La pièce était calme, vide, silencieuse. Seules les aiguilles de l'horloge avaient l'indécence de bouger, de s'imposer dans ce monde où le temps s'était arrêté. Je levai les yeux, une fois encore, pour les fixer intensément. Peut-être que si je me concentrai, si je ne cillai pas, oui, peut-être s'arrêteraient-elles. Un instant, une seconde. Mais rien. Elles continuaient d'avancer, au même rythme entêtant, avec le même inlassable "tic", le même "toc" fatiguant.

« Molly ? »

Une voix claire, aimable brisa le silence. Mon regard dériva vers cette dame si charmante, avec son grand sourire peint sur ses lèvres et son tailleur si bien ajusté. Elle me toisa, mi-amicale, mi-inquiète, avant de secouer la tête et de rejeter ses longs cheveux lisses derrière ses épaules. Elle décroisa ses jambes et se dandina quelques minutes sur sa chaise avant de reprendre la même position, droite et inconfortable.

S'ils voulaient me mettre à l'aise, rendre la tâche plus facile, moins clinique, ils auraient pu s'y prendre autrement. Ce n'est pas que madame Kasdan était antipathique ou même désagréable et froide. Non, son sourire essayait de montrer tout le contraire. C'était juste son tailleur bien cintré, ses cheveux coiffés à la perfection et son odeur de fleur trop prononcée qui me mettaient mal-à-l'aise. Face à elle, je me sentais sale, avec mes cheveux emmêlés et secs, mon visage barbouillé et sûrement loin d'être aussi beau et doux que le sien.

Madame Kasdan griffonna quelque chose sur son calepin avant de poser son stylo sur ses genoux et de poser à nouveau ses yeux sur moi.

« Molly, tout va bien ?

- Oui… je m'empressai de répondre avant d'hésiter un court instant. Oui. Oui, tout va bien.

- Est-ce que tu te sens prête ?

- Prête… ? Euh, oui, sûrement. Je suis prête à sortir d'ici, croyez-moi. Mais je ne suis pas sûre de vouloir retourner là-bas. Enfin si ! Je veux dire, je veux retourner là-bas, mais je ne sais pas si j'ai envie d'y retourner maintenant… Vous voyez ?

- Bien sûr, répondit-elle avec ce même sourire qui hantait son visage depuis le début de la séance, voilà une bonne demi-heure. Est-ce que tu te sens mieux ? Avec toi-même, avec les autres ?

- Ou… oui. Ça ne me gêne pas d'être avec les autres. Ça ne me gêne plus. Et puis, j'ajoutai en me forçant à sourire, je ne me lave les mains que… qu'une petite dizaine de fois par jour maintenant. »

Madame Kasdan rit poliment, les yeux brillants. Je gardai le silence pendant qu'elle inscrivait son observation et – sûrement – ma dernière réponse avant de reprendre.

« Je vais mieux, affirmai-je du ton le plus convainquant que je pouvais utiliser.

- C'est ce que j'ai pu observer, confirma-t-elle. On m'a aussi dit que tu n'avais plus de terreurs nocturnes.

- Non, c'est vrai. Ça fait un moment déjà. Je ne sais pas, c'est parti comme ça, du jour au lendemain.

- C'est parce que tu vas mieux, commenta-t-elle simplement. Dis-moi, qui est à la maison en ce moment ?

- Je ne sais pas… avouai-je à mi-voix. La dernière fois que maman m'a appelée, elle était seule. Enfin, seule avec Meredith et Julia.

- Et ton père ? Il n'était pas là ?

- Il n'est plus là. Ça fait longtemps qu'il a arrêté de rentrer.

- Tu ne penses pas être un peu trop dure avec lui ? Ça a dû être difficile pour lui aussi, tu sais ?

- Vous parlez de l'accident ? (Elle opina de la tête.) Vous savez, c'est dur pour tout le monde. Mon père n'avait pas à partir comme ça. Je veux dire, je sais que c'est pour son travail, je sais qu'il part loin pour permettre à maman d'élever les filles et… et moi. Mais il aurait dû être plus fort que ça, il aurait dû rester auprès d'elle, la réconforter, la prendre dans ses bras. Au lieu de ça, il part trois mois au Brésil, puis deux au Maroc… C'est un lâche. Il fuit au lieu d'affronter les conséquences de ses actes. »

Ma voix claqua dans l'air. Je fus surprise de la dureté de mes mots et, lorsque je me rendis compte à quel point j'étais dure envers mon père, je me ratatinai dans mon fauteuil, honteuse d'avoir exprimé tout cela devant madame Kasdan.

« Tu es sûre que c'est vraiment à lui que tu reproches tout ça ? » demanda-t-elle alors, un sourcil arqué qui remontait vers le haut de son front.

J'accusai le coup en déglutissant difficilement. Les larmes me montèrent aux yeux et bientôt, elles se mirent à couler sur mes joues. Non, ce n'était pas mon père que je blâmais le plus. La personne qui avait laissé Yann seul, qui n'avait pas pu l'aider, qui l'avait regardé partir sans rien faire, c'était moi. Et j'étais celle qui avait abandonné maman pour venir ici, même contre ma volonté. J'aurais dû être plus forte, j'aurais dû garder mon esprit sain, j'aurais dû pouvoir surmonter tout ça. Mais j'en avais été incapable. Et Yann était parti.

Mes doigts s'emmêlaient nerveusement et je sentais mes articulations résister quand je les tordais sans y penser. Mon regard balaya la pièce et se posa sur l'immense bibliothèque qui trônait derrière mon docteur et s'étalait sur un mur entier. Elle était loin d'être comme celle de ma chambre, désordonnée et remplie de partitions et de romans policiers. Non, tous les livres qui y étaient rangés étaient vieux, reliés et je sentais l'odeur du cuir depuis mon fauteuil. Chacun d'entre eux devait coûter une petite fortune et, tout en observant madame Kasdan du coin de l'œil, je me dis que ça lui correspondait bien, ce goût de luxe et de connaissances distinguées.

Nous parlâmes quelques minutes encore. Elle posait des questions et, renfermée, j'y répondais brièvement. Je n'avais plus envie de discuter avec elle, de me mettre à nue. Je voulais simplement que tout cela finisse, qu'on me ramène à ma chambre et qu'on m'y laisse déprimer tranquillement. Mais peut-être était-ce ça le problème. Peut-être me fallait-il autre chose, quelque chose qui me fasse vivre à nouveau, quelque chose qui m'oblige à sortir de ma bulle. Et c'est ce que madame Kasdan avait conclu elle-aussi.

« Bon, déclara-t-elle à la fin de la séance. Je pense que tout est bon. Je valide notre dernier rendez-vous à l'institut. Comme prévu, tu peux sortir ce soir. Tu es prête.

- Prête ? répétai-je bêtement.

- Oui, Prête. Pour sortir, retrouver ta vie, redevenir une adolescente.

- Vous voulez dire… que je vais sortir d'Eichen ? Ce soir ? »

Elle acquiesça en souriant.

« Vous pensez que ça ira ? Je… Peut-être qu'il me faut un peu plus de temps. Et si ça se passait mal, je veux dire, peut-être que je devrais rester encore un peu et…

- Ça ira, m'intima-t-elle. C'est normal d'avoir peur, mais ça ira, je te le promets. Et puis, tu vas continuer ton traitement et on se verra deux fois par semaine, pour commencer. Il y a aura ta mère, tes sœurs… et puis tu vas retrouver tes amis du lycée. Tu verras, tu ne seras pas seule. »

J'étais perdue. Mon cœur s'était mis à battre trop fort, je sentais une crise de panique arriver et ce n'était pas le bon moment. Aller dehors, vivre comme quelqu'un de normal, tout cela m'angoissait. J'avais peur de reprendre le lycée, de la curiosité et du jugement des autres. J'avais peur de ne pas retrouver mes amis, de devoir manger toute seule dans un coin du réfectoire parce que personne ne voudrait s'asseoir à côté de la folle ou peu importe le surnom qu'on me donnerait. Je savais bien que tout le monde était au courant pour l'accident et je ne me faisais pas d'illusions non plus. Tout le monde devait savoir pourquoi j'avais loupé un peu plus de quatre mois de cours. J'avais tout simplement disparu et Beacon Hills n'était pas une si grande ville. Les rumeurs se répandaient vite. Bien trop vite.

« J'ai peur, avouai-je, confirmant ses dires. J'ai peur et je sais que je ne retrouverai pas mes amis. Je ne veux pas être toute seule.

- Tu ne le seras pas, j'en suis sûre. Tu es une jeune fille souriante et gentille. Et quand tu auras brossé cette tignasse, tu seras d'autant plus jolie que personne ne pourra t'ignorer. »

Elle voulait être gentille, je le savais. C'est pourquoi je souris, malgré mes doutes et ma réticence à être aimable avec elle. Je n'étais plus souriante, mon visage autrefois avenant avait fini par perdre ses rondeurs quand mes joues s'étaient creusées et maintenant, je n'avais plus cet air sympathique qui faisait s'approcher tout le monde. Je le savais, quand je reviendrai, je ne serai plus la "bonne copine" à qui tout le monde venait parler, demander des conseils. Cet aspect de ma personnalité avait disparu quand Yann était parti. Maintenant, avec mes cernes et ma peau un peu trop pâle, mon regard trop clair, presque fantomatique, j'étais sûre que les autres élèves du lycée m'éviteraient de leur mieux.

« Ne sois pas si pessimiste, ajouta madame Kasdan, comme si elle avait lu dans mes pensées. Si tes amis sont assez idiots pour t'éviter, tu t'en feras d'autres. Il y a une place pour chacun d'entre nous dans ce monde.

- J'espère que je trouverai la mienne, alors, soupirai-je.

- Tu la trouveras, j'en suis certaine. »

Après cela, madame Kasdan m'expliqua que ma mère était déjà prévenue de mon départ et qu'elle viendrait me chercher en début de soirée. Gentiment, elle me proposa de m'accompagner jusqu'à ma chambre pour que je commence à rassembler mes affaires. « Après, me dit-elle, on ira faire un dernier tour et je passerai à la pharmacie pour ton traitement. »

Ils me donnèrent un sac poubelle pour emballer tous mes biens. Ça ne prit que quelques minutes à peine. Sous les yeux attentif de madame Kasdan, j'ouvris le placard que je partageais avec Meredith et en sortis les quelques habits qu'on m'avait autorisé à garder. Habituellement, tous les patients s'habillaient pareil, dans la sorte d'immonde pyjama gris qu'on nous distribuait à notre arrivée. Mais on nous autorisait quand même à garder quelques vêtements, une jupe ample, un vieux pantalon de jogging et deux t-shirt simples dans mon cas, pour les visites des parents et autres proches – ou non.

Vérifiant que mon accompagnatrice ne regardait pas dans ma direction, je fis tomber tous mes survêtements dans le sac d'un coup de bras. Une fois tout cela bien caché, je me dirigeai vers mon lit et m'y laissai tomber. Je restai assise, sans bouger, pendant quelques secondes, sentant une dernière fois les lattes dures sous mes fesses. Puis, j'ouvris le tiroir de ma table de nuit et en sortis la photo de ma famille que j'avais prise avec moi et que je regardais tous les soirs en m'endormant. Je la pliai et la coinçai délicatement entre deux vêtements pour qu'elle ne s'abîme pas. Je pris aussi l'unique livre que j'avais emporté, la partition du concerto pour hautbois d'Edwin Carr. C'était mon morceau préféré, et même si j'avais arrêté de jouer, je lisais souvent les notes, les regardais virevolter sur les pages et j'imaginais la mélodie.

Je quittai la chambre sans un regard derrière moi. Nous fîmes vite le tour de l'établissement, saluant certains patients qui arrivaient encore à se rappeler qui j'étais. Madame Kasdan m'envoya à la douche, profitant de me laisser quelques minutes pour aller à la pharmacie. Je détestais les douches de l'institut. Le carrelage était froid, d'un blanc sale et glissant. La grande pièce était toujours humide et, çà et là, des morceaux de papier-peint se détachaient du mur. Lorsque l'eau coulait, le jet crachotait quelques instants avant de jaillir, fort et abondant. Elle mettait toujours longtemps à chauffer, si bien que les premières à passer n'avaient pas le temps de profiter de l'eau chaude.

C'est ce qu'il m'arriva ce jour-là. J'étais en dehors de l'horaire, il était encore tôt dans la soirée. Je me lavai donc à l'eau froide, nettoyant mes cheveux du mieux que je pu. Lorsque je sortis, ma jupe tombant sur mes genoux et mon t-shirt large coincé dedans, je frissonnais de froid. Mes longs cheveux ni blonds, ni châtains, sûrement un mélange des deux couleurs, me collaient dans le dos et me gelaient jusqu'à l'os. L'eau avait réveillé mon visage si bien qu'on pouvait y voir clairement les cernes, les poches qui tiraient mes yeux, et les quelques cicatrices, marques infimes qui barraient mes joues et mon front. Certaines étaient cachées par les taches de rousseur, dont la présence était encore inexpliquée et inexplicable, qui s'étalaient sur mes pommettes et mon nez. Mes bras aussi étaient recouverts de petites marques claires, plus claires encore que ma peau laiteuse, vestiges de l'accident.

On aurait dit un cadavre. Un cadavre propre, habillé et vivant, certes. Mais personne n'aurait pu nier la ressemblance. Sauf que, je le savais, personne n'oserait faire la remarque. Tout le monde serait bien trop gêné, bien trop poli. De toute façon, rares seraient les personnes qui m'adresseraient la parole donc, je n'avais pas à trop m'en faire.

Je secouai la tête. Je ne devais pas penser à des choses si déprimantes. Peut-être madame Kasdan avait raison, je ne voyais pas pourquoi tout le monde m'éviterait. Enfin si, je voyais dix-mille raisons pour que mon retour se passe ainsi, mais j'essayais de les oublier et de penser positif.

Lorsque j'arrivai dans le hall d'entrée, mes bras fermement enserrés autour de mon sac poubelle, je vis maman et madame Kasdan en pleine discussion. Ma mère semblait à la fois heureuse, soulagée et inquiète. Mon docteur semblait lui donner quelques conseils et lorsque je la vis étouffer un sanglot, elle posa une main réconfortante sur son épaule et lui sourit chaleureusement. Elle lui tendit trois tubes orange remplis de pilules et une feuille qui devait être mon ordonnance. Soudain, madame Kasdan se retourna et me désigna d'un geste du menton.

« Regardez qui voilà, » dit-elle à ma mère assez fort pour que je puisse l'entendre de là où j'étais.

Maman se retourna et m'adressa le plus beau sourire dont elle était capable. Elle avança vers moi et m'appela, plusieurs fois. Un sentiment de soulagement m'envahit et je me précipitai dans ses bras. Lorsque j'eu parcourut les quelques mètres qui nous séparaient, je n'attendis pas une seconde et enfoui mon visage dans ses cheveux sombres et frisés. Je pris une grande inspiration et me calma. Elle sentait la maman, l'odeur que je lui avais toujours connue me chatouillait les narines. C'était un mélange de fleur d'oranger et d'autre plantes douces et pimentées.

Une larme coula sur mon épaule et je su que ma mère pleurait, silencieusement. Gênée, je lui tapotai gentiment le dos jusqu'à ce qu'elle renifle et ravale ses larmes. Elle s'écarta légèrement et prit mon visage entre ses mains chaudes et potelées.

« Molly… Ma chérie, je suis si contente ! Tu m'as tellement manquée… tu m'as tellement manquée…»

Sa voix se brisa et elle sourit derrière ses larmes. J'étais si émue de la revoir, de me dire que cette fois, je partirai avec elle que je me mis à rire bêtement. Mes angoisses s'envolèrent. J'allais retrouver les filles, mon lit, ma maison. J'allais pouvoir regarder les derniers films à la mode, écouter des CDs dans ma chambre. Oui, je ferai tout pour redevenir une adolescente normale. De toute façon, j'étais sûrement la même qu'avant, au fond de moi. Je devais juste faire tout pour guérir complètement.

Le retour se fit en silence. La nuit était tombée et je me laissais bercée par la voiture. Je dû m'endormir car lorsque je me réveillai, nous étions déjà arrivée. Notre petite maison n'avait pas changé. Le gazon du jardin devant était toujours aussi broussailleux et, même dans la nuit, je pouvais voir qu'il n'était pas tout à fait vert. La peinture de la palissade et des volets s'écaillait mais ça ne faisait rien. C'était chez moi, cette maison était la mienne. A l'intérieur, toutes les lumières étaient éteintes hormis celle du salon.

« Tu as demandé à Bernie de garder les filles ? je demandai, comme si je n'étais jamais partie.

- Non, il n'était pas disponible. C'est madame McCall qui nous dépanne, expliqua-t-elle. Elle ne prend son service qu'à 23 heures, elle avait le temps.

- McCall… ? (Je cherchais dans ma mémoire.) Notre voisine ?

- Elle-même, sourit ma mère. Allez-viens, ne la retenons pas plus longtemps. Je vais prendre ton sac, je… je t'attends à l'intérieur. »

Je la remerciai et fermai la portière de la voiture. Maman poussa la petite porte de la palissade puis ouvrit celle de la maison quand elle eut traversé la minuscule étendue d'herbe. Je tapotai mes cuisses, comme pour me donner du courage. Je ne savais pas si je devais entrer tout de suite ou attendre encore un peu. J'avais peur de ne pas retrouver mes repères, de ne plus reconnaître mon jardin, ma chambre.

Je me décidai à quitter le trottoir lorsqu'une Jeep bleue débarqua dans la rue et s'arrêta en face, devant la maison de madame McCall. Un garçon sortit du côté passager et fit le tour de la voiture pour se poser devant le conducteur, toujours à l'intérieur du véhicule. Je ne pouvais pas discerner ses traits de l'autre côté de la rue, mais je pu quand même remarquer cet air renfrogné que lui donnait ses sourcils épais et ses yeux sombres. Je le reconnus en étant Scott, le fils de madame McCall.

« Merci mon vieux, dit-il en souriant à l'autre garçon dans la voiture. Je te jure, je vais devenir fou à cause de cette fille. Elle me rend dingue, tu sais ? »

Sa voix était claire et, dans le calme de la nuit, je n'eus aucun mal à l'entendre.

« Ouais… ouais je sais Scott, répondit l'autre. Il ne passe pas une minute sans que tu me le dises… Et franchement, c'est pas que je compatis pas, mais y'a d'autres choses qui me préoccupent plus en ce moment… Tu vois de quoi je veux parler ? (Il marqua une pause pendant laquelle son ami se tut.) Allez Scott, je vais t'aider. Ça commence par "a" et ça finit aussi par "a"…

- Stiles… souffla Scott dans un grognement.

- Non mais quoi ! C'est vrai, j'ai pas envie de me faire dévorer par un… »

Sa voix fut étouffée par la main de Scott qui l'empêcha de parler. Doucement, il se retourna vers moi et me désigna à son ami. Je rougis instantanément de m'être fait prendre et reculai dans l'ombre de la voiture. Sans attendre, je me retournai et passai le plus rapidement possible la porte de la palissade. Je fuyais et me sentais plus qu'idiote d'agir ainsi. On aurait dit une gamine qui se faisait prendre la main dans le paquet de bonbons.

Je rentrai dans la maison, au chaud et à l'abri des quatre yeux qui m'avaient fixée dans la nuit noire. Le retour à Beacon Hills High School allait être plus dur que je ne le pensais. J'aurais juste dû les saluer d'un signe de main, sourire peut-être. Au lieu de ça, j'étais partie comme une voleuse. J'étais loin de l'idéal sympathique et amical qu'on attendait de moi. Je le savais, revenir dans le monde réel serait difficile. Vraiment difficile.


Waah, je sais que ce chapitre est long, mais j'ai été prise d'une frénésie inexplicable et voilà le résultat ! J'espère que ce premier chapitre vous a plu, la suite est déjà écrite :) N'hésitez pas à reviewer, c'est vrai que c'est encourageant de se savoir lue et puis, des avis ne sont pas de trop, au contraire, ils sont les bienvenus ! Bref, j'espère que vous aimerez que vous continuerez à lire cette histoire ! Elle me tient vraiment à coeur, ça fait longtemps que j'y réfléchissais ;) Et encore merci d'avoir lu ! *coeur*