Il était une fille, accoudée à la fenêtre d'un endroit froid, gris, cendré. Un endroit impersonnel où l'ennui transpirait des murs et où la tristesse dégoulinait du plafond. La fille rêvait au monde à sa fenêtre, rêvait à une étendue vaste et luxuriante. Loin de ce brouillard grisâtre, loin de cette mélancolie. Alors elle contemplait le ciel de ses yeux de songe. Ses yeux tempête. Une ombre derrière le voile de son regard, une ombre lumineuse, laissait deviner que cette fille brulait de l'intérieur,mal grès son regard glaçant. Peut être – à force de regarder les nuages- enflammera-t-elle la toile de la nue ? Mais ,pour l'instant, elle avait juste repeins les cieux de la même couleur que ses prunelles. Un ciel bouillonnant, un ciel d'orage. Un ciel zébré d'éclairs, pulsant au rythme d'une entité faisant le tour de la Terre. La fille l'interrogeait, mais l'entité ne lui répondait qu'en pleurant.

Flic floc

flic floc

flic floc.

La fille, lasse de ce dialogue muet et éthéré, se détourna de la fenêtre. Elle eut à peine le temps de faire glisser son regard sur les murs nus et hostiles de la petite pièce sans âme que la chose faite de nuages et d'azur gronda. Soit,soit...L'enfant se retourna vers la fenêtre. Fenêtre tournée vers un monde noyé sous les eaux, inaccessible. Elle devait comprendre les mots des cieux, les maux du ciel. Les maux de monde qu'il pleure.

Elle n'avait que 8 ans.