Bonjour tout le monde. Me revoilà avec la seconde version (et j'espère la dernière) de Distortion. J'ai décidé de changer totalement l'histoire même si l'histoire général ressemble quelque peu à la première version. Pour le moment, je n'ai qu'une vague idée de la direction qu'elle va prendre mais j'espère que ça ira. Je suis aux Etats Unies pour le moment et comme je ne vis pas la vie que j'espérais, je pense avoir le temps pour continuer d'écrire cette histoire. J'espère que ce premier chapitre va vous plaire et veuillez m'excuser par avance pour les fautes de grammaire, je n'ai pas de beta pour me relire.

Les personnages de cette histoire sont la propriété de Suzanne Collins.


Prim devait être morte d'inquiétude.

Je n'avais pas le souvenir d'avoir eu un hiver aussi rude depuis de nombreuses années. Nous devions être bien en dessous du zéro degré, le gel s'étant formé partout où cela était possible. Mes précédentes traces avaient, sans grand étonnement, été effacées par la neige et ce ne fut qu'avec l'aide des troncs d'arbres, que je réussi à atteindre le parking, où seul ma voiture se trouvait.

Après ce qui semblait être une éternité pour la faire démarrer, il me fallut le double du temps habituelle pour rentrer chez moi.

Prim m'attendait, assise au coin du feu, Buttercup sur ses genoux. L'odeur du ragout qu'elle avait probablement du cuisiner, embaumait toute la maison et j'entendis soudainement mon ventre crier famine.

« Tu es rentrée ! » Elle se leva brusquement, faisant par la même occasion tomber Buttercup. « J'étais morte d'inquiétude Katniss et tu ne répondais pas à ton téléphone. »

Merde, j'avais totalement oubliée d'utiliser mon téléphone, même si je savais parfaitement que le réseau était atroce dans la forêt.

« Oui je suis vivante. » Prim détestait que je parte en forêt l'hiver toute la journée, surtout lorsque Gale ne pouvait pas m'accompagner.

« J'ai encore moins envie de te laisser toute seule maintenant. Tu imagines le sang d'encre que je vais me faire ? »

« Le mariage est dans quelques jours, Gale pourra de nouveau m'accompagner quand Madge l'aura totalement épuisé. »

Elle se rassit, ne disant rien mais son front froncé voulait tout dire. Prim partait bientôt pour son internat à Philadelphie, de l'autre côté de l'Etat et je sentais bien qu'elle ne voulait pas me laisser seule.

« Je serai bien plus rassurée si tu avais quelqu'un avec toi. »

« Gale pourra… » Elle leva les yeux au ciel alors que Buttercup, retourné sur ses genoux, me jugeait aussi du regard.

« Je ne parlais pas de Gale, Katniss. Je parlais plutôt de quelqu'un partageant ta vie comme Gale avec Madge ou Rory et moi. »

Ah ça.

« Katniss, tu as vingt-neuve ans, tu vis avec ta petite sœur et son chat, tu ne sors pas et tes deux meilleurs amis sont tes amis d'enfance. Cela fait combien de temps que tu n'as pas couché avec un homme ? »

« Prim ! »

« Oh arrête Katniss, j'ai vingt-cinq ans et un fiancé. J'ai le droit de te poser cette question. Alors ? »

« Je ne vais pas te répondre, tu es ma petite sœur. »

« Si c'est comme ça… » Elle se leva et se dirigea vers moi avant de mettre ses bras autour de ma taille, « je resterai toujours ta petite sœur, même lorsque j'aurai des petits-petits-enfants. Je veux juste que tu sois heureuse. »

« Je serai probablement morte d'ici là. » Même sans la regarder, je sentis son regard désapprobateur sur moi. « Je rigole Prim. » Elle ne répondit pas et continua de m'enlacer encore quelques minutes avant de me relâcher.

« Pendant que j'y pense, as-tu enfin décidé de porter l'une des robes de Maman pour l'union de Gale et Madge ? »

« Pas vraiment. Je me sens obligée d'en porter une du à ma position de témoin, mais, je sais que si je portais un pantalon et la veste de Papa, ils seraient tout de même heureux. »

« C'est Gale et Madge, rien que le fait d'être ensemble les rend heureux. »

J'esquissais un sourire avant d'apercevoir ce qui trônait sur la table et auquel je n'avais pas fait attention en arrivant. Il n'y avait qu'un seul endroit en ville, où les pains au fromage pouvaient être achetés. En tournant la tête vers Prim, je la vis rougir, tout en jouant avec le bout de ses cheveux.

« Il me les a donné tout à l'heure … alors que je quittais le café… m'a dit qu'il préférait me les donner vu qu'il en restait d'aujourd'hui … » Ses phrases étaient saccadés, sa voix basse et elle n'avait pas lever les yeux vers moi depuis le début.

« Du Mellark tout craché… Bon je vais prendre une douche, je n'ose même pas imaginer mon odeur.»

En un instant, elle planta son regard dans le mien, la bouche grande ouverte, tentant de scruter mon expression.

« Qui êtes-vous et qu'avez vous fait de ma sœur ? Katniss, normalement tu devrais pester contre Peeta pendant dix minutes, manger un pain, recommencer à pester, souffler pendant de longues minutes, remanger un pain, me réprimander d'avoir accepter de la charité et partir te coucher avec un pain dans la main. »

« D'accord. Tu es juste en train de dire que je suis folle et que je ne sais plus réfléchir quand on parle de pain au fromage ? »

« Non, je dis que tu ne sais plus réfléchir quand on parle de Peeta Mellark. »

Je sentis mon visage devenir brûlant et même si ma peau matte masquait la plupart du temps mes rougeurs, Prim ne me connaissait que trop bien. Elle esquissa un sourire et prit un pain dans ses mains avant de le savourer devant moi.

« Ce n'est pas croyable. Prim qu'est ce que tu fais ? On dirait presque que tu trompes Rory et avec de la nourriture en plus. »

« Mais c'est tellement bon. Aller Katniss, prend en un, tu en meurs d'envie. Je te promets qu'après, je t'écouterai pester après Peeta. »

Elle m'avait déjà tendu le panier, rempli à ras bord, avant que je n'aie le temps de répondre quoi que ce soit. Lorsque le premier bout de fromage toucha ma langue, je me sentis perdu. J'étais alors persuadé que Peeta Mellark ne voulait qu'une chose, ma mort imminente.

Il n'y avait pas long à dire sur notre relation. Peeta et moi avions le même âge, fait toute notre scolarité ensemble et eu cinq véritables discussions depuis notre rencontre.

La première fois, il me dit que j'avais de la boue dans les cheveux alors que nous rentrions en classe.

La seconde fois, je lui avais marmonné un semblant de question lorsqu'il avait fait une présentation sur ses vacances en Floride.

La troisième fois, il murmura un désolé dans mon oreille à l'enterrement de mon père.

La quatrième fois, il commença une phrase le dernier jour de classe avant d'être coupé, où le seul mot que je compris était promo.

La cinquième fois, je du tenté de tenir une conversation de plus de deux minutes avec lui lorsque Madge m'avait lâchement abandonnée pour rejoindre Gale.

Je ne lui avais jamais répondu et cela faisait maintenant cinq ans depuis notre dernière interaction. Prim disait que c'était ma décision, je pensais plutôt que c'était le destin. Je n'allais que rarement en centre ville, vu que je travaillais dans le parc national à l'extérieur de la ville et n'avait pas vraiment fait d'efforts pour le voir depuis son retour

Prim ne m'avait pas lâché du regard et cette fois ci, il ne fallut que quelques minutes avant que je ne cède et prenne un pain.

« Si te plaît Katniss, essaye de ne pas trop hurler cette fois. J'ai passé une heure à chercher Buttercup la dernière fois. »

J'engloutis le pain en quelques secondes sous le regard amusé de Prim. Pas un mot ne sortit de sa bouche mais son sourire en disait long. Malgré ce que tout le monde pensait, je ne détestais pas Peeta Mellark.

Juste ses yeux d'un bleu impensable, ses boucles blondes semblant être façonnées par une entité supérieure ou encore son sourire qui pouvait irradié toute personne se trouvant à côté de lui.

Non je ne détestais Peeta Mellark, juste le fait d'être irrémédiablement attirée par lui. A vingt-neuf ans, il aurait pu avoir prit trente kilos, avoir une femme et des enfants ou même s'être découvert gay. Mais non, Peeta Mellark était encore plus flamboyant que lorsqu'il était jeune.

Enfin c'était l'impression laissée, lorsque je l'avais vu au loin quelques semaines après son retour définitif en ville.

Après l'université, il s'était engagé dans l'armée, avec Finnick Odair. Ce dernier était revenu il y a environ cinq ans, Annie au bras alors que Peeta avait décidé de repartir, pour des « raisons personnelles. » Je ne dormi pas pendant une semaine après cette annonce. Cela avait été une réaction totalement égoïste de ma part et je dus rapidement me mettre sur pieds pour Prim ne remarque rien.

Lorsque Mitch Mellark tomba malade, deux de ses fils (Rye étant déjà là) revinrent en ville mais que ce soit Barley ou Rye, aucun des deux ne voulaient reprendre la boulangerie autant que Peeta.

Cela faisait presque six mois qu'il était rentré d'Afghanistan et la promesse que je m'étais faite, de ne pas croiser son chemin, et de ne pas poser de questions à son propos, tenait plutôt bien pour le moment.

Il ne fallait plus que je sois acceptée pour le travail auquel j'avais postulée au Colorado et cette stupide fixation pour Peeta Mellark disparaîtrait bientôt.

kpkpkp

Encore quelques secondes et je savais que Madge allait craquer. Cette compétition de celle qui tiendrait le plus longtemps sans cligner des yeux était un jeu d'enfant : J'avais des années d'expériences avec Buttercup.

« Madge… »

« Katniss… »

« Je ne viendrai pas faire la dégustation avec toi. »

« D'accord, je dirai à Peeta que tu ne pouvais pas mais que tu es très impatiente de le voir au mariage. »

« Tu ne ferais pas ça quand même ? » Son regard narquois me fit ravaler mes mots. J'avais beau avoir finalement gagné la bataille, Madge voulait gagner la guerre.

Ce fut comme ainsi que le lendemain, je me retrouvais sous le auvent orange de la boulangerie, n'osant pas rentrer. Madge arriva quelques minutes plus tard et cette fois ci, je sus que je ne pouvais plus m'échapper.

« Bienvenue chez Mellark's qu'est ce que je … Oh Madge, Katniss, content de vous voir. » Les trois frères Mellark se ressemblaient comme des clones mais Rye avait toujours tenté d'effacer cette ressemblance. Lorsque leur mère était enfin partie, il y a quinze ans, Rye s'était teint les cheveux en noir. Cela avait duré un an. Ses bras étaient maintenant recouverts de tatouages et les boucles blondes, signe distinctif de la famille Mellark, avaient été coupés à ras. Lui et Gale avaient le même âge et après le lycée, étaient devenus amis. Même si il était partit s'installer vivre à Philadelphie, ils avaient gardés contact. A son retour, il y a quelques années, nous avions commencés à sympathiser.

« Alors Everdeen, quand est ce qu'un sourire apparaitra sur ton charmant visage ? »

« La ferme Rye. » Il mit ses mains sur son cœur et feinta un évanouissement. Madge explosa de rire et j'esquissais un sourire.

« Où sont les gâteaux ? » Demanda alors Madge, qui s'était privée de toute nourriture depuis le matin.

« Suivez moi. Peeta, c'est prêt ? » Hurla t-il en direction de l'arrière boutique. Mon cœur se stoppa en quelques secondes alors que mon cerveau me disait de partir et de ne pas regarder derrière moi. Un grognement se fit entendre, suivit d'un bruit de métal qui tombait par terre.

Arrivée dans l'arrière boutique, une dizaine de gâteaux nous firent face. En jetant un coup d'œil vers Madge, je la vis passer sa langue sur ses lèvres, les yeux remplis d'appétit. Je n'osai pas tourner la tête vers la forme humaine qui se trouvait accroupit de l'autre côté de la table de présentation. Seul une masse de boucles blondes dépassait, mais la chaleur qui apparut en moi ne pouvait pas me tromper :

Peeta Mellark se trouvait à quelques mètres de moi et il allait dans quelques instants me faire face.