Titre : Nouvelle vie

Genre :Romance/Famille/Slash

Pairing : Drarry, et un léger Neville/Harry

Auteure : Dragonicx

Rating :T

Disclaimer : Les personnages et l'univers d'Harry Potter appartiennent à J.K. Rowling, seule l'histoire est mienne.

Résumé : Dans un monde où Neville est proclamé le survivant, Harry, jeune homme taciturne, n'est l'ombre que de lui-même. Il est l'exemple typique d'un Monsieur Personne. Cependant, le jour de ces 16 ans, un événement imprévu, le forcera malgré lui à le faire sortir de l'ombre. SLASH

Mon récit se situe à la fin du tome 5, juste pour contextualiser un peu étant donné que c'est Neville le survivant, Sirius est mort en même temps que les Potter. Et c'est le parrain (personnage OC) de Neville qui passe à travers le voile cette nuit-là au ministère et non Sirius. Pour Remus, j'ai d'autres projets en vue, faut juste retenir qu'il n'a jamais été professeur de DCFM en troisième année. Par conséquent, Harry ignore tout de son existence.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !

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Nouvelle vie

Chapitre 1

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Dans la Grande Salle, le 25 juin 1996

Un jeune homme portant les couleurs bleu et bronze sur lui, était assis seul à l'extrémité de la table des Serdaigle, et assistait au banquet final. Qui, selon lui, était d'un ennui mortel . Mais il était obligé d'y assister, de plus avec tout ce qui se passait en ce moment, il préférait malgré lui être informé de la situation. Oui, Voldemort était de retour, il avait été vu au ministère de la magie en compagnie du trio magique et de ces saletés de mangemorts.

En fin de compte, le Garçon-qui-a-survécu avait eu raison lorsqu'il avait annoncé haut et fort, lors de sa quatrième année, que Voldemort était celui qui avait tué Cédric, et par conséquent qu'il était bel et bien de retour. Mais personne n'en avait eu cure. Aujourd'hui, il en avait la preuve, et ça avait fermé le clapet de tous ces baratineurs du ministère et de la majorité des élèves qui l'avaient accusés à tord.

Lui personnellement, avait toujours cru en la parole de Longdubat, il ne le connaissait pas vraiment, mais il pouvait dire assurément que le garçon n'était pas du genre à mentir.

Neville Longdubat, le survivant, le héros national, le sauveur du monde, bref ce pauvre garçon déjà enchaîné à un destin déjà tracé, s'attirait en permanence tous les malheurs du monde. Il lui paraissait si misérable et si lamentable. Parfois il ressentait même de la pitié à son égard, pas qu'il soit meilleur, il était probablement encore plus pathétique que lui.

Honnêtement, il n'avait rien contre Neville, mais il ne l'appréciait pas pour autant. Le seul reproche qu'il faisait au survivant c'était qu'il soit constamment surprotégé, et qu'à chaque fois qu'il cédait à ses impulsions et se retrouvait dans les ennuis jusqu'au cou qu'il ne soit pas renvoyé sur le champs de l'école.

Au contraire, il était toujours récompensé pour avoir agi pour le « plus grand bien », comme le disait incessamment notre très cher directeur Dumbledore. Non il ne pouvait le concevoir qu'il puisse tant être privilégié par son statut de héros, parfois il donnait même raison à Malfoy lorsque celui-ci s'en prenait à lui.

« Au moins comme ça, il ne prendrait pas la grosse tête » se résolut-il à se dire.

Pas qu'il affectionnait tant Malfoy non plus, à part son apparence physique il n'y avait rien d'agréable chez lui. Oui, il savait reconnaître la beauté, et Malfoy l'était terriblement. Cependant, il gâchait tout avec son comportement complètement immature et irritant. S'en prendre aux plus faibles avec un motif aussi ridicule en soi qu'était la valeur du sang. Non il ne pouvait décidément le tolérer.

En outre, certains né-moldus possédaient un noyau magique bien plus puissant que ceux des sorciers de pures souches. Et il était courant de voir des sorciers de nés-moldus très réfléchis et intelligents, Hermione Granger en était le parfait exemple. Même s'il la trouvait franchement insupportable à exposer de trop son intelligence à son goût, et à donner des leçons de morales à tout-va. C'était une parfaite miss-je-sais-tout, et ce surnom lui correspondait merveilleusement bien. A vrai dire, il ne l'aimait pas non plus.

En réalité, il n'appréciait quasiment personne, même ses camarades de chambre, il les trouvait fades et sans intérêt. Et s'en était réciproque, il était l'exemple typique d'un monsieur personne. En première année, des gens avaient bien essayé de l'approcher, mais il avait tout fait pour qu'on le laisse tranquille. Ainsi, au fil des années, ils avaient définitivement compris le message, car actuellement personne ne venait empiéter sur son espace privé. Il était définitivement quelqu'un de peu fréquentable.

La véritable raison sur son insociabilité, était son manque de confiance totale en autrui, mais aussi en soi. Les années qu'il avait passées dans son orphelinat moldu, l'avaient conduits à se forger une carapace afin de se protéger des autres. Victime d'une violence gratuite et d'un rejet infondé à son égard, il recherchait sans cesse la solitude. Et la fuite lui apparaissait comme la seule solution envisageable, pour éviter tout contact avec autrui.

En y pensant, il n'était pas si différent que le survivant, puisque tout comme lui ses parents avaient été tués, quelques temps après le meurtre des Longdubat par des mangemorts. Ils avaient tous les deux vécu similairement, l'un avec une grand-mère stricte et autoritaire, et l'autre dans un foutu orphelinat avec des enfants détestables et hargneux.

Mais contrairement à Longdubat, il ne portait pas son destin attaché à son cou. Et encore heureux, il souhaitait réellement ne pas faire partie d'une probable prochaine guerre. Pour lui, il n'était en rien concerné par ce conflit que ce soit les idéaux de la lumière ou ceux des Ténèbres, il s'en contrefichait. Il allait rester neutre.

Certes, ses parents avaient été froidement assassinés par des mangemorts, mais il ne les avait jamais connus, donc il n'abritait en lui aucune soif de vengeance. On pouvait le considérer comme un lâche, mais il ne voyait pas l'utilité de se battre contre des personnes pour en protéger d'autres. Non il s'en foutait royalement, lui qui avait toujours été solitaire, pourquoi risquer sa vie pour des choses futiles, et surtout pour la sécurité d'autrui. Seule sa sécurité importait, et il en n'avait cure de celles des autres.

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La voix du directeur qui s'éleva, le sortit soudain de ses pensées. Le vieux citronné, se tenait là comme d'habitude devant son pupitre, et tenait un discours d'un ton larmoyant semblant vouloir toucher le cœur des élèves, sur le retour de Voldemort. Lui, n'attendait juste une chose, c'était qu'il annonce quelle maison avait remportée cette année, la coupe des Quatre Maisons. Concernant, la coupe de Quidditch, il s'en fichait pas mal, il avait toujours détesté voler dans les airs, n'étant clairement pas doué pour se tenir correctement sur un balais.

« Les temps sont durs mes enfants, il va vous falloir beaucoup de courage pour affronter les futures épreuves … » prononça le directeur en ne lâchant pas le survivant du regard.

Ne se sentant pas particulièrement concerné par ce discours sur Voldemort, il commença à observer discrètement, du coin de l'œil le trio magique. Son regard s'attarda, tout d'abord sur Neville Longdubat qui affichait un air dévasté, il s'appuya d'ailleurs sur l'épaule de son voisin, en essayant vainement de suivre le discours de Dumby. Mais le cœur n'y était pas, et ça se voyait.

Son regard passa ensuite sur ses deux meilleurs amis, Ron Weasley et Hermione Granger qui l'encadrèrent de chaque côté, et qui lui parurent eux aussi pas très en forme à en voir les yeux rougis de Granger, et le teint très pâle du jeune Weasley.

Finalement son regard se détourna complètement des lions pour se focaliser sur les serpents. Il remarqua, aussitôt, que ceux-ci avaient un air réjouissant inscrits sur leur visage. En particulier Malfoy, il avait l'air de jubiler intérieurement, il aborda d'ailleurs un léger rictus en ne cessant de fixer joyeusement le trio. Ils étaient tous probablement ravis du grand retour de leur maître. Après tout, Serpentard rimait avec mangemorts, et la plupart des serpents étant les progénitures d'anciens partisans de Voldemort, il était fort probable qu'ils suivent leurs traces.

« Oui, ils étaient tous de potentiels futurs mangemorts, aucun doute la dessus » souffla avec certitude une petite voix dans sa tête.

Un coup de poing bien placé le sortit de sa contemplation, il tourna furieusement la tête vers la seule personne capable de faire une chose pareille. C'est-à-dire Luna Lovegood, jeune serdaigle de quatrième année, et complètement cinglée sur les bords, qui était jusqu'à présent la seule personne à lui adresser la parole. Pourtant, il lui parlait toujours froidement, montrant nettement son envie d'être seul, mais peu importe elle revenait toujours à la charge. Et elle était la seule à connaître son nom complet, ce qui le dérangeait amplement. Lui qui avait tant voulu être invisible aux yeux de tous, ne l'était pas vraiment et ça avait le don de l'agacer fortement.

- Que veux-tu Lovegood ? L'interrogea t-il d'un ton acide

- Harry, je voulais juste te prévenir que le directeur était sur le point de passer à l'annonce du classement des Quatre Maisons. L'informa t-elle avec son habituel sourire gai.

- D'accord, je te remercie. Lui répondit-il simplement coupant court à toute discussion possible.

Il reporta donc son attention sur le vieux directeur, qui annonça d'une voix forte le classement.

« Alors en dernière place nous trouvons la maison de Gryffondor avec 182 points » pas étonnant se dit-il avec Ombrage sur les pattes le survivant et ses amis avaient fait perdre de sacrés points à leur maison, surtout qu'il avait entendu, d'après les rumeurs, que ceux-ci se rejoignaient régulièrement dans une salle pour s'entraîner sous les directives du survivant. Apparemment ils se préparèrent à une éventuelle guerre, ce qui était entièrement compréhensible avec le retour de Voldemort.

« En troisième place nous trouvons la maison de Poufsouffle avec 225 points » continua t-il, ce n'était guère surprenant non plus, vu le nombre de points que leur retirait le professeur Rogue.

« La première place se joue donc entre la maison de Serpentard, et celle de Serdaigle » déclara le directeur d'un ton enjoué. Il attendit un bon moment, semblant vouloir créer du suspense. Mais sincèrement, c'était absolument raté, tout le monde pouvait dire avec certitude que c'était Serpentard qui remportera la coupe cette année. La bande de Malfoy avait tellement fait de la lèche auprès d'Ombrage, qu'ils étaient devenus en quelque sorte ces élèves favoris, ce qui leur avaient permis d'accumuler les points pour Serpentard.

Et ce fut sans surprise, lorsque le directeur annonça que finalement c'était bel et bien la maison de Serpentard qui était en tête du classement avec 342 points, et aussitôt, la Grande Salle fut colorée aux couleurs de Serpentard. Les verts et argents devraient remercier à son humble avis Ombrage et Rogue, pour avoir contribué à leur victoire. Sans eux, ils auraient très certainement partagé la dernière place au côté de lions.

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Le lendemain, dans le Poudlard Express

Harry Potter trouva rapidement un compartiment vide, et s'y installa. Il ferma la porte derrière lui, et tira ses bagages à l'intérieur du compartiment. Voyant que ses bagages encombraient entièrement la pièce déjà très étroite, il lança un simple « Reducto » avec sa baguette, puis les rangea dans sa poche.

Par la suite, son attention se porta sur la seule vitre présente dans la petite pièce, mais il le regretta immédiatement lorsque celle-ci lui renvoya son reflet. A vrai dire, son physique le dégoûtait, mais au moins ça l'aidait à passer inaperçu.

En effet, il n'était pas ce qu'on appelait une beauté, il avait un physique disgracieux, et il ne faisait rien pour l'améliorer. Tant que ça l'aidait à rester dans l'ombre, et de ne pas attirer l'attention sur lui, ça lui convenait parfaitement d'avoir un visage laid. Il portait une ancienne paire de lunettes de forme arrondie, qui cachait ses beaux yeux de couleur émeraude. Sa peau était très sèche et très grasse, quant à ses cheveux, c'était un véritable petit nid d'oiseau, tout ébouriffés et emmêlés, pas qu'il y fasse grande chose pour qu'ils aient plus belle allure.

« Bon reprends-toi » se dit-il en se donnant une gifle mentale, il n'allait quand même pas passer son temps à s'apitoyer sur son physique ingrat. Pas que ça le préoccupait tant, mais il devait plus penser à ses études, et en ce moment même, à son grand retour à l'orphelinat qu'il appréhendait énormément.

En attendant, que le trajet se termine, il décida de sortir son livre de sorts et d'enchantements de niveau 6 et débuta sa lecture, pour s'avancer quelque peu dans son programme scolaire.

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Quand son train arriva enfin à destination, à la gare de King's Cross, il descendit précipitamment du train, passa du côté moldu et regarda aux alentours, semblant attendre quelqu'un. Malheureusement, au bout de quelques minutes, il se rendit compte que personne ne viendrait le chercher. Il pensait qu'au moins que quelqu'un du personnel se serait déplacé pour le conduire à l'orphelinat, mais apparemment c'était trop demandé. Il allait devoir se débrouiller tout seul.

En fouillant dans ses larges poches, il trouva une petite liasse de billet moldu, pas qu'il soit riche, mais il gardait toujours sur lui de l'argent moldu, en cas de besoin. Ce qui était le cas actuellement. Il allait devoir donc prendre le bus moldu qu'il préféra largement au Magicobus.

Le trajet en Magicobus était comment dire, assez, non très turbulent, et fait non négligeable à prendre en compte, était que la vitesse à laquelle roulait le transport était juste phénoménale. Ce qui accentua davantage son envie de prendre un simple transport moldu. Il ne souhaitait absolument pas se blesser en cours de route.

C'était donc résolu, qu'il se dirigea vers l'arrêt du bus, et attendit seulement quelques minutes avant que le bus n'arrive. Le trajet se déroula silencieusement, il paraissait calme en apparence mais en réalité il était la proie d'une angoisse grandissante.

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Après être descendu du bus, il marcha tendu, et lentement en direction de son orphelinat qui lui inspirait que dégoût et aversion. Il haïssait tant cet endroit qui lui renvoyait en pleine face l'image de son enfance brisée.

Il se tendit davantage lorsqu'il vit un vieux bâtiment sinistre et déglingué, qu'il ne connaissait que trop bien, se dresser devant ses yeux. L'orphelinat Wool, un endroit maudit ou il avait connu une sombre enfance. Il espérait grandement que les vacances passeraient rapidement, afin qu'il retourne le plus vite possible à Poudlard, le seul lieu où il se sentait encore chez lui.

« Bon allez courage mon petit t'as juste deux petits mois à tenir ici » s'encouragea t-il.

Aussitôt dit, il franchit courageusement la porte d'entrée de la grande bâtisse, en quelques pas il pénétra dans l'immense Hall de l'orphelinat, qui était inhabituellement vide à cette heure-ci. Il n'y avait seulement que quelques pensionnaires de jeunes âges environ d'une dizaine d'années, qui étaient présents dans la grande pièce.

Par ailleurs, ils s'écartèrent vivement de lui sur son passage. Ah oui il avait presque oublié qu'il était craint par tous ici. On l'appelait monstre, et l'accusait toujours de multiples crimes qu'il aurait vraisemblablement commis. Un jour, il avait même été interpellé par les forces de l'ordre moldues, pour la disparition mystérieuse d'un jeune orphelin qui semblait s'être évaporé dans la nature.

Par la barbe de Merlin, il n'était qu'un simple sorcier pas un criminel. D'accord, il admettait ne pas être un banal moldu, mais il n'avait rien fait pour mériter tous ces regards apeurés provenant des plus jeunes pensionnaires. Quoique, il les comprenait parfaitement, ses « ennemis » faisaient constamment circuler de fausses rumeurs à son sujet. Ne pouvant plus l'atteindre physiquement, il essayèrent de l'affaiblir mentalement. Ce qui fonctionna d'ailleurs remarquablement bien.

En effet, ils ne pouvaient plus s'acharner sur lui, du moins physiquement. Lorsqu'il avait découvert ses pouvoirs magiques à l'âge de 8 ans, il en avait fait un peu usage pour se défendre contre ces tortionnaires. C'est ainsi, un beau matin, que ces abrutis après l'avoir cherché, c'étaient tous trouvés, les mains liées derrière le dos, et pendus par les pieds aux branches d'un arbre.

Depuis ce fameux jour, ils l'évitèrent comme une peste ce qui l'arrangeait plutôt bien. Néanmoins, ce jour marquait aussi le début de son isolement total des autres, orchestrés par ses anciens tortionnaires. Ils le firent passer pour ce qu'il n'avait jamais été. En l'accusant à tort pour des crimes qu'il n'avait pas commis comme le vol, ou des cas d'abus sur certains orphelins. Ce qui était complètement faux. Il était même certain, que c'était encore la manœuvre de ses ennemis, pour salir davantage sa réputation. Après tout, ils avaient l'habitude de maltraiter les autres.

C'est ainsi, qu'il devint aux yeux des autres enfants un être malfaisant et diabolique, tandis qu'aux yeux des adultes il devint un bon à rien, baigné dans la délinquance.

D'ailleurs, c'était la raison pour laquelle il détestait grandement cet endroit. Tant il était inconnu aux yeux de tous à Poudlard, tant il était connu , et pas dans le bon sens du terme, par tous ici.

Merde, il aurait tellement voulu que son séjour à l'orphelinat, soit similaire à celui dans son école. Il aurait tant voulu être inexistant aux yeux des autres pensionnaires, mais non il ne l'était pas. Les regards de dégoûts et apeurés des autres le transpercèrent de toutes parts, et les paroles rudes qu'il entendit à son sujet étaient encore plus tranchantes qu'une lame de rasoir.

Au moins à Poudlard, il n'avait pas droit à ce genre de traitement. Certes il aspirait toujours à la solitude, mais concrètement c'était son choix. En outre, sa maison aussi, l'aidait à passer inaperçu. Les Serdaigles étant de nature ambitieux et réfléchis, agissaient souvent de manière autonome. La seule chose qui les préoccupaient tant, c'était de cartonner dans leurs études.

Et fort heureusement, ce n'étaient pas des tyrans comme les serpents, ils ne s'en prenaient jamais aux plus faibles. Et insignifiant comme il était, il se doutait fortement qu'on ait pu remarquer son existence pour vouloir l'embêter ne serait-ce qu'un peu.

« Pourquoi ai-je une vie si merdique ... » souffla t-il après avoir rencontré pour la énième fois un regard de terreur posé sur lui comme s'il était le diable en personne.

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Allongé sur son lit, et emmitouflé sous une légère couverture, Harry essaya désespéramment de trouver le sommeil. Mais en vain, ces efforts étaient inutiles. Ruminant sur son lit, il se ressassa les événements de la journée d'aujourd'hui. Qui s'était foutrement mal passée, sachant qu'il était de retour les pensionnaires semblaient avoir redoublés de force pour le faire sortir de ses gonds.

Flash-back

Ne supportant plus de recevoir les coups d'œils incessants des autres enfants. Il quitta précipitamment le grand Hall, pour monter directement dans sa chambre. Lorsqu'il arriva au seuil de la porte, il l'ouvrit machinalement ne se doutant de rien, mais ce fut à cet instant précis qu'un liquide poisseux se renversa sur lui.

Que s'était-il donc passé ? La réponse lui vint de sitôt lorsqu'il remarqua un saut à ses pieds et le fil qui le rattachait au dessus de la porte. Apparemment quelqu'un avait voulu lui faire une petite blague de mauvais goût. Était-ce surprenant ? Non, il en avait l'habitude après tout.

Par contre celle-ci était réellement de mauvais goût, sérieusement il était entièrement couvert d'une substance gluante et collante à souhait, c'était juste dégueulasse.

« Beurk une deuxième douche s'impose je suppose ... » maugréa t-il de mauvaise humeur.

Fin du Flash-back

Ce jour-là, il n'avait pas eu le courage de descendre pour le dîner du soir, d'une part il ne souhaitait pas particulièrement voir l'air réjouissant de ceux qui avaient planifié de lui jouer un tour. D'autre part, il ne supportait affreusement pas de recevoir des regards scrutateurs sur lui, qui ne pensaient qu'à le juger. Les commentaires sur sa démarche « diablotine » et sa façon de manger tel un « malpropre » selon eux, étaient hautement déplaisants.

Rahhhh il en avait plus qu'assez de cette vie merdique.

En outre, les paroles tranchantes des autres l'atteignirent toujours autant, la preuve il avait passé la moitié de son temps, réfugié sous sa couette, à pleurer silencieusement. Enfin, il avait bien essayé de se contenir, mais il n'avait pas pu, même s'il se persuadait du contraire le regard des autres l'affectait toujours autant.

Parfois, il se comportait si pitoyablement, en se laissant aller comme ça. Néanmoins, être constamment ciblé par les autres, était certes pénible et affligeant, mais sûrement pas chose facile.

« Oui pas du tout facile … Reprends-toi mon vieux, tu resteras ici juste deux mois.. Juste deux mois... Deux longs mois ...» gémit-il faiblement.

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Le 30 juillet 1996, Orphelinat Wool

Plus d'un mois s'était déjà écoulé depuis le grand retour d'Harry à son orphelinat moldu. Un mois interminable au goût du jeune homme, qui eut l'impression d'avoir été renfermé au fond d'un cachot sombre et humide, totalement coupé du monde.

En ce beau matin, tandis que les rayons du soleil commencèrent à pénétrer dans la chambre en l'éclairant progressivement, Harry peina à se réveiller. La veille, il avait beaucoup tardé, mais il avait désiré ardemment achever sa lecture avant de sombrer dans le sommeil. Après tout, il ne restait plus qu'un tout petit mois avant sa rentrée en sixième année. Naturellement, il souhaitait être en avance sur son programme scolaire, de plus il ne leur restait plus qu'une année avant leur ASPIC, ce qui n'était pas très rassurant.

« Bon allez on se lève, faut surtout pas que je rate le petit déjeuner ! » se commanda t-il, déterminé à reprendre un peu de force pour être en bonne forme le jour de la rentrée.

Après un énième soupir, il se résigna à se lever difficilement de son lit. De suite, il se dirigea vers l'unique meuble en bois de la pièce, le placard qui contenait toutes ces affaires scolaires ainsi que quelques vêtements de seconde main. Il en sortit des habits propres, afin de se vêtir. Il se trouva globalement correct dans sa tenue qui se composait d'un pantalon large, d'un pull en laine et d'une veste en toile. Bon d'accord, sa tenue n'avait rien de si extraordinaire, mais concrètement il s'en fichait pas mal, tant que ça tenait chaud ça lui convenait parfaitement.

Étant le week-end, les douches communes devaient être remplies, et n'étant pas d'humeur à exposer son petit corps maigrichon à la vue de tous, il décida qu'aujourd'hui il allait devoir s'en passer. En levant légèrement les bras, une odeur nauséabonde d'égout et de pieds, lui vint au nez. Sur le coup, il admit sentir affreusement mauvais, mais il allait devoir y faire avec.

« Punaise je déteste vraiment les week-ends !» s'exclama t-il en exprimant son mécontentement visible.

Il consentit finalement à sortir de sa chambre, après s'être lancé un sort mineur pour atténuer quelque peu sa puanteur, ne voulant pas forcément être raillé la dessus par les autres. Lorsqu'il arriva enfin au réfectoire, étrangement peu peuplé pour un dimanche, il déposa de quoi se nourrir sur son plateau, avant de s'asseoir sur une table vide proche de la sortie.

Alors qu'il mangea en silence, il aperçut au loin trois silhouettes qu'il ne connaissait que trop bien, s'approcher lentement de lui. Ses pires ennemis. Arrivés à sa hauteur l'un d'eux pris la parole.

- Oh mais qui voilà ? Monsieur l'abominable nabot binoclard mal zappé ! Prononça Jason, un garçon bien baraqué de son âge et très arrogant par dessus tout.

- Et encore tu es bien gentil avec lui, Jason. Il est bien pire que ça, non mais regarde moi ces horribles cheveux ! Déclara le si détestable nippon du groupe dont toutes les filles en raffolaient.

Yuta, sans doute le plus populaire des trois, ne mâchait pas ses mots quand il s'agissait de rabaisser les gens qu'il trouvait repoussant à ses yeux. Il le haïssait particulièrement, puisqu'il avait été le premier à le rejeter à l'âge de 4 ans. Le jugeant faible et chétif, il ne le trouva pas assez digne de son attention. A partir de ce moment, il fut l'objet d'un mépris flagrant et pesant par celui-ci, qui incita son cercle d'amis très vaste à l'époque, à suivre son exemple et à le rejeter à leur tour.

- Peu importe les mecs … répliqua le dernier du groupe, Nathaniel.

Nathaniel. Son ancien ami. Le seul avec qui il s'était lié d'amitié, le seul en qui il avait placé toute sa confiance. Mais qui avait été brisée à l'âge de 7 ans quand il avait fait part à ce dernier de ses inhabituels dons. Au départ, il avait juste rigolé, ne le prenant visiblement pas au sérieux. Cependant, lorsqu'il lui avait fait une petite démonstration en brûlant le chevet du lit, pour lui prouver qu'il ne plaisantait en rien, il en avait été effrayé. A tel point, qu'il ne voulut plus l'approcher, le traitant d'anomalie.

Perdre une amitié c'était une chose, mais voir ce soi-disant ami traîner avec ses pires ennemis, en commençant à lui faire des coups bas à son tour, c'était encore plus douloureux. Désormais, il ne devait compter que sur lui-même.

- Nous n'allons quand même pas converser avec ce type répugnant, et piteux. Acheva Nathaniel avec un air de dégoût présent sur le visage.

Suite à cette réplique, il fulmina de rage et de colère. Ce sale traître, si lui était répugnant qu'en était-il de lui ? Certes il admettait sans cesse qu'il ne valait que dalle, mais concrètement Nathaniel paraissait encore plus misérable que lui. Il n'était même pas conscient que Jason et Yuta le prenaient juste pour un gentil toutou serviable qui disait amen à tous leurs désirs.

- Nathaniel d'habitude ton avis m'importe peu, rétorqua Yuta à son intention tandis que ce dernier baissait la tête honteux d'avoir désobéit aux ordres de son cher leader.

« Un vrai chien miteux ma parole, il n'avait assurément aucune fierté en lui .» songea Harry.

- Mais je dois admettre que tu as parfaitement raison sur ce point. Je ne vais pas gaspiller ma salive pour ce minable. Allons nous-en ! Ajouta le nippon avant de lui tourner le dos et de s'éloigner en incitant silencieusement les autres à le suivre.

Qu'il se la jouait cet enfoiré de Yuta, « ne pas gaspiller sa salive pour ce minable » avait-il dit, il le prenait pour un idiot n'est-ce pas ? Sortir une excuse aussi médiocre n'était pas possible.

Curieusement, il veillait toujours, après quelques joutes verbales, à s'éclipser en douceur de la conversation. Un comportement qui était typiquement digne d'un lâche de son genre. Apparemment, il était terrifié à l'idée de s'attirer ses foudres en plein public. Ayant visiblement peur de se prendre une bonne raclée, qui porterait un coup fatal à sa formidable côte de popularité. Vraiment pathétique.

Se soucier de son image pour lui, c'était au delà du ridicule, puisque c'était une chose qu'il ne faisait et ne ferait évidement jamais.

Bref, il décida qu'il n'allait pas s'attarder davantage la dessus. Sinon sa journée risquait d'être bien pourrie. Quoique elle l'était peut-être déjà assez à cause de ces emmerdeurs.

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La journée se passa sans aucun incident nouveau. Harry s'était tenu en retrait pendant toute la journée, en restant soigneusement cloîtré dans sa chambre. D'ordinaire, lorsqu'on le sortait de ces gonds, il préféra se réfugier sous un arbre pour respirer un bon coup. Mais aujourd'hui, il n'en avait pas eu besoin, puisque pour une fois il s'était senti léger comme une plume. Comme si la confrontation de ce matin avec Yuta et sa bande d'andouilles n'avait jamais eu lieu.

Il était actuellement aux alentours de 23h30, et il se tenait droit devant la fenêtre, observant avec une lueur de fascination au fond des yeux, le ciel étoilé. Dans une demie heure, ce serait son anniversaire, qui pour lui n'était qu'un jour comme tant d'autres. Néanmoins, chaque 30 juillet, il avait pris pour habitude de contempler le ciel nocturne, en tentant désespérément d'apercevoir une étoile filante. Mais, bien entendu, il attendait qu'il soit minuit avant de faire toujours le même vœux. Celui d'être une autre personne que l'être insignifiant qu'il était.

Il savait clairement que c'était totalement absurde et insensé. Mais il ne pouvait s'en empêcher. De plus, il le faisait juste pour la routine, rien d'autre, pas qu'il espérait que son vœu se réalise.

« Oui juste pour la routine ... » souffla t-il en se démentant incessamment.

Lorsque l'horloge indiqua enfin qu'il était minuit pile, après s'être soufflé un pathétique « joyeux anniversaire », il repéra rapidement une étoile filante. Cependant, au lieu de répéter son habituel vœu qu'il faisait chaque année, il prononça autre chose à la place.

« J'aimerais tant avoir de l'importance au moins aux yeux d'une personne ...De compter pour quelqu'un … D'exister tout simplement. Est-ce trop demandé ?» murmura t-il faiblement ne se rendant pas compte qu'un halo de lumière dorée commençait entièrement à l'envelopper.

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Dans un sombre manoir reculé et entouré d'une vaste forêt, permettant de le camoufler aux yeux des moldus, mais aussi de ceux des sorciers, vivait un jeune homme d'une quarantaine d'année depuis son évasion de la prison d'Azkaban, il y avait maintenant deux mois.

Rabastan Lestrange, c'était le nom qu'on lui avait donné. Il était un homme de grande taille, aux épaules larges, possédant des cheveux longs et raides. Aussi, il disposait des traits aristocratiques et d'un visage lisse. Auparavant, il aurait été considéré comme un bel homme, mais son séjour à Azkaban l'avait complètement métamorphosé. En effet, avec un teint aussi cireux, des cernes profonds et ses yeux gorgés de sang, il faisait peine et peur à voir.

Assis sur son fauteuil métallique, il contempla longuement la tapisserie de la famille Lestrange accrochée au mur, sur laquelle figuraient tous les noms des personnes ayant un jour appartenus à sa famille. Aussi, leurs dates de naissance et de décès, et leurs filiations y étaient présents. Les seuls vivants parmi cette longue série de noms, restaient son frère Rodolphus Lestrange et lui-même.

« Qu'il se sentait seul à regarder cette tapisserie qui montrait l'arbre généalogique de leur famille » réalisa t-il amèrement. En ce jour qui correspondait à la perte de tous ses êtres chers, il aurait tant souhaité que son frère soit présent pour le soutenir. Mais son dit frère logeait en compagnie de sa folle furieuse d'épouse dans le manoir des Malefoy, et ne lui adressa quasiment plus la parole depuis leur évasion d'Azkaban. Par moment, il se sentait donc atrocement seul dans cette grande bâtisse, néanmoins il n'avait pas pu se résoudre à la quitter, ce lieu lui rappelait incessamment les souvenirs de son ancienne vie. Qui lui firent tantôt du bien, tantôt du mal.

Autrefois, il y vivait heureux avec sa femme Evanna, aujourd'hui défunte, du moins jusqu'à la naissance de son fils. Son fils, un fils qu'il n'avait jamais pu connaître, un fils qu'il n'avait pu jamais prendre dans ses bras, un fils qui lui avait été arraché de force par ceux qui condamnaient radicalement les actions des partisans du Seigneur des Ténèbres. Quelle ironie !

« N'y pense pas, n'y pense plus, tu ne dois pas y penser, du moins pour aujourd'hui » se raisonna t-il mais en vain la rage qu'il ressentit à ce moment était indescriptible.

Cette date correspondait à la naissance de son fils, mais aussi au jour de sa disparition brutale. Ce jour, sa femme avait été froidement assassinée par le camp adverse, qui avait profité de son état de faiblesse après son accouchement pour l'achever. Quant à son bébé, il semblait s'être complètement volatilisé, très certainement enlevé par les assaillants de sa mère. Et puis deux jours plus tard, son corps sans vie lui avait été apporté par les membres de son camp.

Et le seul responsable de cette effroyable tragédie était ceux qui prétendaient défendre les "bonnes causes". Laissez le rire, ils n'étaient en aucun cas mieux qu'eux, après tout ils n'avaient eu aucun scrupule à s'en prendre à une femme sans défense et un nouveau-né.

« Il faut vraiment je me calme, le moment est mal choisi pour me laisser aller à mes sombres pensées » se souffla t-il désespéramment. Il ferma les yeux un court instant pour reprendre ses esprits mais l'horloge qui annonça les minuits passés le réveilla d'un coup.

« Joyeux anniversaire mon Raiden » lâcha t-il silencieusement avec un sourire vague et triste aux lèvres. S'il avait été en vie, aujourd'hui ça aurait été son seizième anniversaire. Que le temps passe vite, il s'en souvenait encore de la période pendant laquelle il appréhendait grandement d'être père et Evanna d'être mère. Oh il se demandait aussi en permanence s'il deviendrait un parent exemplaire. C'était vraiment la bonne époque !

Après s'être ressassé un bon nombre de souvenirs, il se redressa et s'apprêta lentement à quitter la pièce, mais se retourna pour jeter un dernier coup d'œil à la tapisserie familiale. Et ce qu'il vit lui coupa le souffle.

« NON ! Non … Non … cela ne pouvez pas être possible n'est-ce-pas ? » se dit-il d'une voix incertaine.

La date de décès qui figurait sous le nom complet de son fils s'était effacée. Comment cela pouvait-il être possible ? Il avait vu le corps de son nouveau-né de ses propres yeux. C'était tout simplement impossible, mais la tapisserie était magique et transcrivait uniquement les dates exactes de naissance et de décès de sa famille. Et en aucun cas, jusqu'à présent une date avait été supprimée, ce n'était vraiment pas possible. Il n(y comprenait plus rien, et son cœur qui battait de plus en plus fort, n'arrangeait en rien sa situation.

Au bout d'un certain temps, les battements de son cœur se calmèrent mais un sentiment qu'il avait refoulé depuis bien longtemps commença à l'envahir complètement : l'ESPOIR.

RAIDEN SEBASTIAN LESTRANGE

1980

A suivre

Je vous remercie pour vos commentaires ! Je compte éventuellement faire une relecture pour corriger les fautes que je repère, et poster une nouvelle version modifiée.