Résumé : Après la chute de Lord Voldemort, tous les élèves de Poudlard redoublent. Ainsi Harry, Ron et Hermione recommencent leur septième année. Poudlard a été vite reconstruit et aucune trace visible ne demeure. Mais un cœur se remet plus difficilement qu'un château, cette fois le danger est plus subtil. L'instabilité de Ron le pousse à bout et le force à haïr Harry petit à petit à cause d'un simple malentendu, l'amitié de ces 7 années résiste tant bien que mal à la jalousie...
Le nouveau ministère veut remettre ses dossiers à l'ordre du jour et demande à Harry Potter de témoigner pour prouver l'innocence de son défunt parrain et réécrire l'histoire; mais ce sont 13 ans qu'il faut corriger, destituer un héros et honorer un assassin présumé. Harry devra faire preuve d'un aplomb sans égal pour convaincre la cour.
Les parents de Neville Londubat qui n'avaient pas pu être tué par Bellatrix étaient surveillés par Lise Cardel infirmière en chef et Mangemorte qui a veillé à les maintenir dans un état de "démence" pendant 17 longues années parce qu'ils étaient au courant de "trop de choses"; notamment de la prophétie; mais maintenant que Lise Cardel est à Azkaban les Londubat reprennent vie et raison.
L'heure des deuils est arrivée; maintenant que l'on a rangé les armes, les larmes naissent au coin des yeux et perdent chaque protagoniste dans un tourbillon infernal. Au prises avec la réalité de ces absences plus douloureuses que jamais chacun tente de renaître de ses cendres. Mais Harry est si fragile qu'il commence à perdre pied comme si la paix le tuait lentement mais sûrement. Ron sombre doucement dans la jalousie et la haine car Harry lui aurait volé la seule chose qui lui reste...Ginny et Hermione plus fortes essaient de comprendre cette dégradation mais y arriveront-elles à temps ?
Rating : Etant donné que que ceci est ma première Fanfiction, je ne connais pas encore les termes. On va dire que c'est une histoire tragique.
Warning : Cette histoire convient à tout âge. Il y a quelques allusions concernant des relations sexuelles mais elles sont légères.
Chapitre 1: L'oubli des souriresL'argent pâle de la lune s'était frayé un chemin jusque la haute tour du dortoir des Gryffondors. Remontant cette étrange route de lueur douce une chouette aussi blanche que les rayons lunaires s'envolait pesamment, découpant la silhouette ronde de l'astre de nuit. Sur le rebord de la fenêtre deux grands yeux verts la regardait s'éloigner. Finalement les prunelles d'émeraude quittèrent l'oiseau de nuit avant de se tourner vers le lit à baldaquin. Celui du haut était occupé par un grand garçon mince aux cheveux de feu. Dans la pénombre, Harry ne distinguait que la silhouette floue de l'adolescent endormi mais l'imaginait sans mal. Sept ans que le jeune sorcier connaissait et chérissait ce visage comme celui du frère qu'il n'avait jamais eu. Un soupir léger s'échappa de ses lèvres. Pourtant ses yeux n'eurent pas l'éclat joyeux habituel en regardant ce frère rêver paisiblement. Pendant des années le Gryffondor avait puisé ses forces dans l'azur des prunelles de Ron ; il s'était ressourcé au cœur de l'amitié puissante qui les entourait comme une aura. Les sourires, les colères, les peines et les aventures avaient forgé une histoire commune aux deux garçons. Mais comment faire lorsque le frère s'en va doucement ? Son regard bleu fuyant les prunelles de Harry ; puis sa tête qui se détournait avec pudeur, ses paroles qui se ratifiaient... Le sourire qui mourrait sur ses lèvres à son approche et la colère miroitant dans le peu de regards qu'il captait encore. Qu'avait-il fait ? Est-ce que Sirius le délaisserait aussi un jour ? Pour cette chose qu'il avait fait. Cet événement sans nom qui avait tout chamboulé. C'était ces questions qui avaient poussé Harry à écrire à son parrain. Juste quelques nouvelles pour ne pas perdre le contact. La chaleur des lettres maladroites du fugitif lui manquait. Tout lui manquait et jamais il n'était rassasié depuis que Ron avait cessé d'être son frère. Harry passa une main énergique sur son visage pour effacer les marques invisibles de larmes intérieures. Les draps froids l'accueillirent sans douceur, lui arrachant un frisson. Harassé le jeune sorcier s'allongea et tira ses lunettes rondes. Comme s'il avait pleuré, sa vision était désormais floue. Pour échapper aux lignes incertaines que traçait sa vue défaillante il ferma les yeux. Malgré ce qu'Harry aurait pu penser, il s'endormit très vite. Le chagrin épuise, et l'épuisement endort.
Pendant ce temps Hope s'enfonçait dans les profondeurs de la nuit. Son esprit avait bien enregistré les paroles de son maître. "Sirius" était le destinataire le plus récurrent des lettres de Harry mais aussi le plus difficile à trouver. Ses grandes ailes battirent lentement, se ménageant pour le long voyage à venir. Un courant froid fit voler ses plumes d'un blanc pures ; le fin lacet de cuir tenant la lettre claqua sur sa serre droite. N'y prenant garde la chouette continua sa course qui ne faisait que débuter ; emportant avec elle les questionnements d'un adolescent perdu.
Lorsque l'horizon s'enveloppa d'un rayon d'or indiquant l'éveil de l'astre du jour, la vie s'étira dans le château encore tout ensommeillé. Harry chaussa ses lunettes puis posa son regard sur le lit du haut: Vide... Ron ne l'avait pas attendu. Le Gryffondor descendit poussa un soupir, bien décidé à mettre les choses au claires. Il coincerait son amie pendant le cours de botanique. Il n'y avait aucune raison à ce soudain changement. Hors les pires chagrins naissent des souffrances orphelines de raison. Vivifié par cette idée l'adolescent se força à mettre son pied droit dans son chausson. Puis il imposa au gauche de se poser dans l'autre chausson en pensant à la lettre envoyée hier soir. Finissant par s'obliger à se lever en pensant à Hermione beaucoup plus chaleureuse le Gryffondor descendit dans la salle commune.
Hermione était déjà à table mais n'avait pas commencé à manger, elle l'attendait. Par contre Ron était invisible. Le jeune sorcier lança un regard étonné à son amie qui lui répondit par la même perplexité. Depuis le temps qu'ils se connaissaient leur complicité leur permettait de communiquer par regard. C'était très pratique mais également difficile à supporter ; surtout lorsqu'on est un grand mystérieux comme Harry qui essayait de cacher ses émotions aux autres comme à lui-même. Mais une amie comme Hermione était toujours là pour briser les barrières des non-dit.
-Salut Harry. Non, je ne sais pas où est Ron. -Fit-elle en répondant à la question implicite du regard vert du Gryffondor-Et je ne sais pas non plus ce que tu as. Je commence à en avoir assez de ne rien savoir. Il va bien falloir que l'un de vous m'explique
-Ce sera à Ron de le faire-répondit l'adolescent du tac au tac et se servant un bol de céréales- Je le cherchais pour ça. Figure-toi que je ne suis au courant de rien justement. Sinon, moi je n'ai rien, c'est lui qui...
-Harry-Elle le coupa sèchement, trop à son goût; aussi se rattrapa-t-elle en s'adoucissant légèrement- Je vois ta tête au petit déjeuner chaque matin depuis sept ans. Tu es dépeigné, tu as les lunettes de travers, l'air endormi mais le sourire aux lèvres. Je te connais par cœur, mieux qu'une potion et le dernier ingrédient manque ce matin. S'il n'est pas là c'est que tu l'as perdu. Et on ne perd jamais rien sans raison. Moi par exemple j'oublie mes affaires parce que je pense à autre chose; que je rê...
-Dans ce cas, elle existe mais je ne connais pas cette raison.
-N'essaye pas de jouer la carte du mystère avec moi
-Je te le promets... Ron paraît fâché mais je ne sais pas ce que je lui ai fais. Je compte le coincer pendant le cours de Chourave. Au moins, là il ne pourra pas s'échapper. Essaye de m'aider en refusant, s'il demande de faire équipe avec toi
Elle leva les yeux au ciel. Le plafond magique était gris et quelques nuages se promenaient paresseusement, poussés par un vent léger apparemment
-Pourquoi je me fourre toujours dans vos histoires ?
-Parce que tu es notre amie-Fit-il sur le ton de l'évidence, un sourire apparaissant enfin au bord de ses lèvres; aussi timide que le soleil matinal- Et que les amis se font toujours embarquer dans les aventures rocambolesques malgré eux. Regarde moi pendant vos interminables disputes
-Oh ça va hein -Fit-elle légèrement contrariée-
Ils finirent de manger en devisant des cours de la journée et des devoirs faits où oubliés dans un coin de la mémoire. Harry apprit ainsi par la bouche d'Hermione qu'il devrait s'en vouloir mortellement et rater le déjeuner pour rédiger le devoir de sortilèges. Leur discussion était amicale mais ce n'était pas pareil qu'avec Ron. Harry poussa un soupir en songeant à son meilleur ami. Mais qui ou quoi lui avait volé Ron ? La grande salle se vida finalement mais Harry ne remarqua rien jusqu'à ce qu'une main féminine passe devant lui comme un essuie-glace chassant les pluies rêveuses qui embrumaient le garçon.
-Hum hum
Ce petit raclement de gorge fit sursauter Harry qui rangea précipitamment sa main sur ses genoux, à l'abri sous la nappe. Malgré les deux ans d'eaux écoulées sous les ponts le souvenir d'une certaine Ombrage restait suffisamment cuisant pour le faire réagir ainsi. Hermione n'avait pas fait exprès certes mais avait parfaitement imité le crapaud de rose vêtu qui leur avait servi d'inquisitrice à Poudlard. En rebroussant le chemin de la table sa main droite avait heurtée violemment son bol; créant un avis de tempête au coeur de la mer de lait crémeux. Les céréales restantes tanguèrent comme de pauvres marins naufragés et le sursaut qu'eut Harry, heurtant le pied de table de son genou fini de les achever; renversant le bol et imbibant le Jean de Harry du liquide
-Harry, Harry
Fit la Gryffondor en se contrôlant pour ne pas éclater de rire. D'une main habile elle agita sa baguette puis murmura récurvite. Le Jean de l'adolescent retrouva sa couleur d'origine mais pas les joues de Harry qui restèrent rouges un bon moment; contrastant joliment avec ses yeux verts d'ailleurs. Puis il redevint sérieux en franchissant les lourdes portes de chêne du château pour rejoindre le parc, bifurquant vers les serres. Une touffe de cheveux roux apparut et lui sauta aux yeux dès qu'il entra; sans un mot le Gryffondor s'approcha de Ron, une boule serrée dans sa gorge. Il eut un flash back et se revit à douze ans s'activer avec les autres pour récolter le pue de Bulbop pour sauver Hermione, Colin et les autres figés par le regard du Basilic. Ce moment avait été une rude épreuve; mais au moins les deux garçons l'avaient passée ensemble.
-Hermione tu... ? -commença Ron sans un regard pour son amie-
-Non -Elle le coupa sèchement, exaspérée par les enfantillages des deux Gryffondors, et encore plus par le fait que Ron se serve d'elle pour mettre de l'espace entre Harry et lui.-Je suis avec Neville
Elle donna un coup de coude à Harry pour le pousser envers leur ami. Le regard du Gryffondor était fuyant derrière ses lunettes rondes. On aurait dit que le jeune sorcier craignait que les yeux du rouquin ne le brûlent s'ils les fixaient. Auraient-ils peur tous deux ? Peur de quoi ? D'une fin ?.
En silence toujours le jeune sorcier posa sa baguette sur la table, à côté de celle de Ron. Leurs deux livres-l'un d'eux très usé- leur plume et notes étaient posées non loin mais Hermione avait raison. Quelque chose manquait à la potion, et sur cette table également. Où étaient leurs sourires ? Harry repensa aux cours où lui et son ami n'avaient rien écoutés sous le regard furieux de la Gryffondor. Ils s'étaient faits mordre par des plantes carnivores ou brûlés par des fleurs suspectes en ne faisant pas attention mais au moins ils riaient bien. Ce cours promettait d'être d'un ennui mortel si Harry ne faisait rien. Encouragé par un regard mi-exaspéré mi-compatissant d'Hermione l'adolescent se rapprocha de Ron tout en enfilant ses gants en peau de dragon
-Ron-Chuchota-t-il
-Le scalpel est sur la table
-Oui oui je sais mais...Que se passe-t-il ?
-D'abord on prélève un échantillon de la plante pour savoir si elle est mûre puis on...
-Arrête !-Fit Harry bien plus fort qu'il ne l'aurait souhaité. Les voisins se retournèrent et l'adolescent leur jeta un coup d'oeil tellement furieux que les plus curieux se ravisèrent finalement après avoir soutenu son regard quelques instants-De faire l'idiot-Finit-il sur un ton bien plus bas mais non moins énervé-Et de me considérer comme tel par la même occasion. Qu'est-ce que je t'ai fais ? Dis-moi franchement, parce que j'ai beau chercher, je ne vois pas ...vraiment pas-finit-il sur un ton inquisiteur comme s'il cherchait encore tout en parlant à son ami-
-Rien Répondit Ron d'une voix laconique qui ne lui ressemblait pas du tout. Une fois de plus il détourna les yeux en songeant pour lui-même
Rien pour moi justement, là est bien le problème
Harry, furieux quant à lui rempota mal la plante qui le mordit. Il ne put retenir un petit cri de douleur qui interpella les autres; les rires fusèrent, car c'est vrai ces plantes bien que carnivores n'étaient pas très vives. Pour se faire mordre comme ça il fallait vraiment être plongé dans son monde. Ce que Harry était, plongé dans ses questionnements sur les sourires oubliés d'aujourd'hui. Ron ne s'inquiéta même pas pour sa morsure, il ne se moquait pas mais ne compatissait pas non plus; neutre, absent. Aurait-il oublié leur amitié à cause d'une faute grave de Harry ? Aurait-il oublié leurs sourires d'antan?
La sonnerie de fin de cours retentit et le Gryffondor regarda Hermione, désormais plus inquiète qu'exaspérée. Elle avait pensé que la morsure de la plante carnivore attiserait au moins une lueur d'inquiétude dans les yeux de Ron; mais ça n'avait été nullement le cas. Son ton froid que la jeune fille ne définissait pas l'avait aussi interpellée. D'où le rouquin tenait-il cette façon de parler glaciale ? On l'aurait dit imbibée d'un violent venin qui voulait tuer. Tuer qui ? Tuer quoi ? Harry ?...Non quand même pas. Les temps changeaient, les enfants grandissaient mais le fil normal de la vie ne présageait pas ce genre de revirement habituellement. Pas un changement aussi radical qui s'était effectué en quelques mois à peine. Elle acquis la certitude intime que Ron était malade. Mais de quelle maladie était-il atteint et pourquoi ? Tout avait une raison songeait-elle...On ne perd pas son sourire sans raison; mais Harry disait vrai. Bien qu'elle existe cette raison était inconnue...Encore inconnue car Hermione comptait bien découvrir le fin mot de l'histoire.
Le front de Ron était brûlant de fièvre tout comme ses veines qui se consumaient sous l'effet d'une bouillonnement intense. Comment Harry osait-il demander son erreur de façon aussi détachée ? Le jeune sorcier qui avait été son meilleur ami lui avait volé une chose si précieuse sous prétexte qu'il ne l'avait jamais eu. Il avait arraché à l'adolescent perdu l'une des seule choses qui lui restait. Ron serra les poings et courut dans le parc pour semer les deux sorciers étonnés et inquiets. L'air frais gifla son visage et les nuages peu nombreux du matin s'affermissaient désormais, se faisant plus ombrageux. Ron s'adossa à un arbre et laissa glisser la bretelle de son sac à terre. Il leva les yeux au ciel avant de les fermer. Le sorcier se souvenait tout comme Harry de leurs moments heureux mais aucun sourire ne fleura ses lèvres. Ils les avait oublié, ces moments de joie n'avaient été que des stratagèmes de la part du Gryffondor. Comment Ron avait-il put penser un instant que le célèbre Harry Potter s'intéresserait à lui un seul instant ? Non ce qui avait attiré son "meilleur ami" c'était sa richesse...L'une de celles qu'il avait possédé pendant si longtemps: L'amour de sa mère.
Précisément l'adolescent vit les marches de l'escalier se dessiner devant lui et sa propre silhouette se matérialiser. Sa mère se tenait devant la porte d'un placard, aux prises avec un épouvantard. Ron se demanda si sa plus grande peur avait été la même il y a deux ans dans le square Grimmaud où Molly était revenue en pleurs vers Maugrey qui l'avait aidé à se débarrasser de la même créature. On lui avait juste raconté rapidement mais sans détails. Par contre cet été Ron était bien là. La rage empreignant ses traits lui étaient si peu commune qu'on pourrait ne pas le reconnaître. Depuis la rentrée déjà elle menaçait, s'installant en lui à chaque minute passées; à chaque nuit qui apportait son lot de rêves et souvenirs. Il se rappelait dans l'ombre...C'était un jour banal pour devenir LE jour fatal, celui de trop. Au Terrier Molly Weasley la mère de Ron voulait se débarrasser d'un épouvantard. Ces sales bestioles avaient le pouvoir de dénicher vos peurs pour les rejouer en face de vous. Pour le rouquin c'était souvent une araignée géante...Le garçon avait été attiré tout comme sa mère par un vacarme assourdissant et s'était arrêté au milieu des escaliers. Molly venait d'arriver et elle avait tendu sa baguette. L'épouvantard avait surgit devant elle et révélé l'une de ses plus grands peur. SA plus grande peur asséna la petite conscience logé en Ron. C'était un corps; un corps sans vie allongé sur le sol. Mais ce n'était certainement pas Percy, ni Arthur, ni Fred ou georges...Encore moins Ron ou Ginny...Harry...Harry Potter !! Voilà la plus grande crainte de sa mère : perdre Harry; ce septième fils qu'elle avait adopté. Son préféré, le héro, le garçon parfait, le martyre.
Dès que Harry Potter arrivait chez eux Molly le choyait alors que Ron devait s'occuper de toutes les tâches ménagères comme tout le monde. Harry le faisait parce qu'il le demandait ! Molly lui avait envoyé une Beuglante à lui en seconde année pour la voiture volant. Dès qu'il faisait un cauchemar tout le monde écoutait Harry Potter; le grand ! le fort, le beau Harry. Le pauvre, il avait vécu sous la tyrannie des méchants Dursley...Il avait vu ses parents mourir; alors on le chouchoutait. A croire que souffrir était un droit ! Lui il faisait un cauchemar que Fred et Georges se moquaient de lui et qu'on classait l'affaire. Molly était fière de Harry, il y avait de quoi ! Il s'était battu contre Voldemort, c'était le meilleur joueur de Quidditch depuis plus d'un siècle...Un garçon mûr, intelligent, courageux, c'était...c'était lui et c'était bien là le problème.
Ron avait beau chercher un défaut il ne trouvait pas. Lui il avait peur d'une araignée; maladroit, moyen sans être nul mais pas brillant non plus. Même en cours de défense contre les forces du mal ! En troisième année Harry faisait un patronus alors que lui balbutiait encore à une espèce de fumée étrange. Finalement Molly avait raison de préférer Harry n'est-ce pas ? Ce dernier avait perdu ses parents mais était-ce une raison pour voler sa mère...Et son père aussi qui adorait tellement parler de ces "choses" moldues avec son ami.
Ron se sentait mal depuis bientôt deux mois mais sa mère s'en fichait ! Il avait maigrit et l'on aurait dit Harry teint en roux sortant de chez les Dursley. Bon le fait qu'il ait beaucoup grandit n'aidait pas beaucoup non plus. Le jeune sorcier ne savait pas quoi penser; ni que faire. D'un côté comment trahir son meilleur ami par de telles pensées ? Mais de l'autre ça faisait tellement mal de tant briller par son absence. Oui, en présence de Harry, Ron se sentait absent, nul, minuscule, inutile...Le rouquin éprouvait toujours cette rage folle; envers Harry mais lui-même aussi.
Se relevant du tronc contre lequel il était appuyé l'adolescent se dirigea vers le bord du lac il se prit à imaginer que le poulpe géant ne l'attrape et le dévore. Ce serait triste mais pas inconsolable; tandis qu'Harry Potter...On en parlerait des jours et des jours, et sa mère serait rongée de chagrin. Après tout l'épouvantard ne lui avait-il pas montré le corps de son ami comme plus grande peur ? Ron était en colère également, parce que Harry était vu comme un héro mais qu'il n'avait presque rien fait seul.
Qui avait vaincu l'échiquier de Mc Gonagall; lui, le filet du diable c'était Hermione tout comme les potions...Et le basilic ! Pour Sirius les deux jeunes sorciers l'avaient aussi aidé...Mais ça c'était oublié; c'était oublié que Ron pouvait aussi faire des cauchemars terrifiants sur leurs escapades dans la forêt interdite. Le Gryffondor se détesta de penser cela et de trouver que c'était la vérité en plus...Et Hermione dans tout ça ? Il ne savait pas, ne savait plus...Observant son visage dans la glace sage du lac le garçon le trouva changé, amaigri, plus dur, plus douloureux. Quel égoïste faisait-il ? Harry avait tellement souffert et lui il enrageait en pensant à la chance de ce dernier. Il se dégoûtait tiens !
-Quel idiot !
Lança-t-il au hasard, s'injuriant tout autant que Harry. Et ce poulpe géant il n'aurait pas faim par hasard ? Mais après une demi-heure d'attente; de songes confus et d'énervement il était clair que la grosse bestiole velue elle-même ne voulait pas de lui. Il avait besoin de s'essouffler, de se fatiguer pour ne plus penser ces choses horribles sur son meilleur ami...son Frère; celui que préférait Molly. Ron secoua aussitôt la tête; ses cheveux roux mi-long suivant le mouvement. Sans prévenir, prit d'une inspiration subite le garçon se mit à courir comme pour fuir ses idées noires, se fuir lui-même en fait. C'est ainsi que le Rouquin arriva De l'autre côté du lac; Ron était fatigué comme prévu mais seule sa rage c'était effacée; pas son amertume. Il sentait une flèche lui transpercer le coeur et ce n'était pas un point de côté qu'il fallait blâmer. C'était pour ça...Pour tout ça que le Gryffondor avait, depuis déjà trop longtemps, oublié ses sourires ...
