Bonjour à vous ! J'ai décidé de reprendre et de remanier un peu cette fic que j'ai posté il y a longtemps...
J'espère que les changements vous plairont !
L'univers appartient à JK Rowling bien sûr.


Le Sablier


La vie de Cédric se résumait en une seule et malheureuse phrase : Profite de la vie... à l'excès !

Depuis qu'il était jeune, il faisait ce qu'il voulait. Ses parents l'adoraient, il avait de bonnes notes l'école, il était populaire, beau et charismatique … Tout ce dont rêvait une personne sensée et Cédric n'échappait pas à cette règle !
Cédric, néanmoins ne semblait jamais complètement satisfait...
Il en voulait toujours plus, faisant fi du danger, au grand dam de ses parents de nature inquiète. Il osait tout : du balais volant à la moto cracheuse de feu en passant par le parapente ou bien l'escalade des falaises !
Ses parents ne manquant pas de moyen il lui suffisait d'un petit caprice, de se présenter les yeux humides et ils cédaient à son envie du moment...

On le qualifiait d'intrépide, de courageux, de fou parfois et ça le faisait sourire.
Car au fond de lui même Cédric cachait un secret, qu'il gardait précieusement et qu'il n'aurait jamais révélé.

Oh bien sûr Cédric aurait aimé prendre son temps pour découvrir, grandir, apprendre, comme tous les autres enfants, si seulement il avait pu ...
A chaque fois que l'envie lui prenait de vouloir s'étendre là et de se reposer une sensation de malaise lui enserrait le cœur. Un poids lui comprimait la poitrine, et aussitôt il ouvrait les yeux, se levait en précipitation et repartait vers de nouvelles aventures.
Tout pour ne plus ressentir cette désagréable impression de passer à côté de quelque chose. De peur d'avoir des regrets.

L'origine de ce malaise remontait à loin très loin dans le temps...
Cela s'était produit quand il avait quatre ans, ses parents l'avaient amené dans une fête foraine très célèbre, formée des meilleurs artistes et acrobates du monde et qui ne passait en Angleterre qu'une fois tout les 10 ans !
En ce temps là il était un petit garçon ordinaire qui mangeait une barbe à papa grosse comme une vache, déambulant entre les différentes attractions. Et comme tous les petits garçons de son âge il avait voulu faire le grand, il n'avait pas suivi ses parents : c'était tellement ennuyant !

Alors il était allé voir LA voyante, LA vraie ! Pas une moldue, une sorcière, bien sûr ! Celle qui était connue à travers le monde !
Enfin il supposait, il ne l'a connaissait pas, et il était pour dire vrai un peu tombé par hasard sur sa tente...
Néanmoins comme celle-ci était immense et pleine de couleurs et de fumé il s'était senti irrémédiablement attiré par elle.
Il s'était approché doucement de l'entrée, voulant espionner discrètement les pratiques, qui à coup sûr seraient mystiques et très instructives pour son futur de petit sorcier, de la femme. Néanmoins comme il fallait si attendre elle le repéra immédiatement et eut une réaction pour le moins ... mouvementée !
En effet à peine l'eut-elle aperçue, qu'elle s'était mise à pleurer, comme ça tout d'un coup, ses mains peintes avec de l'encre bleue nuit plaquées devant sa bouche. Elle agitait la tête de droite à gauche faisant danser ses cheveux d'ébène autour d'elle, murmurant pour elle même que la vie était injuste. Cédric était captivé par cette vision pour le moins inattendue mais qui, pour lui, faisait à coup sûr partie du rituel de la voyante.
Il en était à se demander s'il devait lui aussi danser sur l'air inaudible de la voyante lorsque celle-ci s'approcha de lui soudainement, lui attrapant la main, tout en lui disant qu'il fallait qu'il soit courageux.
Alors Cédric, ne comprenant pas, acquiesça gentiment. Elle l'avait regardé longuement, de ses deux grands yeux sombres comme les abysses, puis les avait fermés douloureusement en secouant la tête, faisant teinter les bagues qui brillaient dans ses cheveux.

Puis elle l'avait guidé dans son arrière boutique, et Cédric avait tourné sur lui même, avec de grands yeux émerveillés, essayant de tout enregistrer pour le raconter plus tard : les boules de cristal, les amulettes en argent, les feuilles de thé et les étranges bocaux qui luisaient dans le noir... Pendant que la voyante fouillait dans son bazar.
Bazar oui, Cédric avait fini par le qualifier comme tel, au vu de la particulière organisation des choses qui parsemais le sol...
Finalement Cédric posa la question qui le taraudait depuis le début :

- Pardon mais pourquoi vous pleurez madame ?

Parce que quand on est un petit garçon de 4 ans, on n'a jamais vu d'adulte pleurer alors lorsque, en plus, c'est une incroyable sorcière qui le fait, c'est que ça doit être grave non ?
Aussitôt la voyante se figea, se redressa et regarda Cédric avec des yeux infiniment tristes et lui dit d'une voix qui semblait venir d'entre les ages, basse et vibrante :

- Mon petit écoute moi bien, je suis une voyante reconnue, mais ça tu le sais, c'est pourquoi tu es venu pour essayer de m'espionner dans ma tente... Mais tu ne pensais pas y arriver à ce point je pense... Si je pleure, si un adulte pleure d'ailleurs, c'est souvent pour une chose grave tu ne crois pas ? Alors réfléchis, tu es un garçon intelligent je le sais, pourquoi une voyante pleurerait-elle ?

A ces mots Cédric se figea, son visage n'exprimant plus qu'une intense réflexion...
Puis le doute marqua son visage angélique et ses yeux se perdirent dans une vague d'appréhension...
Qu'est ce qu'un petit garçon de 4 ans pouvait avoir fait de grave ? Au point qu'un adulte pleure ? Ce n'était pas parce qu'il avait piqué la sucette de la voisine, Cédric n'était pas bête, il s'était déjà fait gronder.
Écartant une par une toutes les solutions auxquelles il pensait, il réfléchit aux discussions sérieuses des adultes qu'il avait écouté, parfois... Une bride de conversation à propos de sa vieille grande-tante Lisa ou de la maladie d'un ami de son père, rien de bien important n'est-ce pas ?
La voyante qui l'observait avec attention lui tendit un sablier, dont Cédric tomba immédiatement sous le charme. Il était or et son sable fin semblait d'argent, s'écoulant lentement, lentement, et il était déjà remplit jusqu'au quart !

Est-ce qu'un petit garçon peut comprendre ce qu'est la mort ? Juste l'envisager ?
Pourtant après une petite minute de réflexion Cédric se dit que ce sablier ne pouvait pas servir pour savoir si un œuf était cuit (il était beaucoup trop lent). Il fronça les sourcils se demandant à quoi le sablier pouvait bien faire référence d'autre.
Et il se souvint d'une partie de mots croisés, qu'il avait fait avec sa grand mère cet été, et le mot lui sauta à la figure comme une évidence. Il recula comme si on l'avait brûlé, cherchant une explication rationnelle dans le bazar qui l'entourait...

Puis, finalement, les yeux de Cédric n'affichèrent plus que de la résignation, et sans que la voyante ne lui explique, sans un mot, sans une larme, il accepta l'inacceptable. Il prit le petit sablier, releva les yeux vers la voyante à la voie d'outre-tombe et la remercia simplement, avec un regard nouveau, sans faille, implacable.
Car la pluie d'argent que le petit garçon voyait tomber dans ce sablier d'or était sa propre vie.

Cédric était alors reparti, le petit sablier contre son cœur, vers ses parents qui ne se doutaient de rien. Dans son dos il n'entendit pas la voyante trembler et s'effondrer, car son regard lui avait ébranlé l'âme...
Elle disparu dans l'heure qui suivie, s'isolant loin du monde et de ses injustices.

C'est ainsi que Cédric, lui, avait commencé sa vie de défi, profitant de tout ce que lui offrait la vie sans jamais se plaindre, sans jamais s'arrêter. Il essayait de ne pas envier ceux, tous ceux qu'il voyait ou rencontrait, que ce soit à Poudlard ou ailleurs.
Ces gens inconscients du luxe qu'ils possédaient : le temps...

Il avait fini avec l'âge par vraiment comprendre la signification de ce sablier maudit, cherchant dans autant de livre qu'il le pouvait. La bibliothèque de Poudlard, à sa première année, lui avait expliqué en détail que ce "ζωή κλεψύδρα" (sablier de vie) avait été lié à lui par un sortilège obscur et plutôt dangereux pour lui indiquer, fidèle comme un calendrier, le jour de sa mort.
Il était plutôt reconnaissant envers la voyante pour s'être donnée autant de mal pour lui mais ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir, un peu.

Et pourtant il n'avait jamais cessé de sourire Cédric, répondant aux souhaits de chacun autant qu'aux siens.

C'était ainsi, il ne pouvait s'empêcher de créer des liens avec les autres, leur soutient lui permettait de se relever quand il entrait dans une phase noir, où il doutait. Après tout, un destin n'est pas tout tracé non ? Il y a des choix à faire non ? Et si le fait d'avoir rencontré cette voyante l'avait en fait condamné à faire les mauvais choix ?

Mais il lui suffisait d'un regard vers son sablier pour que son cœur se durcisse et pour que son regard implacable ne revienne, prêt pour un nouveau défi ...

Treize ans après la rencontre qui avait changé sa vie, juste avant d'aller à Poudlard, Cédric avait regardé le sablier : il n'y avait presque plus de sable !
Les yeux dans le vide, Cédric c'était alors murmuré pour lui même: C'est cette année. Tout simplement, sans aucune larme, ni lamentation.
Et comme toujours il n'avait rien laissé paraître et arrivé à Poudlard il a relevé LE défi : il avait mis son nom dans la coupe. Evidemment.

S'était-il demandé ce qu'il ce passerait s'il ne mettait pas son nom dans la coupe ? Que ce tournoi était peut-être ce qui allait signer sa mort ?

Bien sûr qu'il se l'était demandé, il avait réfléchi toutes les nuits depuis la grande nouvelle, mais il n'avait pas pu s'en empêcher... c'était tellement excitant ! Il ne c'était jamais représenté sa mort comme ça. A chaque fois elle était surprenante, le prenant en traître, de façon injuste et douloureuse...
Pas comme un jeu où tout se jouerait pour la gloire, éternelle qui plus est ! Quelle ironie … La gloire éternelle dans la mort … A quoi lui servirait-elle ?
Mais il n'avait pu résister, broyé par les engrenages de la machine où il s'était enfermé … c'était le défi ultime !

Ultime oui, c'était le mot...

Comment refuser alors que même ses amis avaient l'air si heureux qu'il soit choisi ?

Mais quand il avait vu que Harry Potter avait lui aussi été désigné, il avait su, il avait compris, que cette fois il n'y aurait pas d'échappatoire, il allait mourir. Comment ne pas en être sûr alors que Harry n'attirait que les ennuis ? Que depuis qu'il était arrivé Poudlard n'avait jamais était tranquille !
Mais il avait continué, il n'avait pas trop le choix à vrai dire ! Et il s'était éclaté durant ce tournoi, il faut bien l'avouer, avec les dragons et les sirènes. Cette dernière expérience était la plus enivrante et extraordinaire qu'il n'ait jamais vécu !

Il ne regrettait pas d'y participer.

Pourtant il avait peur, oui il était terrifié. Qui ne le serait pas en sachant qu'il pourrait mourir à tout moment ?
Ainsi avant chacune des deux premières épreuves il n'avait pas regardé le sablier, ne voulant pas savoir si elle serait la dernière...
Et finalement le dernier jour arriva. A ce moment Cédric n'avait pas pu se retenir, juste avant la dernière épreuve, il avait regardé une dernière fois le sablier. Celui-ci ne contenait plus que trois petits grains argentés qui semblaient près à disparaître …

Alors Cédric s'en était emparé et avait avancé vers le terrain de l'épreuve sans un regard en arrière ...

Néanmoins au moment fatidique de saisir la coupe, il hésita, oui il douta, car il voulait continuer à vivre lui aussi, pour ses parents, ses amis, Cho-Chang qu'il aimait... Pourquoi n'aurait-il pas cette chance lui aussi ?

Le fait qu'Harry et lui arrive jusqu'au bout signifiait que le danger était tout proche … Avait-il encore une chance de s'en sortir ?
Alors il proposa à Harry de prendre la coupe. Mais on échappe pas si facilement à son destin, à cette machine vorace et cruelle qui vous entraine. Aussi quand le Gryffondor prononça ce simple mot : Ensemble , il ne put résister, comme prit d'une inspiration folle, il saisit la coupe avec empressement.

Finalement Cédric avait pris sa décision, il voulait voir comment il allait mourir.


Cédric l'avait senti, il savait que cela se produirait, il l'avait toujours su …

Aussi quand, dans ce cimetière, Harry lui cria de partir, il ne réagit pas, et se retourna calmement pour faire face à sa mort ... Il ne regrettait rien.


Dans les gradins attendant impatiemment le retour de son fils, le père de Cédric serrait fort le petit sablier d'or contenant la vie de son fils. Celui-ci le lui avait tendu en début d'épreuve et l'avait regardé une dernière fois avant de s'enfoncer dans le labyrinthe. Son père se força à ne pas penser à son regard : un regard triste, un regard désolé, un regard d'adieu.

Soudain le petit sablier se fendit et se brisa, dans un craquement léger, laissant s'échapper le sable d'argent qu'il contenait.

Alors à cet instant il sut, comme son fils avant lui quand il avait reçu le sablier chez la voyante.
Il comprit tout, l'empressement de son fils dans la vie, ses folies, ses caprices, ses sourires, son dernier sourire...
Et au fond de lui il savait que son fils avait été heureux.
Mais même s'il le comprenait il ne voulait pas comprendre, non, cela ne pouvait pas être vrai, cela ne pouvait pas arriver, pas à lui, pas à son fils, NON !

Pendant ce moment d'hébétude des larmes s'étaient mises à couler le long de ses joues, sans qu'il ne s'en rende compte...
Et Harry revint... Mais avant d'entendre les rumeurs, avant les cris, avant les larmes et les pleurs, il se leva. Il rejoignit son fils dans une sorte de brouillard, les yeux flous, les yeux fous, répétant inlassablement : C'est mon fils !

Il s'adressait non pas à la foule qui l'entourait mais à la Mort qui lui avait arraché ce qu'il avait de plus précieux, pour qu'elle le lui rende …

Il mit du temps, oui, il lui fallut du temps, ce même temps si précieux pour son fils. Mais il se ressaisit, pour sa femme et pour Cédric. C'est pourquoi il donna l'argent du Tournois à Harry pour le remercier d'avoir ramené le corps de Cédric chez lui. Et il enterra le sablier, qu'il avait réparé, avec son fils trouvant que c'était mieux ainsi.
Mais aussi pour ne plus garder de souvenirs de ce qui avait causé la mort de son fils, mais cela il ne voulut jamais se l'avouer...


The end

Alors qu'en pensez-vous ? J'attends vos reviews avec impatience ;)
Merci encore pour les reviews que j'ai déjà eu ça me fait énormément plaisir ! :D