Titre : The Ermit and the Wendigo King (s/9970341/4/The-Hermit-and-the-Wendigo-King)
Résumé : Un AU de fantasy. Will est un ermite qui vit dans les bois. Un jour, il tombe sur un cerf-corbeau. Notre histoire commence là. Hannigram.
Auteur : DarkmoonSigel
Traductrice : Aconit
Rating : M (T pour les quatre premiers chapitres)
Disclaimer : Rien n'est à moi, ni Hannibal (qui est à Thomas Harris et à Bryan Fuller), ni l'histoire
Chapitre 1
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Le cerf-corbeau était prisonnier d'un piège à ours fait de fer. C'était une bête immense, avec des plumes sombres mêlées à sa fourrure noire et une ramure souillée de sang séché. Sa patte droite avant était prise entre les dents de métal brutales, et même s'il se débattait pour se libérer, sa nature surnaturelle le rendait faible en présence de l'étreinte tranchante du fer.
L'ermite des bois sauvages restait caché derrière le feuillage, sa meute étant une distraction assez bonne pour l'empêcher d'être remarqué par la créature. Les chiens aboyaient et faisaient claquer leurs mâchoires dans les airs, tout autour du cerf, mais ils étaient assez intelligents pour ne pas s'approcher et risquer d'être empalés par ses bois.
Pour avoir vécu la plus grande partie de sa vie seul dans la forêt, Will Graham connaissait bien tous les êtres étranges qui y résidaient, mais ce n'était pas tous les jours qu'il tombait sur une créature comme celle-ci. Si le cerf-corbeau avait une forme plus humaine… et Will était sûr que c'était le cas, d'après la grande charge de pouvoir qui s'en exhalait… elle était emprisonnée derrière de la fourrure, des sabots et des bois tant qu'elle était soumise à l'influence du fer.
Un homme intelligent se serait détourné et aurait laissé la créature se débrouiller seule. Les Fae et les Autres n'étaient pas connus pour leur gentillesse et leur compréhension. Leur Roi en était une preuve suffisante.
Les bois sauvages dans lesquels Will avait choisi de vivre se déployaient, sombres et profonds, autour d'un petit village. Un tribut était demandé aux gens qui y vivaient pour que le Roi des bois leur permette d'empiéter sur ses terres. Ceux qui l'avaient vu et avait survécu pour en parler décrivaient le Roi comme un grand dieu à cornes, ou comme un wendigo qui marchait la nuit sous une forme ombreuse de peau noire d'encre et de tranchant étincelant, avec des griffes vicieuses et des cornes acérées.
Quant aux tributs eux-mêmes, il ne semblait pas y avoir une méthode exacte pour les choisir. Le Roi wendigo ne prenait que quelques personnes, entre de longs intervalles de temps. Une marque de sang devait être dessinée sur la porte de celui qui avait été choisi, et son nom y était écrit en un ancien langage qui aurait dû être oublié avec le temps mais qui avait été réappris, par une nécessité cruelle. Ceux qui étaient pris étaient retrouvés plus tard, dans un champ ou une vallée proche, exposés d'une manière macabre avec la plupart de leurs organes manquants.
Peu auraient pensé que Will était avisé ou même sain d'esprit, se dit l'ermite avec un grognement alors qu'il jouait avec la pensée de s'approcher du cerf. La plupart du village le considérait comme fou et l'aurait vu avec joie banni ou brûlé sur un bûcher. Le reste, à savoir Lord Jack Crawford et Lady Alana Bloom, le trouvaient trop précieux pour l'un ou l'autre de ces destins. La marque unique de folie de Will s'était avérée être utile dans le passé, puisque l'empathe déterminait l'innocence d'accusés dans des procès, et attrapait les hommes maléfiques qui se dissimulait aux yeux des autres.
En tant qu'ermite laissé la plupart du temps à ses propres projets et n'ayant que ses chiens pour lui tenir compagnie, Will gardait la paix entre lui et le village en ne passant ses portes que lorsqu'il y était invité (c'est-à-dire que Lord Crawford le lui ordonnait), ou quand ses talents étaient désespérément recherchés par un des citoyens. La plupart du temps, cet arrangement plaisait à Will. Le fardeau de son don rendait difficiles les interactions avec les gens 'normaux' pour l'empathe sensible qui préférait de loin la compagnie de la nature et des animaux.
Même s'il commençait à se détourner, Will ne put résister et lança un dernier regard au magnifique cerf-corbeau. Ce qu'il lut dans les traits de la bête arrêta vite Will et lui fit tout reconsidérer. Quoi que puisse être cette créature, elle avait une intelligence acérée, très loin au-dessus de tout autre animal. Elle était aussi effrayée, mais c'était le genre de peur de quelqu'un qui n'expérimente pas souvent une telle émotion. La peur était un sujet que Will connaissait très intimement, puisque son esprit en éveil et son sommeil en étaient emplis constamment, à cause des horreurs qu'il devait regarder. Des images que son propre esprit déformait et rejouait pour lui dans différentes teintes de dépravation et de ténèbres.
Il y avait aussi de la colère dans la créature, de la rage, même une grande promesse de malheur, et c'était à attendre ; mais la peur du cerf était quelque chose d'unique. Ça ne collait pas à sa nature, Will pouvait le dire. Il n'était pas certain de savoir comment il le savait, mais quand était-il jamais sûr de lui ? La peur adoucissait la menace de la créature, la rendant en quelque sorte fragile, plus liée aux autres. C'était assez pour que Will se révèle et sorte de la sécurité de son camouflage.
« Bonjour, toi », dit gentiment Will pour attirer l'attention de la créature. Le cerf baissa la tête, menaçant de transpercer l'homme s'il osait s'approcher plus près, sa patte libre frottant le sol comme s'il se préparait à charger. Will leva les mains pour montrer ses paumes à la créature, les appendices grands ouverts et vides de toute arme. D'un sifflement vif à sa meute, Will rappela les chiens et les envoya ailleurs pour qu'il n'y ait plus que le cerf et lui dans la petite clairière. La créature resta comme elle était, tendue et prête à attaquer, ses côtes se soulevant comme un soufflet de forgeron à chaque respiration remplie de douleur et de crainte.
« Je sais que tu es bouleversé et je sais que tu as peur, mais si tu me laisses faire, je peux te débarrasser de ça, » dit Will en désignant du menton le piège de métal, mais sans faire de geste pour se rapprocher du cerf. Ses mots entrainèrent cependant une réaction ; la créature leva sa tête alors qu'elle s'immobilisait anormalement pour regarder l'homme avec des yeux sombres et insondables. « Si tu peux te retenir de me mutiler, me maudire ou me tuer pendant ce temps, je t'en serai très reconnaissant. »
Le cerf-corbeau sembla considérer l'offre ; la créature inclina sa tête comme si elle étudiait Will et disséquait sa sincérité. Quand elle s'immobilisa à nouveau, Will sut que son offre avait été acceptée. En approchant précautionneusement du cerf, Will s'agenouilla à côté du piège pour examiner l'engin.
« Ce sera assez simple de le retirer. Tu devras simplement lever ta patte quand j'écarterai les mâchoires du piège. L'ouvrir sera plus problématique, » dit Will à la créature, confiant dans le fait qu'il était compris. Il y avait trop d'intelligence dans son regard pour que ce ne soit pas le cas. « Pour que tu le saches, ce n'est pas un des miens. Je préfère pêcher ou manger ce que mes chiens me rapportent. »
Le piège était cependant simple, pensé pour les ours plutôt que les cerfs. C'était sûrement dû à la nature Fae de la créature que sa jambe ne soit pas brisée, seulement profondément percée et maintenue en place par les dents en métal du piège. En soupirant, Will maudit dans sa tête le forgeron du village, Francis Dolarhyde. Le travail du métal pour ce piège portait la signature du style cruel de l'homme ; les dents étaient plus longues et plus dentelées qu'elles ne l'auraient dû et le piège avait un double ressort, pour ajouter de la pression supplémentaire. Cette chose sauvage était faite pour déchiqueter une patte d'animal, pas pour le garder en place en attendant qu'il soit récupéré. Elle n'existait que parce qu'elle le pouvait, et Will pouvait déjà lire dans sa confection que Dolarhyde n'avait aucune intention de venir ici pour prendre son prix. Il l'avait simplement faite et mise dans la forêt pour la blesser, parce qu'il le pouvait.
En ravalant son dégoût et un goût âcre dans la bouche, Will se concentra sur l'ouverture du piège, en cherchant à écarter la bouche sanglante. Ce n'était pas une tâche facile. Le mécanisme du piège était rouillé et Will n'était pas aussi fort que le forgeron musclé, mais peu d'hommes l'étaient, de toute façon. C'était une tâche dans laquelle Will devait mettre tour son poids, et l'ermite y parvint, en sueur, alors qu'il travaillait le métal pour qu'il lâche tout en essayant de ne pas infliger plus de blessures ou de douleur à la bête.
Le cerf-corbeau émit une lamentation basse alors que le métal sortait de son corps, dans un processus plus lent que ce que l'homme ou la bête aurait aimé. Avec ses dernières forces, Will écarta assez les mâchoires du piège pour que le cerf sorte sa patte ; la créature se recula en le faisant avec un gémissement blessé. Will lâcha le piège et tomba en arrière quand il se referma avec un son tranchant et désagréable.
En riant sous le soulagement et le triomphe, Will donna un coup de pied dans le morceau de métal inutile et il se demanda s'il devait même prendre la peine de le ramener au village. Pour lui, Dolarhyde méritait difficilement l'avertissement. Cela mènerait l'homme à découvrir ce qu'il avait attrapé, et que Will l'avait libéré. La vision de Dolarhyde monté sur une ramure noire remplit l'esprit de Will, le forgeron arrangé de telle façon à ce qu'il se vide lentement de son sang par ses nombreuses blessures jusqu'à ce qu'il perde la vie. C'était plus beau que ça n'avait le droit de l'être.
En secouant sa tête pour la vider de telles pensées sombres, Will leva le regard pour voir le cerf claudiquer en s'éloignant de lui. Ce n'était pas très efficace, puisque la patte blessée était incapable de supporter le poids de la créature. Elle manqua tomber à cause de ses efforts.
« Ne t'en va pas, » dit Will en se levant du sol pour suivre le cerf de cauchemar, ce qui le surprit lui-même. Apparemment, il avait aussi surpris le cerf ; la créature s'immobilisa avec un grondement profond envers Will.
« Je pourrais t'aider. J'ai des onguents, » offrit Will en se sentant idiot. La médecine humaine était un concept risible pour les Fae et les Autres, qui pouvaient guérir d'un toucher ou par simple caprice. Le fait que le cerf se débattait encore avec ses blessures ne faisait que prouver combien le fer était efficace contre sa race.
Apparemment, c'était aussi ce que pensait le cerf-corbeau de l'offre de Will. La créature s'ébroua avec ce qui semblait être de l'amusement malgré sa souffrance. Elle recommença à s'éloigner avant de tomber sur ses genoux. De la colère irradiait de sa fourrure en vagues presque visibles, en rendant le cerf encore plus dangereux qu'avant. Will le comprit, mais il s'approcha quand même alors que la bête lui lançait des regards sombres pour être témoin de ce moment de faiblesse. L'empathe pouvait voir les intentions meurtrières commencer à prendre forme dans l'esprit de la créature alors qu'il s'approchait d'elle.
« S'il te plaît ? » demanda doucement Will au cerf, en offrant à la créature ses paumes et en gardant des mouvements lents. La créature lutta pour se lever une fois encore, avant d'abandonner. Elle tourna la tête pour regarder droit vers Will, et l'empathe se trouva à fixer les yeux liquides qui auraient pu être des étangs reflétant une nuit cloutée d'étoiles.
Avec une grande dignité, le cerf inclina sa tête alors qu'il s'installait dans une position plus confortable, sur le côté, même s'il était toujours légèrement assis, comme pour surveiller la démarche. La bête regarda Will avec attente, le défiant d'approcher. En déglutissant assez fort pour faire claquer sa gorge sèche, Will prit une respiration profonde pour essayer de se calmer. Il pouvait lire tant de choses dans la créature, plus que dans un chien ou tout autre animal, mais ce n'était pas envahissant comme ça l'aurait été avec un autre humain. Will y trouva de la méfiance face à son offre, la promesse toujours présente de violence et d'une mort douloureuse s'il échouait, mais, plus encore, au-dessus de tout le reste, il y avait un sens de la curiosité, dans une telle proportion qu'il surpassait tout le reste.
Will s'agenouilla plus près du cerf qu'il n'était prudent de le faire, et examina la patte blessée et les trous profonds que le piège cruel y avait creusés. Il doutait que le cerf-corbeau puisse garder des points de sutures, alors bander la patte était le meilleur pari à prendre.
« Tu as de la chance. Si c'était l'hiver, mon équipement serait à ma petite maison, et moi avec, » dit Will au cerf alors qu'il sortait un petit pot clair rempli d'onguent et un paquet de linges bouillis. Il sentait le besoin de remplir le silence même s'il était le seul capable de parler. Will savait que la créature l'écoutait, bien qu'avec une compréhension bien plus grande que celle d'un chien ou d'un autre animal. Le regard interrogateur du cerf-corbeau en était une preuve suffisante, et plus qu'assez pour faire glousser Will en finissant son inventaire. « Je vis dans les bois et bouge tout le temps quand le temps le permet. C'est plus dur pour eux de me trouver, comme ça. »
« Je dois toucher ta patte. C'est d'accord ? » demanda Will en regardant de près le cerf pour trouver une forme de réponse. Elle fut assez claire, puisque la créature inclina la tête en une permission silencieuse. En saisissant doucement mais fermement la patte, Will nettoya le sang et la saleté avec de l'eau de source qu'il sortit de sa gourde. Le cerf gronda de mécontentement mais ne fit pas un geste pour l'arrêter, alors Will continua jusqu'à ce que tout parte, pour ne laisser que du sang frais suinter.
« Je dors… » reprit Will là où il l'avait laissé, en espérant que sa voix serait une distraction ou une source de réconfort pendant qu'il travaillerait et en gardant un ton doux et régulier, « … quand j'y parviens, sous les étoiles ou sur les racines des arbres quand il pleut. Je ne me risque à dormir à ma petite maison que l'hiver, quand je sais que les villageois sont immobilisés par le froid. »
Heureux que les blessures soient assez propres à présent, Will commença à faire pénétrer la pâte d'herbes dans les lacérations, en gardant son toucher aussi doux que possible. C'était sa propre concoction, qu'il utilisait assez souvent pour les blessures qu'il se faisait en pêchant ou en interagissant avec d'autres gens. Bien qu'il fût sous la protection de Lord Crawford et de Lady Bloom, certains des villageois ne se gênaient pas pour le traiter mal. La plupart l'ignorait. Ceux qui ne le faisaient pas justifiaient l'existence de la pâte. Le corps de Will était couvert des souvenirs de leur déplaisir, des cicatrices de lancers de pierre, de coups de fouets, ou même de coups de poignard. Sans l'amitié d'Alana, Will aurait quitté les environs du village depuis longtemps. Ça, et les menaces de Lord Crawford de le pourchasser et de le ramener s'il essayait. La capture et l'emprisonnement seraient sa récompense s'il tentait de s'enfuir.
« Je ne suis pas sociable. Je ne me débrouille pas bien avec les autres gens. Ça n'a jamais été le cas, » dit Will au cerf-corbeau qui semblait écouter intensément l'empathe. « J'ai ce… don. Enfin, les autres appellent ça un don, mais ils n'ont pas à vivre avec. Je vois trop à cause de lui, trop de tout. Ça ne joue pas en ma faveur. Les gens n'aiment pas qu'on sache quand ils mentent. »
En déballant le paquet de linges, Will exposa les bandes dont il aurait besoin pour entourer la blessure, et enroula avec précaution le tissu autour de la patte du cerf. Ce faisant, il continua de parler, trouvant plus facile de le faire en la présence de la créature.
« Les animaux s'en fichent, eux. C'est sûrement pour ça que j'ai plus de chiens que d'amis, » murmura Will d'un ton doux et triste tandis que l'empathe attachait les linges. Son travail fini, Will se mit lentement sur ses pieds, en gardant ses mouvements faciles à interpréter alors qu'il indiquait au cerf qu'il pouvait se lever. « J'ai fini, si tu veux tester ta patte. »
Les mots de Will étaient cependant inutiles ; la créature se mettait déjà sur ses sabots pour se dresser au-dessus de lui. « Tu devrais essayer de garder les bandages… » Les mots nerveux de Will moururent dans sa gorge alors que le cerf-corbeau baissait la tête. Dans un bref moment de panique, l'empathe fut submergé de la vision de lui, le ventre transpercé par des bois tranchants. Un bruit moite de reniflement dans ses boucles sombres rassura Will ; le cerf sentait ses cheveux avant de s'aventurer sur ses oreilles et sur la peau sensible du cou de Will, en faisant rire légèrement l'homme alors qu'un côté de son visage était touché par un grand museau et une langue humide qui lécha sa bouche, chatouillant sa peau.
En perdant un peu l'équilibre, Will se stabilisa en attrapant la tête du cerf, ses mains entourant ses côtés. La fourrure sous ses doigts était comme un étrange velours chaud, mélangée sans heurt avec des plumes pour lui donner une texture douce et presque surnaturelle. Les deux se figèrent en comprenant ce qui venait de se passer et l'intimité de ce geste.
« Je suis désolé… » dit rapidement Will en commençant à s'écarter avant qu'une énorme tête ne se presse contre lui, en une invitation ouverte. En souriant pour ce qui lui semblait être la première fois de sa vie, Will caressa la somptueuse fourrure couleur de nuit et d'encre renversée, et enfouit ses doigts dans ses douces profondeurs, faisant soupirer la créature.
D'aussi près du cerf, Will pouvait sentir les odeurs d'une peau réchauffée par le soleil, la sorte de musc que les cerfs portaient avec eux, mais aussi le parfum métallique du sang, ancien et récent, qui ne semblait pas venir de la blessure à sa patte. Les odeurs de pétrichor et d'ozone rappelaient à Will qu'il dorlotait quelque chose d'un autre monde, un être qui l'embrocherait probablement quand tout serait fini. Will supposait que ça ne serait pas un terrible moyen de mourir. Au moins, sa mort aurait la compagnie qu'il voulait, dans un endroit qu'il trouvait réconfortant, pas entourée des visages d'une foule moqueuse ou sur un tas de bois en flammes.
« Merci, » dit doucement Will au cerf alors qu'il se retirait enfin. Il ne pouvait pas garder la créature ici indéfiniment, et tous les moments devaient se terminer. Il devait encore attraper des poissons s'il voulait avoir à dîner, pour lui et pour ses chiens. Malgré cela, Will ne put résister à la tentation de déposer un baiser rapide sur le museau noir du cerf, faisant s'écarquiller les yeux de la créature comme si l'empathe venait de le frapper. Will pouvait cependant dire que le cerf-corbeau n'était pas insulté par le geste. C'était surtout la surprise devant le geste qui faisait que la créature fixait ouvertement Will, qui lui sourit, impuissant.
« Tu es magnifique, » expliqua Will du mieux qu'il le put. Il était si reconnaissant d'avoir pu aider une telle créature. « Je suis heureux que nous nous soyons rencontrés, même si j'aurais aimé que ce soit sous de meilleures circonstances. »
Le cerf inclina la tête en ce qui semblait être un accord, puis la créature leva royalement sa tête et sa couronne de bois jusqu'à sa taille maximale, comme pour se mettre en avant du mieux qu'elle le pouvait. Même si la créature boitillait, elle sortit de la clairière avec grâce et dignité. Se sentant déjà un peu en deuil de sa compagnie, Will resta immobile et la regarda s'éloigner. Le cerf glissa dans les ombres et disparut comme s'il n'avait jamais été là, laissant l'homme se demander si leur rencontre avait été réelle. Laissé seul, Will rassembla ses affaires et les emballa avec soin avant de rappeler sa meute.
Alors que Will allait vers la rivière dans laquelle il aimait pêcher avec tous ses chiens dans son sillage, l'homme était observé par des yeux sombres et cachés qui devinrent bordeaux et d'une forme bien plus humaine.
À suivre…
NdT : Et voilà le premier chapitre de ma nouvelle traduction ! Elle fera cinq chapitres, et je pense publier une fois par semaine, le samedi (si vous allez avoir deux chapitres cette semaine, c'est parce que je suis enfin en vacances ;D ) Je m'excuse par avance s'il reste des fautes d'orthographes, n'hésitez pas à me les signaler si vous en voyez :)
(Par contre, je n'ai pas trouvé de traduction officielle pour ravenstag, et la mienne est un peu trop littérale... Si vous en trouvez une meilleure, dites-le moi ^^)
J'espère que cette histoire vous plaira autant qu'elle m'a plu !
