Titre : Nethanir
Auteur : Belyn, elfe folle
Base : LOTR
Genre: Yaoi natürlich… Certainement assez cucupower, un peu OOC. POV de Legolas.
Disclaimer : Persos du Seigneur des Anneaux pas à moi… Sinon, ça fait longtemps que Legolas et Aragorn seraient maqués ensemble, que la pouffe dont je n'ose prononcer le nom serait morte, que Boromir serait pas mourru et que Frodon serait un peu moins pleurnichard. Par contre, Nethanir est mon mien et celui qui ose y toucher sera maudit par le dieu des patates frites !
Tit mot de la n'auteuse : Je tiens à rappeler que Legolas, pendant l'épopée du SDA, est âgé de 2941 ans, et qu'il connaît Aragorn depuis plusieurs années donc, ça m'aurait étonnée qu'il ait eu un brusque coup de foudre lors de leur quête. J'en déduis donc que tout est la faute d'Aragorn qui ne veut pas reconnaître qu'il aime son petit elfe depuis bien longtemps.
Le souffle chaud dans ma nuque achève de me tirer de l'état qui pour les elfes, s'apparente au sommeil des Hommes. Pourtant je ne bouge pas ni n'ouvre les yeux, savourant le contact du corps souple et doux de mon amant contre la peau nue de mon dos.
Il doit cependant sentir un changement car les lèvres qui jouaient avec mes cheveux s'arrêtent pour venir se déposer en un baiser juste derrière mon oreille. Je retiens à grand peine un ronronnement mais esquisse un sourire, imaginant parfaitement les lèvres que j'aime tant goûter effleurer ma chair. Elles descendent le long de mon cou, me faisant frissonner de plaisir.
Je me retourne dans les bras qui m'entourent alors qu'il redresse la tête pour croiser mon regard.
-Mae govanen, melnya.
-Mae govanen.
-Bien dormi ?
Pour toute réponse, je me serre encore plus contre lui.
-A ton avis ?
Ma réponse le fait sourire. Quelle heure est-il donc ? Dix heures d'après la Soleil…
-Il faut se lever… fais-je remarquer.
-Un prince peut se permettre quelques libertés…
-Tu dois rejoindre le corps de garde à midi.
-Rabat-joie.
Je me dégage pourtant de ses bras, puis repousse les draps pour sortir de notre lit. Nethanir tente de me rattraper mais je m'échappe en riant. Allongé sur le ventre, il appuie son menton dans ses mains et se met à m'observer. Je le dévisage en retour : légèrement plus grand que moi, plus fort aussi. De longs cheveux bruns, signe de ses origines de Rivendell, qui pour l'instant masquent presque les deux turquoises que sont ses yeux. De grandes mains fines qui peuvent prodiguer les plus douces caresses, malgré les cals que le maniement de l'arc entraîne sur la main droite… Un discret tatouage sur l'épaule, représentant une unique feuille délicatement teintée de vert : souvenir d'une de nos excursions chez les Hommes…
D'ailleurs, je porte quant à moi un magnifique cygne, puisque c'est ce que signifie son nom : Nethanir, jeune cygne… Je l'ai juste choisi sur l'épaule droite, tandis que le sien est sur la gauche.
Mais il ne m'a toujours pas quitté des yeux, aussi je lui demande :
-Qu regardes-tu ?
-Le plus bel elfe que je connaisse…
Nethanir, tes mots me font tant plaisir, car tu es souvent avare de mots de gentillesse. Pourtant, tu m'entoures, depuis que nous nous sommes déclarés, de nombreux gestes d'affection. Non, d'amour plutôt.
-Legolas ?
Je me contente de m'approcher et de déposer un doux baiser sur ses lèvres. Il me répond avec force. Je me sens fondre.
Je n'aurais pas dû baisser ma garde. Il me saisit à nouveau et m'attire à lui. Je tombe dans ses bras.
Après tout, nous avons encore deux heures…
***************
Finalement il est arrivé en retard. Pendant qu'il se dirige vers le corps de garde, je prends un autre chemin pour rejoindre mon père : Thranduil, roi des elfes de Mirkwood.
Le fait que je me lève à midi ne choque personne, puisque nous sommes tous libres de faire à peu près ce que nous voulons. Et puis notre relation n'est qu'un secret de Polichinelle et mon père m'accueille avec un sourire amusé. J'air un air si béat ?
-Père…
-Entre mon fils, assied-toi.
J'obéis en me demandant ce qui m'attend.
-Tu as bien dormi ?
Ses yeux pétillent devant le rouge qui me monte aux joues. Mon père est pourvu d'une bonne dose d'humour, dont j'ai hérité, du moins je l'espère, en partie. Pas comme la fille d'un certain seigneur de Rivendell…
-Pourquoi m'avez vous demandé, père ?
-Un problème que tu pourrais régler… Le maître de Dale prétend que l'une des dernières livraisons de vin n'a pas été réglée. Pourrais-tu aller voir de quoi il retourne ?
Ce n'est pas la première fois que ce Maitre proteste…
-Il n'a pris ce poste que depuis peu de temps. Il doit s'habituer…
-Quand dois-je partir ?
-Il y a deux heures, je t'aurais dit en début d'après-midi. Disons demain matin maintenant.
-Père…
-J'ai demandé à ce que quelques soldats et un de leur capitaine t'accompagnent. Tu iras demander qui est volontaire, concut-il avec amusement.
Comme s'il ne savait pas… Enfin je ne vais pas me plaindre, puisque, malgré leurs magouilles pour nous laisser seuls, ils restent discrets. Sauf quand ils rentrent dans une pièce où nous sommes en plein… rapprochement. C'est étonnant la vitesse à laquelle ils peuvent refermer la porte d'ailleurs. Mais bon ! allons donc préparer nos affaires.
***************
-Toute la population de Dale est heureuse d'accueillir des hôtes aussi importants. Bienvenue dans notre ville, Prince.
Quel lèche-botte… Ce nouveau Maître de Dale s'imagine sans doute qu'il plaira à mon père et à moi s'il rampe à mes pieds. J'échange un regard complice avec mon amant qui, à son sourire, devine toutes mes pensées. Même les soldats de l'escorte paraissent amusés.
-Prince Legolas, une chambre vous a été préparée dans ma demeure, continue l'Homme. Vos… hommes pourront dormir avec les soldats à la caserne.
A-t-il hésité sur le 'hommes' à cause de notre nature d'elfes ou parce que les soldats elfes sont aussi bien des hommes que des femmes ? De toute manière, j'ai envie de m'amuser…
-Ne vous dérangez pas pour moi, Maître. Je m'installerais à la caserne moi aussi.
De légers gloussements se font entendre derrière moi, pendant que mon interlocuteur perd un peu de sa superbe.
-Ce… ce n'est pas ce qui était prévu, et… Vs…
-Allons, Maître, je ne veux pas donner un surplus de travail à vos gens. De plus, un meneur doit toujours montrer l'exemple : la vie militaire m'est familière. Pas vous ?
Sa gêne visible fait redoubler les murmures amusés, qui proviennent maintenant non seulement des Elfes, mais aussi des hommes et femmes présents. Je fais quelques pas, suivi de mon cheval, et il tente une dernière fois :
-Mais, votre sécurité ?
-N'avez vous donc pas confiance en vos soldats, Maître ? je lui répond en ouvrant de grands yeux étonnées.
-Et bien…
-Puisque tout est réglé, permettez-vous que nous allions prendre un peu de repos et nourrir nos montures ?
D'accord, je ne lui laisse pas vraiment le choix. Peut-être puis-je donner comme excuse que mon cheval et toute notre troupe s'est remise en marche ? Sur un signe discret de ma part, bien sûr.
Nous commençons à parcourir les rues, et Nethanir se met à mon niveau.
-Tu n'as pas honte ? me demande-t-il en roulant des yeux.
-Du tout… Il se mouche pas avec les pieds, non ?
-Je parie qu'il t'avait concocté tout une suite de réception et autres manifestations…
-'Préfère me bourrer la gueule avec les gars de la caserne. Ils se montent moins le bourrichon.
-Est-ce vraiment un language digne d'un prince elfe ?
-Je ne suis qu'un tout jeune prince de 1542 ans… Et en plus tu es mon aîné.
-De 4 ans seulement. Ca ne compte pas.
Je lui tire la langue malicieusement et nous éclatons de rire tous les deux. Nos mains se joignent et nos tatouages entrent en contact.
-Legolas ?
-Mmm ?
-Pourquoi nous regarde-t-on avec étonnement ?
-C'est normal, melnya. Nous confirmons la rumeur que les Elfes ont des mœurs assez peu répandues chez les Hommes.
-On va leur donner un peu plus à penser, tiens…
Avant que je ne puisse l'en empêcher, il s'est emparé de mes lèvres pour un pas du tout chaste baiser. Nos chevaux finissent par nous pousser dans le dos pour que nous dégagions la rue. Quand Nethanir me relâche avec un sourire ravi, je lui souffle :
-Crétin…
-Moi aussi je t'aime.
***************
Heureusement que les Elfes tiennent mieux l'alcool que les Hommes. Parce que quand on voit les têtes que font ceux qui ont trinqué avec nous hier soir… Pauvres hommes. Mais j'avoue que nous nous sommes tous bien plus amusés que si j'avais dormi chez le Maître.
Je rentre dans la salle de garde où chacun, homme et elfe, m'accueille avec chaleur et plus ou moins mal au crâne. Je répond avant de m'asseoir en m'emparant d'une assiette et d'un peu de nourriture. Oui, les elfes mangent de la nourriture humaine personnellement, je l'apprécie beaucoup. Devant la grande table de bois, j'attends 'mon'capitaine.
Il ne tarde pas à arriver à son tour et me rejoint, me saluant d'un :
-Ce que je déteste dans les bâtiments militaires, c'est l'absence de chambres individuelles, chuchoté à voix basse.
-Ne t'inquiète pas pour ça, ils ne se posent plus de questions sur nous. Et ôte ta main de là !
Cette dernière, de mon genou, est remontée le long de ma cuisse et commence quelque chose que je préfère pratiquer dans l'intimité. Nethanir a une moue déçue.
-Même pas un petit calin ?
-Nethanir, nous ne sommes pas en vacances.
-Presque…
-Et bien je me débarasse de mes corvées et nous aurons un peu de temps libre.
-Au boulot alors !
Il se lève en me tirant par la main, me faisant tomber du banc. Bien sûr, dans ma chute j'entraîne mon siège et tous ceux qui y sont assis, c'es-à-dire tout un côté de la tablée.
-Heu… Oups ? je souffle.
-Te le fais pas dire… A bientôt tout le monde !!!!
Et nous nous enfuyons en riant commes des gamins sous les huées et protestations. Courant comme des dératés dans les petites rues, nous finissons par nous arrêter dans une impasse déserte, complètement essouflés et hilares.
-Ils vont bien nous accueillir quand on rentrera ! plaisante-t-il.
-Ah oui ? A qui la faute ?
-Ch'est pas moi ! s'insurge-t-il.
-C'est peut-être moi alors ?
-Non c'est la faute du banc.
Nethanir a dit cela avec un tel aplomb que ma crise de fou rire redouble et que je m'effondre contre lui.
J'aime le sentir contre moi. Tendre, rassurant et fort à la fois. Je ne suis certes pas un faible non plus, mais il est toujours agréable d'avoir quelqu'un à ses côtés en cas de coup dur. Enfin, c'est toujours agréable d'avoir quelqu'un à ses côtés tout court…
Ces pensées romantiques font que je me serre encore plus contre Nethanir. Je passe mes mains dans son dos, et même un peu plus bas, pour les glisser sous sa tunique. Il répond en m'embrassant dans le cou. Son souffle chaud me fait frémir.
-Mélan tye, Nethanir…
Mes mots se terminent, cueillis par ses lèvres. Il ouvre de sa langue, le barrage de ma bouche, puis de mes dents sans rencontrer un grande résistance. Pourtant nos langues se livrent un combat auquel nous ne voulons céder ni l'un ni l'autre. Nous en sortons haletants, les yeux dans les yeux. Tentateur, je passe ma langue sur mes lèvres sèches. Avec un gémissement, mon amant les reprend. Nos mains s'égarent, fébriles Nethanir s'appuie à un mur sans desserer les bras…
Un bruit de militaires marchant au pas, accompagné de 'Place au Maître de Dale !' qui proviennent de la rue toute proche de notre recoin arrivent à nos oreilles. Nous nous séparons precipitement.
-Putain d'empaffé de chieur de Maître à la con !
-Legolas !
-Ben quoi ?
Nethanir a l'air choqué. C'est pourtant vrai que le Maître n'arrive pas au bon moment, non ?
-C'était à moi de dire ça !
-Ca sera pour la prochaine fois… Bon, faut y aller.
Nous sortons de notre coin d'ombre pour nous retrouver face au conna… pardon, au Maître accompagné d'une escorte plus qu'importante. Je garderais sans doute un souvenir amusé de sa figure alors qu'il nous voit émerger, échevelés et débraillés, d'un endroit à l'abri de tous les regards.
-Bonjour à vous, Maître, le saluai-je. Peut-être veniez-vous à notre rencontre ?
-Heu… Je vous salue, messires, se reprend-il au bout de quelques instants. Oui, j'espérais justement vous trouver, prince. Nous avions organisé une réception et…
-Maître, avant tout pourrions-nous régler l'affaire qui m'a mené ici ? Sans paraître malpoli, j'ai quelques projets pressants.
Nethanir a un rictus amusé à mon ton grinçant. Il sait très bien que je n'apprécie pas qu'on m'appelle 'prince' et il se doute des fameux projets. Bien sûr, puisqu'il est concerné !
***************
L'affaire du vin est expédiée en moins de deux heures, et je décline poliment mais fermement la réception. Je sors de l'hçotel de ville pour trouver Ealdis, Tylien, Halethan et Khareln, quatre des elfes venus avec moi, entourés par une horde d'enfants.
Les Elfes n'ont pas beaucoup d'enfants : une race immortelle n'a pas à assurer sa descendance comme le doivent les Hommes, les Nains ou même les animaux. Mais cela n'empêche pas que, en règle générale, nous adorons nous en occuper. Les enfants de Dale sont d'ailleurs toujours ravis de voir des Elfes, car ils savent que ces derniers seront souvent ravis de jouer avec eux.
Pour l'instant, Khareln est assise par terre, un petit garçon d'environ quatre ans sur les genoux, et raconte à tout un auditoire enchanté l'histoire de la dernière alliance des Hommes et des Elfes, de Gil-Galad et d'Isildur, et de la défaite de Sauron. Version expurgée, bien sûr.
Ealdis et Tylien sont en train de poursuivre quelques enfants hilares, chacun en tenant déjà un sous un bras. Brusquement, tous les petits bouts d'Homme se retournent et les assaillent sous les chatouilles, délivrant les deux prisonniers pendant que les deux elfes disparaisssent sous la masse grouillante.
Halethan, de son côté, explique à un petit garçon à l'air déçu que même s'il n'arrive pas à bander son arc pour l'instant,ce n'était pas grave qu'il n'avait plus qu'à s'entraîner et que dans quelques années, il reviendrait pour lui faire essayer.
J'observe tout ce petit monde en souriant. Mais Ealdis a stoppé ses agresseurs : elle leur chuchote quelques mots et me montre du doigt. Avec des cris de joie, les voilà qui accourent vers moi et réclament :
-Dis monsieur, tu nous emmènes voir les arbres ?
-Et tu nous feras monter dedans, dis ?
-Je veux bien, les enfants, mais il faut d'aborde demander à vos parents.
Sitôt dit, sitôt fait. Ils s'égaillent dans toutes les directions en courant. Je me tourne vers Ealdis.
-Que leur as-tu encore promis ?
-Tu n'as pas compris ? Ils avaient pourtant l'air clairs…
-Et bien, nous voilà promus gardes d'enfants pour la jurnée, tous les cinq ! s'exclame Tylien.
Il affiche un sourire aussi grand que celui de sa fiancée.
-Oui, et vu leur nombren je réclamerais bien une aide supplémentaire, l'avertit Khareln.
-Malheur à celui ou celle qui croisera notre chemin…
-Amen. Mais tu as raison, Halethan. Qui sera la malheureuse victime ?
Les quatre grands sourires qui me font face auraient dû me mettre la puce à l'oreille. Et quand je sens deux mains sur mes épaules, je pressens qui sera le sixième accompagnateur.
-Nethanir ! Copian de moua !
Tylien lui saute presque dans les bras. Note, la proximité des enfants le ramène au même âge mental… Après tout, c'est le plus jeune de nous tous.
-Tylien, j'aime pas quand tu fais ça… Qu'est-ce qui va m'arriver ?
-Tu t'es juste désigné pour surveiller avec nous tous les enfants qu'on emmène dans la forêt, résume Halethen avec sa verve habituelle.
-Beuh… Bande de méchants.
-Sans cœur.
-Tyrans.
-Flemmard.
-Espèce d'orques.
-Ha non, ça c'est méchant !
-Vous l'avez cherché. Votre marmaille est de retour.
En effet, quelques enfants reviennent en courant, toujours souriant. En peu de temps, Le groupe s'est reformé et nous partons tous les six, entourés d'une quinzaine de têtes blondes, brunes, châtains et rousses. Nous ne tardons pas à franchir le pont à la porte de la ville et après un peu de marche, nous arrivons près de l'orée de la forêt. Les enfants courent en tous sens et plusieurs nous supplient de les faire monter aux arbres.
-La madame elle a dit que tu nous emmènerais tout en haut ! me précise une petite fille en montrant Ealdis.
-J'ai pas vraiment le choix…
Je m'agenouille et lui présente mon dos.
-Allez, grimpe et tiens-toi bien !
Elles noue ses petites mains autour de mon cou. Pour plus de sécurité, je l'attache à ma taille a l'aide de ma ceinture. Puis je m'approche d'un grand sapin et commence à l'escalader avec aisance.
-Au fait, quel est ton nom ? je demande à mon 'fardeau' tout en continuant à grimper.
-Syphrelae. Et toi, dis ?
-Legolas. C'est amusant, sais-tu ce que veux dire ton nom en elfique ?
-Ca veut dire quoi ?
-'Celle qui voit'.
-Ah…
Elle semble hésiter, puis reprend :
-Tu sais… Ma maman, elle m'a dit que le jour ou je suis née, il y a un monsieur bizarre qui est venu à la maison. Il a dit à mon papa qu'il devait m'appeler comme ça parce que j'aurais une 'distinée' importante. Et puis, le dis pas aux autres, mais je vois … comme un nuage autour des gens. Le nuage il me dit si les gens ils sont contents ou pas. Et parfois… s'ils vont bientôt mourir.
Je reste silencieux. Ainsi, cette enfant porterait un peu de magie en elle…
-Tu le dis pas aux autres, hein ? me redemande-t-elle.
-Ne t'inquiète pas, je me tairais.
-Ton nuage il me dit que tu es très content, en ce moment. Dis, de qui t'es amoureux ?
De surprise, ma main glisse et je manque perdre l'équilibre.
-Ouah, c'est génial là-haut !
Heureux l'esprit des enfants qui passe d'un sujet à un autre bien plus vite que celui de leurs aînés… Nous restons un peu de temps au sommet du sapin je lui montre dans quelle direction se trouve ma demeure, et elle fait de grands signes aux soldats sur les remparts de Dale.
-Il faut redescendre, maintenant, Syphrelae.
-Déjà ?
-Tu sais, je vais encore faire monter quelques un de tes amis, après toi…
En moins de deux minutes, nous retrouvons le plancher des vaches. Je vois Nethanir et Khareln disparaître dans deux arbres proches, chargés chacun d'un enfant. Halethan est invisible et Tylien réaterrit en même temps que moi. Pendant un certain temps, nous emmenons les enfants à tour de rôle au sommet des arbres.
Nous finissons par demander une pause, exténués, avant de nous laisser tomber dans l'herbe. Les enfants s'assoient autour de nous en babillant. Puis l'un grimpe sur les genoux d'Halethan.
-On joue. Toi t'es mon papa, et elle c'est ma maman, dit-il en pointant Khareln du doigt.
Halethan, pourtant d'un sévère réputation de glaçon, prend une magnifique teinte tomate, pendant que Khareln explique au bout de chou que le monsieur n'est pas son mari, mais qu'on fera comme si. Tiens tiens, aurait-on abordé un sujet sensible ? D'autres enfants ont saisi l'idée au vol et se dépêchent d'adopter Tylien et Ealdris affalés dans les bras l'un de l'autre comme parents. Syphrelae se tourne vers Nethanir et moi.
-Moi je veux deux papas !
Et elle nous saute au cou.
-C'est de lui que t'es amoureux, alors ? me chuchote-t-elle à l'oreille.
-Comment sais-tu ça ?
-Vos nuages y sont reliés. Mais fais attention, le sien est tout noir. C'est pas bon…
Je sens une brusque sueur froide me couler le long du dos.Si elle a raison… Fasse les Valars que rien n'arrive. Nethanir n'a rien entendu, et il me regarde avec inquiétude. Je me force à reprendre un visage détendu et je lui souris. Pourtant les paroles de Syphrelae m'ont tellement marqué que j'ai l'impression de le voir entouré d'une aura noire…
A suivre…
Anne : Dire que je pensais faire un petit chapitre unique…
Nethanir : C'est ça de s'attacher à des persos originaux…
Anne : Et qui a dit que je m'étais attaché à toi ?
Nethanir : T_T Tu m'aimes pô ?
Anne : Ben si, mais je vais pas t'enlever à Legolas.
Legolas : Au moins une pensée miséricordieuse…
Anne : TYLIEN EALDRIS COPAINS DE MOUA !!!!!
Tylien et Ealdris : COPINEUH !!!!
(tous les trois format quatre ans en train de faire la ronde)
Anne (en s'arrêtant) : Bon, vous z'êtes officiellement casés, mais mes deux autres zigotos ?
Halethan :…
Anne : Ouais, toujours aussi causant… Khareln, je t'arrange un coup ?
Khareln : Je te bénis !!
Anne (qui chuchote à l'oreille d'Halethan) : Chuchotichuchotachuchotuchuchoto…
Halethan (s'agenouille aux pieds de Khareln) : Khareln, veux tu m'épouser ?
Anne : Comme ça je vais pouvois me consacrer entièrement à Legolas et Nethanir !!!
Nethanir et Legolas : Gloups…
