(Première fan fiction de ma personne se situant entre les Sables du Temps et l'Âme du Guerrier, j'ai eu envie d'offrir au prince une histoire à part entière qui permettrait d'en savoir plus sur lui et de renforcer l'aspect de la traque du Dahaka. Je tâcherais de ne pas faire de spoiler mais je déconseille de me lire si vous n'avez pas joué au premier jeu du Prince, je risque de devoir parler de la manière dont tout cela s'est fini donc vous êtes prévenu. Les commentaires sont les bienvenus, aussi bien positifs ou négatifs pour que je puisse corriger mon style. Le Prince de Perse et les autres personnages connus de la saga ne m'appartiennent pas, tous les droits en reviennent à Ubisoft, le reste de la fiction est de ma personne et seulement de ma personne. J'ai pris des libertés quant aux lieux, ne les cherchaient donc pas, les villes n'existent pas mais je situe l'action dans l'Inde et six mois après la fin des Sables du temps. Merci à tous ceux qui auront le courage de me lire. )
Prologue :
Les Lignes du Temps sont formelles, le prince de perse doit mourir. Sauver par la dague du temps, il a échappé à la mort mais celle-ci poursuit le jeune homme sous les traits d'un avatar à l'allure colossale. Le Dahaka. Sa première rencontre avec la créature faillit être la dernière, depuis il la fuit en cherchant un moyen de contourner son destin funèbre. Ayant récupéré le médaillon du temps de Farah, il a la désormais la faculté de revenir dans le temps ou de le figer quelques instants, précieux don dans son combat contre la fatalité. Sa légende commence tout juste à se tracer dans la Perse et des bandits commencent à s'intéresser à son bien. Un seul désir brûle dans les veines du jeune prince : survivre...
Chapitre 1
Larme de sécheresse
L'atmosphère était ardente. Un soleil de plomb était apparu au coin du ciel et ne cessait de déverser ses rayons sur une monture et son cavalier dans le désert d'ivoire. Un épais vent déplaçait le sable dans l'air et l'envoyait de temps à autre sur le visage plissé du guerrier, emmitouflé par une capuche et un foulard. Seuls ses yeux bleus devaient affronter les grains dorés. Au loin, à la limite de l'horizon, il apercevait la silhouette d'une habitation, guère importante au vu de sa taille mais en décrochant sa gourde au flanc de son compagnon de route, il découvrit que ses réserves d'eau étaient amoindries. La cité d'Elrhrin était encore à bien des kilomètres, une halte semblait obligatoire malgré la menace omniprésente pesant au dessus de lui, tel une épée de Damoclès.
Donnant un bref coup de talon à son cheval, ils continuèrent leur route à pas plus rapides, l'astre solaire continuait de les observer sans être perturbé par la moindre tâche blanche. Il devait s'agir d'une ancienne ferme, l'apparence rural avec notamment un semblant de terre en friche confirmait son hypothèse et si une porte en bois n'avait pas grincé à son approche, il aurait pris le lieu pour abandonné. Ce n'était pas le cas. Elle devait avoir une soixantaine d'année, des rides jalonnaient son front telles des tranchées sur un champ de bataille et ses gestes d'une lenteur presque exagéré semblaient être ceux d'une mourante. Son regard gris prit un peu plus de vie en voyant le jeune homme, nul doute que peu d'individus devaient s'aventurer dans de tels contrées. Arrêtant sa monture, il la toisa d'un œil sévère et si elle n'avait pas rompu le silence, il aurait continuer sa route.
- Bonjour, étranger. Qu'est-ce qui peut bien vous amener ? La soif de l'inconnu ?
- Seulement la soif, l'inconnu ne m'intéresse pas.
Elle resta un instant muette, pesant ses paroles ou plutôt, essayant de se faire à l'idée qu'il avait parlé et que ce n'était pas ses cordes vocales à elle qui avaient frémi.
- Oh ... Je vois, étranger. Il y a un puit au milieu de la cour, vous pouvez vous en servir.
Il hocha la tête en guise de remerciement et d'un mouvement de la bride, il continua d'avancer calmement sous les iris de la vieille femme. Elle n'avait pas menti, il y avait bel et bien de quoi remplir sa gourde et ses autres récipients mais l'entreprise s'annonçait longue, il n'y avait qu'un seau et le trou était des plus profonds. Descendant de son compagnon, le Prince de Perse se mit à l'œuvre, ses muscles vigoureux par des années de combat n'ayant aucun mal à effectuer la sale besogne. Cendre, son cheval, attendit patiemment, ne témoignant aucun hâte ni aucun malaise, baissant simplement sa tête pour ne pas avoir à affronter l'éclatant soleil.
Une fois, puis deux, puis trois, le guerrier répétant l'exercice autant de fois que nécessaire, maugréant d'avoir renversé de l'eau lors de la seconde opération, donnant au sable une teinte de boue. Il approchait de la fin mais quelque chose en lui, quelque chose que certains nomment sixième sens, instinct, pressentiment vint à se manifester en lui. Il assimilait cela à un individu qui frappe à la porte, on sait que quelqu'un est là mais on ne sait pas qui. Le sentiment se fit plus intense lorsqu'il aperçut du coin de l'œil la vieille mégère, un sourire aux lèvres. Il arrêta de remplir sa gourde un instant, entendant la voix encore bien vivace de la jeune femme s'écriait.
- La mort est à vos trousses !
Elle acheva sa parole en pointant l'horizon, l'horizon d'où il venait. Un point noir y était présent, la vision était horrible, on ne pouvait pas savoir de quoi il en retournait car c'était bien trop loin mais un œil attentif pouvait voir que cela s'agrandissait plus que cela ne rapetissait. Le coeur du prince battit la cadence de façon plus prononcée.
- Déjà ... murmura-t-il à lui même alors qu'une ombre se profilait derrière lui. Si le Dahaka n'avait pas fait son apparition au loin, peut être l'aurait-il entendu malgré l'isolement qu'il s'infligeait depuis qu'il avait commencé à traverser le désert. Dans tous les cas, la lame se planta dans son épaule et il put la voir ressortir devant lui, du sang commençait à circuler sur le métal argenté. Expiant un cri de rage et de douleur, il lâcha son seau qui déversa son contenu sur le sol et d'un mouvement habile, ses doigts se placèrent sur le médaillon accroché à son buste. Il fut pris d'un haut de coeur, l'environnement devint doré. La lame se retira de son épaule, comme si son possesseur la ramenait à lui mais le sang disparut avec le fer.
Aucun de ses muscles ne lui répondaient, le prince eut conscience qu'il revenait sur ses actes, qu'il reprenait son seau à la main mais son esprit ne put rien faire pour l'arrêter. L'or tout autour de lui disparut, la réalité reprit forme. A nouveau, il eut le sentiment d'être en danger et désormais, il savait qui était à la porte. Tandis que le vieille femme se dessinait au coin de son œil, il déposa le récipient d'eau par terre et tandis qu'elle parlait, il dégaina sa lame et se retourna brusquement. La lance qui se portait jusqu'à lui fut dévié par ses soins, son propriétaire garda une mine déconfite.
Loin d'en rester là, le prince défit l'arme des mains de son adversaire et il plaça le bout de son épée au cou du malheureux. Bien plus jeune que la demoiselle mais l'air qu'il arborait lui semblait être celui d'un individu guère enclin à faire fonctionner son cerveau. Le crâne chauve, le visage toujours aussi stupéfait et lorsqu'il essaya de parler, il n'y eut que des bégaiements qui s'extirpèrent de ses lèvres.
- N n n ne ne ne me tu tu tu tuez papapas ...
Rapidement, il frappa du plat de sa lame le visage de son ennemi, l'envoyant au sol brutalement alors le point noir semblait grossir au loin. Cendre commença à s'agiter, proposant à son ami de le monter le plus rapidement possible. Le prince rangea sa lame, prit le seau dans ses mains et alors qu'il le portait au niveau de son torse, une flèche vint à se placer dans l'objet. Il leva les yeux et vit la vieille avec une arbalète dans les mains, à grande peine elle avait réussi à le lever et à en voir son regard, elle était horrifiée d'avoir échouer. Jetant le seau sur le côté, le guerrier commença à placer ses bras sur l'encolure de l'animal pour le monter cependant une force l'empêcha de s'y asseoir, le retenant fermement. Sans ménagement, il se retrouva projeté dos au sol, sa vision se brouillant un instant. L'homme chauve se tenait debout, le coup l'avait désarçonné mais pas assommé, le prince s'injuria mentalement et prit son médaillon dans les mains. Il ne se passa rien. De la surprise, il dût passer à l'instinct, la lance se plantant dans la terre à l'endroit où il était avant de faire une roulade.
Son foulard n'avait pas suivi et sa capuche n'était plus présente, tout en lui bouillonnait mais il dût rouler à deux reprises encore sur le côté avant de se relever avec prestance. Son adversaire voulait l'embrocher, poussant des cris de rage à chaque fois qu'il le ratait, le prince lui décrocha un crochet du droit qui le mit au tapis. Mais pas pour de bon se dit-il. Il se tourna vers Cendre mais au lieu de le chevaucher, il donna une claque à ses fesses et se jeta sur le côté. La flèche de l'arbalète heurta l'abdomen du malheureux lancier, lui faisant lâcher son arme et des larmes. La vieille dame s'apostropha, poussa une longue plainte avant de courir jusqu'à son rejeton au vu des "Mon fils !" qu'elle poussait à intervalles irréguliers. Le prince n'avait rien, il regarda à nouveau l'horizon. Il n'y avait plus de point noir. Son souffle se coupa, il regarda plus attentivement mais pas une seule tâche n'égayait le ciel bleu ou le gris désert.
Rien. Il avala difficilement sa salive et sa frayeur se mit à grandir tandis qu'il se remettait debout. Le vent avait cessé de souffler la luminosité commençait à diminuer, tout doucement, tout doucement. Le prince ne vit bientôt qu'en noir et blanc et des pas lourds se firent entendre, derrière la ferme. Il ne sut expliquer pourquoi mais il fut incapable de bouger tant qu'il ne l'aurait pas vu, la masse noire aux yeux blancs. Le Dahaka. Que cela soit en taille, en force, en poids, il avait le dessus sur le prince qui devait se contenter quant à lui d'être plus rapide que son opposant mais ce n'était pas le jeu de la lièvre et de la tortue auquel ils se livraient. Plus du lion et de la brebis.
Une tentacule s'extirpa du torse de la créature et se noua autour de l'une de ses jambes, le traînant dès lors sur le sol. Il eut beau planter ses maigres ongles dans la terre, il n'en retira que du sable, ce que son médaillon manquait cruellement. Tout allait se finir ainsi ? Dans cette ferme funeste avec ses deux occupants bien heureux de tuer leur prochain pour pouvoir le dévaliser ? Il retira sa lame de son étui et dans un dernier sursaut d'énergie, parvint à se redresser tout en étant tiré et trancha la tige des ténèbres qui le conduisait à la mort. Le Dahaka poussa un cri d'effroi et de colère tandis que le prince était déjà de nouveau sur pied. D'un geste rapide, il prit le seau et envoya le peu de contenu restant vers la créature qui poussa une plainte en recevant l'eau sur son être noir.
Pendant ce temps, le prince se mit à courir jusqu'à Cendre et se jeta en travers de l'animal. Il ne prit même pas la peine de se mettre bien en place, invitant l'animal à partir au galop alors que le serviteur du Temps se mettait en chasse, à leur poursuite. Les tiges continuèrent leur travail mais le cheval du prince ne manquait pas d'ardeur dans la course et au bout d'une poignée de minutes, le monstre noirâtre cessa de courir, poussant un dernier râle de rage avant de commencer à marcher. Impatient de rattraper l'audacieux acrobate. Derrière eux, l'homme chauve mourrait et la vieille maudissait l'étranger. Le Temps hélas s'occupait déjà bien assez de son malheur.
