Titre original : The Point of Love
Auteur : MegaNerdAlert
Traductrice : PetiteMary
Disclamer : Les personnages sont à J.K. Rowling, l'histoire est à MegaNerdAlert. Je n'agis qu'en tant que traductrice.
Résumé : Harry retourne à Poudlard pour une huitième année, puisqu'il n'a pas pu faire sa septième année à cause de sa lutte contre le Seigneur des Ténèbres. Une conversation avec Sévérus Rogue va tout changer sur ce qu'il pensait du maître des potions.
Avertissement : Cette histoire après les sept tomes de J.K. Rowling, alors qu'Harry est âgé de 18 ans.
Chapitre 1
Harry Potter gigotait nerveusement à côté de la porte du bureau de Sévérus Rogue. Après qu'Harry l'ait laissé pour mort à la dernière bataille, voyant certains souvenirs de son professeur sortir de lui et s'évaporer dans la nuit, Rogue avait reçu la visite du phénix de Dumbledore, Fumsek, et avait été guéri de la blessure qui aurait dû lui être fatale.
Harry s'agrippait au morceau de parchemin qu'il tenait à la main. Rogue le lui avait envoyé le matin même, lui demandant de faire un arrêt à son bureau dans le courant de la journée. Harry imaginait déjà le genre de sermon auquel il allait avoir droit, par rapport au fait qu'il ne devrait jamais parler du contenu de ces souvenirs, sans quoi son image serait ternie à jamais. Il prit une dernière grande respiration, puis il ouvrit la porte.
Sévérus Rogue était assis à son bureau et invita Harry à rentrer dans un hochement de tête.
« Vous vouliez me voir, monsieur? » demanda Harry, s'efforçant pour que sa voix ne tremble pas.
Rogue acquiesça et lui fit signe de s'asseoir.
« M. Potter, à propos de mes souvenirs que vous avez vus récemment... »
Harry retint son souffle, prêt pour l'assaut de menaces qui s'abattrait bientôt sur lui, quant aux raisons pour lesquels il ferait mieux de n'en parler à personne, aussi longtemps qu'il vivrait.
« ... il y a quelque chose que je veux que vous compreniez mieux, termina Rogue.
- Quoi? fit Harry, choqué.
- Pourquoi pensiez-vous que je vous avais convoqué ici, si ce n'est pour discuter de ce que vous avez vu de moi cette nuit-là? » soupira Rogue.
Harry lui lança un regard noir.
« Pour être honnête, monsieur, je m'attendais à quelques malédictions et à ce que vous me fassiez jurer de garder le secret. Pas à ce que vous souhaitiez élaborer sur le sujet. »
Rogue sembla momentanément blessé, ce qui surprit encore plus Harry.
« Harry... »
Quel choc! pensa Harry. Il ne m'a jamais appelé "Harry" avant!
« ... je sais que j'ai agit horriblement avec toi et tes amis toutes ces années, mais je t'en prie, essaye de garder à l'esprit que j'ai fait cela parce que c'était nécessaire pour maintenir mon rôle d'espion. Honnêtement, je n'ai pas de mauvais sentiments à ton égard, sauf peut-être quant à vos piètres performances en potion."
Il apparut à Harry que, comme c'était le début de sa huitième année à Poudlard, pour compenser pour la septième année qu'il n'avait pas suivie, il pourrait réapprendre Rogue au cours de l'année à venir. Il ne répondit rien au déni de Rogue de détester Harry et, après un moment, le professeur continua.
« Ces souvenirs, quant à mes sentiments envers ta mère, n'étaient en fait pas exacts. Je les ai légèrement modifiés pour qu'il semble que j'aie eu des sentiments amoureux à son encontre, parce que je pensais qu'il serait plus facile de cette façon que tu comprennes mon dévouement pour ta sécurité.
- Désolé, je n'aurais pas compris si vous aviez eu des sentiments amoureux pour elle, dit Harry en haussant les épaules. Je n'aime pas les filles de cette manière, de toute façon. »
Harry n'avait aucune idée de ce qu'il lui avait pris de dire quelque chose d'aussi personnel à propos de lui. Harry leva les yeux et vit la stupeur inscrite sur le visage de Rogue, ainsi qu'un autre sentiment qu'Harry n'arrivait pas à identifier.
« Êtes-vous en train de dire que vous êtes gay, M. Potter? »
Harry se trémoussa sur sa chaise, inconfortable. Il n'avait même pas encore parlé de ça avec Ron et Hermione, seule Ginny était au courant. Par Merlin, qu'est-ce qui lui avait pris de le dire à Rogue, entre tous les sorciers qui peuplaient cette terre?
« Hum, moui, dit-il lentement. Seules quelques personnes sont au courant. Pas même Ron et Hermione. »
Rogue continua à le fixer, ses yeux foncés plantés dans ceux d'Harry.
« J'aurais dû m'en douter, répondit finalement Rogue. Vous avez dû vivre l'enfer, à devoir dealer avec ça en plus de tout le reste.
- Et en quoi ça vous intéresse? répliqua Harry en lui envoyant un regard furieux.
La figure de Rogue revint à son expression normale.
« Vous savez, Dumbledore a toujours dit que vous et moi avions beaucoup en commun. Je n'avais jamais compris ce qu'il voulait dire jusqu'à maintenant. Pour votre information, M. Potter, je suis moi-même gay, pour cette raison, je comprends parfaitement l'impact que ça peut avoir sur un jeune homme et les difficultés que ça peut occasionner. Pour ce qui est de "en quoi ça m'intéresse", je me suis toujours intéressé à vous, encore plus depuis que nous avons eu les leçons d'occlumencie ensemble, il y a quelques années. »
Le temps s'était arrêté pour Harry à la première information. Il regardait son professeur, bouche bée.
« Vous êtes gay? »
Rogue hocha la tête.
« Comme j'allais vous l'expliquer, mes sentiments pour votre mère n'étaient pas amoureux, pour cette raison entre autres, mais ils étaient quand même profonds, car nous étions très proches. C'est la première personne avec qui je suis sorti, en fait.
- Vous vous intéressez à moi? chuchota Harry, qui était rendu à assimiler la deuxième information et qui se demandait ce que ça voulait vraiment dire.
- Je veux le mieux pour vous, M. Potter, comme c'est le cas pour tous mes élèves. Ne vous imaginez rien de plus que nécessaire. »
Harry déglutit, s'étant déjà posé la question que Rogue voulait qu'il évite, et découvrant qu'il n'était pas aussi repoussé par cette idée qu'il n'avait cru l'être. Au contraire, s'il était honnête avec lui-même.
« Oui, monsieur, bredouilla-t-il quand même.
- Vous devriez y aller maintenant, M. Potter, dit soudainement Rogue. Je vous retrouve en classe. »
Rogue donna un coup de pied à une chaise dès qu'il n'entendit plus les pas d'Harry dans le couloir.
« C'est bien ma chance! » se dit-il à haute voix.
Sévérus grinça des dents, pensant à ces deux dernières années à connaître Harry, à s'occuper d'Harry, à se forcer à ne pas penser à Harry... de cette façon.
Merlin, non, pensa Sévérus. Ce n'est pas parce qu'il est gay aussi qu'il est intéressé, et même s'il l'était, ça reste une aussi mauvaise idée que ça l'était il y a deux ans, l'an passé, et il y a cinq minutes.
Quand Harry était arrivé à Poudlard, tout ce que Sévérus avait vu chez le garçon c'était ça : un garçon. La progéniture de quelqu'un qui comptait pour lui, et d'une autre personne qui était son ennemi. Mais ils ne pouvaient plus être ennemis, puisque James Potter était le meilleur ami du premier amour de Sévérus, Sirius Black.
Il avait beaucoup en commun, lui et Sirius. Tous deux avaient eu une enfance difficile, tous deux venaient d'une famille assez sombre, tous deux ne voulaient rien savoir de Lord Voldemort, et tous deux étaient gays. N'étant que des adolescents, ils avaient vu ces points en commun comme de multiples raisons d'être ensemble, mais aucun n'avait encore réalisé que l'amour ne se résumait pas à avoir quelque chose en commun. Peu après avoir gradué, la rupture fut inévitable. Sirius voulait qu'ils se marient, et Sévérus savait que son rôle d'espion ne le lui permettait pas, et il savait qu'il ne voulait pas être attaché à quelqu'un à ce point-ci de sa vie.
Il était dur pour lui de l'admettre, et il ne l'avait jamais avoué à Sirius, mais Sévérus n'était même pas sûr d'avoir vraiment aimé Sirius. Sévérus savait ce qu'était l'amour, parce qu'il aimait Lily, et souvent ils plaisantaient en disant que si Lily avait été un homme, ils auraient fait un couple parfait.
Tandis que Harry grandissait, et que Sévérus commençait à passer plus de temps avec le jeune homme, il avait réalisé qu'il ressemblait beaucoup plus à Lily qu'il n'avait voulu se l'avouer, et qu'Harry était exactement ce qu'il recherchait comme partenaire : un homme qui pouvait le faire sortir de sa coquille, comme Lily l'avait fait avant lui. Ce n'était pas grand chose à demander, avait toujours pensé Sévérus.
Comme un coup de poing dans l'estomac, Sévérus s'était rendu compte que ce qu'il voulait était juste devant lui, incroyablement désirable, gay, et surtout complètement inaccessible.
"C'est bien ma chance" soupira Sévérus.
