Bonjour. Voici une nouvelle fanfiction basée sur l'univers carrément démentiel et féérique d'Harry Potter.
Je pensais écrire un one shot et puis au final, j'ai eu plus d'inspiration que je le pensais. Donc j'ai décidé de fractionner mon histoire en plusieurs parties pour que ça soit peut être plus agréable à lire pour vous.
L'histoire est une déviation qui commence à la fin Prince de sang mêlé. Vous remarquerez vite que je n'ai pas respecté la trame du tome 6 pour le déroulement de l'intrigue mais si certaines choses vous chiffonnent, n'hésitez pas à poser des questions.
Pairing : Drarry of course.
Disclaimer : La grande, la magnifique, la si célèbre JKR possède évidemment les personnages et l'univers d'Harry Potter.
Je remercie ma beta Mystigry d'avoir pris le temps de me relire et de me corriger!
Merci de me lire et d'avance merci à ceux qui posteront un commentaire.
Bonne lecture.
The choice to change
Potter avait toujours été à mes yeux une sorte d'opposé. Un reflet ébréché parfaitement éloigné de ma propre image. Des physiques différents, des caractères différents, une éducation, des amis, des centres d'intérêts irrémédiablement différents.
Et pourtant, dès notre première rencontre chez cette vieille Guipure, j'avais senti chez ce gamin aux cheveux hirsutes et aux immenses lunettes hideuses quelque chose d'intriguant. C'avait été presque évident ! Comme si le destin ou Merlin sait quoi avait mis le Survivant sur ma route afin que ma vie prenne un sens nouveau.
A l'époque, je n'avais pas encore compris l'importance de cette rencontre et me doutais encore moins de la rivalité presque épique qui allait rythmer notre quotidien à Poudlard.
C'était primordial qu'il me regarde. Indispensable qu'il m'adresse la parole. Presque nécessaire que ses pensées soient dirigées vers moi.
Bref, c'était logique, Potter et moi étions deux pièces d'un même puzzle. Parfaitement différents l'un de l'autre mais s'emboitant néanmoins pour une raison étrange afin de former un ensemble tout aussi bizarre.
Cependant n'allez pas vous imaginer qu'il m'ait été facile de comprendre et surtout d'accepter ce fait. A vrai dire, il m'avait fallu six ans et une guerre pour m'en rendre compte.
Je pouvais encore entendre les paroles de ce vieux timbré de Dumbledore lorsque Severus m'avait amené il y a plusieurs mois dans son bureau en pleine nuit.
Cette nuit où tout avait commencé…
Flash Back
Être tiré de mon sommeil que je considérais comme amplement mérité et trainé dans les couloirs froids et humides de l'école en pleine nuit par mon parrain qui restait ostensiblement silencieux m'avait mis, je dois l'avouer, les nerfs légèrement en pelotes.
Mais lorsque mon estimé professeur de potion me fit grimper quatre à quatre l'escalier en colimaçon du moins estimé Directeur, mon humeur devint carrément massacrante.
Qu'avais-je encore fait qui nécessite qu'on me tire de mon lit si chaud, si douillet, si loin à présent… ?
Je manquai de trébucher en ratant la dernière marche et entendis Severus soupirer devant moi alors qu'il frappait à la lourde porte en bois.
- Pourrais-je savoir pourquoi tu m'amènes ici à cette heure ? demandais-je avec agacement.
Encore une fois, il m'ignora et s'effaça pour me laisser entrer. Derrière son bureau Dumbledore griffonnait sur un vieux parchemin sans même relever la tête vers nous lorsque Severus et moi nous avançâmes jusqu'à lui.
Ses longs doigts fins et ridés tenaient fermement une longue plume blanche qui se balançait alors que l'élégante écriture s'imprimait sur le papier jaunis.
J'observais d'un air vague et sans doute encore endormi cette main qui s'agitait rapidement quand mon parrain toussota faisant finalement relever le menton du vieil homme dans notre direction.
- Oh, bonsoir Drago. Vous avez fait vite à ce que je vois, fit-il comme s'il ne nous avait pas entendus entrer. Je suis vraiment navré d'avoir du te tirer du lit à une heure si tardive mais ce que je dois te dire est important et ne pouvait attendre, m'expliqua-t-il d'un air sérieux.
Il m'invita à m'asseoir en me désignant le siège face à lui et je m'y laissais tomber en ayant la désagréable sensation qu'un nœud se formait dans mon estomac.
Je savais que ce qui allait suivre n'allait pas me plaire.
- Tu es peut-être au courant qu'à l'heure où je te parle, Lord Voldemort est en train de rassembler le plus de fidèles possible dans le but de former une armée.
Oui, évidemment. Il ne m'apprenait rien à ce sujet étant donné que mon père, fervent partisan du Lord, avait été l'un des premiers à le rejoindre.
J'acquiesçais donc silencieusement en ayant la dérangeante impression qu'une sueur froide me recouvrait lentement la nuque et le dos.
- Maintenant que la plupart de ses anciens disciples l'ont rejoint, il cherche à s'en faire de nouveaux, poursuivit-il, et le premier en tête de liste c'est toi Drago.
De nouveau, il n'y avait rien de surprenant. Moi-même je me doutais de ce qui m'attendait mais c'était autre chose de l'entendre à haute voix. Penser que cet abominable face de serpent avait fait savoir qu'il envisageait sérieusement de faire de moi l'un de ses nouveaux pions me fit monter la bile jusque dans la gorge.
Je fermais les yeux et eu du mal à déglutir en comprenant ce que ça signifiait. J'imaginais déjà cet ignoble tatouage imprimé à tout jamais dans la peau de mon bras et un long frisson me parcouru de la tête aux pieds.
Du coin de l'œil, je vis l'air grave sur les traits de mon parrain qui était sans nul doute celui qui avait transmis l'information. Peut-être avait-il songé à la même chose que moi.
- J'aimerais savoir ce que tu penses de tout ça, me demanda Dumbledore au bout d'un moment me laissant sans doute le temps d'avaler la pilule.
Mon regard se tourna vers lui et je ne pu me retenir de rire amèrement.
Que s'imaginait-il ? Que je pouvais aller voir le Seigneur des Ténèbres en lui disant que la proposition était tentante mais que je préférais laisser la place à un autre ?
- Ce que j'en pense ? Sérieusement vous croyez seulement que j'ai le choix ?
- Bien sûr que tu as le choix Drago. C'est ta vie, tes décisions. Tu ne dois pas songer à ce que voudraient tes parents ou même moi mais à ce que toi tu veux.
Je levais les yeux au ciel.
- Ce que je veux, tout le monde s'en fiche, répliquais-je sur un ton ironique. Je n'ai pas mon mot à dire dans cette histoire.
Je sentais la colère et la peur s'emparer de moi. J'avais envie de prendre n'importe quoi dans cette pièce et de le fracasser contre un mur.
- Mais vous voulez que je vous dise ce que j'en pense ? Non je ne veux pas devenir l'un de ses larbins, je ne veux pas être sous ses ordres et forcé de réaliser la moindre de ses volontés, je ne veux pas de cette horrible marque sur le bras qui me rappellera à jamais que j'ai été lâche !
Je me laissais emporter par toutes les émotions qui se bousculaient en moi sans me rendre compte que je m'étais levé et que je m'appuyais sur le bureau du directeur, ni que Severus s'était rapproché et avait posé sa main sur mon épaule.
- Mais je ne veux pas mourir, soufflais-je d'une voix faible.
Le souffle court, les mains tremblantes, j'observais Dumbledore qui hocha la tête.
- Alors j'ai une proposition à te faire.
Flash Back
De retour dans ma chambre, je n'avais pas su me rendormir. Il ne m'avait même pas fallu plus d'une heure pour me décider mais je n'avais cessé de m'interroger sur les répercutions que cela allait entrainer dans ma vie.
Je savais qu'à la fin de l'année, je quitterais l'école mais ne rentrerais pas chez moi. Dumbledore m'avait expliqué que j'allais être sous la surveillance et la protection de l'Ordre du Phoenix et qu'il me serait alors impossible d'entrer en contact avec mes parents, si tant est qu'ils aient envie de communiquer avec leur paria de fils qui changeait de camp pour sauver sa peau.
Parce qu'il n'y avait rien de glorieux derrière ce choix. Je n'avais pas soudainement décidé de protéger la veuve et l'orphelin. Je voulais seulement être libre et pouvoir respirer sans me sentir oppresser par le poids des responsabilités familiales, par ce fardeau que mon père avait commencé à me léguer en m'incitant à rejoindre officiellement les Mangemorts et à prouver ma valeur.
Etant alors majeur, j'avais donc été emmené quelques mois plus tard au quartier général de l'Ordre où j'avais vécu parmi ceux que j'avais longtemps dénigré et qui contre toute attende m'avaient laissé le bénéfice du doute et accueilli sans rien exigé de moi si ce n'est une confiance mutuelle.
Si les parents Weasley, Lupin et certains Aurors que je ne connaissais que de nom avaient plus ou moins accepté ma présence, le trio d'or s'étaient montré plus sceptique et méfiant à mon égard ce que je ne pouvais leur reprocher étant donné que je leur avais régulièrement pourri la vie.
Je dois avouer qu'au début j'étais loin de faire preuve de courtoisie mais, lorsque la guerre avait éclatée et qu'on apprenait tous les jours que les Mangemorts pillaient, brulaient, enlevaient des moldus, des sorciers et parfois même des familles entières, je m'étais surpris à réfléchir et à éprouver un minimum de reconnaissance.
Je n'étais pas devenu du jour au lendemain un allié fiable ni même un ami mais mon léger changement de comportement m'avait permis de trouver lentement ma place.
D'un commun accord sans même nous concerter, le Survivant, ses deux amis et moi avions même cessé de nous quereller. Le climat autour de nous était tellement chaotique que nous avions chacun réalisé l'importance de se garder en vie les uns les autres.
Et puis un soir, Potter m'avait ouvert une porte que j'avais accepté de franchir.
Flash Back
J'étais assis depuis un moment dans cette pièce uniquement éclairée par un lumos qui faisait scintiller le bout de ma baguette posée à côté de moi.
Mon regard passait encore et encore d'un visage à l'autre, retenant par cœur les noms de ceux qui figuraient sur la vieille fresque représentant l'arbre généalogique des Black.
Cygnus, Lucretia, Regulus, Andromeda, Sirius, Belatrix, Narcissa,…
Perdu dans mes pensées, je ne l'avais pas entendu arriver. Je ne savais pas depuis combien de temps il était resté là à m'observer en silence avant de décider de se manifester.
- Pas moyen de dormir Malfoy ?
Je me tournais vers lui, surpris de le trouver là en pleine nuit. Il se tenait dans l'encadrement de la porte, son visage partiellement dans l'ombre.
- Je te retourne la question Potter, dis-je en le regardant s'avancer lentement.
Les cernes sous ses yeux témoignaient pourtant de son épuisement mais je savais que contrairement à moi, Potter ne souffrait pas d'insomnie mais de cauchemars. Je l'avais déjà entendu gesticuler dans son lit comme s'il se débâtait face à une force invisible avant de se réveiller, essoufflé et en sueur.
Sans doute avait-il du en affronter encore un cette nuit.
Ignorant ma question, il s'installa à un mètre de moi contre l'un des murs de la pièce.
Il inspecta à son tour la peinture, ses yeux s'arrêtant un instant sur la tâche noircie où figurait anciennement son parrain.
Nous restâmes là sans parler pendant de longues minutes ce qui semblait assez étrange quand on savait qu'à une époque nous ne savions pas passer l'un à côté de l'autre sans s'échanger des insultes.
J'écoutais le bruit de nos respirations, le grincement du vieux plancher en bois, le vent qui s'infiltrait dans la maison en sifflant.
- La dernière fois que je suis venu ici c'était avec Sirius, murmura-t-il au bout d'un moment qui me sembla avoir duré une éternité. Depuis, j'évite cette partie de la maison mais en voyant la lumière j'ai cru que...
Je tournais les yeux vers lui. Les siens semblaient fixer un point dans le vide. Il laissa sa phrase en suspend et secoua la tête comme s'il avait failli prononcer une bêtise.
- J'étais inquiet parce que je n'arrivais plus à contrôler ma colère, reprit-il. Je lui ai dit que j'avais peur que tout ce que m'avait fait Voldemort puisse déteindre sur moi, que je ne voulais pas devenir une mauvaise personne.
Ses doigts jouaient distraitement avec sa baguette, la faisant tournoyer de gauche à droite tandis que son regard restait toujours perdu dans le vague.
- Il m'a expliqué qu'il n'y avait pas de bonnes ou de mauvaises personnes mais qu'il y avait en chacun de nous une part de lumière et de ténèbres et que c'était ce qu'on décidait de montrer par nos actes qui comptait.
Il inspira et releva les yeux vers moi.
Ses yeux, si grands, si verts, si intenses. Je n'arrivais plus à détourner les miens.
- Quand on m'a prévenu que tu avais rejoins l'Ordre, j'ai cru que c'était une blague et puis j'ai repensé aux paroles de Sirius et…
- Pourquoi tu me dis tout ça Potter ? l'interrompis-je. Je n'ai jamais été sympa avec toi et si je comprends bien tu es en train de me dire que je ne suis pas aussi mauvais que j'en ai l'air.
- Non, ce que je veux dire c'est que même le plus Serpentard des Serpentards peut avoir une part de Gryffondor et que tu en es l'exemple. Tu as fait preuve de courage et c'est quelque chose que je respecte.
- Du courage ? répétais-je sur un ton ironique. Si j'avais été courageux j'aurais affronté mon père en lui disant d'aller se faire voir et par la même occasion j'aurais glissé au Seigneur des Ténèbres qu'il pouvait se mettre mon allégeance bien profond. A la place j'ai décidé de me terrer ici à attendre. Je ne vois pas ce qu'il y a de courageux là dedans Potter.
Il m'observa sans ciller et je cru un instant qu'il réalisait l'absurdité de ses propos.
J'avais du mal à croire que mon ennemi de toujours ait pu me faire une sorte de compliment. Ses nuits blanches jouaient apparemment plus que je le pensais sur son état mental. Peut-être devais-je lui proposer une potion pour un sommeil sans rêves.
- Si c'est ce que tu penses très bien mais moi je conserve mon opinion sur le sujet et je sais que je ne suis pas le seul à penser de la sorte.
Je soupirai. C'est qu'il était obstiné en plus le bougre !
- Et bien vous êtes nombreux dans cette maison à devoir consulter.
Il sourit, ayant sans doute pris ma remarque pour une plaisanterie et je remarquais qu'au fond je n'y avais pas mis ce ton acerbe que je lui réservais habituellement.
Etais-je réellement en train de discuter normalement avec Potter ?
- Et puis, un Serpentard avec une part de Gryffondor. Franchement, tu t'écoutes parler ?
- Oh ce n'est pas si surprenant que ça tu sais, me répondit-il en riant franchement à présent. J'ai moi-même failli être à Serpentard, lâcha-t-il de but en blanc.
- Quoi ?! m'écriais-je sans me rendre compte que ma voix résonna dans la pièce.
- Chuuut, tu vas réveiller toute la maison, s'écria-t-il en levant les yeux vers le plafond, guettant l'éventuel bruit d'un sommier grinçant.
Mais apparemment, en dehors de nous deux, tout le monde semblait paisiblement endormi.
- Tu te fiches de moi Potter ? repris-je en chuchotant.
J'étais à présent totalement tourné vers lui à la fois intrigué mais pas dupe pour autant. J'étais certain qu'il allait m'annoncer d'une minute à l'autre qu'il s'agissait d'une blague pour tenter d'avoir encore une fois le dernier mot sur moi mais il conserva son petit sourire en coin et haussa simplement les épaules comme si ce qu'il venait de dire était parfaitement normal.
- Mais enfin…comment… je veux dire ce n'est pas possible, il n'y a pas plus Gryffondor que toi si ce n'est Goddric lui-même.
Il rit à nouveau et l'espace d'un instant je réalisais que Potter n'avait jamais rit en ma présence. Ce n'était pas un rire aigu ou ridicule mais un son plutôt agréable à entendre.
- Et bien d'après le Choixpeau ce n'est pas le cas. Il a longtemps hésité et peut-être que je serais à Serpentard à l'heure actuelle si je ne l'avais pas supplié de ne pas m'y envoyer.
Son regard se riva de nouveau au mien et la couleur de ses yeux me fit penser à celle de ma maison. Je l'imaginais alors portant la même cravate que moi, le même blason, côtoyant la salle commune dans les cachots et peut être même mon dortoir.
Comme cela aurait été…étrange.
- Je ne l'ai jamais dit à personne. Peut-être que Dumbledore s'en doutait mais même Hermione et Ron l'ignorent.
Pour être honnête, j'étais surpris que Potter me fasse de telles confidences. Et bien que ce fût flatteur, mon orgueil en prit néanmoins un coup. Était-ce à ce point horrible de s'imaginer dans une autre maison que Gryffondor pour que Môssieur n'ait même pas daigné en parler à ses deux meilleurs amis ?
- Qu'y aurait-il eu de mal à ça ? Après tout être à Serpentard n'est pas une tare que je sache, répliquais-je d'un ton morne.
- Non c'est vrai, vous avez pas mal de défauts mais aussi vos qualités je dois l'admettre, avoua-t-il. Seulement, à l'époque je ne connaissais rien à la magie et encore moins à Poudlard. Tout ce que je savais c'était que Voldemort était un ancien Serpentard. Etant donné qu'il est l'assassin de mes parents, je n'avais pas envie d'être lié à lui d'une quelconque façon.
C'était logique et en même temps parfaitement inutile quand on savait qu'il portait sur son front une trace indélébile que lui avait infligé le Seigneur des Ténèbres le soir même où il avait tué Lily et James Potter.
Mon regard se posa furtivement sur la cicatrice en forme d'éclair qui ornait le front du survivant.
Moi qui avais presque eu envie de vomir en visualisant la marque des ténèbres sur mon bras avais du mal à imaginer ce que pouvait ressentir Potter quand il apercevait le souvenir de la mort de ses parents à jamais gravé dans sa chair par la main de leur meurtrier.
- Et puis, je venais de refuser ta poignée de main, je me voyais mal intégrer ta maison alors que je venais de me mettre à dos le futur prince des Serpentards, poursuivit-il d'un ton railleur, ne s'étant apparemment pas rendu compte de mon égarement.
- Aaah cette fameuse poignée de mains, soufflais-je en repensant avec mélancolie à notre premier soir au sain du vieux château Ecossais, quand j'y repense, je me demande ce qu'il se serait passé si tu l'avais acceptée.
- Les choses seraient sans doute bien différentes, c'est certain.
Au dessus de nos têtes un lit grinça et nous nous tûmes, écoutant attentivement l'un des occupants de la maison se retourner sur sa couche.
- De toute façon ça n'a plus d'importance, reprit-il lorsque le silence fût à nouveau là. Dumbledore n'étant plus là, nous ne retournerons sans doute pas à Poudlard. Il n'y a aucune prophétie sur l'issue de cette guerre et malheureusement elle n'a pas bien commencée pour nous, fit-il d'un air dépité.
Ma foi, je ne pouvais pas le contredire. Encore aujourd'hui nous avions appris par le biais de quelques informateurs que la boutique Fleury et Bott avait été saccagé, certains bouquins ayant été brulés, et que la vieille libraire avait été brutalisée pour avoir osé trahir son sang en vendant des livres sur l'étude des moldus.
Et les choses ne pouvaient aller qu'en s'empirant si le ministère n'intervenait pas. Personne ne semblait prendre de décisions et même si nous avions l'Ordre, qu'est-ce qu'une poignée d'hommes et surtout d'adolescents, pouvait faire contre une armée de Mangemorts ?
De ce fait, les gens vivaient dans l'attente et dans la peur, cessant de penser au futur et de faire des projets. Beaucoup restaient la plupart du temps cloitrés chez eux, d'autres fuyaient à l'étranger dans l'espoir vain que les conflits ne les rattraperaient pas.
Je poussais un soupir las à mon tour et observais Potter qui semblait partager les mêmes sombres pensées. Cela devait être encore plus pénible pour lui vu que son titre de survivant le désignait aux yeux de bon nombre de sorciers comme étant celui qui les sauverait. Ca faisait beaucoup à supporter pour une seule personne.
- Et bien dans ce cas, vu que nous n'avons aucune idée de ce qu'il adviendra de nous, qu'il n'y aura peut-être plus d'école, de Gryffondor contre Serpentard, pourquoi ne le découvririons-nous pas ?
Automatiquement, sans doute avant que ma raison ne prenne conscience de ce que j'étais en train de faire, je levais la main paume ouverte dans sa direction.
Ses yeux auparavant tristes, s'écarquillèrent sous l'effet de la surprise. Il observa ma main sans bouger tandis que j'avais cessé de respirer.
Inconsciemment, je me revis six ans plus tôt dans ce couloir au dessus du vieil escalier en pierre dans la même position, arborant fièrement un air hautain plein de supériorité made in Malfoy. Ce soir-là, Potter avait évalué ma main avec dédain avant de m'assener la première de ce qui allait devenir une longue série de répliques cinglantes.
Mon orgueil profondément touché – l'on ne refuse rien à un Malfoy – je m'étais alors décrété à moi-même que si je ne pouvais l'avoir comme ami, j'en ferais un ennemi qui allait amèrement regretter d'avoir rejeté mon offre.
Seulement, aujourd'hui Potter et moi avions changé et avions d'autres priorités que nos querelles infantiles.
Tout ce que nous avions jamais connu, notre avenir, notre vie, tout cela était en jeu et ce que je lui proposais n'était pas simplement mon amitié, c'était un nouveau commencement, la possibilité pour nous deux de faire un trait sur le passé et de découvrir vraiment la personne face à nous avant qu'il ne soit peut-être trop tard.
C'était peut-être surprenant venant de ma part mais même si la plupart des gens pensaient que je n'étais qu'un petit con snobinard, je n'étais cependant pas dépourvu de bon sens et quand on vivait des moments instables, même le plus intraitable des sorciers pouvait se remettre en question.
Un coup de vent pénétra dans la pièce nous faisant frissonner tous les deux. Ma baguette roula sur le sol et la faible lumière qui s'en échappait toujours fit danser les ombres sur nos visages.
Potter semblait réfléchir intensément, ses yeux me fixant comme si j'étais à la fois la chose la plus fascinante et étrange qu'il soit. Mon bras commençait à me faire mal à force d'être tendu bien droit face à moi si bien que s'il ne se décidait pas, j'étais certain qu'il allait se mettre à trembler.
Au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient, je commençais cependant à hésiter, voir à regretter mon geste. Je sentais poindre la gêne de me faire à nouveau rejeter comme la première fois et une douleur sourde se réveiller en moi. Quand finalement, sa main surgit à son tour s'emparant de la mienne dans une poigne ferme.
Je restais pétrifié en découvrant sa peau chaude contre ma paume. Mon regard se baissa sur nos mains jointes comme si j'avais besoin d'une preuve visuelle pour réaliser que je ne rêvais pas.
Je sentis un long frisson remonter le long de mon dos jusqu'à la racine de mes cheveux et un sentiment de légèreté prendre possession de moi. Je ne m'étais pas rendu compte à quel point j'appréhendais sa réaction.
Il serre ma main, ne pouvais-je m'empêcher de penser bêtement.
Après toutes ces années à se vouer une haine sans limite, c'était irréel, invraisemblable même !
Ca pouvait paraitre ridicule. Une poignée de main pour beaucoup de personne était un geste plutôt anodin mais entre Potter et moi ça représentait beaucoup. Ca avait été le début de notre relation d'ennemis et annonçait maintenant les prémisses d'une toute nouvelle histoire.
Et voilà pour la fin de ce chapitre. J'espère que ça vous à plu. N'hésitez pas à laisser une review et à bientôt pour la suite.
