"Le poids de la honte"


Hey ! Salut les gens !

Oui je sais c'est étonnant que je sorte un OS alors que je suis en retard sur plein d'autre trucs. Mais j'ai un satané emo mood en ce moment, et je ne pouvais m'empêcher d'écrire cette petite histoire. Bref c'est pas la joie, tout comme la courte histoire que vous vous apprêtez à lire.

Je préviens avant cela qu'elle n'est pas destinée à un public jeune, donc si vous avez moins de 16 ans, passez votre chemin car je vous déconseille de lire cette histoire aux vues des thématiques abordées.

Sinon pour les autres bonne lecture !


Une nouvelle semaine de cours s'annonçait pour moi. Et j'en étais malade. Plus j'avançais vers le lycée et plus une boule se formait dans ma gorge. Cet endroit était mon cauchemars.

Mon casque audio était plaqué sur mes oreilles et en approchant de la grille, j'augmentais encore plus le volume de ma musique pour ne pas entendre de nouvelles remarques acerbes. Je baissais la tête, cachant mon visage, honteux de ce que j'étais.

Je passais la porte du couloir pour me rendre à mon casier. De nouvelles menaces étaient taguées dessus. Je les regardais avec lassitude.

"Ce soir ton cul prendra cher"

Je soupirais longuement et ouvris mon casier. Bien évidement, des mots y étaient glissés, tous aussi atroces les uns que les autres.

Depuis que le lycée était au courant de mon homosexualité, ce genre de propos m'était devenu routinier. J'avais pourtant fait du mieux que je pouvais pour me cacher, mais il suffisait d'une bousculade dans les couloirs, et qu'un seul de mes poèmes soit tombé pour que les doutes de quelques connard soient fondés. J'adorais écrire des poésies mais n'osait en aucun cas les montrer car cela équivaudrait à faire part de mes sentiments.

Et ce fameux poème était à l'intention d'un garçon que j'admirais secrètement : Will Solace, une des personnes les plus brillantes de l'établissement. Lui, contrairement à moi, assumait complètement son attirance pour les hommes. Et il était si parfait et populaire que même les idiots traînants autour de mon casier n'osaient pas l'approcher. Au contraire, ils préféraient faire du mal au gars sans amis et mal dans sa peau. Cela leur était tellement plus satisfaisant.

La sonnerie retentis. Par chance, je n'avais encore croisé aucune personne risquant de me faire du mal. Je n'eus reçus que quelques regards méfiants lorsque je m'approchais trop près de certains étudiants pour me rendre en cours de philosophie.


Pendant cette longue heure de cours à noter les explications du professeur et à dessiner sur le rebord de mon cahier, un petit papier vola vers moi. C'était curieux, je ne recevais que rarement ce genre d'attentions en plein cours. Les mains tremblantes, je le dépliais.

"Tu prends pour combien tapette ? Allez fait pas le con je sais que tu as besoin d'argent."

Ma gorge se serra et mes épaules s'affaissèrent. Comment cet inconnu savait-il pour mes problèmes financiers ? Depuis quelques années je vivais seul avec ma petite sœur dans un appartement miteux. On arrivait à survivre uniquement par le biais des petits boulots que j'exerçais après les cours dans un bar et une pizzeria.

Mais à présent, ma sœur grandissait et mes dépenses pour elle augmentaient. Ma maigre paye ne nous suffisait plus. Mais d'un autre côté, je m'étais promis de ne jamais m'humilier en me vendant. Je me sentais prisonnier dans une impasse.

-Monsieur Di Angelo !, intervint le professeur. Veuillez suivre le cours au lieu de reluquer le petit message mielleux que vous tenez entre vos mains.

Je rougis abondamment et cachai le mot sous les gloussements de mes camarades.

Après tout, j'étais humilié chaque jours, alors la situation pouvait-elle encore empirer ? A tous les coups la personne du mot était quelqu'un de respectable...

Discrètement, je retournais le mot et écrivis :

"Tu me fixeras ton prix. RDV après les cours aux toilettes près de la cafet'."

Mon cœur battait la chamade. J'avais peur d'avoir fait une immense erreur mais il me fallait à tout prix cet argent pour le bien d'Hazel.


Mon ventre se tordait d'angoisse alors que j'attendais cette mystérieuse personne. Je n'avais jamais fais une telle chose de toute ma vie. Mais cela était nécessaire si je voulais survivre dans des conditions décentes.

Je m'observais dans le miroir des toilettes. Je faisais peine à voir. Mon inquiétude peignait mon visage maigre et ma respiration était cadencée. Je menaçais de pleurer. Je ravalai donc avec précipitation un sanglot alors que la porte s'ouvrit. Je me redressais vivement, désirant tout de même garder une certaine part de fierté en moi et ne pas paraître chétif malgré ma petite taille et mon absence conséquente de musculature.

Je ne connaissais pas ce type. Il me sourit de manière carnassière.

-Je suis ravi que tu ais accepté Nico, railla-t-il en s'approchant dangereusement de moi.

Je ne reculais pas et relevais mes épaules.

-Je ne fais pas ça par plaisir, sifflais-je. Mais avant cela, je veux savoir comment tu sais pour ma situation financière.

Il gloussa en flattant ma hanche.

-Je ne suis pas venu ici pour discuter avec une pute comme toi.

Il me poussa brusquement dans un des toilettes en prenant soin de fermer la porte à clé.

Je pleurais.


10 Dollars.

Je ne valais que 10 maigres Dollars. Cette somme était pitoyable vis à vis de toute cette douleur physique et mentale. Hazel de me pardonnera jamais ce que j'ai fais.

J'étais encore assis dans le cabinet de toilettes, à moitié dénudé et pleurant à chaudes larmes. Je me sentais sale, souillé de toute ma fierté. Durant ce terrible instant, mon propre corps n'était pas mien. Je ressentais bien pire que de l'humiliation. Et la manière dont ce garçon m'avait traité fut atroce. Après son acte, il ne m'avait même pas regardé et ne s'était même pas assuré que j'allais bien. il s'était juste contenté de me jeter à la tête ce foutu billet et a craché à mes pieds. Je n'étais qu'un jouet à ses yeux.

J'enfouis ma tête dans mes genoux et hurla de rage et de honte. Après tout je m'étais attendu à quoi en acceptant ? C'était de ma faute, je ne pouvais m'en vouloir qu'à moi même.

J'étais le seul responsable de mon malheur.


Il était 19 heures lorsque je rentrais dans mon petit appartement. Hazel terminait ses devoirs lorsqu'elle me vit entrer. Elle se jeta immédiatement à mes bras.

-Nico, où étais-tu passé ?! Je me suis fait un sang d'encre pour toi !

Je lui rendis son câlin.

-Je suis allé faire quelque courses Haz'. Tu as passé une bonne journée ?

Elle se retira de mon étreinte.

-Oui et j'ai même eu de bonne notes en Anglais et en Histoire. Et toi ça va ? Tu fais une tête bizarre...

Je lui fis un léger sourire, fier d'elle.

-J'ai passé une journée fatigante, expliquais-je sans donner trop de détails.

Elle m'offrit un regard suspicieux.

-Tu sais Nico, tu peux tout me dire...

J'embrassais son front.

-Il n'y a rien a raconter sœurette. Finis ton travail, je vais faire à manger.

Je fuyais la conversation comme un lâche et nous préparais une assiette de pâtes au fromage. Pendant toute la soirée, l'image des mains de ce garçon me touchant me hantait. J'avais même encore l'impression de les sentir sur mon corps.

Après une courte douche froide, je me jetai sur le canapé-lit. Je réservais l'unique chambre à ma petite sœur.


Le réveil sonna.

J'avais bien plus peur d'aller au lycée qu'avant. L'angoisse me rendait même malade. Alors, aussitôt que j'étais debout, je courais aux toilettes pour vomir. Je pleurais en silence, je ne voulais en aucun cas alerter Hazel.

Après m'être nettoyé le visage, je m'habillais. Comme toujours, j'étais vêtu de vêtements noirs à savoir : Un Tshirt "My Chemical Romance", un gilet rayé, un jean skinny et des Doc Martens. J'avais le plus grand mal à me mettre de l'eye liner à cause de mes larmes qui coulaient encore. je baissais les bras et essuyais ces traits avec rage en balançant le petit tube d'encre noire contre le miroir.

Je me tenais au lavabo, les mains tremblantes.

J'en pouvais plus... j'en pouvais vraiment plus ! C'en était trop ! Il fallait me calmer.

Je serrai encore plus le lavabo, au point de faire blanchir mes mains. Je pris de grandes respirations et pensais à mon seul fantasme : le beau Will Solace. Je l'imaginais me prendre dans ses bras et me câliner. Mais bientôt une autre vision m'apparut. Ce garçon me déshabillant sauvagement.

Je rouvris les yeux.

J'étais incapable de penser correctement. Il fallait que je me calme d'une toute autre manière. Je sortis donc mon rasoir.


Pendant ma marche vers le lycée, mes poignets me faisaient souffrir. Je regrettais... je regrettais tellement mon action d'hier et de ce matin.

Mais le pire dans tout cela restait les gens. La nouvelle s'était répandue vite. Tous me fixaient et chuchotaient derrière mon dos. Je marchais en lorgnant le sol, le dos un peu courbé. Je souhaitais juste me faire tout petit et faire en sorte que les gens m'oublient.

Comme je l'avais prédit, mon casier était remplis de mots. Tous voulaient un "rendez-vous" dans les toilettes. Certains même me proposaient des prix intéressants, mais étais-je prêt à recommencer ?

Je sélectionnais 3 messages et mis les autres à la poubelle. J'allais réfléchir à ces prix alléchants durant le cours de mathématiques. Quelques regards se tournaient encore et toujours vers moi. Je souhaitais disparaître à tout jamais. Mais il fallait que je résiste à cette tentation macabre qu'était la mort pour Hazel. Et pour qu'elle vive dans de bonne conditions, je devais accepter.

C'était mon devoir de frère.


Durant la pause du midi, je mangeais mon sandwich sur un banc dans la cour. Je ne craignais pas le froid. Au moins ici, personne ne venait m'embêter car tous se trouvaient bien au chaud dans la cafétéria.

Un groupe sortit des vestiaires de la salle de sport. Ils étaient 6 et entamaient un basket dans la cours. Je m'enquis de les observer car c'était la seule occupation s'offrant à moi. Dans ce groupe, j'y distinguais Will Solace. Mon cœur s'accéléra. Il était magnifique. Mais malheureusement inatteignable. Si ça tombait il savait pour moi...

Je le reluquais de loin en me mordant les lèvres. Son corps de mouvait avec une grâce extrême me faisant pâlir d'envie. Ce garçon m'inspirait pour un nouveau poème.

Je sortis donc un stylo et une feuille puis le regardais courir en pensant à quelque vers.

"Tes courbes délicates et sensuelles,

Ton insouciance à ma sombre douleur,

Je t'envie et rêve de t'ouvrir mes ailes,

Mais tu es trop loin et mon monde se meurt"

Je réfléchis à un nouveau vers alors que ma feuille me fut arrachée des mains.

-Hey les gars ! Notre emo préféré à encore écrit des trucs cochons sur Will !, ria un des joueurs de basket.

Je lui fis un regard noir.

-Casse toi Octave, ce ne sont pas tes affaires.

Il hurla de rire et se précipita vers Will pour lui montrer le poème. Rouge de honte, je pris mon sac pour partir mais un des autres basketteurs m'immobilisa.

-Tu ne crois tout de même pas que tu arriveras à fuir ? En plus je dois te voir avant les cours de cet après midi. 15 Dollars, tu t'en souviens ?

J'allais lui répliquer que ce n'était pas le moment de parler affaires mais une autre voix m'interrompit :

-Laisse ce garçon tranquille Joey !, intervint Will qui s'avançait vers nous.

Je n'osais pas croiser son regard. Il m'était trop envoûtant.

Joey me lâcha. La proximité de Will me paralysait.

-Tiens, fit Will en me rendant mon poème. Il est très beau, tu devrais essayer de te faire publier.

Je rougis. Il aimait ce que j'écrivais ?

-Merci, marmonnais-je, rouge pivoine. Mais je préfère garder mes écrits pour moi même.

Le grand blond me sourit.

-C'est toi qui vois. Tu as un réel don, Nico Di Angelo.

C'était la première fois que je l'entendais prononcer mon nom. Et je le trouvais beau lorsqu'il sortait de sa bouche. Je lui fis un léger sourire avant de tourner rapidement le dos et de courir dans un endroit où je pourrais être seul.

Mon Dieu... Will m'avait parlé en face à face. C'était la première fois qu'il m'adressait la parole. Et j'aimerais qu'il recommence.

Je soufflais un bon coup. Il ne m'avait pas parut agressif contrairement à ses camarades. Ce garçon était vraiment une exception, une étoile dans ce monde grisâtre. Lui seul était capable de me sauver de cette situation merdique, je le sentais.

Je regardais l'heure et soupirais. Joey, ce sale con, m'attendait.

A contrecœur, je me rendis au point de rendez vous. Il me fallait ce malheureux billet.


Un mois passa.

Tous les soirs, je rentrais épuisé. Hazel ne disait rien car elle croyait que je faisais des heures supplémentaires pour accéder à tous nos besoins. Donc elle ne me posais pas de questions et cela valait mieux ainsi.

Je n'avais plus vraiment l'impression de m'appartenir mais au moins on mangeait à notre faim et l'eau ne se coupait plus.

J'étais entrain de lire un livre alors qu'Hazel se mit à mes côtés pour me faire un câlin.

-Tu es tout triste en ce moment Nico.

Je posai mon livre et la pris dans mes bras.

-Je vais bien, lui soufflais-je gentiment.

Elle enfouis sa tête contre mon torse.

-Tu as une odeur bizarre, commenta-t-elle.

-Comment cela ?, grimaçais-je.

Elle me regarda dans les yeux.

-Ce n'est pas ton déodorant habituel. Tu sors avec quelqu'un ?

Je fuyais son regard.

-Pas exactement, c'est compliqué, marmonnais-je en mimant de regarder l'heure. Il faut aller dormir sœurette.

Elle fronça les sourcils.

-Pas avant que tu me dises d'où vient cette odeur.

Je soupirais. Elle n'avait pas besoin de savoir.

-Va dans ta chambre, lui implorais-je.

-Non je-

-VA DANS TA CHAMBRE HAZEL !, hurlais-je.

Elle écarquilla les yeux. Ils se remplirent de larmes et elle courut vers sa chambre en claquant la porte.

J'ai été un idiot...


Un nouveau mot se trouvait dans mon casier. je n'avais encore jamais vu cette écriture.

"Es-tu libre ce soir à partir de 17h30 près des toilettes ? J'ai 100 Dollars qui n'attendent que toi. Réponds moi via le numéro de téléphone au dos ;-)"

100 Dollars ?! Oh mon dieu, cela équivalait à plus d'une semaine de mes "services" ! Je sautais sur l'occasion et acceptais.

Moi : Hey, ça marche pour 17h30. Cette somme est vraiment généreuse, merci beaucoup.

? : Parfait. On m'a dit que tu étais "un bon coup", j'espère ne pas être déçu.

Il me mettait la pression.

Moi : Je ferai le nécessaire pour te satisfaire. A ce soir.

? : A toute mon beau ;-)

J'étais anxieux. Une telle somme cachait forcément quelque chose de pas net en retour.


Les mains dans les poches de mon blouson, j'attendais cette mystérieuse personne.

J'entendis des pas arriver dans mon dos. Au moment où je voulais me retourner, une voix m'interrompis.

-Ferme tes yeux.

Le cœur battant la chamade, j'obéissais.

Deux mains se posaient doucement sur mes hanches. Je sentais un souffle chaud sur mes clavicules. Il voulait un moment doux, j'en étais rassuré.

Toujours les yeux clos, je m'adossais à lui alors qu'il me caressait. Ses mains étaient brûlantes.

-Laisse toi guider, me souffla-t-il en m'emmenant dans un cabinet.

A quoi jouait-il ? Pourquoi prenait-il le temps de me caresser de la sorte ?

Il se collait à moi et m'offrit des baisers dans le cou. Habituellement je refusais que l'on m'embrasse. Mais ce garçon le faisait si bien que je me laissais faire. Je me surpris même à gémir de plaisir, chose qui ne m'étais jamais arrivé.

Je m'accrochais à lui. C'était la première fois que j'étais vraiment volontaire.

Or il s'arrêta. Mais que lui arrivait-il à la fin ?!

-Excuse moi..., fit-il en mettant sa main sur mes yeux pour que je ne le vois toujours pas.

Je déglutis.

-Qu'est ce qu'il ne va pas ?

-C'est inhumain ce que tu vis.

Mon cœur se sera.

-Je n'ai pas le choix, lâchais-je. Maintenant s'il te plaît, termine ton affaire qu'on en finisse.

-Non.

Je le sentis mettre des billets dans ma poche de pantalon.

-Tu mérites mieux que ça.

Il s'éloigna de moi et partit. Je rouvris les yeux et fouilla dans ma poche. Les 100 Dollars étaient présents.

Je m'enquis immédiatement de mon téléphone.

Moi : Merci

? : Il n'y a pas de quoi. Et au fait, ce n'étais pas moi qui t'ai envoyé les messages de ce matin. Un ami avait piqué mon téléphone.

Moi : Je suis rassuré dans un sens :)

? : Je te comprends.

Je tiquai.

Moi : Non, tu ne peux pas me comprendre. Au revoir.

Je rangeais mon téléphone en ne prenant même pas la peine de lire le message qu'il venait de m'envoyer. Depuis quand il se croyait proche de moi ?!


J'observais une fois de plus Will jouer au basket avec son équipe. Il était beau, trop beau pour être réel.

Quelqu'un s'assit à mes côtés. Je n'y fit guère attention, trop occupé à reluquer le grand blond.

Il posa sa main sur ma cuisse, ce qui me fit sursauter.

-J'ai besoin de ton p'tit cul, ricana Bryce Lawrence. Selon Joey tu prends pour pas cher.

Je le repoussais.

-Je ne veux pas de toi Lawrence.

Il se rapprocha de moi.

-Ce n'est pas une question de volonté Di Angelo. Mais d'argent.

-Je n'en ai pas besoin, mentis-je.

Il ricana de plus belle et lécha mon cou. Il me répugnait.

-Tu te casses, prononçais-je lentement.

-Et toi tu accèdes à ma demande, ou plutôt à mon ordre.

Contre toutes mes attentes, il me plaqua contre le banc et se mit à califourchon sur moi. Je respirais bien plus vite et tentais de me débattre, mais ce mec avait une forte poigne !

-Vas-t-en !, Lui hurlais-je.

Au lieu de me laisser tranquille, il déboutonna mon pantalon. Non par pitié ! Pas ici ! Pas devant l'équipe de basket ! Pas devant Will !

J'avais peur, tellement peur !

-WIIILL !, implorais-je en pleurant.

Je ne savais pas pourquoi je l'avais appelé à l'aide lui et pas un autre. Mais j'avais désespérément besoin de sa présence.

Un poing s'envola soudainement sur Bryce, le faisant chuter du banc. Une masse blonde fondit sur moi.

-Tu vas bien ? Il ne t'a pas fait mal ?, demanda Will.

-N-Non, bégayais-je en remettant ma braguette. Merci...

-Ne me remercie pas, c'est normal.

Non, ça ne l'était pas. Personne n'avait pour habitude de me sauver.

-Tu sais Nico...

Je relevais vivement la tête.

-Tu devrais vraiment arrêter tout ça. Cela te brise et te dépossède de ton corps.

Je ne répondis pas. Le gars d'hier m'avait dit une chose identique. Peut-être devrais-je les écouter ?

-Si j'arrête, moi et ma sœur sommes expulsés de chez nous.

Will m'offrit un sourire triste.

-Si tu ne souhaites pas arrêter, alors n'accepte que des grosses sommes. Je suis certain que tu vaux plus que 10 Dollars.

J'acquiesçai. Je devais suivre son conseil le temps de trouver une nouvelle alternative.


Quelque jours plus tard.

-Haz' je suis rentré !, fis-je en entrant dans l'appartement.

-Coucou fréro, me sourit-elle de manière crispée.

Quelque chose clochait.

-Tu vas bien ?

-C'est plutôt à toi que je devrais poser cette question, lâcha-t-elle.

Je fronçais mes sourcils et m'installai dans mon canapé pour continuer mon livre.

-Combien ?, demanda-t-elle, les bras croisés.

-Je ne vois pas de quoi tu parles, marmonnais-je en tentant de me concentrer sur ma lecture.

Hazel pris mon livre et le jeta au bout de la pièce.

-COMBIEN TU PRENDS POUR TE FAIRE BAISER ?!, pleura-t-elle.

Je ne répondis pas. Elle savait.

-Hazel je...

-Réponds moi Nico !

Je fermais mes yeux et laissais mes larmes couler.

-En moyenne 15 Dollars, murmurais-je.

Hazel commença à sangloter.

-Tu ne mérites pas ça...

Elle se blottis contre moi. Je pleurais à mon tour.

-C'est le seul moyen que j'ai pour gagner assez d'argent pour toi p'tite sœur.

Hazel était impossible à consoler. Je devais tellement être une honte pour elle.

-Comment tu l'as sus ?, demandais-je.

-Mon petit ami Frank a sa demi-sœur Clarisse dans ton lycée.

Je caressais ses cheveux.

-Tu m'en veux de ne t'avoir rien dit ?

-Oui, affirma-t-elle. Tu es tellement idiot...

-Je sais, confirmais-je. Je voulais juste bien faire. Mais le poids de la honte m'empêchait de tout t'avouer.

-Ta bonne volonté finira par avoir raison de toi Nico, renifla-t-elle.

Je le savais déjà.


? : Salut. J'ai changé d'avis par rapport à la dernière fois. Tu me rejoins comme d'hab à 17h30 ?

Moi : Hey. Même prix ? Car maintenant je n'accepte pas moins que 100.

? : Même prix si ce n'est plus, c'est toi qui vois selon tes besoins. A toute.

Je me mordais les lèvres. J'avais toujours une légère appréhension lorsqu'il m'envoyait des messages.


Ses mains étaient encore sur mes yeux. Il mordait mon cou avec avidité. Je prenais toujours autant de plaisir que la dernière fois avec lui.

-Nico...

-Je t'écoutes.

-S'il te plaît arrête d'accepter les demande de n'importe qui.

-Tais toi, fis-je pour la énième fois, exaspéré.

Il flatta ma hanche.

-Je tiens à toi.

-Qui es-tu à la fin ?, demandais-je droit au but. Sérieux arrête de jouer au con et dis moi tout.

Il y eut un blanc. Ses lèvres se collèrent aux miennes. Je ne le repoussais pas. Mais ce qu'il me dit m'étonna encore plus :

-"Tes courbes délicates et sensuelles,

Ton insouciance à ma sombre douleur,

Je t'envie et rêve de t'ouvrir mes ailes,

Mais tu es trop loin et mon monde se meurt"

Mon souffle se coupa. Will.

-"La douce lumière brillant dans tes superbes yeux,

Me laisse enfin percevoir ce qu'est le bonheur,

Jamais je n'ai rêvé d'autre chose que nous deux,

Pitié Will, offre moi la chaleur de ton cœur."

Les mots m'étaient venus d'eux même. Il enleva sa main et je pus enfin l'observer. Il était tellement proche... Mais la seule chose que je pus dire fut :

-Pourquoi tu es ici ? Pourquoi tu t'intéresses à moi ? Pourqu-

Il m'interrompis d'un baiser.

-Je suis fou amoureux de toi idiot. Et je n'ai trouvé aucune meilleure façon de te voir que ça.

-Pourquoi tu m'aimes ? Je veux dire, je suis le gars le plus imparfait du lycée. Et qui aimerait s'amouracher avec un emo comme moi ?

Will me sourit.

-J'ai envie de m'amouracher avec toi Nico. Tu es adorables et tu ne t'en rends même pas compte.

Mon cœur s'accéléra.

-Depuis quand tu m'aimes Solace ?

-Depuis la rentré, mais je n'osais pas vraiment te parler vus que tu te renfermais à toute tentative de discussion. J'en avais donc déduit que tu étais asexuel jusqu'à ce que j'ai eu vent de ce fameux poème que tu as laissé tomber dans le couloir. J'ai donc repris espoir et ai fait en sorte que tu me remarques. J'avais espérer que tu allais me parler. Mais je n'aurai jamais pensé que toute cette situation allait dégénérer...

Ma tête se posa contre son torse.

-Si seulement je n'avais pas été aussi con...

Will caressa mes cheveux.

-J'ai une solution pour t'aider, fit-il.

J'étais ouvert à toute ses propositions.

-Vends tes poèmes. Tu écris magnifiquement bien et je suis certain que tu auras du succès avec mon aide.

Je souris.

-Je peux essayer...

Will m'offrit un baiser sur le front et mis quelque billets dans ma poche.

-150 Dollars comme promis.

-Tu peux les garder Will. Je n'accepte plus rien.

Il me tira la langue.

-Garde les, mon père a assez de fric comme ça.

Quelle chance.


Un mois passa.

Grâce à Will, je m'étais fait une toute nouvelle réputation au lycée. Plus personne ne me voyait comme une potentielle victime ou un bon coup. A présent, j'étais devenu "le mystérieux poète".

Beaucoup venaient me voir pour que j'écrive quelque chose ou leur donne de l'inspiration pour leur propres écrits. Et, comprenant ma situations financière désastreuse, ils n'hésitaient pas à me récompenser généreusement.

Mais les personnes les plus heureuses dans toute cette histoire étaient Hazel et Will. Me voyant enfin épanouis, ils me faisaient sans cesse part de leur fierté et de leur joie vis à vis du "nouveau moi".

Et en plus, pas plus tard qu'hier, Will et moi avions vécut notre première fois. C'était incomparable face à mes autres expériences. Will se donnait corps et âme pour que j'atteigne le bonheur.

Et pour la blague, je lui avais demandé 100 Dollars, chose qu'il refusa catégoriquement. Selon lui, je valais bien plus que 100 malheureux Dollars.

Si je reprenais ses dires, je n'avais pas de prix.


FIN


Re !

Alors qu'en avez vous pensé ?

Bon c'est pas aussi original que d'habitude je sais mais bon... fuck. Au moins il m'a permis de me sentir mieux ahah. Et cela faisait depuis longtemps que je n'ai pas pris autant de plaisir à écrire, depuis mon dernier OS en fait.

Ciao !