Je me prépare pour la Moisson. J'ai toujours détesté ce jour, et cette année encore plus. Les juges vont faire souffrir les tributs pour se venger de ce soulèvement qui avait pris forme dans les districts. Je relève mes longs cheveux brun foncé en une queue de cheval haute. Je jette un coup d'œil dans le miroir, enfin, dans la vitre fendue qui nous sert de miroir. Ma grande sœur enfile une robe. Mon petit frère se prépare. C'est sa deuxième moisson, son nom n'est inscrit que deux fois. C'est plus pour mon aînée que j'ai peur. Elle a dix-sept ans et son nom est inscrit dix-huit fois. Le mien est inscrit vingt fois et pourtant, je suis plus jeune que ma sœur. J'ai seize ans mais j'ai pris plus de tesseraes. Ma sœur, Katanyce, me donne une de ses anciennes robes de Moisson. Je l'enfile. Elle est très jolie, verte avec des reflets bleutés. Je mets des ballerines et je tends une chemise blanche et un pantalon noir à Dainer, mon frère. Je sors de la chambre que je partage avec Katanyce et mon jeune frère. Je retrouve notre oncle, Ghradi, à la cuisine. C'est le frère de maman. Elle a eu un grave accident alors qu'elle était dans la mine où elle travaillait. On a dû l'emmener vers le médecin du Douze, docteur Poulamie. La consultation nous avait ruiné mais maman était sauvée, sauf qu'elle devait resté vingt-quatre heures sur vingt-quatre vers le médecin. Quant à notre père, un jour, il était parti en forêt et n'était jamais revenu. Personne ne sait s'il s'est fait mangé par des bêtes ou s'il a gagné un autre district. J'aime beaucoup notre oncle. C'est à lui qu'on doit le fait de pouvoir nager, chasser, reconnaître les plantes, pêcher, grimper aux arbres, tout ce qu'on sait. Je le regarde. Notre tante, Veny, dis que je ressemble à mon frère et à ma sœur et qu'on ressemble à notre oncle. On est de la Veine alors on est les même, le même teint olivâtre, les mêmes cheveux brun foncé et les mêmes yeux gris. Je salue notre oncle ainsi que notre tante et j'aide cette dernière à préparer le petit-déjeuner. Katanyce nous rejoint suivie de Dainer. L'ambiance n'est pas comme d'habitude où tout le monde rit. Là, c'est monotone. C'est un jour de Moisson. Mon oncle, qui, jusque là, était silencieux, prends la parole.

- Si un de vous est tiré lors de la Moisson, je ne veux en aucun cas que les autres sombrent. On est une famille, d'accord c'est dur, mais vous ne pouvez pas. Vous ne devez pas, car chacun ici fait quelque chose et si un ne fait rien, ce ne sera plus gérable et on va nous retiré votre garde. Je ne veux pas ça. Compris ?

Katanyce, Dainer et moi hochons la tête. Et ma sœur part dans la chambre suivie de Veny.

- Bien, c'est ce que je voulais. Chalayne, tu veux bien aider ta tante à coiffer ta sœur ?

- Oui.

Je retourne dans la chambre où Veny s'affaire avec les cheveux indomptables de Katanyce. Je ris en voyant la scène. Je m'approche des filles.

- Tata, tu peux retourner à la cuisine, je m'occupe de ses cheveux.

Et elle s'en va. Je prends les cheveux de de ma sœur et les tire vers le haut afin de les maintenir en queue de cheval comme les miens. Nous retournons, pour la énième fois en ce début de journée, dans la cuisine pour manger. Tante Veny gardait toujours les meilleures prises, et plats pour le jour de la Moisson.

Une fois fini, nous partons en direction de la grande place où les pacificateurs ont déjà tout préparé : l'estrade sur laquelle se tiennent quatre fauteuils, le micro pour que tout le monde puisse entendre l'hôtesse Effie Trinket, les boules en verre contenant les noms et les parcs dans lesquels nous restons avant de soit, monter sur l'estrade soit rentrer chez soi. Je me dirige vers la file des filles de 16 ans. Une femme que je devine être une capitolienne à la vue de ses tatouages gris sur le visage, me pique le doigt et dépose une goutte de sang sur un papier. Ensuite, je vais dans le parc des filles de seize ans et j'attends. Je cherche ma sœur du regard et lui souhaite bonne chance sans parler, mais en articulant pour qu'elle puisse lire sur mes lèvres. Je fais la même chose avec mon frère et enfin, Effie Trinket apparaît. Elle s'avance sur l'estrade. Elle porte une tenue violette et ses cheveux sont roses bonbons, quel ridicule ! L'hôtesse saisit le micro et commence à parler avec son accent du Capitole ridiculement accentué.

- Bienvenue, bienvenue, bienvenue! Joyeux Hunger Games! Et puisse le sort vous être favorable! Comme vous le savez, ou non, l'année dernière un soulèvement allait voir le jour mais il a été démantelé par le Capitole! On peut lui être reconnaissant car sans lui, je ne serai pas là aujourd'hui! Nous allons vous passer un fil résumant ce qui s'est passé il y a 76 ans maintenant et l'année dernière.

Le film débute. Il ne m'intéresse pas. Je préfère regarder Katniss Everdeen, Peeta Mellark, Haymitch Abernahty et le maire s'asseoir sur les quatre fauteuils. Le film se termine et Effie reprends la parole.

- Bien, alors, sans plus de cérémonie, passons aux tributs. Et comme toujours les dames d'abords!

Elle se dirige vers la boule contenant les prénoms des filles et remue les doigts au-dessus. Elle en sélectionne un puis reviens au micro. Je retiens mon souffle alors qu'elle déplie le papier.

- Chalayne Tareutts.

Tout les visages se tournent vers moi. Je... non, c'est impossible, ça ne peut pas être moi. Mon monde s'écroule.

- Approche Chalayne, n'aie pas peur ma belle.

Si pourtant, c'est moi. Je m'approche prudemment de la scène avec le regarde hagard. Je gravis les quelques marches et Effie m'escorte jusqu'au micro. Des larmes brouillent ma vue et ruissellent le long de mes joues. Je m'autorise un regard vers mon frère, ma sœur, mon oncle et ma tante. Ils sont déconfis. Des larmes font perlé leurs joues. Je repense à ce qu'a dis oncle Ghradi ce matin. Moi aussi, je dois être forte. Alors, j'essuie les larmes d'un revers de main. Katanyce porte sa main gauche à sa bouche puis tend sa main, avec le pouce plié sur l'auriculaire, dans ma direction. Ce geste est d'abord repris par Dainer puis par Ghradi et Veny. Je le reprends moi-même. Effie paraît étonnée mais je sais qu'elle ne l'est pas car Katniss et Peeta lui ont sûrement expliqué ce que ça signifie : Merci, Je t'admire, Au revoir. Quand les mains s'abaissent , Effie passe au tribut mâle. Elle revient vers moi avec un papier qu'elle déplie

- Bertrand Poulamie.

Ce nom me dit quelque chose... Ah! Ça y est, c'est le fils du docteur. Il monte sur scène. Il n'est même pas abasourdi. On dirait un tribut de carrière avec ses épaules trop larges pour le Douze, ses deux mètres de haut et ses cheveux blonds platines. Je me sens ridiculement petite, frêle. Pourtant, je mesure un mètre soixante-douze. Je suis quand même maigre, trop maigre. Mais je viens de la Veine et j'ai toujours manqué de nourriture. Je suis habituée. Effie nous demande de nous serrer la main. On le fait. Il a de grandes mains. Il pourrait m'égorger en moins de deux secondes. Je n'ai aucune chances contre lui. Des pacificateurs nous entraînent à l'intérieur de l'hôtel de justice. Je n'y suis jamais allée. C'est trop grand pour le Douze. Mais apparemment, c'est trop petit pour le Capitole car Effie soupire en entrant dedans.

- C'est petit, je me sens comme une souris.

Les pacificateurs m'escortent jusqu'à une salle au milieu de laquelle trône un canapé en lin rouge. Les rideaux sont de la la même couleur. Je n'aime pas le rouge, c'est la couleur du sang. J'attends quelques instants puis un pacificateur ouvre la porte et fait entré ma famille qui s'écroule en larmes. Même oncle Ghradi qui nous avait dit d'être fort dans ce genre de moment.

- Chalayne, tu es forte, battante, agile, rapide, courageuse et tu sais te battre. Tu peux rentrer.

- Merci, mais on sera vingt-quatre. Je sais que je rentrerai. En boîte ou en vrai mais je rentrerai.

- Il n'y a pas de «en boîte ou en vrai». C'est en vrai et c'est tout.


Voilà mon premier chapitre, la suite est déjà postée. J'espère que ça vous plaît. Dîtes moi ce que vous en pensez.