Chapitre 1 : Première rencontre

Je courais aussi vite que possible, comme si ma vie en dépendait. En fait, ma vie en dépendait vraiment. Je me retrouvais sur la plage, piégée, et je percevais les bruits de pas de mes poursuivants qui se rapprochaient. Après quelques hésitations, je décidais de fuir par la mer, mais comment ? J'avais diverses options mais je ne voulais pas attirer l'attention, alors j'entrai le plus rapidement possible dans l'eau et dès que je pus, je plongeai et nageai à vive allure. Je disparus en un instant, car sous l'eau j'avais la capacité de me déplacer aussi vite qu'un homme-poisson ce qui en aurait étonné plus d'un, vu que je détiens un fruit du démon. Oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, je ne coulais pas telle une enclume comme les autres mangeurs de fruit du démon. Bien sûr, personne ne le savait et je devais donc faire très attention à ce que je faisais. Malgré tout, je ne pouvais pas non plus rester des heures sous l'eau, je n'étais pas un homme-poisson justement. De plus, il y avait les monstres marins ils ne me faisaient pas peur, je pouvais me défendre, mais bon quand même faut pas non plus tenter le diable. Au bout d'une heure de nage intensive, je repérai une petite embarcation. Je me positionnai dessous et réfléchis : cette embarcation était si petite qu'il ne devait pas y avoir plus d'une personne à l'intérieur, pour autant, elle ne semblait pas être une épave, et en y regardant de plus près, elle ressemblait à un cercueil. Qu'à cela ne tienne, ce ne serait pas mon premier cadavre loin de là, je pourrais toujours monter dessus et m'en servir comme embarcation jusqu'à la prochaine île, il ne m'en aurait pas causé grief. Je décidai alors de remonter vers le cercueil en mettant en berne tous mes pouvoirs pour paraître 'normale', au cas où ce ne soit pas un cercueil, et qu'il y ait bien quelqu'un là-haut.

J'agrippai le bois et me hissai sur ce qui était bien un bateau. Je rigolai intérieurement : qui pouvait bien avoir un bateau ressemblant à un cercueil ? Là, je me trouvais à l'arrière, devant moi se trouvait un grand fauteuil et à l'avant, on pouvait voir deux lumières allumées, des bougies. Je me déplaçais doucement et m'aperçus que l'homme avait dans son dos une épée qui me disait quelque chose, mais je ne me souvenais plus où je l'avais vue et en fait ce n'était pas mon problème immédiat.

Quelle ne fut pas ma surprise quand je découvris qui se trouvait là ! D'un coup je me rappelai où j'avais vu l'épée et avec qui : lui.

— Hum, dit-il.

— Oui, répondis-je.

— Qui es-tu ?

— Hinata et vous ?

— Mihawk. Que fais-tu ici ?

— Je suis désolée de vous déranger, monsieur Mihawk, mais j'étais sur un bateau pirate et ils ont décidé que je leur servirais à rien, vu mon corps, alors ils m'ont jeté à la mer. J'ai nagé et je suis tombée sur vous. S'il vous plaît, veuillez me garder jusqu'à la prochaine île, je me ferai toute petite, et vous ne me verrez pas, je resterai derrière vous.

— Hum ! Fais comme tu veux, moi je dors.

— Merci monsieur.

— Attends !

— …

— Viens dormir sur mes genoux sinon tu vas attraper froid.

— Merci monsieur.

Je m'assis sur lui, et m'installai confortablement pour m'endormir. Lui s'était déjà rendormi. Je n'étais pas dupe, je savais qu'on ne surnommait pas cet homme 'Œil de faucon' uniquement pour la forme de ces yeux, mais aussi parce qu'il savait très bien comprendre les gens. Lui non plus n'était pas dupe, mais malgré tout cet homme avait accepté de me garder à ses côtés. La dernière fois que je l'avais vu, je l'avais trouvé froid et distant. Mais peut-être n'était-il pas sans cœur comme on pourrait le penser au premier coup d'œil, ou comme le décrivent les rumeurs. De toute façon c'est souvent la peur et la jalousie qui les fondent, mais pas la vérité, ça je le savais bien. Malgré tout, même s'il n'avait pas tout avalé, il avait certainement considéré certains détails comme vrais. En effet, il avait bien dû remarquer, à l'évocation de mon exclusion par les pirates, que mon corps ne jouait pas en ma faveur en leur sein. Car même si j'avais 28 ans, mon corps lui n'avait pas bougé depuis mes dix ans. En y repensant, c'est sûrement pour cela qu'il m'a gardée et qu'il m'a proposé de me prendre sur ses genoux, il devait penser que j'avais à peine dix ans aussi, je n'allais pas le contredire. Même les gens les plus froids n'abandonnent pas les enfants en plein milieu de la mer.