrer, enfin, de quoi il était capable. L'un dans l'autre, ça n'avait pas été une si mauvaise idée. Ace n'avait jamais été aussi sage que depuis qu'il était maître à bord du Coq Couronné.
« Vous pouvez, capitaine, parce que vous êtes capitaine, justement. Moi, je suis que votre second.
— T'as la sagesse des sages, déclare Ace en tapant sur l'épaule de son second. Au respect ! » Et après avoir levé sa bouteille, le brun renversa la tête et but à longs traits.
Il y eut un silence qui s'étira, mais la curiosité fut la plus forte. Après tout, Ace aux poings ardents, malgré son grade somme toute médiocre, était presque une légende à sa manière, avec son auguste ascendance. Le brun aurait parfois voulu que ses pouvoirs et son attitude, que ses supérieurs hiérarchiques qualifiaient communément de merdeuse, se suffisent à eux-mêmes.
« Et alors, il s'est passé quoi ? » demanda finalement le second.
Ace prit son temps pour répondre. Il savourait. Ça faisait mal, mais il savourait quand même, parce qu'il avait une peur de tous les diables qu'un jour, ça finisse par ne plus faire mal du tout :
« L'un a été tué.
— Merde, c'est moche, dit Archie.
— Ouais, confirma Ace, c'est moche.
— Et l'autre ?
— L'autre ? » Ace eut un sourire torve. « L'autre, c'est moi qui l'ai tué. »
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« Marcooooooooooo…
— Ta gueule.
— Marcooooooooooooo…
— Thatch, tu l'ouvres encore une fois, et je te fourre mon poing dans la gueule. »
Il ne pouvait pas. Techniquement, ligoté comme un foutu saucisson, il ne pouvait pas. Mais de toutes manières ce n'était pas comme si ce genre de menaces avait jamais eu une quelconque influence sur son frère.
« Ouais, bah ça vaudrait toujours mieux que ton cul, contra d'ailleurs immédiatement celui-ci. Tu sais, j'ai limite envie de mordre dedans. Comme ça, tout le monde rigolerait bien sur le Moby Dick, quand je leur dirai que je t'ai mordu aux fess… AÏE ! PAS LES PIEDS, PAS LES PIEDS !
— Alors tu te tais !
— Putain mais j'y crois pas, tu pues encore plus des pieds que du cul. »
Marco ne répondit rien. Avec un peu de chance, ça ferait taire Thatch. Vain espoir.
« J'espère que tu es conscient que tout ça, c'est ta faute, » déclara le châtain, avec un ton de reproche.
Marco continua à l'ignorer.
« Quel besoin tu avais de m'accompagner ? Parce que franchement, laisse-moi te dire que si j'y étais allé tout seul, ça se serait nettement mieux passer.
— Si tu y étais allé tout seul, finit-il par répondre, tu serais mort.
— Parce que tu crois qu'avoir ton entrejambe à deux centimètres de mon visage, c'est le genre de vie que je souhaite ?
— Non, sans doute pas, concéda Marco. Mais je te signale, pour si cela t'aurait échappé, que ma situation n'est guère plus enviable, vu que j'ai la tienne d'entrejambe à peu près à même distance.
— Marco, je te préviens, si c'est la manière subtile des phénix de faire la cour, ça ne me plaît pas du tout. »
Marco renvoya un coup de pied à son frère et tenta de s'installer aussi confortablement qu'il le pouvait.
Le seul problème, bien sûr, c'est qu'il ne pouvait pas. La cellule était étroite, conçue pour un seul prisonnier, et les Marines, s'ils avaient eu la gentillesse de les y fourrer ensemble, n'avaient pas eu celle de les y mettre confortablement.
« Tu crois que c'est comment, Impel Down ?
— Moche et sombre, dit Marco.
— Je serais un petit bonbon là-bas ! C'est terrible, tu me connais, avec mon charme inné, ils vont tomber comme des mouches ! Marco, ma vertu, ma vertu… »
Marco ne dit rien, et songea qu'ils avaient été idiots. Il ne regrettait pas d'avoir accompagné Thatch à la poursuite de Teach, ce dernier, à présent qu'il possédait le terrible fruit des Ténèbres, était tout simplement un trop gros morceau pour un homme sans fruit du démon.
Mais ils auraient dû mieux se préparer, faire preuve de plus de prudence. Marco n'avait pas prévu que l'équipage d'un tel capitaine serait aussi puissant, ni qu'ils interviendraient dans le combat.
Il fallait le punir pourtant. Cette ordure avait tenté de poignarder un de ses frères et seule la chance avait épargné à Thatch le coup fatal.
Pops lui avait dit de ne pas prendre la mer. Marco l'avait fait tout de même, ivre de rage et peut-être aveuglé par son orgueil bafoué : il était le second, et il avait fait confiance à Teach. Oui, il ne voyait que cette fausse raison d'orgueil. Ce n'était pas son genre d'agir comme ça, sans réfléchir. Mais aussi, Thatch était décidé à partir, et Marco ne pouvait pas supporter l'idée de le perdre.
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Donc Ace a apparemment tué Luffy. Et Thatch est en vie. Bon. Pourquoi pas ?, j'ai envie de dire. C'est aussi le charme de ce genre d'écriture automatique, on ne sait pas trop où ça va vous mener...
