« Je n'arrive pas à croire que je suis ! ». s'exclama Jack. Un jeune homme en uniforme qui passait à côté de lui, le regarda. '', c'est l'académie de l'USAir Force et s'il est '', c'est pour écouter une conférence sur de l'astrophysique. Le sujet il ne le connaît pas disons plutôt qu'il ne l'a pas retenu et dans la mesure où tout ce qu'il va comprendre de cette conférence c'est 'Bonjour à tous', ses tempes le font déjà souffrir. Il essaye bien d'en vouloir au général Hammond mais au final, il en revient toujours à la même chose : « Tout est de ma faute. »

FLASHBACK

« Colonel O'Neill ! J'exige des explications ! » ordonna le général Hammond. Le chef du SG-C n'avait pas la réputation d'être quelqu'un de colérique mais quand il s'énervait c'était à juste titre. Aussi quand son ton montait, il valait mieux ne pas en être la cause. Seul, debout, dans le bureau de son supérieur, Jack ne peut que regarder le bout de ses chaussures. Il se racla la gorge et après une longue inspiration, il leva la tête.

« Mon général. »

« Soyez concis, colonel. »

« Et bien, mon général, nous sommes arrivés sur P9X-176 et, une fois de plus, il n'y avait que des arbres à perte de vue. Des arbres, des arbres et encore des arbres. »

« Et alors ? »

« Alors, notre expérience du terrain nous a appris que le plus souvent, il n'y a rien d'autre que. »

« Colonel O'Neill. » l'interrompit le général « Hammond. Pouvez-vous me rappeler votre travail au SG-C, s'il vous plaît ? »

« Et bien, nous devons explorer de nouvelles planètes, à la recherche de nouvelles technologies, créer des liens avec les populations, s'il y en a, bien sûr… »

« Et en quoi deux minutes passées sur P9X-176 rentrent dans les objectifs du SG-C ? » l'interrompit le général Hammond.

Jack baissa la tête de nouveau.

« En effet, cela peut paraître un peu court. »

« Vous ne sembliez pas subir d'attaque. »

« Non, en effet. C'est juste que je n'ai pas vu la nécessité de rester. »

« Laissez-moi être juge de cela, colonel ! Je ne sais pas ce qui vous arrive en ce moment mais vous êtes… plus indisciplinés que d'habitude. Et je ne pensais pas que cela pouvait être possible. »

« Je… »

« Je ne vous ai pas autorisé à parler, colonel. » dit-il sèchement en insistant bien sur le grade. Je pense que vous avez besoin d'une mise au point, colonel. Je vais vous apprendre à rester dans un endroit où vous n'avez pas envie d'être. »

FIN DU FLASHBACK

Et voilà pourquoi voici Jack à l'Académie de l'US Air Force. Le général Hammond, un homme qu'il pensait être un ami, lui a ordonné d'accompagner Carter et d'assister à la conférence qu'elle s'apprête à faire. En y repensant, même si c'est une conférence sur de l'astrophysique, c'est Sam et en repensant à son major préféré, il ne peut s'empêcher de sourire.

FLASHBACK

Jack entra dans le labo où Sam s'est enfermée dès leur retour de P9X-176. Concentrée sur ce qu'elle fait, elle n'a pas entendu Jack arriver.

« Comment se fait-il que vous n'étiez pas d'accord pour quitter 176 ? Cela vous a permis de vous enfermer dans cet obscur labo plus vite que prévu. »

Sam leva la tête et lui sourit. Ce sourire que lui seul arrive à obtenir. Ce sourire qui est une vraie récompense compte tenu du travail qu'il a dû fournir pour faire en sorte qu'elle arrive à se détendre. Ce sourire de Sam lui appartient à lui. Ce sourire qui illumine son visage, fait briller ses yeux et fait battre son cœur à lui plus vite.

« Justement, je comptais sur cette mission pour prendre un peu le soleil mais nous ne sommes pas restés suffisamment longtemps. »

« Major Carter, serait-ce de l'humour ? » demanda Jack en feignant d'être sérieux. Sam se mit au garde-à-vous avec le coin des lèvres légèrement relevé.

« Désolée, mon colonel. »

« Ca va pour cette fois. Mais que cela ne se reproduise pas. Et puis de toute façon, cela aurait été difficile de prendre un bain de soleil : il y avait trop d'arbres. » A son tour, il lui offrit son sourire d'autosatisfaction qui donne envie à Sam de lui sauter au cou. Ils restèrent quelques secondes à se regarder. Oui ils étaient d'accord : « Rien de tout cela ne doit sortir de cette pièce. » mais parfois quand ils ne sont que tous les deux, cela revient. Le silence en dit assez, le silence en dit beaucoup. Puis à chaque fois, cette tristesse revient. Cette idée qu'il n'y a rien pour eux, que les règles sont les règles et que ce qu'ils font pour le SG-C dépasse tout, même ce qu'ils ressentent l'un pour l'autre. Alors, ils détournent les yeux.

Sam fut la première à rompre le silence. « Alors mon colonel, qu'est-ce qui vous amène ici, dans cet obscur labo ? »

« Rien de particulier. Simple visite de courtoisie. » répondit-il en mettant les mains dans ses poches et en regardant de plus près l'écran du portable de Sam. Elle inclina légèrement sa tête sur le côté et croisa les bras en le regardant.

« Quoi ? » finit-il par demander, « Vous ne me croyez pas ? »

Sam se contenta de continuer à le regarder. « Bon, très bien, très bien. Je viens avec vous à cette conférence à l'Académie. »

Sam est habituellement très forte pour cacher ce qu'elle ressent mais là son visage s'illumina. Cette conférence est très importante pour elle et rien ne pouvait lui faire plus plaisir que la présence de son colonel. Elle ressentit un immense bonheur mais rapidement, elle commença à pouffer de rire. Comment était-il possible que le colonel Jack O'Neill assiste à une conférence d'astrophysique où tout de qu'il comprendra ce sont les salutations d'usage.

« Quoi ? » demanda Jack.

« Excusez-moi mon colonel. Vous avez été punis ? » réussit à dire Sam entre deux rires étouffés.

« Major… »

« Le général aurait tout aussi bien pu vous mettre au coin. » et Sam éclata de rire.

Bien que légèrement vexé, Jack était le plus heureux des hommes. Il n'avait jamais vu sa Sam rire autant sauf peut-être sur P3X-595, mais ça c'était autre chose. Il était heureux de voir qu'elle arrivait à être enfin aussi à l'aise avec lui. Il y a quelques années de ça, elle aurait été incapable de rire de lui.

Elle essaya de reprendre son sérieux et lui demanda :

« Est-ce que vous devez lui faire un résumé écrit ? ». Jack pinça ses lèvres. Sam le regarda. « Je n'y crois pas ! »

« En effet, je devrai lui faire un rapport et un exposé. »

« Il vous a donné des devoirs ? ». Cela fut trop pour Sam. Elle dut s'asseoir sur sa chaise. Elle riait tellement que des soldats qui passaient devant la porte ouverte du laboratoire s'arrêtèrent pour regarder ce qu'il se passait.

« Le major Carter va bien. Rompez soldats. ». Sam essayait de se calmer mais le fou rire l'en empêchait.

« Je crois que je vais vous laisser, major. »

« Je…je… » essaya-t-elle.

« Laissez tomber. Je vous laisse, vous avez du travail. Tout ce que j'espère pour vous c'est qu'au moment où vous commencerez votre discours, vous ne vous rappellerez pas de ce fou rire. ».

Ce fut comme un électrochoc pour Sam. Elle s'arrêta tout net. Il lui offrit de nouveau son sourire d'autosatisfaction puis se dirigea vers la porte.

« Amusez-vous bien, major. »

FIN DU FLASHBACK

Et le voilà, assis au dernier rang, au bord de l'allée, pile en face de là où Sam parlera dans quelques minutes. Il la regarda discuter. Elle était tout en bas, sur l'estrade en train de discuter avec des grosses têtes et des officiers de l'Air Force. Il ne put s'empêcher de sourire en la voyant si à l'aise, dans son élément. Comme quand ils partent en mission. Quoiqu'elle fasse, Samantha Carter semble être dans son élément, parfois invulnérable. Il n'y a que quand ils sont tous les deux qu'elle semble décontenancée, que les murs qu'elle dresse autour d'elle pour être le major Samantha Carter, s'effritent, vacillent.

La sonnerie de son téléphone le tira de sa rêverie.

« O'Neill. » dit-il sèchement.

« Jack, c'est Daniel. »

« Daniel ! Quoi de neuf ? Dites-moi que nous devons rentrer à la base tout de suite. Dites-moi que quelque chose de très important est arrivé qui réclame notre retour immédiat. »

« Désolé Jack. Le général Hammond a dit que même une attaque goa'uld imminente ne vous empêcherait d'assister à la conférence. »

« Pour l'amour du ciel. » murmura Jack en mettant ses doigts entre ses sourcils. Sam le vit faire et ne put s'empêcher de sourire en le voyant avoir les symptômes d'un mal de tête avenir. La conférence doit commencer dans cinq minutes. Aussi elle décida qu'il allait être temps de s'excuser auprès de ses interlocuteurs afin d'aller s'occuper de son colonel.

« Pourquoi m'appelez-vous Daniel ? »

« Et bien, Teal'c et moi voulons vous souhaiter bon courage. »

« Vous et Teal'c ? »

« Oui, il est là ! »

« Bon courage, O'Neill. ». Puis Jack entendit des chuchotements. Il semblait que Daniel tentait de convaincre Teal'c d'ajouter quelque chose mais apparemment, Teal'c avait tout dit.

Les sourcils de Jack se froncèrent encore plus et il sentit les prémices d'un mal de tête. C'est à ce moment que le seul médicament possible arriva. Sam montait les dernières marches de l'escalier.

« Et bien merci Daniel. Je vous laisse. » Et il raccrocha en se levant alors que Sam s'arrêtait à côté de lui. « Nous avons des amis d'un grand soutien, sur qui nous pouvons compter. » dit –il en rangeant son téléphone.

« Comment allez-vous mon colonel ? »

« Etant donné que je vais devoir écouter quelque chose qui, sans vouloir vous vexer, ne m'intéresse pas, que je suis entouré de cadets boutonneux qui, eux, vont tout comprendre et que deux de mes amis ont pitié de moi, je vais plutôt bien. Il y a encore quelques secondes je croyais que ma tête allait exploser mais je vais beaucoup mieux tout à coup. »

Sam rougit légèrement.

« A propos de ces soi-disant devoirs… Je suis pratiquement sûre qu'il changera d'avis. »

« Oh mais, je compte bien m'acquitter de ma tâche, major. Regardez : j'ai mon carnet, mes stylos de plusieurs couleurs. ». Sam rit légèrement. « Par contre, je suis désolé, j'ai oublié la pomme mais… ». Il mit sa main dans la poche intérieure de sa veste en jetant un coup d'œil autour pour voir si personne ne les regardait. Il se résigna, il y avait définitivement trop de monde. Il prit son coude et lui murmura un « Venez. » auquel elle ne put pas résister.