Cher Fred,

Un jour de plus sans toi. Chaque journée passée est encore pire qu'une heure de cours avec Rogue, t'imagines le truc ? J'essaie tant bien que mal d'apporter joie et bonne humeur autour de moi, mais aujourd'hui c'est difficile. Il y a des jours où je n'arrive plus à sourire. C'est grave docteur ? Tu sais bien que ne plus connaître la joie et le rire c'était pire qu'une maladie pour nous.

Cet après-midi je discutais avec Angelina et tu te souviens qu'elle déteste les blagues hein ? Alors forcément je lui en ai fait une. J'ai choisi notre préférée en plus, je lui ai alors dit "Comment appelle-t-on un chien qui n'a pas de pattes ?". Je savais qu'elle n'allait pas répondre, mais j'ai tout de même fait une pause. J'ai fait une pause dans ma blague parce que j'attendais que tu la continues. Mais ça m'a rappelé une fois de plus que tu n'étais plus là. Ça m'a foutu un coup. Je n'ai qu'une envie maintenant, me foutre au lit pour oublier cette affreuse journée. C'est terrible d'aller dormir de mauvaise humeur hein ? J'aurais au moins pu aller embêter quelques gosses dans la rue en leur offrant des boîtes à flemme tu crois pas ? Eh bien, je n'ai pas réussi. L'envie n'était pas là, tout comme toi tu n'es pas là.

Il y a des jours où je n'y arrive pas, c'est comme ça, faut pas m'en vouloir frérot. C'est dur d'accomplir tous ces méfaits sans toi. Certains matins je me réveille en me disant que tu dois être en train de me faire une énorme blague, la plus grosse que t'ai jamais faite.. Si grosse qu'elle t'oblige à t'absenter pendant un long moment.

Je sais, je sais.. Tu dois te dire "T'es déprimant mon vieux, faudrait s'amuser un peu plus." Eh oui, malheureusement depuis que tu es parti j'ai appris ce qu'était la dépression. Je ne savais même pas que cette chose existait. Je ne souhaite ça à personne, c'est horripilant de ne pas avoir envie de rire. Aucune blague ne me fait sourire dans ces moments-là, alors rire encore moins. Je l'ai trouvé notre maladie Fred, cette maladie qui nous faisait si peur, c'est la dépression. Et je tombe parfois en plein dedans.

Et ce soir, c'est le cas. Alors désolé Gred, mais je ne terminerai pas cette lettre par une blague comme je le fais d'habitude. Je vais aller au lit, et demain matin je vais sortir de cette déprime. Tu sais comment je vais faire ? Je te préviens hein, t'as pas intérêt à te dire "Par Merlin Forge, t'es beaucoup trop sentimental, tu pourrais au moins dire ça avec humour." Laisse-moi finir avant de dire quoique ce soit. Ce que je vais faire, c'est enfiler le fabuleux pull tricoté par maman que tu adorais, avec un F dessus. Je vais l'enfiler et me regarder avec dans un miroir. Ce sera comme si tu étais encore avec moi. Je pourrai voir ton sourire à travers mon reflet. Et c'est ça qui me donnera envie de faire le pitre toute la journée.

Allez, je te laisse. Rappelle moi aussi de ne pas dormir sur le côté où mon oreille est encore valide, j'entends pas mon réveil le matin. Il fallait que ça m'arrive juste après Poudlard ça hein ? Avoir une seule oreille aurait pu être une très bonne excuse pour mes nombreux retards. M'enfin, on peut pas avoir tout ce qu'on veut dans la vie.

Une chose est sûre, plutôt que de te perdre j'aurais préféré me faire trancher l'oreille tous les jours. Toutes les heures, toutes les minutes. C'est beaucoup moins douloureux. Et Merlin sait que se faire couper l'oreille ça fait tout aussi mal que de se faire attaquer par des centaines de scroutts à pétards. Je te laisse donc imaginer la douleur que j'ai ressenti quand je t'ai perdu.

Tu me manques terriblement,

George.