Salut, mes amours. Vous vous shootez au trash, au glauque ? Ceci est un OS pour vous. Nul nom, mais je pense que vous devinerez qui parle.
Disclaimers (oui j'en fais de temps en temps) : les personnages appartiennent à Mathieu Sommet. La phrase « Je sais que tu ne dors pas » m'a été inspirée de l'OS « Un monstre sous mon lit » de Ranne-Chan. Cette fanfiction est tellement… tellement ! J'ignore ce qui me fascine tant chez elle. Allez la lire ou je vous tue.
Comme musique, je vous conseille EWQL Royalty Free Creepy Music Come Out and Play. Bonne chance pour taper ça sur Youtube.
J'ai mal.
C'est mon corps entier qui se détruit, qui brûle, qui meurt.
Plus que mon corps, c'est mon âme, mon cœur qui se déchirent.
J'ai tellement mal. De l'intérieur, à l'extérieur. Pantin désarticulé.
Et, paradoxalement, j'aime tellement ça. Même cette douleur qui me dévore, même ce poison corrosif qui me ronge.
Parce que je veux juste de l'attention.
Une attention glauque, tordue, horrible. Qui me fait souffrir. Certes. Mais je me sens si seul, qu'un rien fait naître des étoiles dans mes yeux. Des étoiles souillées.
Autour de moi, seulement le silence, le mépris. L'un est trop dans ses trips pour me regarder, l'autre me méprise, retour de flamme de mon statut de troll. L'un m'apprécie, mais préfère sa musique, et l'autre…
L'Autre.
Mon reflet, et pourtant tellement différent. Issu de la même conscience, infiniment plus tordu. Maléfique.
L'Autre.
Noire est son âme, noires ses lunettes. Derrière, des yeux de glace. Je ne les ai vu qu'une seule fois, et je ne veux plus jamais les revoir.
L'Autre.
Quand il se tourne vers moi, j'ai froid, très froid. J'ai peur, aussi, une peur panique qui me tétanise. Il le sait, s'en amuse.
L'Autre.
Quand il me piège, qu'il clôt mes lèvres pour faire taire mes cris, qu'il me torture et me fait pleurer… Après, ne reste que mon cadavre sur les draps froissés. Mes yeux fixes.
L'Autre.
Il me possède, corps et âme. Ne laisse derrière lui que poussière et étoiles brisées. Chacun de ses regards me le rappelle : je suis à lui, et rien ne changera cela.
L'Autre.
Mon pire cauchemar.
L'Autre.
Mon cœur s'emballe, ma respiration s'alourdit. Une sueur froide descend le long de mon dos. Je le sens, je sens sa présence diabolique. Il est tout proche.
L'Autre.
Ma porte s'ouvre sur une ombre. Ma chambre est plongée dans le noir. Le doux grincement des gonds me terrorise. Des larmes naissent dans mes yeux fermés.
Parce que c'est toujours pareil, jours identiques, atroces. Gamer tant que le soleil règne, jouet la nuit. Les miens détournent la tête, ignorent ce qu'il se passe, parce que cela leur fait peur, parce qu'il leur fait peur.
Alors, chaque nuit, il tourne la poignée de la porte de ma chambre, se glisse à l'intérieur, précédé et suivi de cette odeur qu'il a faite sienne : cigarette, cruauté, perversité. Un parfum lourd, qui s'infiltre dans mes poumons, m'étouffe.
Le scénario est écrit d'avance. La porte qui se referme, la clé qui tourne, son rire qui s'élève. Le gémissement que je retiens.
Et la phrase qu'il prononce. Chaque nuit. Chaque fois.
Je sais que tu ne dors pas.
Ma plainte. Juste avant qu'il ne me fasse taire, et que démarre une nouvelle virée au pays des cauchemars. Puis, il partira, m'abandonnant, et au matin le monde paraîtra plus beau. Jusqu'à la nuit suivante, jusqu'à que son rire retentisse de nouveau, jusqu'à que sa voix et son parfum me parviennent.
Et pourtant…
Quand la nuit recouvre tout, à la peur, au désespoir, se mêle le besoin. Besoin qu'il vienne, qu'il m'accorde de son temps, de son attention. Besoin de m'imaginer que j'existe pour quelqu'un, quitte à mourir lentement sous ses mains.
A moins que je ne sois déjà mort ?
Le noir me fait peur, maintenant. Je crains les ombres, je tremble quand, devant le miroir, je me découvre, frêle, maigre, trop maigre, blessé, yeux cernés et perdus. Je pleure à chaque fois qu'il vient. Jamais après; trop mort pour cela.
Et ça continue. Encore.
Encore.
Telle une malédiction à laquelle je ne saurais échapper.
A nouveau, j'entends la poignée tourner. A nouveau, je le sens entrer dans ma chambre. La clé qui tourne, les trois pas en avant, le lourd parfum, son rire cruel, et sa voix rauque.
Un frisson me parcourt. Violent. Mon ventre se soulève, mon cœur déraille. Parce que la symbolique phrase a changé.
Je sais que tu aimes ça…
Et mes larmes coulent, coulent, ma vue se brouille, ses mains se saisissent de moi, pantin désarticulé, et je meurs, à nouveau.
Parce qu'il a raison. Parce que je vendrais mon âme au diable pour avoir ne serait-ce qu'un regard ; parce que je l'ai vendue. Parce que la douleur que chaque nuit il m'inflige n'est rien face à celle de l'abandon que je ressens quand tous les regards glissent sur moi sans me voir.
Alors, je t'en prie, tue-moi, possède-moi.
Je viens de me faire peur toute seule en relisant…. Bravo… Bon, la musique, que je n'avais pas mise au moment de l'écriture, y est pour quelque chose.
Review ?
