Bonsoir à vous.

Me revoilà avec une toute petite histoire de deux chapitres, (je n'ai plus beaucoup de temps pour en faire de plus longues.) Cette petite histoire m'a été inspirée du morceau de Mylène Farmer, A quoi je sers. Comme toujours j'ai fait simple dans le choix du titre de cette fiction ^^

Je vous souhaite une bonne lecture.


A quoi je sers. (Partie 1)

Forks le 28 novembre 2009.

Je ne sais pas vraiment comment aborder cette lettre, je ne vais donc pas y mettre les formes et je vous dirais pourquoi j'ai pris cette décision même si je doute que cela intéresse vraiment quelqu'un.

Je ne vis que dans la tourmente, ma vie n'est que douleur et perte. Je n'en peux plus. Chaque jour, chaque matin, chaque heure je me demande pour quelle raison devrais-je avancer dans cette vie qui m'est hostile et insupportable.

Pourquoi continuer.

Je ne veux plus divaguer, je ne veux plus errer sans but, je n'ai plus de but, je n'ai plus d'avenir, je n'ai plus rien.

Je ne veux plus faire ce que l'on attend de moi, je ne veux plus faire bonne figure et prétendre que tout va bien. Rien ne va. Ma vie n'est que le mausolée du souvenirs mes proches.

Je n'ai pas su me relever, ni me diriger, je ne sers plus à rien. Cette lettre est pour vous dire que je ne suis pas morte, en tout cas pas dans le sens ou vous pourriez l'entendre. Je pars et je ne veux pas que l'on me recherche, ni que l'on me retrouve. Je n'ai tout simplement plus le courage de faire face à cette vie et je veux par-dessus tout que l'on respecte mon choix.

Adieu.

Isabella Marie Swan.

Cela faisait trois ans maintenant que Bella avait écrit cette lettre et trois années que tous les Cullen la cherchait à travers le monde, qu'Alice poussait ses visions pour essayer d'avoir une trace ou un indice mais en vain. Bella parait le pouvoir de la voyante avec brio. Une fois seulement, ils avaient pu s'en approcher d'assez près à San Fransisco où ils avaient capturé son odeur mais elle s'était évaporée et depuis ils n'avaient plus eu de pistes sérieuses.

Bella errait sans but précis. La plupart du temps elle vivait dans la rue mais ne restait jamais bien longtemps au même endroit. Elle s'attardait d'avantage lorsqu'elle était dans une grande ville sans jamais s'installer, ni même dépasser dix jours de transit. En fait cette vie en totale immersion dans la peau d'une SDF avait commencée l'année précédente, lorsque ses maigres économies avaient été totalement englouties à cause de ses nuits dans des motels et de ses déplacements en train.

Elle vivait une vie de nomade et cela lui convenait. Elle ne se donnait même plus la peine de converser ou de lier avec qui que ce soit. A peine adressait-elle la parole aux personnes des centres de nuits dans lesquelles il lui arrivait parfois de dormir. Elle n'aimait pas trop dormir dans la rue, car étant toujours de passage elle était la cible des sans abris endurcis et sédentaires. Une fois elle s'était faite agresser, l'homme voulant la dépouiller de son sac de couchage. Elle avait réussit à s'enfuir avant qu'il ne lui fasse trop de mal, cependant elle avait perdu ce si précieux bien. C'est d'ailleurs pour le rachat de celui-ci qu'elle avait dilapidé les quelques dollars qui lui restaient sur son compte en banque.

Bella était devenue marginale, se repliant chaque jour un peu plus sur elle. Elle n'attendait qu'une chose, que la mort l'emporte et pourtant lorsqu'elle la rencontrait elle la fuyait. C'est ce qu'il s'était passé lors de cette fameuse agression, aujourd'hui encore elle s'en voulait. Elle avait eut peur parce qu'elle ne s'était pas préparée, pensait-elle. Ou peut être qu'elle avait un instinct de survie un peu plus développé qu'elle ne l'avait pensé. C'est pourquoi tous les matins en se réveillant elle se disait qu'aujourd'hui serait sans doute le bon jour, son dernier jour. Elle s'y préparait mentalement et ne fuyait plus les situations à risque.

Bella venait d'arriver à Memphis dans le Tennessee, la ville tri-states car elle faisait se rejoindre trois états. Elle passa sa journée à errer comme habituellement mais son errance n'avait rien de vain car elle cherchait un endroit où passer la nuit et un endroit où elle pourrait chiper quelque chose à se mettre sous la dent. Cela faisait maintenant deux jours qu'elle n'avait rien avalé et son estomac commençait à devenir douloureux.

Elle repéra une petite épicerie dans l'un des quartiers nord de la ville, un de ceux qui étaient réputés pour être les quartiers des pauvres. La commerçant enceinte jusqu'au yeux, discutait joyeusement avec des clientes agitant la dernière échographie qu'elle venait de passer. L'image passant de mains en mains, elles s'extasièrent devant la petite photo du bébé en train de sucer son pouce dans l'utérus de sa mère.

Comme personne ne faisait attention à elle, Bella entra avec la ferme intention de ressortir avec quelque chose pour caler son estomac, cependant à l'intérieur de la petite échoppe un homme la salua. Il était caché dans les rayonnages installant la nouvelle marchandise. Bella s'obligea à faire le tour des rayonnages afin de ne pas se faire remarquer puis elle finit par s'en sortir sans rien voler.

Après tout elle finirait peut être par mourir de faim avec un peu de chance. Cependant cette mort lui plaisait guère, trop lente et trop douloureuse à son goût.

Elle trouva une petite ruelle ou plutôt un cul de sac inoccupé et se décida de s'y installer. Chance pour elle il y avait des cartons, pas qu'il faisait si froid que ça, mais elle n'aimait pas s'offrir à la vue des badauds. Et puis même si elle se foutait des gens, elle ne supportait pas le regard de ceux qui osaient aller contre leur instinct de le détourner. Cette pitié qu'elle lisait en eux, lui donnait des hauts le cœur.

Après avoir préparé sa couche au fin fond de la ruelle à l'abri des regards, elle s'enveloppa dans son sac de couchage avant de s'allonger à même le sol. Elle rabattit quelques cartons sur elle afin qu'on ne la voie pas et s'endormie rapidement.

Ses longues marches quotidiennes associées à sa faim tiraillante, faisaient qu'elle s'endormait plutôt rapidement. C'était l'un des seuls avantages qu'elle appréciait dans cette vie. Mais depuis quelques jours elle se sentait plus épuisée qu'habituellement et n'arrivait pas à se remettre de ses courbatures à cause du manque de repos et de ses longues marches.

Elle fut tirée de son sommeil assez régulièrement par des entrées et sorties des personnes qui empruntaient la seule porte métallique d'un des bâtiments. C'était la sortie de secours d'un pub ou plutôt l'entrée principale, pensait-elle avec tout les vas et vient qui s'y faisaient. Sur le coup de deux heures du matin la ruelle redevint calme et personne ne l'avait remarqué, elle en fut heureuse. Elle allait pour se rendormir lorsqu'elle entendit une voix terrifiée d'une fille à l'entrée de la ruelle.

-Mais lâchez-moi, vous me faites mal !

Bella redressa légèrement la tête. Elle apercevait un couple pile sous le réverbère et son cœur fit une embardée spectaculaire. L'homme n'était pas un homme et la fille avait bien raison de ne pas vouloir le suivre.

Elle réalisa à peine qu'elle s'était levée et qu'elle se dirigeait vers le couple. Le vampire retenait toujours son casse-croûte d'une main alors que son attention venait d'être attirée par la SDF qui l'approchait.

Bella avait saisi cette opportunité. Enfin tout allait s'achever ce soir et quoi de plus ironique que de se livrer en pâture à l'un de ses congénères à lui. Après tout, sa déchéance avait commencée avec son abandon, bien évidemment la mort de son père suivit de peu de celle de sa mère n'avaient fait qu'accroître le déséquilibre mentale de la jeune fille.

-Prends moi à sa place, déclara Bella au vampire d'une voix assurée.

-Pourquoi ferai-je cela ? Demanda le vampire brun amusé par l'audace de cette humaine.

-Parce que je suis meilleure qu'elle, argumenta Bella sortant son canif de la poche de son jean.

Elle s'entailla l'intérieur de son poignet tout en continuant à approcher du vampire. Elle n'avait pas peur, elle était même bizarrement sereine. Cette mort lui convenait.

Le vampire relâcha l'humaine qu'il retenait. Cette dernière n'hésita pas un seul instant et décampa aussi rapidement qu'elle le put. Elle n'avait pas tout compris, en fait elle n'avait rien compris du tout à ce qu'il se passait. Elle ne pensa même pas à la clocharde qui venait de se sacrifier pour elle. La seule pensée cohérente qu'elle avait présentement, était de retourner le plus vite possible chez elle afin de retrouver la sécurité et la douceur de sa chambre. Et même si elle venait à se faire surprendre par ses parents, elle leur sauterait au cou en leur promettant de ne plus jamais recommencer. Ce qui ne serait pas un mensonge, pas cette fois. Elle avait eut la peur de sa vie et n'avait pas compris comment elle s'était retrouvée dans les bras de cette homme, seule la certitude qu'elle venait de passer à quelque chose de dramatique pesait dans son esprit.

-Il est vrai que tu es appétissante, délicieusement appétissante même.

Le vampire s'approcha à son tour de l'humaine qui était restée dans l'obscurité de la ruelle. Il l'a saisit par le bras qu'elle venait de s'entailler et lécha le sang qui s'écoulait le long de celui-ci, ensuite il se pencha à l'oreille de la jeune fille. Bella pensait qu'elle n'allait pas tarder à sentir la douloureuse morsure du vampire. Elle pencha sa tête de façon à lui offrir sa jugulaire.

-J'ai d'autre projet pour toi Bella, lui susurra-t-il à l'oreille avant de l'attraper dans ses bras et de partir en courant aussi rapidement qu'il le pouvait afin de ne pas se faire remarquer par les quelques humains qui étaient encore dans les rues à cette heure aussi tardive de la nuit.

Bella mit quelques secondes à réaliser ce qu'il se passait. D'une part il la connaissait et en plus il n'allait pas la tuer, enfin cette dernière réflexion n'était pas certaine.

-Qu'est ce que tu fais ! Pose moi ! Lui ordonna-t-elle tout en s'accrochant à son cou avec force.

Elle n'avait jamais aimé la course effrénée des vampires, cela lui donnait la nausée et encore plus maintenant à cause de sa fatigues physique et émotionnelle.

-Pas question beauté, pourtant crois moi que je ne demande que ça. Tu empestes.

-C'est quoi ce vampire qui fait la fine bouche, tu n'as qu'à bloquer ta respiration et reprendre là ou tu t'es arrêté !

Peter éclata de rire ce qui déstabilisa Bella.

-Tu es sincèrement appétissante et en d'autre circonstance j'aurai accédé à ta requête car il est rare pour ne pas dire improbable qu'un sang comme le tien vienne à s'offrir à moi.

Bella ne put plus parler, elle était en proie à des nausées et elle essayait de les gérer comme elle pouvait. Au bout d'un certain temps d'une course longue et rapide Peter, ralentit l'allure. Il venait d'entrée dans les marécages, l'endroit où il vivait. Il déposa l'humaine sur le sol car il sentait les contractions de son estomac et ne souhaitait pas en faire les frais. Il lui laissa quelques minutes afin de se reprendre et de calmer son malaise. Elle s'éloigna en titubant vers un arbre pour vomir, seule de la bile sortit de son estomac. Ce qui était normal, vu qu'elle n'avait rien avalé depuis deux jours et que son dernier repas avait été un morceau de brioche et une pomme qu'un enfant avait oublié sur un banc dans le parc où elle se trouvait.

-Ca va mieux ? Questionna le vampire grimaçant de dégoût.

-Ca dépend, vas-tu en finir avec moi ?

-Tu es tenace toi ! Ce n'est pas à moi de décider de ton sort et si tu es sage tu le sauras dans moins de deux minutes. C'est par là, indiqua-t-il en montrant une direction entre les arbres.

-Tu comptes m'offrir à ton clan ?

-En quelque sorte.

Bella aperçue une maisonnette perdu au beau milieu du Bayou, elle en fut surprise dans un premier temps puis elle se rappela que les vampires aimaient bien s'isoler dans des endroits inaccessibles.

-Encore un vampire qui fait preuve d'altruisme. Ne pouvais-tu pas me saigner là-bas en égoïste! Tu n'aurais pas eu besoin de me….

-Bella ! S'écria une voix sortant de la maisonnette.

La brunette s'arrêta frappée de stupeur. La seconde d'après le vampire qu'elle connaissait la serrait dans ses bras dans une étreinte douloureuse pour son corps déjà bien malmené et affaibli.

-Je n'y crois pas, c'est vraiment toi ! Mais que t'es-t-il arrivé ? Demanda Jasper en inspectant l'état général de la jeune fille.

-Il ne m'est rien arrivé du tout ! J'ai choisi cette vie et lâche moi, tu me fais mal Jasper. Ce dernier s'exécuta.

Cependant Bella fut troublée par une telle proximité avec ce vampire qui à une autre époque faisait ce qu'il lui était possible pour l'éviter.

-Jasper ? Repris Peter en minaudant.

-Comment veux-tu que je l'appelle.

- Major, comme tout le monde. Répondit le vampire brun avec désinvolture.

-Laisse tomber Peter.

-Bien sûr Jasper, répondit ce dernier amusé. Le Major lui lança un regard exaspéré alors qu'il passait son bras dans le dos de Bella.

-Rentrons tu seras mieux. Lui indiqua-t-il alors qu'elle se dégageait du touché du vampire.

-Si j'ai bien compris je ne vais pas servir d'encas aujourd'hui, maugréa Bella de mauvaise humeur.

Cette phrase alerta Jasper qui se stoppa net, la regardant avancer avec effarement.

-Ouais elle est très généreuse ton amie. Elle a voulu m'inviter à dîner, elle m'a même donné un petit aperçu du festin qu'elle me proposait. Jasper grogna menaçant à l'attention de Peter.

-Ne le prends pas comme ça. Tu vois bien que je ne lui ai rien fait. J'ai seulement cautérisé sa plaie, bon j'avoue avoir léché la cuillère mais il aurait été dommage de gaspiller un met si raffiné, répliqua ce dernier avec sarcasme et amusement.

-Tu t'es offerte à un vampire ? Questionna rudement le Major.

-Et alors qu'est ce que ça peut bien te faire ! Il me semble qu'à une époque tu n'aurais pas été le dernier à y goûter à mon sang et pas seulement à te contenter de la cuillère. Jasper ne rompit pas le duel visuel qui venait de s'engager entre lui et Bella.

-Bien les enfants. Ces retrouvailles sont forts sympathiques mais je pense qu'elles seraient meilleures après un petit passage par la salle de bain pour la demoiselle. Je vais faire un feu pour faire chauffer de l'eau car je suppose qu'elle ne se contentera pas d'eau froide.

-Ne te donne pas cette peine et je retourne de là d'où je viens. Mon odeur n'incommodera personne là-bas.

-Peter fais chauffer de l'eau et contacte Charlotte afin qu'elle ramène de quoi nourrir Bella et qu'elle ne lésine pas sur la quantité. Toi tu files à la salle de bain et tu me retires ces loques qui te servent d'habits. Ordonna Jasper avec autorité.

-Tu n'as pas à me dire ce que je dois faire ! Je ne te dois rien et puis c'est quoi cette autorité ?! Alice n'est pas là alors tu fais le mac devant ton pote ! Le railla-t-elle.

-Oh ! Oh ! Elle va me plaire cette petite. Dit, on peut la garder ? Commenta Peter hilare.

-Deux choses l'une Bella ! Commença Jasper visiblement contrarié. Soit tu vas toute seule à la salle de bain et tu t'exécutes. Je t'apporterai l'eau lorsqu'elle sera chaude et tu pourras prendre un bon bain. Soit je fais tout ceci moi-même et ne crois pas que je reculerais devant la tâche.

-Mais bien s…..

Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase que Jasper l'avait attrapée au vol et la conduisit dans la salle de bain. A peine eut elle les pieds au sol qu'il déchira tous les vêtements qu'elle avait sur le dos. Bella se retrouva en sous vêtements et complètement abasourdie devant Jasper qui la regardait durement.

-Je m'occupe de tes sous vêtements également ? Demanda-t-il avec sarcasme. Bella secoua la tête ne pouvant dire mot.

-Bien, lorsque l'eau sera chaude nous remplirons la baignoire en attendant tu peux prendre ce peignoir c'est le mien, lui dit-il en lui tendant une pièce molletonnée bleue. Je vais voir ce que je peux trouver pour toi dans les affaires de Charlotte, je pense qu'elle ne m'en voudra pas de la déposséder de quelques habits. Et pendant que j'y pense désolé pour la précarité de cet endroit mais je pense qu'après ce que tu as vécu ces dernières années cela ne te gênera pas.

Bella hocha la tête encore une fois et Jasper sorti de la petite pièce d'eau avec un sourire narquois sur les lèvres.

Lorsqu'il fut dans la pièce principale, qui servait de salon, il vit que Peter avait remplit deux chaudrons et l'un d'eux était déjà suspendu à la crémaillère de la cheminée. Il attendait assis sur le canapé sommaire, visiblement très amusé par ce qu'il venait de se passer.

-Garde tes réflexions pour toi.

-Mais, je n'ai rien dit.

-Et bien continue comme ça, répliqua Jasper en s'installant aux côtés de son ami.

-Tu vas faire quoi maintenant ?

-Je ne sais pas.

-Tu vas la laisser partir ?

-Je t'ai dis que je ne savais pas. Je ne peux non plus pas l'obliger à rester.

-Appelles la voyante elle saura sans doute te conseiller et je pense qu'elle sera soulagée de savoir votre humaine bien vivante et en sécurité auprès de toi.

-NON ! Cria Bella qui venait d'entrer dans la pièce. Elle se dirigea vers le foyer et tendit ses mains pour se réchauffer.

-Pourquoi t'es tu enfuies Bella ? Questionna Jasper.

-Je ne supportais plus ma vie. Répondit-elle leur tournant toujours le dos.

-Je suis désolé pour tes parents.

-Oui, moi aussi.

-N'avais tu donc personne pour t'aider ?

-Tous des hypocrites.

-Les Quileute ?

-Pas mieux que les autres.

-Sympa vos discussions. Je vais aller chercher du bois, je suppose que l'humaine à besoin d'un peu chaleur.

-Merci Peter.

-Après je retournerai en ville. J'ai dû relâcher mon souper et mon tout petit encas n'a pas suffit, au contraire il m'a mis en appétit. Au fait Charlotte reviendra dans deux heures environ, tachez de ne pas vous entre-tuer pendant ce temps.

-Très drôle.

-Oh oui ça l'est ! J'ai hâte de lui raconter tout ça à ma Charlotte. Jasper, non mais sérieusement, puis il partit en s'esclaffant.

-Pourquoi cela le fait rire ? C'est bien comme ça que tu t'appelles ? Demanda Bella sceptique en se tournant enfin vers le vampire blond.

-Oui, c'est seulement que Peter et Charlotte me nomment par mon grade. Je l'ai ai connu sous cette identité et avec notre passé commun et… Enfin toutes les personnes en dehors des Cullen m'appellent Major.

-Major, c'est pour ça que tu as pris la grosse tête ?

-Pas vraiment non. On va dire que je suis un peu redevenu celui que j'étais avant.

-Où sont les autres ? Demanda Bella avec crainte. Jasper senti l'angoisse de la jeune fille et lui répondit honnêtement afin de ne pas l'inquiéter d'avantage.

-Je ne sais pas. Bella surprise haussa un sourcil en signe d'interrogation silencieuse. J'ai quitté les Cullen peu de temps après que nous soyons partis de Forks.

-La vache ! Et Alice ne t'en a pas empêché ?

-Elle ne m'a pas retenu, dira-t-on.

-Pourquoi ?

-Si je te raconte mon histoire il faudra que tu me racontes la tienne également.

Bella s'enferma dans son esprit. Voulait-elle savoir ce qui lui était arrivé ? En toute franchise, oui elle était curieuse mais elle ne voulait pas relater sa vie de SDF. Déjà les réflexions qu'il lui avait faites, l'avaient touchée dans son orgueil alors lui parler de ce qu'était son quotidien, très peu pour elle.

-Ça va on s'en tiendra à cela, cependant j'ai une question. Comptes tu les avertir que tu m'as mise la main dessus.

-Si tu ne le souhaites pas je ne le ferais pas, en tout cas pas maintenant.

-Pourquoi pas maintenant ?

-Ils se font tous un soucis d'encre pour toi. Ils te cherchent depuis que tu as disparue.

-Pourtant j'avais bien précisé que je ne le souhaitais pas.

-Tu connais Alice.

-Malheureusement, répondit Bella avec une pointe de rancœur. Jasper ne répondit rien et se contenta d'analyser les sentiments de Bella.

-Tu l'aimes ?

-Alice ?

-Oui Alice. Qui d'autre ? Répliqua Bella sarcastique.

-Je crois.

-Tu crois ?

-Je survie plutôt bien à notre rupture.

-C'est bien ce que je me disais.

-A quel propos.

-L'histoire des âmes sœurs, ce n'est qu'une fable, un compte de fée pour les gentille petites humaines crédules.

-Sans doute, mais l'amour véritable existe. Tu en auras la preuve tout à l'heure lorsque tu verras Peter et Charlotte ensemble. Viens t'asseoir en attendant que ton eau soit chaude, il y a un dessus de lit propre dans l'armoire. Dit-il en désignant le meuble qui se trouvait à proximité du petit couloir qui menait aux chambres et à la pièce d'eau.

Bella alla chercher la courtepointe et vint s'installer sur le canapé à côté de Jasper. Elle prit le temps d'observer la petite maisonnette en tout cas ce qu'elle en voyait. Elle ressemblait un peu à celle de la petite maison dans la prairie en tout cas on aurait volontiers pu se croire à cette époque, s'il n'y avait pas eu le téléphone de Jasper posé sur la petite table basse.

Une cheminée, un coin cuisine où seule une table, quatre chaises et un petit meuble lui donnèrent des allures de cuisine. Elle avait vu la salle de bain et deux autres portes qu'elle n'avait pas osé ouvrir.

-Tu es très amaigrie, repris Jasper après de longues minutes de silence.

-Je ne mange pas toujours à ma faim, répondit cette dernière assez mal à l'aise toutefois. A quoi bon lui mentir, d'une part il avait une vue parfaite et en plus il était empathe.

-On va remédier à ça. Répondit-il.

-Jasper as-tu l'intention de me laisser repartir ? Demanda-t-elle avec appréhension.

-Pour être honnête pas pour le moment.

-Pourquoi ? S'exclama-t-elle furieuse en se redressant subitement.

-Parce qu'il est hors de question que je te laisse repartir dans cet état et assieds-toi, tu as besoin de reposer un peu.

-Tu n'es pas mon père !

-Pas plus que ton mari mais c'est comme ça.

-Tu ne me dois rien Jasper et ce n'est pas en me remplumant et en me donnant un toit au dessus de la tête que tu vas pouvoir soulager ta conscience !

-J'ai dit assieds toi ! Tonna-t-il.

Elle paraissait si faible qu'il avait peur qu'elle ne plie sous le poids squelettique de son corps. Elle s'exécuta se remémorant qu'il pouvait mettre en œuvre ses menaces tacites. Il reprit.

-Rien de ce que je pourrais faire ne pourra apaiser ma conscience Bella. Que ce soit en ce qui te concerne ou ce que j'ai pu faire dans le passé. Tous les Cullen te cherchent depuis trois ans et si tu es tombée sur moi alors que je ne te cherchais pas c'est que cela devait se faire. Je ne suis pas du genre à croire aux signes ou à ce genre de choses mais là tu dois avouer que t'offrir à un vampire et que ce dernier te ramène à moi c'est ce que j'appelle un signe.

-C'est ton pote, c'est normal.

-Oui, mais nous ne sommes pas seuls et malgré le passage de mes congénères, c'est sur lui que tu es tombée.

-Pourquoi es-tu le seul qui ne me cherchait pas ? Ne put-elle s'empêcher de lui demander.

-Au départ c'était ton souhait d'après ce que m'a dit Alice et je l'avais respecté, je le comprenais même. Et puis j'avoue qu'avec le temps et ta malchance légendaire, la pensée que tu étais décédée avait fait son chemin dans mon esprit puisque même Alice n'arrivait pas à te mettre la main dessus.

-Je vois et pourquoi maintenant tu ne respectes plus ce souhait ?

-Parce que si même moi j'ai le droit à des personnes qui m'entourent, qui m'aident et qui tiennent à moi, je ne vois pas pourquoi tu ne mériterais pas pareil traitement. Et puis je te connais, je ne peux tout simplement pas te laisser repartir comme ça, je ne me l'explique pas.

-C'est bien ma vaine de tomber sur des vampires altruistes, sur tous ceux qui peuplent la planète, je n'ai droit qu'à ceux qui éprouvent de la compassion.

-Il va falloir t'y faire, c'est toi qui inspires ce sentiment. Répondit-il légèrement amusé en se levant.

Il dépendit le chaudron suspendu à la crémaillère et installa celui qui était en attente sur la barre de fer.

-Tu vas bientôt pouvoir prendre ton bain. Au fait la porte en face de la salle de bains est ma chambre, je te la cède pour le temps que tu passeras avec nous.

-Monsieur est trop bon, rétorqua sarcastiquement Bella.

-Je t'en prie, répliqua-t-il sur le même ton depuis la salle de bain.


Lorsque Charlotte arriva elle déposa tout un tas de commission sur la table de la cuisine.

-J'espère que ça va lui convenir, je ne savais pas quoi prendre. J'ai pratiquement dévalisée l'épicerie de nuit. Dit-elle au Major.

-Je pense que ça suffira pour ce soir. Nous irons faire de vraies courses demain. Dit-il en regardant vite fait ce qu'avait acheté la compagne de Peter.

Rien de bien nutritif mais en tout cas cela permettra à Bella de caler son estomac pour ce qui restait de la nuit.

-J'ai besoin de toi Charlotte.

-Pourquoi faire ?

-Elle s'est endormie dans son bain.

-Je vois. Je vais la réveiller.

-S'il te plait. Je me suis permis de t'emprunter quelques affaires elle n'avait que des haillons qui empestaient sur elle.

-Tu as bien fait. Nous verrons également pour lui acheter quelques habits. Au fait elle reste avec nous, d'après ce que m'a dit Peter.

-Celui-là j'te jure. Oui pour le moment elle restera avec nous mais je te le dis, elle n'est pas vraiment d'accord avec cette invitation. Va falloir veiller au grain.

-On fera comme tu l'entends. Je vais la réveiller, déclara-t-elle en se dirigeant vers la salle de bain.

Elle frappa à la porte mais n'obtint pas de réponse, elle entra et découvrit une jeune femme pratiquement décharnée et endormie dans le baquet dans une position paraissait bien inconfortable pour un humain. Elle s'approcha et posa doucement la main sur l'endormie. Cette dernière sursauta et hurla lorsqu'elle vit la paire de prunelles rougeoyantes au dessus d'elle.

-Je suis désolée, je ne voulais pas te faire peur. Je suis Charlotte et le Major m'a envoyée pour te réveiller avant que tu ne tombes malade. Se justifia Charlotte qui avait reculé de quelques pas pour ne pas effrayer d'avantage l'amie du Major.

-Je… hum. Je suis désolée de t'avoir mouillée. Je suis Bella. Se présenta l'humaine embarrassée.

Charlotte lui adressa un sourire entendu. Elle savait qui était cette humaine, le Major leur en avait parlé et il leur avait raconté son histoire en tout cas la partie durant laquelle il l'avait côtoyée.

-Pourrais-tu me passer la serviette s'il te plait ? Demanda Bella. Charlotte s'exécuta en l'informant.

-Je suis passée à l'épicerie de nuit pour toi. Comme je ne sais pas vraiment ce que tu manges ou ce que tu aimes, j'ai pris tout un tas de choses. C'est à la cuisine.

-Je ne suis pas difficile et je te remercie. J'arrive dès que je me serai habillée.

-Très bien à tout de suite. Déclara Charlotte en refermant la porte derrière elle.

-Elle est jolie mais un peu maigre, ne put-elle s'empêcher de commenter en voyant le Major qui attendait à côté de la porte.

-Quand elle aura repris un peu de force et qu'elle se sera reposée, elle le sera d'avantage.

Ils allèrent à la cuisine où ils prirent place afin de planifier leur sortie shopping. Charlotte accueillait cette perspective avec joie. Elle était la seule femme de ce clan et certaine fois une présence féminine lui manquait surtout pour faire ce genre d'activité.

-Ne t'emballe pas Charlotte, Bella n'a jamais vraiment été une adepte du shopping.

-Les gens changent avec le temps, répliqua cette dernière en levant les yeux sur l'humaine qui venait de les rejoindre.

-Je n'en suis pas certaine, répliqua Bella en s'approchant des sacs de provisions.

Elle farfouilla un peu et trouva des sandwichs industriels, des chips, des paquets de gâteaux, de l'eau, des sodas et même des crèmes desserts au chocolat. Elle prit un sandwich une bouteille d'eau et une crème dessert. Un vrai festin de Roi lorsque l'on pensait à ce qu'elle avait été obligée d'avaler ces dernières années.

-J'espère que ça ira ? Demanda Charlotte un peu gauche.

-C'est parfait, le meilleur repas que j'ai fait depuis un an au moins. Répondit sincèrement Bella.

Jasper était mal à l'aise, il se sentait fautif de ce qu'elle était devenue et de ce par quoi elle était passée.

-Donc demain lorsque tu te réveilleras nous irons en ville. Nous ferons de vraies courses, nous prendrons tout ce dont tu as besoins et nous irons t'acheter des vêtements. J'en profiterais pour acheter un canapé plus confortable et plus grand ainsi qu'un nouveau matelas. Tu devras te contenter de celui qui est là pour cette nuit.

-Qui te dis que je ne vais pas me faire la belle d'ici là ?

-D'ici, tu seras incapable de retourner à la civilisation. Au pire tu t'enfonceras dans les marécages au risque de te faire engloutir dans les sables mouvants qui entourent la maisonnette. Au mieux tu t'y perdras et quoi qu'il en soit nous te retrouverons avant tout ça. Quant à demain je ne te lâcherais pas d'une semelle.

-J'ai déjà réussi à te fausser compagnie une fois, je te le rappelle.

-C'est vrai et je ne refais jamais deux fois la même erreur, toilettes ou pas toilettes. Je te conseillerai d'ailleurs de pourvoir à cela parce que je te suivrais jusque là dedans.

-C'est vrai que vous êtes amusant tous les deux. Constata Charlotte un sourire aux lèvres.

Jasper la gratifia d'un sourire amusé et Bella haussa les épaules avant de se replonger dents en avant sur son sandwich.

-Elle va se réveiller oui, grommela Peter pour la énième fois. Il était 16h15 et ils attendaient le réveil de la belle endormie afin de pouvoir partir.

-Elle a besoin de récupérer. Elle était épuisée et à bout de force, expliqua patiemment Jasper.

-Si l'on en faisait l'une des nôtres, elle n'aurait plus besoin de dormir.

-Nous n'en ferons rien, de plus je ne suis pas certain qu'elle apprécie. Elle ne pense déjà qu'à s'enfuir, si elle venait à être changée elle aurait plus de chance d'y parvenir et ce serait trop dangereux.

-Tu sais que c'est de la séquestration ce que tu fais. Commenta Charlotte.

-Il parait mais pour Bella c'est différent, personne ne la recherche.

-Ton ancien clan la recherche. Avança Peter.

-Si tu veux mon avis Alice doit déjà être au courant.

-C'est possible, effectivement. Accrédita Charlotte.

-Tu pourrais te servir de ton don pour la rendre plus docile, repris Peter.

-Que sous entends-tu par là ? Demanda Jasper suspicieux sentant un sentiment chez Peter qui le dérangeait.

-Elle est jolie, elle a du caractère, elle ne s'écrase pas devant toi. Elle a tout d'une vraie femme, si tu veux mon avis.

-Je ne le veux pas et il est hors de question que je fasse ce à quoi tu penses. J'ai beaucoup de respect pour elle et après ce qu'elle a vécu elle n'a pas besoin d'une énième tromperie ou manipulation.

-Tu vas lui dire pour le télépathe ? Questionna Charlotte.

-Seulement si elle me pose la question et comme elle n'a pas l'air prête à aborder le sujet je ne le ferait pas non plus. Taisez-vous elle se réveille, Averti Jasper en mettant fin à la discussion.

Bella s'étira avec contentement, elle n'avait plus dormi comme ça depuis longtemps. Elle tourna la tête dans toutes les directions et se rappela où elle était. Une pointe d'agacement s'insinua en elle.

Elle se leva et enfila le peignoir que Jasper lui avait gracieusement prêté puis sortie de la chambre afin de les rejoindre.

-Ah, enfin ! S'exclama Peter une lueur taquine dans le regard.

-Tu ne me manquais pas toi. Grommela-t-elle de mauvaise humeur en s'arrêtant à quelques pas du canapé.

-Bonjour à toi aussi, Aurore.

-Aurore ? Reprit-elle surprise.

-Va falloir revoir tes classiques. Aurore, la Belle Au Bois Dormant.

-Je crois qu'on n'a pas les mêmes classiques en littérature.

-Peter t'a ramené un pot de café soluble et du pain pour ton petit déjeuné. Coupa Jasper ne voulant pas retomber dans l'une de ces conversations exaspérantes dont Bella semblait avoir le secret et encore moins lorsque cela impliquait Peter. Charlotte échangea un regard entendu avec le Major alors que Bella haussait les sourcils de surprise.

-Si tu veux que je te croque il va falloir t'engraisser un peu, lui signifia-t-il avec un clin d'œil. Bella leva les yeux au ciel et se dirigea dans la cuisine sans répondre à la provocation.

-Une question pendant que je mets l'eau à chauffer. Où est ce que je dois aller pour avoir un petit moment d'intimité ?

-Un petit moment d'intimité ? Reprit Peter.

-C'est dehors derrière la maison. Répliqua Jasper qui avait saisi le sens de sa phrase et qui ressentait également l'envie pressante de la jeune humaine.

-Tu m'accompagnes ? Lui demanda-t-elle ironiquement.

-Je pense que tu sauras t'en sortir toute seule mais en cas de besoin, je suis sûr que Peter se fera un plaisir de venir à ton secours.

-Euh, si vous pouviez me laisser en dehors de tout ça. Je vous en serais reconnaissant. Répliqua le concerner avec une moue dédaigneuse.


-Tu sais que je suis seule à manger ?

-Nous ne pourrons pas revenir tous les jours. La prochaine météo favorable sera dans un peu plus d'une semaine d'après le journal.

-Tu comptes me retenir autant de temps.

-Nous verrons bien. Il te faut aussi du nécessaire pour ta toilette. Renchérit-il afin de détourner la question.

-Oui p'pa, souffla Bella d'agacement. Où sont Peter et Charlotte ?

-Ils sont partis chercher le matelas et le canapé.

-Tu sais tu n'as pas besoin de te donner tout ce mal et de dépenser autant d'argent pour moi. Je n'ai pas l'intention de m'éterniser et en plus c'est très largement confortable pour moi. Je te rappelle que je vie et dors dans la rue habituellement.

-Ce n'est pas que pour toi, nous apprécions le confort nous aussi.

-Mouais et il parait que vous êtes douer pour le mensonge.

-En ce qui te concerne tu as fait des progrès dans ce domaine.

-Je ne t'ai pas menti ! S'offusqua-t-elle.

-Pas même quand tu certifies que cette vie de nomade te convient ?

-Elle me convient.

-Je suis empathe Bella et cela me permet de sentir aussi que tu prends goûts à nos échanges sociaux.

-Tu sais Jasper, je vais te donner un petit conseil. Il n'est pas toujours de bon ton de mettre en avant ta particularité. Et les filles n'aiment pas forcément qu'on vienne fouiner dans ce qu'elles cachent.

-Donc tu avoues apprécier ma compagnie et celles de Peter et Charlotte également.

-A quoi bon le nier puisque tu es empathe, cependant sache deux choses. La première c'est que cela est certainement dû au fait que j'ai pu avaler des choses consistantes et que j'ai pu rattraper mon sommeil en retard. Ce qui fait que je suis particulièrement de bonne humeur. La seconde, il faut que tu fasses entrer dans ton esprit que de toute façon je vais repartir et qu'à par me tuer ou me ligoter jusqu'à la fin de mes jours, cela arrivera.

-C'est tentant comme proposition. Répliqua le Major avec un sourire en coin.

-Et n'essaies même pas de m'éblouir, grogna Bella alors qu'il était déjà trop tard.

Jasper rigola ouvertement alors que Bella se renfrogna et accéléra le pas poussant son caddie afin de le distancer.

Lorsqu'il la rejoignit elle était dans le rayon hygiène et observait les différentes marques de tampon, ne sachant laquelle choisir. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas eu besoin de choisir ses protections périodiques, vu qu'elle se contentait de celles que lui offraient les centres pour SDF. Elle se décida pour celle qu'elle prenait dans sa vie d'avant, lorsqu'elle avait encore une vie.

-J'avais oublié ce détail, lui avoua Jasper soudain embarrassé. Cette fois-ci c'est Bella qui éclata de rire devant la gêne visible du vampire.

-Si j'avais su que cela te rendrait mal à l'aise je t'aurai averti plus tôt. Tu as trois jours de tranquillité. Tout compte fait, avoir une femme humaine sous ton toit ce n'est pas la meilleure idée que tu as eue ? Le railla-t-elle.

-Je saurais faire avec.

-Peter et Charlotte également ? Cela risque de les incommoder.

-Tu n'auras qu'à leur poser la question, retourna-t-il en lui resservant son sourire éblouissant afin de reprendre l'ascendance sur la jeune femme.

-C'est déloyal ce que tu fais.

-Qui a dit que je serais loyal ?

-Moi qui te prenais pour un gentleman.

-Je peux l'être également. Tu as finis ?

-Plus que les produits pour le corps et on a fait le tour. Répondit-elle.


-Merde ! Grogna Jasper en pénétrant dans la maisonnette.

-Tu vas enfin me dire ce qu'il se passe ? Questionna Bella à bout de patience. Elle avait vu Jasper se tendre alors qu'ils remontaient à pied le long sentier qui menait à la maison dans un silence qui se faisait de plus en plus lourd. Elle avait d'ailleurs été surprise qu'il ne recommence pas son petit manège lors de leur départ, soit la porter afin d'effectuer plus vite les deux kilomètres qui les séparaient de l'endroit où Jasper avait garé sa voiture. Cela l'aurait bien arrangé en fait, même si elle ne l'avouerait pas car elle était anormalement fatiguée et pourtant elle avait bien dormi et n'avait pas tant marché que ça.

Il ne répondit pas à sa question et prit son téléphone.

-Peter, nous avons un problème.

-Quel genre de problèmes ?

-Du genre vampirique et cela n'annonce rien de bon.

-On arrive, nous serons à la maison dans moins d'un quart d'heure, répondit Peter avant de raccrocher.

-Jasper que ce passe-t-il ? Demanda Bella un peu plus inquiète.

-Victoria et deux autres fragrances que je ne connais pas. Je savais qu'on aurait dû la traquer.

-Encore elle. Se lamenta Bella.

-Tu l'as revue ? S'étonna Jasper.

-Oui et non. Elle m'a envoyé Laurent quelques mois après votre départ mais les Quileute l'ont tuée. Elle m'a renvoyé deux autres vampires après Laurent et ils y sont passés aussi. Cependant ils ont eu le temps de tuer Quill Junior, après ça les loups m'ont abandonné. J'ai dû choisir l'Université d'El Paso alors que Pittsburgh avait accepté ma candidature.

-Pourquoi as-tu choisi El Paso ?

-A cause du climat, les vampires ont plus de mal à se déplacer sous un soleil ardent, je ne te l'apprends pas ?

-Effectivement.

-J'ai su qu'elle me cherchait toujours lorsque je suis revenue. Les Quileute ne me parlaient plus mais un soir, Sam, le chef de la meute est venu me trouver chez moi quelques jours seulement après l'enterrement de mon père. Il m'a signifié qu'il ne souhaitait plus me protéger car Jacob avait été blessé lors d'une énième attaque et que je mettais en danger la vie de tous les habitants de Forks. Jasper grogna sa colère et Bella fit quelques pas en arrière instinctivement.

-C'est pour ça que tu es partie ?

-C'était l'une des raisons, oui.

-Pourquoi ne pas avoir demandé de l'aide à Alice ? Tu savais qu'elle pouvait te voir si tu l'avais désiré.

-Jasper, vous m'avez tous abandonné sans même un au revoir, sans une explication. Vous saviez qu'elle existait et qu'elle allait revenir pour moi. Je suis au courant de la réaction des soit disant âmes sœurs lorsque l'un deux meurt. L'autre cherche inlassablement à se venger. Votre clan était trop vaste pour qu'elle s'en prenne à vous, elle s'est rabattue sur moi. Et puis Edward m'a bien signifié qu'il ne voulait plus de moi dans sa vie. De quoi aurais-je eu l'air si j'étais revenue en vous implorant ?

-Ne confonds pas tout le monde Bella. Ce qu'Edward t'a dit ne concernait que lui et il avait des raisons pour le faire, bonnes ou pas c'est lui qui a choisi. Cependant le reste de la famille s'en veut pour ce qui est arrivé.

-Tu crois que huit ans après, ça va me soulager.

-Je ne dis pas cela pour te soulager, je t'informe seulement d'une réalité. L'autre réalité du moment c'est qu'elle n'a pas abandonnée la partie, elle t'a retrouvée, dit il en s'installant autour de la table. Nous devons voir comment gérer la situation, ils ne sont que trois ça ne va pas nous poser de problème mais nous sommes obligés de nous parer à toutes éventualités avec toi en présence.

-Je vais repartir et continuer ma vie telle qu'elle était avant.

-Ce n'est pas une solution. Elle t'a retrouvée et maintenant elle a une piste. Elle te suivra à la trace et finira par t'avoir.

-Et alors je suis destinée à mourir de toute façon.

-Mais pas de cette façon et arrête de me contrarier ! J'essaie de rester calme et de te faire comprendre les choses afin de trouver des solutions acceptables mais tu ne m'aides pas.

Bella haussa les épaules et commença à ranger les courses dans les placards.

-Bella je suis désolé, je ne voulais pas te froisser mais ton entêtement à tendance à m'irriter.

-Je ne veux pas que tu fasses tout ça. C'est ma vie, ce sont mes problèmes et si tu ne m'avais pas retenue elle ne m'aurait certainement pas retrouvée puisque que je serai déjà repartie.

-De toute façon ce qui est fait et fait et maintenant que je sais que tu as l'autre dégénérée aux fesses, ne croit pas un instant que je vais te laisser repartir. Je vais m'occuper de cette histoire et après on avisera.

-Mais pourquoi fais tu tout ça ? Après tout nous ne nous étions jamais vraiment parlé avant ?

-Je te l'ai dit.

-Arrêtes Jasper.

-Encore en train de vous disputer les amoureux. On vous entend à trois kilomètres. Oh putain ! Ils sont rentrés dans la maison aussi ! S'exclama Peter.

-Ouais. Asseyez-vous, je vous raconte tout ce que je sais. Leur dicta Jasper.

Tous s'exécutèrent et Bella également tout en jetant un regard noir à l'ami du Major pour sa vanne à deux sous. Jasper leur raconta toute l'histoire, ils en connaissaient une partie mais il rajouta ce que Bella venait de lui apprendre, la faisant intervenir pour éclairer certains points de temps à autre.

Au bout du compte ils décidèrent que Peter et Charlotte patrouilleraient régulièrement autour de la maison et que Jasper serait assigné à la protection rapprochée de Bella car ayant le plus d'expérience et un don lui permettant de pouvoir gérer plusieurs vampires à la fois, il était plus à même de s'en charger.

Bella ne se sentit aucunement irritée ou agacée, ce qui était étrange car quelques heures auparavant elle aurait fait n'importe quoi pour se retrouver sous les dents d'un vampire. Ce qu'elle avait d'ailleurs fait.

Bizarrement elle ne le souhaitait plus, elle ne voulait plus cette mort mais plus encore elle ne désirait plus mourir non plus. En tout cas l'idée que Victoria puisse lui tomber dessus la terrifiait d'avantage. Elle se souvenait des mots de Laurent avant qu'il ne s'enfuie en courant les loups aux trousses.

-Qu'est ce qu'il y a Bella ? Questionna Jasper en ressentant l'effroi de la jeune femme.

-Un vieux souvenir déplaisant, répondit-elle.

-Concernant Victoria ?

-Concernant Laurent. Les deniers mots qu'il m'a dit avant de se faire traquer par les loups. Elle frissonna autant de froid qu'à la pensée de ce qu'elle avait ressenti à ce moment là.

-Il ne peut plus rien contre toi Bella, tenta de la réconforter Charlotte.

-Sois heureuse que ce soit moi qui t'aie trouvée car je n'aimerais pas subir ce qu'elle a imaginé pour toi. Retranscrit-elle.

-Elle ne t'approchera pas je t'en fais la promesse Bella. Lui jura Jasper avec conviction.

Cette dernière baissa la tête à la fois gênée et reconnaissante. Elle ne comprenait pas vraiment ce revirement de situation et de comportement qui s'opérait chez elle. Et pour tout dire elle était soulagée quelque part de pouvoir se reposer sur quelqu'un. Des années durant elle avait dû tout affronter seule et aujourd'hui elle était épuisée. Jasper avait sans doute raison, peut être que le fait qu'il soit revenu dans sa vie était un signe, lequel elle ne le savait pas mais en tout cas elle en était présentement rassurée. Elle se sentait délestée d'un poids énorme.

-Tu veux prendre un bain Bella ? Questionna Charlotte afin de lui changer un peu les idées.

-Je me contenterai d'une toilette de chat ce soir. Je vais préparer à manger, il y a longtemps que je n'ai pas cuisiné et ça va me permettre de chasser un peu tout ce que j'ai en tête.

Elle se leva et commença à réunir les ingrédients pour son repas. Jasper et Peter se rendirent dans le canapé pour laisser de la place à Bella. Charlotte resta près de l'humaine observant chacun de ses gestes et essayant de se rappeler si elle avait fait ses mêmes gestes dans sa vie humaine, cependant elle n'en trouva aucune trace dans sa mémoire.

Après avoir mangé sous l'attention des trois vampires qu'elle avait tenté d'ignorer, elle fit sa vaisselle et retourna près d'eux. Cependant elle se trouva confronter à un petit problème. Le canapé n'avait que trois places. Devant sa gêne Peter sourit mais avant qu'il n'ait eut le temps de prononcer la moindre parole, sa compagne s'installa sur ses genoux.

-Merci, lança Bella un peu embarrassée.

-Tu comprends pourquoi un nouveau canapé ? S'amusa Jasper alors que Bella s'installa à ses côtés. L'exiguïté du canapé fit qu'elle était collée contre lui.

-Ouais, je comprends. Et pour changer de sujet afin qu'aucun d'eux s'aperçoivent de son embarra. Que faites vous durant vos soirées ici ?

-Ça dépend. On discute, on lit, on joue aussi de temps à autre mais c'est exclu pour toi, répondit Charlotte.

-Pourquoi ?

-Nos jeu sont un peu musclés, répondit Jasper en se levant. Il alla dans sa chambre qui était maintenant celle de Bella et revint avec des livres et un dessus de lit.

-Il me semble que tu avais une passion pour cet auteur, lui dit-il en lui tendant un livre. Elle regarda la couverture et son regard s'illumina et pétilla subitement.

-Raison et Sentiments, lu Bella d'une voix presque chevrotante.

-D'après mes souvenirs tu aimais Jane Austen.

-C'est exacte et j'aime toujours.

-C'est la seule œuvre d'elle que je possède, mais nous pourrons toujours remédier à cela dans l'avenir.

-C'est vraiment très gentil, le remercia Bella.

Il se réinstalla dans le canapé après lui avoir donné la couverture afin qu'elle se couvre. Elle était entre trois vampires aux températures glacées, c'était une nécessité pour qu'elle puisse rester auprès d'eux.

-Tu veux un peu plus de lumière ? Demanda Charlotte en augmentant tout de même la flamme de la lampe à huile.

-Ca ira merci. Répondit Belle en se plongeant sans attendre dans son livre.

Elle ne s'aperçut pas que Jasper avait passé son bras derrière elle sur le dossier du canapé afin de lui laisser un peu plus d'espace. Il ouvrit d'une main son livre et plongea à son tour dans le roman « Fort comme la mort, de Maupassant » qui avait suscité son intérêt ce soir.

-Il a trouvé son double. Elles vont être morbides nos soirées surtout si on ne peut plus aller se balader.

-Tu peux toujours commencer tes rondes si le cœur t'en dit, répliqua Jasper sans lever les yeux de son bouquin.

-Mouais, maugréa Peter. Allez vient bébé on va aller voir ailleurs ce qu'il se passe.

Elle lui déposa un baiser sur sa joue et ils sortirent sans même attirer un regard des deux lecteurs.

Jasper après quelques heures de lecture, sentit la tête de Bella tomber contre son épaule. Il ne bougea pas mais il fut incapable de reprendre sa lecture. Peter et Charlotte étaient revenus mais avaient rapidement pris congé dans leur chambre et il en était content car il était visiblement troublé par cet abandon involontaire de Bella.

Étrangement il se sentait bien, serein, tranquille. Il appréciait la douce quiétude du moment, sentir la chaleur de Bella contre lui, sentir son souffle léger parvenir jusqu'à son cou. Sentir sa délicate fragrance floral et profiter de son apaisement émotionnelle. Il n'osa pas bouger pour ne pas rompre cette sensation de bien-être qu'il ressentait rarement.

Cependant il dut se résoudre au bout de quelques heures à la porter dans son lit avec une légère inquiétude. Il sentait la température du corps de la jeune femme augmenter et il avait l'impression que sa respiration était moins fluide que d'ordinaire.

Il resta à son chevet et ses craintes furent confirmées lorsque Bella se mit à délirer. Jasper s'approcha de la jeune fille et lui posa sa main sur le front, elle était brûlante et transpirante. Charlotte et Peter arrivèrent eux aussi près du lit de la jeune femme.

-Qu'est-ce qu'elle a ? Demanda Peter incertain.

-Elle est malade, elle a beaucoup de fièvre. Bella, Bella, c'est moi. Essaya-t-il de l'appeler en la secouant légèrement. Elle avait ouvert ses yeux mais son regard était vitreux, comme si elle ne voyait pas ce qu'il se passait, ce qui devait être le cas.

-Papa … gémit-elle. Papa...

-Non Bella, c'est Jasper.

-Elle délire, constata Charlotte. Il faut faire baisser sa fièvre.

-Je vais lui préparer un bain. Proposa Peter.

-C'est une bonne idée. En attendant le Major et moi allons tenter de faire tomber cette saloperie.

-Comment ? Questionna Jasper.

-Toi tu restes avec elle, allonges toi à ses côté le temps que le bain soit prêt, moi je vais essayer de trouver des médicaments.

-Nous sommes en pleine nuit. Contra Peter.

-Et alors ce n'est pas une petite effraction qui va me faire peur.

-Charlotte ce n'est pas raisonnable. Victoria et son clan son quelque part autour d'ici. Nous allons nous débrouiller comme ça pour ce qui reste de la nuit et si vraiment sa fièvre ne descend pas, nous l'emmènerons à l'hôpital dès l'aube. Proposa Jasper en se déshabillant.

-Je pense que c'est plus prudent effectivement, renchérit Peter.

-OK je vais déshabiller Bella et je viens t'aider. Abdiqua-t-elle de mauvaise grâce.

Elle s'affaira à retirer le plus de vêtement possible à la jeune fille qui s'était chaudement couverte. Bella se retrouva en sous vêtement, gémissant et prononçant des paroles incohérentes.

-Couches toi à ses côtés et prends la dans tes bras, si ça devient difficile pour toi appelles moi et je prendrais le relais, précisa Charlotte en quittant la chambre pour aller aider Peter.

-Il va falloir attiser le feu également, elle va sans doute passer par une période de froid par la suite. Ils font tous ça les humains quand ils ont de la fièvre, d'après ce que j'ai vu à la télé. Expliqua Charlotte.

-Je vais chercher nos couvertures et déplacer le canapé pour le rapprocher du feu.

-Oui c'est une bonne idée. Cette maison n'est vraiment pas adaptée pour une humaine, dit elle en sortant pour aller au puit.

-Chut Bella, ça va aller. Susurra Jasper en prenant le corps brûlant de la jeune femme contre lui. Bella délirait encore, elle baragouinait des choses que Jasper ne comprit pas. Ça avait un rapport avec un sac de couchage.

Il se demandait comment il avait pu passer à côté de ses symptômes. On ne tombait pas malade aussi gravement en l'espace de quelques heures, pensa-t-il. Si Carlisle avait été présent il aurait vu quelque chose ou mieux il aurait pu intervenir rapidement et faire ce qu'il fallait.

-Charlotte, appela-t-il pas trop fort pour ne pas déranger Bella qui venait de replonger dans son sommeil.

-Oui, répondit-elle en apparaissant.

-Veux-tu joindre Alice, s'il te plait.

-Pourquoi ?

-Je ne veux pas appeler Carlisle parce que Bella m'en voudrait si elle l'apprenait. Et si je venais à le faire, il voudrait venir ici pour s'en occuper et je doute qu'elle apprécie. Mais j'ai besoin de savoir quoi faire et de quoi il en retourne. Ce n'est pas normal, c'est trop brutal.

-Je vais le faire, déclara-t-elle. Elle se saisit du téléphone de l'empathe et appela l'ex-femme de ce dernier.

-Bonjour Charlotte. Je suis désolée je voulais vous appeler plus tôt mais je n'arrivais pas à me défaire de ma famille. Il faut l'emmener d'urgence à l'hôpital, elle à une hépatite fulminante.

-Tu es certaine de ça ? Demanda Charlotte un peu affolée.

-Je viens d'en avoir la confirmation. Il ne faut pas perdre de temps, il lui faut une greffe et le donneur ne va pas tarder à mourir mais le temps qu'ils fassent les examens pour confirmer le greffon ira à un autre patient si vous tardez.

-Merci Alice. Déclara Jasper en se relevant.

-Ne t'en fais pas et au fait oui je savais qu'elle était avec toi. Je l'ai vu la semaine dernière.

-Pourquoi ne pas m'avoir averti ? Et pourquoi n'es-tu pas ici ?

-J'ai mes raisons. Ne t'en fait pas ça va aller. Cependant ne tardez pas, chaque minute qui passe est vitale. Et non je ne dirais rien à personne. Je dois y aller Edward va arriver. On se rappelle. Prononça-t-elle avant de raccrocher subitement.

Jasper qui était déjà habillé s'attela à revêtir Bella également. Une fois fait, il l'enveloppa dans le dessus de lit et la prit dans ses bras.

-On y va, déclara-t-il en passant la porte.

Ses deux amis sur les talons, il couru aussi vite qui lui était permis de le faire sans trop ballotter Bella dans ses bras afin de rejoindre la voiture. Peter s'installa au volant tandis que Jasper prenait place à l'arrière de la berline américaine avec la jeune femme.

Un silence angoissé régnait dans la voiture et le trajet sembla durer une éternité, pourtant Peter poussait dans ses limites, les possibilités du moteur. Jasper posa sa main sur le front de Bella afin de la soulager un peu de cette fièvre dangereusement persistante.

-Lorsqu'on y sera, il serait bien que vous restiez à l'extérieur afin de maintenir une surveillance. Je ne veux pas que Victoria ou l'un des siens approchent de l'hôpital.

-A vos ordres Major, répondit Peter extrêmement sérieux.

Lorsqu'ils arrivèrent Jasper rentra en courant dans l'accueil des urgences, ne se souciant pas de toutes ces douleurs qui l'atteignaient ni même des odeurs de sang mélangées aux détergents et autres substances médicales qui l'assaillaient. Etre dans un hôpital était en temps normal un véritable calvaire pour lui, trop de souffrance, trop de sang, trop d'odeurs nauséabondes pour ses qualités de vampire et d'empathe.

-Monsieur, qu'est ce qu'elle a ? Demanda un infirmier qui s'était précipité à son entrée.

-Elle est brûlante de fièvre, elle délire et depuis quelques minutes son teint jaunis. Expliqua le Major.

-Nathalie, appelle le docteur Carter je pense qu'on a un cas d'hépatite.

-Ça lui est arrivé comme ça brutalement, sa fièvre est montée subitement en l'espace de quelques minutes. J'ai essayé de la réveiller mais elle n'a pas l'air d'être consciente et depuis elle dort.

-Elle ne dort pas elle est dans le comas. Merde elle fout quoi Carter ? S'impatienta l'infirmier.

-Je suis là ! Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda une femme d'une cinquantaine d'années.

L'infirmier détailla ce que venait de lui apprendre Jasper et tout comme lui, la doctoresse s'affola.

-C'est pas bon du tout. Venez avec nous ! Lui dicta la femme en le précédent.

Ils passèrent des portes battantes et se dirigèrent vers une pièce assez isolée du reste du service.

-Quarantaine obligatoire pour tout le monde le temps des examens. Annonça-t-elle en fermant la porte. Elle attrapa le téléphone mural.

-J'ai un cas d'hépatite suspecté. Veuillez m'apporter les différents kits d'analyses devant la salle de quarantaine, ordonna-t-elle à la personne au bout du fil. J'ai également besoin d'avoir des analystes près dans moins de quinze minutes, je crains une hépatite fulminante. Puis elle raccrocha et alla au lavabo tout en commandant à l'infirmier.

-Déshabillez-la moi. Je dois l'ausculter. Comment s'appelle-t-elle ?

-Isabella Swan. Répondit le Major s'attelant lui aussi à déshabiller la jeune femme.

-A-t-elle des antécédents d'hépatite ?

-Je ne sais pas.

-A-t-elle eu des signes de fatigues, de nausées, des céphalées, des douleurs musculaires, une perte d'appétit ?

-Je n'en sais rien docteur, je l'ai retrouvé i peine moins de quarante huit heures. Elle vivait dans la rue depuis près de trois ans. L'informa-t-il.

-Je vois. A-t-elle de la famille ou des proches qui pourraient me fournir des renseignements ?

-Non elle n'a plus personne à part moi.

-Ça ne va pas nous aider. Il nous faut un bilan complet, il faut absolument trouver la cause de son état.

-Vous êtes certaine que c'est une hépatite fulminante ?

-Seuls les résultats des bilans hépatiques pourront nous le certifier, mais à 90% je dirais que oui. Répondit-elle en apposant son stéthoscope au niveau des poumons de Bella, puis ensuite elle tapota sur le torse de la jeune fille en faisant une grimace qui n'avait rien d'engageant.

-Qu'est-ce qu'ils foutent avec les kits ? Grommela-t-elle.

-Ils arrivent, informa Jasper qui entendait le chariot se rapprocher. Elle se précipita à la porte en dictant à l'infirmer de préparer une perfusion.

Jasper était anxieux, la doctoresse allait prélever du sang à Bella alors qu'il était présent dans la pièce. Il fallait qu'il sorte maintenant afin d'éviter un incident qui serait néfaste à toutes les personnes présentes.

-Je peux sortir le temps que vous fassiez les prélèvements.

-Ce n'est pas très prudent, on ne sait pas encore à quel genre d'hépatite nous avons à faire, il y a un risque de contamination importante d'ailleurs nous devrons vous faire à vous aussi des tests.

-J'ai été vacciné pour toutes les formes d'hépatites, mon père est médecin. Et pour éviter la contamination, je peux prendre l'un de vos masques. Je dois appeler mon père justement pour l'informer de l'état de Bella.

Elle le regarda un instant se demandant s'il était judicieux de le laisser partir mais quelque chose, qu'elle ne s'expliquait pas la poussait à accéder à sa requête.

-Bien, vous en profiterez pour passer par l'accueil afin de remplir les formulaires d'admission de mademoiselle. D'ailleurs qui est-elle pour vous ? Pas que ça ait une grande importance, mais elle va être transférée en soins intensifs et il n'y a que la famille qui peut visiter les patients.

-Nous étions fiancés. Mentit Jasper.

-OK, précisez-le au présent dans la fiche de renseignements. Les règles sont strictes mais elle aura besoin de quelqu'un auprès d'elle.

-Oui, merci docteur, déclara-t-il avant de prendre rapidement la tangente après s'être saisi du masque que lui tendait l'infirmer.

Après avoir rempli la considérable tonne de papiers que lui avait remis l'infirmière d'accueil, il rejoignit Peter et Charlotte un peu en retrait du bâtiment hospitalier.

-Alors ?

-Ils sont en train de lui faire tout un tas d'analyses, j'ai préféré partir ça devenait insoutenable pour moi là dedans.

-Tu vas pouvoir y retourner ? Questionna Charlotte avec compassion.

-Oui mais j'ai besoin d'un bon bol d'air frais et puis je vais devoir aller chasser avant.

-Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Interrogea Peter.

-On attend. Alice a dit qu'elle aurait une greffe et elle a dit que tout se passerait bien, donc nous n'avons pas d'autre choix que d'attendre.

-J'espère vraiment que tout ira bien. Soupira Charlotte. Je l'aime bien cette fille.

-Ouais moi aussi, malgré son fichu caractère. Admit Peter.

-Elle est passée par des moments pas vraiment faciles, mais elle est forte elle va se sortir de tout ça.

-Surtout si tu veilles sur elle, Jasper. Se moqua Peter.

-Arrête ça, le moment n'est pas à la plaisanterie ! Gronda le Major.

-Tu as dis qu'elle allait s'en sortir, que la voyante te l'avais dit.

-Oui, je sais mais je n'aime pas les émotions que tu m'envoies.

-Je n'y peux rien et puis moi je trouve que vous êtes plutôt bien assortis tous les deux.

-Il a raison Peter ce n'est pas le moment et puis c'est à eux seuls de voir cela, même si je partage ton avis. Comme je l'ai dit elle me plait bien cette fille. Renchérit Charlotte d'un air légèrement espiègle qui détonnait avec l'ambiance de quelques minutes auparavant.

-Je vais chasser. Faites attention à Victoria ! D'ailleurs nous reparlerons de son cas plus tard à celle-ci.

-Pas de problème Major. Répondit Peter.


Voilà pour cette première partie. J'espère qu'elle vous aura donné envie de lire la suite qui arrivera la semaine prochaine. Il y aura un peu plus d'action ;)

Je vous souhaite une bonne semaine.

Beti.