Maman j'ai peur le fandom va me manger. Anyway.
Plop ? Oui bonjour, bonne idée. C'est d'une manière absolument spontanée et pas du tout sous la pression d'une certaine personne qui se reconnaîtra que je viens vous soumettre cette chose ignoble que j'ai eu la prétention, après trois-quatre nuits blanches, d'appeler une fanfic.
Honnêtement ?
C'est assez bizarre, c'est court, et il y aura deux chapitres parce que j'ai un sérieux problème d'ordre 1=5.
Voilà, sinon c'était sensé être sur Shitload of Money, mais j'ai buggé, alors après c'était l'Ange Perdu mais j'ai buggé, donc au final c'est bizarre et c'est sur une expression.
Malgré les apparences, c'est du post saison 9, oui.
Bonne lecture *kofkof*
(sinon je m'appelle Vena, mon but est de détruire les OTPs et j'ai un problème avec le quatorze.)


Il y a bien peu de choses que le monde ne peut offrir. La première est l'oubli. L'oubli est trop demander, et il va de paire avec l'insouciance envers le lendemain. Les actes ont une portée, et même si la plupart s'en foutent, au fond d'eux la trace de ces instants reste gravée. La dernière chose que le monde ne peut offrir, c'est l'erreur.
Car l'erreur est humaine, n'est-ce pas ?

"Dean, c'est une idée insensée.
- T'as peur, c'est tout. "

Pour l'instant, il n'y a aucune erreur. Deux voix résonnent entre quatre murs à la couleur délavée - qui devait déjà être crade quand on l'a posée, une teinte miel-cérumen à vous donner envie de vomir avant de commencer à analyser les tableaux douteux de bergères encadrés - et un plafond grisâtre jamais nettoyé. La douce joie d'une chambre de motel, sur une autoroute dans un coin paumé des Etats-Unis, l'air à l'odeur de gazole et de pneus chauffés par des heures de voyage, comme une lourde fumée sombre qui s'insinue dans les sinus et vous refile un mal de crâne à vous rouler par terre.
En elle-même, la chambre n'a rien d'extraordinaire, deux lits et une table bancale, couverte d'éraflures. Deux hommes, chacun assis sur un lit. Aucune lumière n'éclaire la salle, si ce n'est la clarté pâle et froide de l'astre lunaire, bien suspendu entre les nuages. Aucune lumière, et les visages restent dans l'obscurité.
Aucune trace d'éternité.

"Je n'ai pas peur. Mais nous ne devrions pas être ici, ou nous revoir.
- Avoue que tu flippes. Après toute cette histoire, qu'est-ce qu'un putain de motel peut te faire ?
- Ce n'est pas le motel en lui-même, c'est notre présence ici."

Un long silence, alors que des mains battent un vieux paquet de cartes élimées. Une, deux, cinq. trente et deux. Et on recommence, à un rythme monotone. On a tout notre temps, pas comme si l'instant pouvait durer. Après tout, il est voué à se détruire.

"Relax. Il peut rien nous arriver, tu crois quoi ? J'ai tout prévu."
Le paquet de cartes continue sa course éternelle entre les doigts sombres. Il n'y a rien, que leur souffle qui se perd dans l'immensité gelée d'une obscurité due à la course d'un frère après sa soeur. Ou peut-être est-ce l'inverse ?
"Que tu me dises ça ne me rassure pas.
-C'était ta demande."

Les cartes s'arrêtent. La voix à l'accent un peu traînant se fait couperet, lame de vent dans la nuit.
"C'était ta demande, et franchement, j'aurais pu m'en passer. Tu crois que j'ai que ça à foutre, que tu ramènes ton cul céleste en me demandant ...
- Dean.
- ... Une chose impossible et tellement stupide que j'en viens à me demander si ta putain de grâce t'a pas grillé quelques neurones au passage...
- Dean.
-... Et quand t'arrives rien même pas bonjour comment ça va pas trop mal non, bordel, Castiel, rien ! Rien de rien.
- Dean.
- Quoi !?
- J'ai fait une erreur. "
Ça tombe comme une sentence. Les cartes se cassent la gueule, l'éternité s'effondre. Au son d'un rire qui s'envole, des moteurs de voitures qui pétaradent au loin et des rideaux qui claquent dans le vent.
"C'est pas vrai, Cass. C'est pas vrai, et tu sais pourquoi ? Parce que l'erreur est humaine, que t'es loin d'en être un, et que crois-moi, les erreurs, t'y connais rien.
- J'en ai déjà fait, tu sembles l'oublier.
- C'est juste pour ça que t'es venu me causer ?"
Une ombre bleu, bleu liberté, bleu d'oubli, bleu d'envie, s'éclaire et éclate entre eux un bref instant alors que des phares de voitures jettent leurs loupiotes aveuglantes sur les murs, pinceaux lumineux.
" Non, bien sûr que non. Après tous les sacrifices que j'ai pu, j'ai dû, j'ai essayé de faire pour toi, tu insinues encore...
- J'insinue rien, je constate. Tu me prends pour un con, j'te prends pour un con. Le seul truc que t'as jamais voulu de moi, d'toute façon, depuis qu'on est là, c'est... "
C'est quoi déjà ?
" Ta confession."
Ah oui.

"Y a rien à dire. Rien à confesser, j'me suis juste laissé tomber. Niet, Nada, Cass. Qu'du vide. T'as qu'à oublier."

Il n'y a que le silence.
Qui résonne de l'absence.

Au fond, qu'est-ce qui vous amène réellement à la déchéance la plus totale et la plus intense, la déchéance la plus profonde ? Qu'est-ce qui vous pousse au fond de l'abîme, qu'est-ce qui ne vous retient pas lorsque vous tanguez au bord de l'abysse ? Qu'est-ce qui, qu'est-ce que, quel est ce que.
Ou peut-être qui est-ce qui.
Qui est-ce qui peut vous pousser aussi bas, qui est-ce qui peut vous regarder tomber, si loin que même les étoiles s'éteignent et qu'en dessous de vous ne restent que du vide où tomber encore. Qui est-ce qui...
Qui est-ce qui s'en veut, après, au bord à sangloter ? Quand l'esprit se brise et que ne reste qu'une carapace vide, éternelle, qui est-ce qui veut et voudra toujours réparer, réparer et persévérer pour se relever
Toujours les mêmes.
Car l'erreur est humaine.