Fic basée sur le roman de Philip Pullman, que j'ai trop adoré. La plupart des perso lui appartiennent, etc…
Préface: Un an…
Premier solstice d'été depuis qu'elle a quitté Will. Elle avait demandé le matin à la directrice de son établissement si elle pouvait sortir en ville sur le temps de midi. Elle savait que la directrice avait un faible pour elle et qu'elle ne l'en empêcherait pas. Mais de toute façon, elle serait sortie quand même.
Lyra marchait lentement vers le parc qui se trouvait au centre d'Oxford, Pantalaimon à ses côtés. Elle avait l'impression d'être dans du coton, et la chaleur accablante de ce mois de juin ne l'aidait pas à se sentir mieux, bien au contraire. La canicule l'oppressait encore plus, et ne faisait que rajouter du poids à sa peine. Pourtant, elle savait qu'elle aurait dû être contente du geste qu'elle avait fait pour l'ensemble des créatures des mondes, ou tout au moins ne pas le regretter, mais c'était plus fort qu'elle. Un an. Un an s'était passé depuis qu'elle avait vu cette fenêtre se refermer sur l'être qu'elle aimait le plus au monde et qu'elle savait qu'elle ne pourrait jamais vraiment remplacer. Elle n'avait pas chômé pendant cette année. Elle avait d'abord commencé par rattraper son retard sur les autres filles, tant au niveau scolaire qu'au niveau humain, et c'était peut-être dans ce domaine qu'elle avait fait le plus de progrès, quoique les autres filles l'avaient depuis le début considérée avait un certain respect qui frôlait l'appréhension. Mais Lyra n'en avait pas grand-chose à faire. Elle avait appris à être discrète auprès de Will, et préférait que les filles se tiennent à distance pour ne pas la gêner dans ses projets. Pourtant, elle savait qu'un jour, elle devrait affronter les autres et le monde pour remplir la mission qui lui avait été confiée. Et puis avec les leçons particulières que Dame Sophie lui donnait pour qu'elle réapprenne à lire l'aléthiomètre, elle n'avait pas beaucoup le temps de se consacrer aux enfantillages des autres filles.
Parlons-en de l'aléthiomètre: elle n'avait pas progressé d'un pouce. Enfin, elle avait appris par cœur des centaines de signes, mais c'était bien peu de choses comparé aux milliers qui l'attendaient encore, et elle n'avait même pas commencé les combinaisons… Elle avait travaillé dur pour oublier sa peine, même si ça n'avait pas eu les résultats escomptés. En se plongeant dans l'étude, elle parvenait parfois à rester plusieurs secondes d'affilée sans penser à Will. C'était un début. Pas très réjouissant, mais un début quand même.
Il n'y avait personne dans le parc, et c'était une chance. Avançant comme dans de la brume, elle s'assit sur le banc. Leur banc. Heureusement que lui aussi était inoccupé, sinon, elle ne l'aurait même pas remarqué si elle s'était assise sur les genoux de quelqu'un tellement elle était ailleurs, quelque part avec Lui, dans le pays des mulefas ou celui du désert envahi par la clarté de la lune. Toutes ses pensées étaient tournées vers Will qui lui paraissait un peu plus proche, mais encore tellement loin, beaucoup trop loin… Seule sur ce banc, seule dans ce monde, seule dans sa peine, elle pleurait doucement.
De son côté, Will aussi sentait une larme amère lui couler le long de la joue en pensant à Lyra. Il avait fait la route pour venir jusqu'à ce banc, se levant aux aurores pour s'y rendre à pied, seul. La douleur était si forte qu'il voulut se lever et hurler son désespoir, mais il était tellement abattu qu'il ne pu que se prendre le visage dans les mains et répéter doucement son nom. Lyra,… Lyra…
