Bonjour, bonjour :)

Voilà un premier chapitre pour cette fic centrée sur le personnage de Lexa, personnage complexe, totalement fascinant et inspirant pour moi, mais dans laquelle malgré tout nous rencontrerons d'autres personnages de The 100 (au fur et à mesure^^).

En espérant qu'il vous plaise, j'essaierai de poster assez régulièrement, la fin étant toujours en cours de production ;) Cependant, il m'est impossible à l'heure actuelle de vous dire combien de chapitres elle comportera.

Les reviews sont les bienvenues. :)

Bonne Lecture à vous !

(PS : Les personnages existants dans la série The 100 ne m'appartiennent pas, et je leur prête les traits des acteurs/actrices les interprétant, dont Alycia Debnam-Carey, Dichen Lachman, Ricky Wittle, Adina Porter, Ty Olsson, Brenda Strong, Zach McGowan, Nadia Hilker etc... Pour ceux inventés, je ferais peut être en fin de fic une petite liste de mes inspirations, ainsi que les musiques sur lesquelles j'ai écrit et/ou qui m'ont inspirées.)


Je courais à en perdre haleine, me griffant superficiellement au passage aux branches qui me fouettaient le visage, les muscles des membres inférieurs me tiraient et je sentais mon cœur battre la chamade. A l'affût des paroles que j'entendais au loin, j'essayais de rester calme et sereine lorsque je ralentis mon rythme. Je les entendais, chuchoter qu'il fallait l'encercler. Je m'arrêtais un peu plus loin, et me tapis dans les fougères, essayant de voir, d'écouter, et d'imaginer la traque. Je restais là quelques minutes, qui me parurent une éternité, sachant pertinemment que je ne devais absolument pas me faire repérer sous peine de ne plus jamais pouvoir aller chasser. Non, je n'avais pas le droit d'être ici, et je laissais volontairement autant de distance entre les chasseurs et moi, pour que ni eux, ni le gibier ne puisse me repérer. Patience, analyse… Il y avait une légère brise qui filait dans mon épaisse chevelure châtain, révélant ainsi mes reflets auburn à la lumière du jour. Mais elle ne portait pas dans leur direction. Ma position pouvait vite devenir problématique, j'étais prise entre les trois éclaireurs, et le reste du groupe. Les premiers se détachaient souvent en période de chasse, c'étaient les meilleurs archers, et ils avaient vraiment une très bonne connaissance de la topographie de nos terres. Lorsque le gibier était abattu, et suivant sa taille, ils utilisaient un cor pour avertir les autres de leur position afin de quérir leur aide pour le ramener au village. J'adorais la chasse, et en grandissant j'espérais pouvoir y participer avec eux, et autrement qu'en me tapissant dans les forêts et en observant de loin.

Soudain le cor retentit, et tout s'immobilisa autour de moi l'espace d'une seconde. Je ne reconnaissais pas ce cor, ce n'était pas celui de la chasse. Mon rythme cardiaque s'accéléra, quelque chose n'allait pas, je le sentais. Je me levai, et recommençai à courir pour diminuer la distance qui me séparait des chasseurs, j'entendis des bruits au loin du reste du groupe qui s'agitait. J'entendis des cris derrière. Et j'en entendis devant. Un combat. Ce n'était pas un cor de chasse que mon ouïe avait perçu, c'était un cor de combat. J'accélérais le rythme, et manquais même dans ma course de m'entraver dans une racine qui débordait du sol. La douleur me remonta légèrement dans la cheville mais je repris ma course aussi rapidement que je venais de la stopper. Je savais que j'étais en train de me rapprocher, l'air portait une odeur de sang, de guerre. La peur montait en moi, mais mes jambes continuaient d'avancer.

Une détonation retentit, figeant tout, me figeant moi. Puis une deuxième. NON ! NON, NON, NON ! Pas ça, pas eux ! Je repris ma course, encore plus vite, portée par je ne sais quelle force. Je les aperçus, dans leurs combinaisons blanches et avec leurs masques, à travers les branches qui me séparaient d'eux. Je n'avais rien, rien pour me défendre, rien pour attaquer, et au fond je ne savais pas vraiment comment me battre. Mais j'étais là, et hors de question de reculer. Je jetai un œil autour de moi, et remarquai un bout de bois légèrement pointu, assimilable à une lance. J'avais une facilité à viser, je le saisis et le lança de toutes mes forces sur l'un d'eux. Empalé en plein torse, son corps recula de plusieurs mètres, il n'eut même pas le temps de crier. Un deuxième commença alors à tirer à l'aveugle dans les buissons, juste à côté de moi, je dus bouger très rapidement sur la gauche pour éviter ses tirs, et me tapir sur le sol en attendant que la rafale ne passe. Le reste du groupe se rapprochait, et les deux hommes armés commençaient à s'agiter en faisant des signes de main. Ils reculaient, mais alors que trois des miens étaient par terre, allongés sur le sol en sang, il était impensable que je les laisse partir. Je surgis des buissons et me jetai à toute puissance sur l'un d'eux, entamant un corps-à-corps dans lequel j'étais en position de faiblesse. Son visage représentait la mort, mais je n'avais pas peur d'elle. Nous, peuple de la terre, peuple des arbres, nous n'avions pas peur d'elle. Alors que nous étions tous deux en train de nous battre au sol, que j'avais réussi à le désarmer, je voyais son acolyte essayer de trouver un angle de tir pour m'atteindre mais je ne lui en laissais pas l'opportunité en plaçant sans cesse mon ennemi entre nous.

Tout d'un coup je me retrouvai allongée sur le sol, ma tête prit un coup, et je fus en position de faiblesse. Il se jeta sur moi et essaya de m'étrangler avec un bout de bois ramassé à côté. Mes forces étaient en train de me quitter dans ma lutte contre ce visage sans forme, quand soudain il fut transpercé d'une lame par derrière et j'usais alors de mes dernières forces pour extirper son corps du mien. Il se tenait là, debout à moitié mort, criblé de balles et dégoulinant de sang, son regard vide croisa le mien avant de s'effondrer.

« Non, non, non, non… Papa, s'il te plaît. Reste avec moi, reste avec moi… »

« Aide moi à partir ma fille. Sois forte. Mon combat est terminé. »

Malgré le nombre de larmes que je ravalais, je saisis ce couteau accroché à sa ceinture qu'il me tendait, et le plaçai au dessus de son cœur. Je plongeais mon regard dans l'infini bleu du sien, ces yeux que je tenais de lui, pour y trouver le courage nécessaire à ce dernier acte de délivrance et d'amour. Je l'aimais, et il le savait. Il tenait mon bras, qui, quelque part refusait d'enfoncer cette lame, mais lui refusait que je le sorte.

« Deviens ce que tu dois devenir Lexa. N'aies jamais peur d'aimer, d'être, de vivre. Tu es spéciale. Et je suis fière de toi, ma fille. Maintenant, accomplis ce que tu dois faire. La mort n'est pas la fin. » murmura t'il dans un dernier soupir, en appliquant une légère pression sur le couteau.

Alors avec la main gauche, je saisis ma pomme droite qui tenait l'arme, et regardai mon père dans les yeux. Ne pouvant contenir mes larmes, je lui susurrai « Yu gonplei ste odon » dans notre langue natale le Trigedasleng. Et j'enfonçai la lame. Mon père rendit son dernier souffle, et dans son regard qui ne m'avait pas quitté depuis je vis qu'il parti en paix. Plus rien n'existait pendant ces quelques secondes où je lui fermais les yeux, en contemplant son sang sur mes mains. J'étais jeune, encore une enfant, et je venais d'ôter la vie à mon propre père. Je levais les yeux au ciel, oubliant tout des alentours, n'entendant plus un seul son, hormis mes propres battements de cœur. Une immense peine m'envahit, crispant mes muscles, broyant mes poumons, oppressant mon cœur.

Quand je me relevai enfin, je les vis. Ils étaient enfin arrivés, et à vrai dire je ne sais pas exactement depuis combien de temps ils étaient là. Tout s'agitait autour de moi, nos guerriers ramassaient les deux autres corps, et alors que deux d'entre eux voulaient ramasser celui de mon père, je leur demandai d'attendre quelques secondes que je retire son poignard de sa poitrine. Je voulais le garder. Il était beau, avec un manche en bois orné de perles et de lanières de cuir, et mon père y tenait. Après l'avoir essuyé sur ma cuisse je le mis à ma ceinture, qui était juste un bout de tissu noué autour de ma taille. En levant enfin les yeux, et en regardant plus attentivement cet endroit dans lequel s'était déroulé cette attaque, et dans lequel une partie de mon monde venait de s'écrouler, je les vis. Elles étaient là, toutes deux, à me regarder. L'une était relativement fine, élancée, les cheveux châtains plutôt clairs, longs, portant pour armes un arc, un carquois et une épée à la ceinture et arborant un regard fier et ferme. L'autre était un peu moins élancée, les cheveux courts, mate de peau, le regard dur, et portant les mêmes armes. Je les connaissais, tout le monde les connaissaient dans ma tribu. La première était Anya, notre chef de clan, une femme honorable, dévouée, avec des principes, et une excellente guerrière. La deuxième était une de ses meilleurs guerriers, se nommant Indra. Fidèle à Anya, à nos coutumes, et à notre peuple. Enfin, c'était ce que je savais d'elles.


J'ouvre les yeux. L'espace de quelques secondes, je rassemble mes esprits et jette un œil autour de moi. Je suis bien allongée dans mon lit, sous ma couverture de peaux, en sueur. Je viens encore de faire ce même rêve, de revivre encore ce même moment. Cela fait pourtant plusieurs jours. Je me tourne sur le côté et passe ma main sous mon oreiller pour le sentir. En fermant les yeux, je revois encore cette scène, alors je décide de les ouvrir, et de me lever. Il fait encore noir dehors, seulement la lumière de la pleine lune est perceptible. Je m'ôte délicatement du lit, sans faire trop de bruit, enfile mon pantalon que j'avais laissé à côté, saisis le poignard de mon père sous mon oreiller pour le passer à ma ceinture, et me lève après avoir passé mes chaussures. Ma mère est à côté, seule dans son grand lit, affichant des traits fatigués et contrariés sur son visage même dans son sommeil. Je lui dépose un baiser sur le front, lui passe la main dans les cheveux occasionnant un léger gémissement. Un sourire se dessine au même moment sur mes lèvres, juste avant de s'effacer alors que je passe la porte, perdue dans mes pensées. Le village est encore endormi, calme, paisible. Je passe à gauche de ma maison, contourne le garde manger un peu plus loin, et emprunte un petit chemin qui part vers l'extérieur du village.

Il m'arrivait souvent de me promener à l'orée du bois lorsque j'étais plus jeune, en solitaire, rêvant à une autre vie que celle que nous avions qui était ponctuée de guerres, et de violence. Je voyais souvent mon père partir avec Anya et les autres guerriers, et bien souvent je ne savais pas où ni pourquoi. Je restais avec ma mère au village, comme tous les enfants, et quand il revenait, parfois plusieurs semaines après, je voyais dans le regard de ma mère un soulagement, une joie, et elle revivait enfin. Elle retrouvait le sourire, comme si la vie s'arrêtait pendant l'absence de mon père. Alors moi je rêvais qu'il n'ait plus à devoir partir, qu'il n'ait plus à se battre, et que le seul moment où il aurait dû utiliser une arme aurait été pour chasser. Pourtant, à chaque fois qu'il rentrait on passait beaucoup de temps tous les deux à parler de courage, de beauté du monde, et il m'expliquait sans cesse que se battre n'avait pas que du mauvais, que c'était parfois pour préserver la paix, et que notre village, notre terre et notre liberté valaient la peine qu'on se batte pour eux.

J'avance sur le chemin jusqu'à un enclos à ma droite. Le village n'est pas loin derrière et je n'ai pas passé la délimitation. Au delà, je n'ai pas le droit de m'y aventurer seule, Anya l'interdit. Nous avons assez d'espace pour jouer sans aller en forêt qui est réservée aux adultes, et en particulier aux guerriers, par mesure de sécurité. Je fais une halte à cet enclos, de forme plus ou moins octogonale, et m'y accoude quelques instants. Je n'y suis pas revenue depuis presque une semaine. C'est là qu'il m'a appris à monter à cheval. Je me rappelle cette fois où il m'a prise dans les bras et m'a posée pour la première fois sur le dos de son fidèle compagnon. Je devais avoir quatre ans. Mon père m'a toujours transmis l'amour des bêtes, et en particulier des chevaux. Tous n'étaient pas beaux, certains ressemblaient à des monstres, comme nous, et il m'avait toujours dit que celui que je choisirais, et qui me choisirait, devrait être digne de moi. Et par dessus tout, je devrais être digne de lui. Une relation de confiance entre l'homme et son animal était primordial pour avancer ensemble. Et si un jour je devais avoir à me battre, ce serait avec lui à mes côtés. Je devrai alors pouvoir lui faire confiance, et cela passait par le respect que je devais lui porter tout au long de sa vie.

Il y a plusieurs mois, il avait fait l'acquisition d'une superbe pouliche, blanche, élancée, gracieuse, magnifique. Mais têtue. Caractérielle, et sanguine. On avait passé des mois dans cet enclos tous les deux, à la débourrer, lui faire accepter l'homme, et créer une relation de confiance avec elle. Malgré son caractère fougueux et quelque peu imprévisible, une extrême douceur se reflétait dans ses yeux. Lorsque mon père m'avait demandé comment l'appeler, je lui avais répondu « Douce » dans le langage des guerriers que je ne maitrisais pas. Il avait alors chuchoté à son oreille « Tu t'appelleras Sweet ». Elle n'acceptait que mon père comme cavalier, et refusait tous les autres. Et ce soir, c'était le moment de vérifier si cela pouvait désormais changer.

Je fais demi tour et pars en courant jusqu'à l'écurie où elle se trouve. Tous sont calmes, certains à moitié endormis mais elle non. Elle me regarde dès que je passe la porte. Elle me regarde et elle sait. Je saisis une corde, et un licol fabriqué à la main à l'aide d'une corde nouée. Je m'approche d'elle et lui passe autour de la tête. Nos regards se croisent et je la sens agitée, impatiente. Cela fait plusieurs jours qu'elle n'est pas sortie, et cette nuit, cela va changer. Calmement et sans trop de bruit, nous sortons toutes les deux de l'écurie et rejoignons l'enclos. Alors que je viens juste d'y rentrer avec elle, elle s'élance comme une furie au grand galop, manquant de m'arracher la main au passage. Elle se cabre, galope, hennit, croupe, vrille, s'arrête, me regarde, recommence. Je suis là, attendant qu'elle se calme, et comprenant parfaitement cet engouement pour cette liberté retrouvée depuis presque une semaine. Après plusieurs minutes à patienter, à la regarder sous ce clair de lune faisant ressortir tout l'argenté de sa crinière qui la sublimait, elle s'approche enfin de moi. Je retrouve ce contact que nous avions établi avec mon père, je peux alors la toucher, la caresser, elle me sent et je l'enlace. J'entoure son encolure de mes bras, alors que ma tête dépasse à peine son garrot. Je respire son odeur, et me remémore des moments partagés avec mon père en sa présence. Et là, une chose magnifique se produit, elle m'accepte. Elle penche son cou, colle sa joue à mon épaule et me rend mon accolade. Je décide donc de l'amener contre les rondins de bois délimitant l'enclos pour essayer de la monter. Je suis encore un peu trop petite pour y parvenir sans aide, il faut que je puisse prendre appui sur quelque chose, et un rondin de bois est parfait pour faire marche pied. Quelques secondes après, je la chevauche, sans peur, sans crainte qu'elle ne rue et me sorte. Elle ne bouge pas, réagit juste à mon jeu de jambe lui demandant d'avancer. En parfaite harmonie. En parfaite symbiose. Nous passons de longues minutes ensemble, remerciant mon père pour cette relation qu'il avait contribué à créer entre nous, profitant de ces instants de liberté partagés par cette douce nuit. Je me sens libre, presque intouchable, et une larme coule alors le long de ma joue sans que je ne m'en aperçoive, trop occupée à embrasser le ciel de mes bras tendus vers lui.

Cette plénitude est soudain rompue par un craquement de brindilles. Nos regards se détournent vers la sortie du village où une ombre se dessine au loin. Malgré la luminosité, je devine une silhouette féminine qui avance d'un pas décidé et assuré. Je reconnais cette démarche et saute alors de ma jument pour rejoindre le bord de l'enclos. Je repasse de l'autre côté alors qu'Anya arrive à ma hauteur.

« Elle t'a acceptée. » me dit elle en souriant.

« Oui… Je ne pensais pas qu'elle le ferait. Mais je ne pouvais pas ne pas essayer. »

« Que fais tu dehors à cette heure ci Lexa ? Pourquoi es-tu là ? Tu devrais dormir. »

« Je n'ai pas dépassé la limite Anya, je te le promets. »

« Ce n'est pas ce que je t'ai demandé » me répond t'elle en posant son regard sur ma jument.

« J'ai cauchemardé. J'avais besoin de sortir prendre l'air. Je fais le même cauchemar depuis plusieurs jours, chaque nuit, depuis que… Tu as vu, tu y étais avec moi Anya. Alors dis moi, dis moi comment faire. Dis-moi, toi qui est sage. »

Elle pose alors sa main sur la mienne qui empoignait déjà le poignard de mon père à ma ceinture. Avec un regard doux, mais ferme, elle me répond :

« Oui, j'y étais Lexa. Oui j'étais là, et oui je t'ai vue enfoncer cette lame dans la poitrine de ton père. Il était l'un de mes meilleurs guerriers, un très bon combattant, et un homme d'honneur. Nous avons tous perdus quelqu'un lors de cette attaque, toi tu as perdu ton père, ta mère un mari, et moi un guerrier. Son combat était terminé Lexa, tu dois l'accepter. Et aucune mort n'est vaine. Ce que tu as vu ce jour là, ça fait aussi partie de la vie, la mort n'est pas une fin en soit. »

« Je sais Anya, je sais tout ça, la coupais-je avec la voix tremblante. Je sais mais… Je suis en colère, je suis en colère contre ces monstres, contre leurs armes. Je suis en colère contre cette guerre qui ne cesse jamais, qui prend des vies et qui ne nous les rend pas. Je suis en colère parce que je n'ai pas pu le sauver ! » hurlais-je en tapant du poing sur le rondin.

« Jus drein jus daun »

Anya pose son regard sur moi alors que le mien se retourne vers elle avant d'aller fixer à nouveau au loin ma jument, ses mots faisant écho dans ma tête.

« Tu sais ce que cela signifie Lexa ? Le sang appelle le sang. Si tu veux apprendre à canaliser ta colère, je peux t'y aider. Je peux t'enseigner l'art du combat, nos valeurs, nos coutumes. Je peux te permettre d'agir, pour toi, pour notre peuple.

« Que veux tu dire ? »

« Tu es en âge. Tu as cette force en toi et cette loyauté. Peu de personnes auraient eu le courage de terminer ce que tu as terminé l'autre jour. Peu de personnes ne sachant pas se battre seraient allées au devant d'un combat. Ton père t'a transmis des valeurs, et je te transmettrai un enseignement. L'art de la guerre et la sagesse de nos anciens. Je peux t'apprendre tout ça. Tu as ce potentiel, et cette force. Tu es loyale envers tes croyances, et envers toi même. Tu seras loyale envers moi, et c'est pour cette raison que j'ai pris la décision de faire de toi ma seconde. Je veux t'enseigner ce que je sais, dans le but que le jour où mon combat sera terminé, tu puisses continuer celui de notre peuple tout entier. Les morts ne sont plus là Lexa, mais les vivants ont faim. Faim de vengeance et faim de revanche. Nous faisons ce qui est nécessaire pour survivre. Je fais ce qui est nécessaire pour mon peuple, c'est mon rôle. Et je t'ai choisi pour perpétuer cela. »

Elle marque une courte pause, pendant laquelle je ne peux détacher mes yeux d'elle, perdue entre admiration, étonnement et perplexité quant à sa proposition. Son regard s'assombrit, déviant dans l'immensité de la clarté du jour qui commence à arriver.

« Je sais que tu as cette âme de guerrière, j'ai pu le voir en toi. Je t'ai observée, je t'ai choisie. C'est d'ailleurs pour ça que je ne t'ai pas punie alors que tu avais désobéi à mes ordres en nous suivant à la chasse. Aujourd'hui tu n'es plus une enfant Lexa. Et tu devras répondre de tes actes comme chacun d'entre nous. Tu as des responsabilités, et je t'offre l'opportunité de pouvoir les honorer. Tu seras sous mes ordres, à mes côtés, et tu feras de mes priorités tes priorités. Tu suivras mon enseignement, et tu auras ma confiance à condition que tu t'en montres digne. Qu'en dis tu ? »

Sans même réfléchir davantage, avec pour seule pensée les dernières paroles de mon père, je lui tends la main en lui répondant :

« Oui, Anya »

Elle saisit mon bras respectueusement, avec fermeté et détermination, en signe de nouvelle alliance. Je sens la pression de ses doigts sur mon avant bras, et mon regard se perd alors dans le sien, accompagné d'un signe de tête témoignant toute ma gratitude. Elle était une des personnes que je respectais et admirais le plus, une des guerrières les plus téméraires et reconnues d'entre nous, sa notoriété allait bien au delà de notre clan, et de ceux alentours. Elle était revenue victorieuse de maintes batailles et en avait fait tomber plus d'un. Sa sagesse et sa détermination étaient saluées bien au delà de nos frontières. Elle est notre chef de clan, et désormais je peux dire avec fierté qu'elle est mon mentor.