Il est à vous, ce p'tit bout?
-Zoro, Zoro, alerte de niveau 3! Les femmes et les enfants d'abord!
-Qu'est ce qui t'arrive encore? me répondit-il, exaspéré.
-Il a fait caca... sanglotai-je, accroché à sa jambe.
Le vert soupira et se dirigea vers sa chambre, qui était dorénavant la mienne et celle du « monstre ».
Il ouvrit la porte et même de dehors, on entendais les cris assourdissants de cette « chose ». Je ne comprenais pas qu'une si petite chose pouvait faire tant de bruit (et de selles aussi).
Assis par terre, déprimé à l'idée que cette enfant est fait intrusion dans ma vie, j'attendais le retour du vert.
Mais attendez avant de m'engueuler, je vais tout vous expliquer.
C'était un jour où, lorsque je m'octroyais le temps d'une petite sieste sur le canapé, Nami fit irruption dans la cuisine, l'air énervé. Elle me dit simplement:
-Y a quelqu'un qui veut te voir.
Dehors des cris m'alertèrent. Je me leva et sortis de la pièce. Je m'approchai de la rambarde lorsque je la vit: sur le quai, une jeune et jolie jeune fille m'attendait. Elle semblait si frêle et innocente dans sa robe à fleurs que je ne pouvais pas m'attendre à ça, mais elle tenait dans ses bras quelque chose de si petit que je ne pouvais le distinguer.
Tout l'équipage c'était rassemblé sur le pont, prêt à assister à mon humiliation totale.
Elle me regardait de ses grands yeux verts emplis de larmes, ses lèvres tremblaient et soudain, elle cria:
-Gomen Sanji-kun, mais je ne suis pas digne de toi. Tiens, il est le fruits de tes entrailles, prends-le. Il est à toi maintenant. Adieu.
Sur ce, elle posa son paquet sur le sol et s'enfuit en courant, ravalant ses sanglots.
Malheureusement, ça ne c'est pas passé comme ça. Mais pas du tout.
Elle se contenta de me rejoindre sur le bateau, me refourgua son fardeau et me dit:
-Prends tes responsabilité et occupe toi en bon père. Si tu en veux pas, abandonne le. Adieu.
En vingt secondes chrono elle avait disparu et le « truc » dans mes bras se mit à bouger dans tous les sens et en une fraction de seconde, un cri me vrilla les tympans. Je retirai fébrilement le drap qui l'emmitouflait et découvrit, à mon plus grand malheur, une bouille toute mignonne monté sur un tout petit corps potelé. Je restai bouche bée jusqu'à ce que Nami réagisse pour stopper le massacre. Elle m'arracha l'enfant des bras et le jeta à la mer. Si Robin et son fruits du démon n'avaient pas été là, il se serait noyé. Elle le remonta et le posa sur le sol, décidée à ne pas le toucher.
Le nourrisson continuait de hurler à s'en péter les poumons et tout le monde se cachait. Ce n'était pas un enfant mais un démon!
Usopp retenait désespérément Nami qui se débattait pour renouveler son acte, Robin c'était éclipsé et Zoro restait là, impassible.
Pris de panique, j'attrapai le petit par les pieds et le secoua (je précise que je tentais de le calmer). Les pleurs redoublèrent et je le lâcha.
L'escrimeur le rattrapa de justesse et le cala contre son épaule. Le calme revint subitement sur le bateau.
Tout le monde le dévisageait,et lui, dos à nous, nous dit calmement:
-Le premier qui se fout de moi, j'lui casse la gueule.
Chacun hocha la tête, soulagé. Robin était revenu, comme par magie.
-Hush-a-bye, baby
Chut, chut, mon bébé
-Lie still with thy daddie
Dors tranquille, ton papa est là
-Thy mammie has gone to the mill
Ta maman est partie au moulin
-To get some meal
Chercher de la farine
-To bake thee a cake
Pour te faire un gâteau
-So hush, my dear baby, lie still.
-Aussi, chut, mon bébé chéri, dors tranquille.
Plus rien ne bougeait, le monde était figé autour de Zoro et du bébé. J'écoutais sa voix grave et suave, comme hypnotisé.
Comment deviner que cet homme introverti et maladroit puisse avoir une telle aisance avec les enfants?
La voix du vert s'éteignit à son tour, et nous pûmes découvrir que le petit c'était endormi.
Il s'éloigna de nous, rentra dans sa chambre et revint quelque minutes après, sans le nourrisson. Personne n'osait parler, craignant briser la magie de l'instant mais mes remerciements me démangeaient:
-Merci beaucoup. Mais dit moi, tu nous avais jamais dit que tu t'y prenais si bien avec les gamins!
Il était toujours dos à nous, il semblait ne pas vouloir montrer son visage. Il passer un temps avant de me répondre:
-Quand j'étais mioche, j'avais un p'tit frère et c'était souvent moi qui m'en occupais.
Nami intervint:
-C'est vrai ça, tu nous a jamais raconté ton enfance, pourquoi donc?
-Tu sais, ma vie n'est vraiment pas intéressante, elle ne vaut la peine pas d'en parler
Même de dos je compris qu'il rougissait mais sa réplique suscita la curiosité de tout le monde, même de Luffy. (c'est vous dire!)
Nami insista tout de même:
-Allez, fais pas ton ermite, raconte nous!
Il soupira, en apparence agacé par la navigatrice mais rentra tout de même dans la cuisine, suivit des autre.
Je pris place devant mon plan de travail, après tout c'était bientôt l'heure du goûter de notre imbécile de capitaine.
Pour sa part, l'épéiste s'assit en tailleur, contre la porte. Il prit une inspiration baissa la tête et commença:
-Petit, je n'ai jamais connu mon père et n'ai pas vraiment eu de vrai « famille », à part la personne que je considérais comme ma grand-mère. Ma mère était une de ces femmes qui offrent leur corps aux étrangers, une prostituée en gros. Mon « père » faisait surement parti de tout les hommes qui lui sont passés dessus, et Dieu sait qu'il y en a eu! J'étais donc un enfant indésirable, une erreur de la nature. J'étais comme les autres, deux pieds deux mains, mais sans amour. J'allais à l'école vu qu'elle était obligatoire mais à peine rentré dans le deux pièce nous servant de « foyer », j'étais seul. Ma pseudo-mère était trop prise par ce qu'elle appelait son « travail » et dès que je la croisais, je me faisais systématiquement crier ou taper dessus. Pour elle, j'était plutôt un antidépresseur qu'autre chose.
Mais un beau jour, un nouveau venu est apparu à la maison. Lui aussi indésirable, ses premiers jours furent un enfer: elle ne le nourrissait pas, elle ne voulait pas le voir et ne lui avait même pas donner de nom! Au début, je ne savais absolument pas m'occuper d'un petit mais au fil du temps, je remplaçais sa vrai mère. Elle était de moins en moins présente, toujours à traîner sur les trottoirs et me traitais comme un chien.
Mais un jour tout bascula. Une vieille dame se présenta à la maison et proposa à ma mère de nous prendre en charge. Sans réfléchir elle accepta et cinq minutes plus tard, nous étions dehors, toute nos affaires sur le dos. Je pense qu'on aurait pu lui dire qu'on allait être revendu au trafic d'organe, elle n'aurait pas ciller.
Par chance, ce n'était rien de tout ça. Cette vieille dame appelé Katerina et d'origine russe nous éleva en bonne et dû forme. Elle prit la relève et donna enfin un nom à mon frère: Yushin.
Après ça, tout ce passa très vite: Yushin grandit rentra à la maternelle, moi à l'école de kendo où je fis la rencontre de Kuina. Les années passèrent et à mes 18 ans, je quittait la maison "maternelle" . Après, vous connaissez la suite.
Il releva la tête et s'écria, le sourire au lèvres:
- Mais ça, c'est de l'histoire ancienne! Maintenant je vous ai et je demande pas mieux!
Le sourire qu'il affichait me déstabilisait profondément. A le voir si heureux, j'avais l'impression de le voir pleurer à chaude larme. Je comprenais qu'il ne voulait pas que cet enfant subisse ce qu'il avait vécu. Sur le coup, je me sentais coupable de tout ses malheur et m'empressa de m'excuser mais fut prise de vitesse:
- Je vais voir ce qui se passe dans la chambre mais après, je veux aller faire des achats avec toi, mais c'est toi qui paye! C'est ta fille tout de même!
- C'est- c'est une file! m'écriai-je, surpris.
- Tu devrai être content, monsieur le gentleman, rétorqua t-il, amusé par ma réaction.
Il sortit avant que je puisse protester. Je me remis à préparer le repas de Luffy: je m'étais arrêté pour mieux écouté son récit.
On ne le vit plus avant une bonne heure. Il se pointa à la fin du repas du capitaine, la petite dans les bras. Je l'observais du coin de l'oeil, devinant qu'il avait pleuré.
A ce moment là, je ne réalisais pas encore que le père, c'était moi et que des responsabilités devaient être prises.
Je viens de bousiller littéralement l'enfance du Marimo... T-T
Dite moi ce que vous en pensez, c'est cohérent cette histoire d'enfant? :)
Hiruma-san
