L'idée était tout bêtement : Roy et Riza au supermarché. Est-ce qu'il y a des supermarchés dans l'univers de FMA, c'est une autre question, mais pour le bien de la fic on va dire que oui.


- Vous avez la liste Colonel ?

- La liste ? Quelle liste ?

- La liste de course Colonel.

- Ah parce que vous n'y avez pas pensé, Lieutenant ?

- Eh bien, comme c'est de votre faute que nous nous retrouvions au supermarché alors qu'il vous reste encore de la paperasse à faire, j'ai estimé qu'il était de votre responsabilité de vous en occuper.

Roy laissa échapper un soupir d'agacement, sous le regard impassible de Riza. D'un air crâne, il s'exclama :

- Bon, puisque je ne l'ai pas, ça ne sert à rien de continuer. Rentrons.

- Hors de question.

Les épaules de Roy se crispèrent instinctivement : il connaissait ce ton, il ne le connaissait même que trop. L'intraitable Lieutenant ne céderait pas. Enfonçant ses mains au fond de ses poches, Roy se dirigea d'un pas lourd vers le rayon céréales, manquant ainsi l'esquisse de sourire qui s'était dessinée sur les lèvres de Riza. Elle lui emboîta le pas, et commença à lister à voix haute les courses qu'elle avait bien sûr retenues par cœur.

Au terme d'une longue errance de rayon en rayon (Roy n'étant jamais venu, obliquer des boîtes de petit pois à la charcuterie demandait un temps fou), il ne resta finalement plus qu'une seule chose à acheter.

- Vous pourriez me redire la dernière commission Lieutenant ?

- Bien sûr. Des avocats.

Roy se figea instantanément.

- Des avocats ?

- Oui. Cela pose-t-il problème ? demanda Riza, plus étonnée qu'elle ne le laissait paraître.

- Ab… Absolument aucun, haha, pas du tout !

Riza fronça les sourcils : le balbutiement peu convaincant de Roy était plus que suspect. Elle croisa les bras et attendit. Le silence se faisant pesant, Roy se sentit obligé de rajouter quelque chose :

- Je, euh, je n'ai aucun problème avec les avocats, c'est très bien les avocats, très bon aussi…

Il s'interrompit. Puis, comme pour lui-même, il murmura : « Non. Faudrait pas exagérer non plus. ». Il prit une grande inspiration, fit face à Riza, et cria :

- JE HAIS LES AVOCATS ! CES CHOSES SONT LE FRUIT DU DEMON ET JE REFUSE D'EN ACHETER ET ENCORE MOINS D'EN MANGER !

Ignorant le regard interloqué des autres clients, il continua de fixer Riza avec un air de défi.

- D'accord.

- Co… Comment ça « d'accord » ? manqua de s'étrangler Roy.

- Si vous ne voulez pas d'avocats, nous n'en prendrons pas, répondit simplement Riza.

Roy cligna des yeux, étonné que la chose se fût réglée aussi facilement.

- Vraiment ? Je veux dire, vous êtes sûre ? Pas besoin d'en prendre ? Pas d'obligation ?

- Puisque je vous dis que non.

Cette fois-ci, Riza ne parvint pas à dissimuler son sourire en prononçant ces mots. Rassuré, Roy sourit à son tour, laissant même échapper un petit rire maladroit. Il s'empara des deux sacs de courses et partit d'un pas léger vers la caisse, Riza sur ses talons.

Au moment de payer, Riza lui tendit son portefeuille et leurs mains se frôlèrent. Ils maintinrent le contact seulement quelques secondes de plus qu'il n'était nécessaire, mais cela leur fût suffisant.

Ils quittèrent tous les deux le magasin avec le même sourire aux lèvres : celui de l'assurance d'avoir, quelles que soient les circonstances, une personne à ses côtés sur laquelle compter.

Quand bien même ce fût pour se débarrasser d'avocats.