Je ne sais pas exactement comment j'ai pu en arriver là. Où plutôt je ne sais plus. Je n'en suis pas sûre mais il est possible qu'à un moment de mon existence, j'aie eu conscience de ce problème qui m'accablait. Mais le fait est que j'allais de problèmes en problèmes. Et avec le temps, j'ai fini par oublier. Seuls restaient cette sensation de destruction intérieure et ce goût d'acide dans ma bouche.
« Sakura-san !!! Réveillez-vous Sakura-san vous allez être en retard !!! »
La jeune fille ouvrit un œil vitreux. Puis deux. Il n'était que sept heures du matin mais déjà elle pouvait entendre le personnel de maison s'activer au rez-de-chaussée et aux deux étages supérieurs. Mieux encore, elle pouvait voir les deux femmes de chambre qui lui étaient assignées fourmiller dans sa chambre avec une énergie et un zèle qui la fatiguaient d'avance.
Elle commençait d'ailleurs à piquer du nez quand Chiyo, la doyenne et responsable du personnel enra dans la chambre telle une furie dans un tourbillon de taffetas et arracha le couvre-lit Burberry de Sakura.
« De-bout !!! »martela-t-elle de sa voix chevrotante mais néanmoins ferme.
Cette fois-ci, la jeune fille obtempéra redoutant le tout-puissant courroux de la toute-puissante Chiyo qui déjà, s'occupait de congédier les femmes de chambre à grand renfort de cris et de gestes de bras.
Baillant à s'en décrocher la machoire, Sakura attrapa son peignoir duveteux préféré et enfila ses chaussons avant de se diriger vers sa salle de bains où l'attendait un bain bien chaud. Elle se déshabilla et s'y glissa, soupirant de bien-être.
Une fois propre et un peu plus réveillée, elle retourna dans sa chambre. Chiyo l'y attendait, debout près de la coiffeuse, armée d'un sèche-cheveux et d'une brosse. Sa chambre était rangée et son lit fait . Elle ne put cependant pas retenir une grimace en apercevant son uniforme déplié sur ce dernier. Le remarquant, la vieille femme se mit à rire et la fit s'asseoir sur la chaise, face aumiroir de la coiffeuse. Brossant les cheveux roses et soyeux d'un geste doux et maternel, elle s'adressa à la jeune fille :
« Allez viens-là mon petit. Il faut que tout soit parfait pour ton premier jour au lycée.
